langues de Bretagne – Bretagne / Breizh http://bretagne-old.eelv.fr Le site d'Europe Ecologie Les Verts Bretagne Tue, 25 Apr 2017 22:23:17 +0200 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.6 Langues régionales : « Bécassine c’est fini » http://bretagne-old.eelv.fr/langues-regionales-becassine-cest-fini/ Fri, 07 Feb 2014 11:48:46 +0000 http://bretagne.eelv.fr/?p=12605 Pour Yannik Bigouin : \"Les bretons n'ont plus peur de parler leurs langues, ils sont enfin décomplexés. Bécassine est morte et enterrée. Mais il nous reste encore beaucoup à faire pour faire comprendre à certains que, dans ce pays, on peut être bretonnant tout en étant en même temps de gauche, progressiste, Français et Européens, passant d'une langue à l'autre sans ne voir aucune hiérarchie entre les cultures.\" ...]]>

Pour Yannik Bigouin : « Les bretons n’ont plus peur de parler leurs langues, ils sont enfin décomplexés. Bécassine est morte et enterrée. Mais il nous reste encore beaucoup à faire pour faire comprendre à certains que, dans ce pays, on peut être bretonnant tout en étant en même temps de gauche, progressiste, Français et Européens, passant d’une langue à l’autre sans ne voir aucune hiérarchie entre les cultures. »

Ecoutez Yannik Bigouin


 

Retrouvez ci-après l’intégralité de son intervention sur les langues de Bretagne

Yannik BigouinVous avez peut être suivi le débat passionnant à l’Assemblée Nationale sur la Charte régionale des langues régionales et minoritaires. Nous n’allons pas le refaire ici, d’autant qu’un vœu a été déposé à ce ce sujet. Nous pouvons quand même faire le constat que les mentalités avancent. L’influence des jacobins, défenseurs d’un nationalisme culturel et linguistique français qui aurait toujours pour vocation de coloniser le monde au de l’universalisme, se réduit. Même si, certains d’entre eux tiennent encore le micro sur les ondes d’une grande radio du service public. Mais comme l’écrit (une fois n’est pas coutume!) Jean-Michel Le Boulanger dans son dernier livre : » Les ploucs, ce sont eux ! « .

Les bretons n’ont plus peur de parler leurs langues, ils sont enfin décomplexés. Bécassine est morte et enterrée. Mais il nous reste encore beaucoup à faire pour faire comprendre à certains que, dans ce pays, on peut être bretonnant tout en étant en même temps de gauche, progressiste, Français et Européens, passant d’une langue à l’autre sans ne voir aucune hiérarchie entre les cultures.

Je voudrais dans mon intervention faire une proposition et une critique constructive, mais vous commencez, Monsieur le Président, à être habitué à notre posture constructive.

Il manque en Bretagne des cours généralisés d’initiation au breton et au gallo. Il me semble que c’est un point fondamental. Certes, ce type de dispositif n’a pas vocation à former des enfants bilingues, pas plus d’ailleurs que les cours de langue vivante dispensés à l’école élémentaire, n’ont vocation à former des anglophones… Cependant, il permet à des enfants de prendre conscience de leur appartenance à un territoire où l’on parle une langue qui s’appelle le breton, et faire prendre conscience à des enfants que toute langue parlée, autre que le français, n’est pas que de l’anglais…. En outre, il permet indirectement de sensibiliser les familles à la langue et à de fait instituer indirectement une forme d’approche régionale dans l’enseignement de l’Éducation Nationale. Cela est possible en Corse, avec trois heures hebdomadaire, pourquoi ne le serait-ce pas ici ? L’adapter en Bretagne sur un mode « non obligatoire » en partenariat avec l’inspection académique est important. Cela permettrait aussi d’éviter également la stigmatisation que l’on rencontre dans les écoles (privées ou publiques) à l’encontre des enfants des classes bilingues, souvent désignés comme je cite …. « les bretons » (sic).

Nous avions d’ailleurs proposé que soit étudié un tel dispositif par un amendement au pacte d’avenir, vous l’avez rejeté. Gageons désormais que nous puissions convaincre le gouvernement d’avancer pour une expérimentation dans ce domaine en Bretagne.

Sur la formation des enseignants, il est urgent de faire pression pour obtenir plus de postes au CAPES et au CAFEP de breton. L’année 2013 s’est révélée catastrophique avec un seul poste ouvert au CAPES !… et après on nous rétorque que l’on ne peut pas ouvrir de classes parce qu’il n’y a pas assez d’enseignants !

Enfin, nous reconnaissons tous je pense l’effort qui a été fait en matière de bilinguisme au sein du Conseil régional. Je relisais mes interventions d’il y a trois ans à ce sujet. Je ne pourrais plus les lire, en l’état, aujourd’hui, et c’est tant mieux ! Avec la prise en compte du bilinguisme dans les courriels, les couvertures des bordereaux de session, la signalétique… ça a bien avancé ! Je tenais à le souligner Monsieur Le Président. Pourtant je reprendrais la question que je posais à la même époque : où en est la transversalité de la langue que nous pourrions appeler à l’instar du 1% culturel, le 1% brezhoneg dans toutes les politiques ? Où sont les langues de Bretagne dans nos politiques liées :

  • à l’enseignement supérieur ;

  • à l’égalité homme/femme ;

  • à l’économie via la Marque Bretagne portée par BDI (pas un seul mot en breton lors de la présentation du 28 novembre dernier à Saint-Brieuc ce que JM Le Boulanger a justement souligné lors de son intervention) ;

  • à la formation professionnelle ;

  • au transport M.Lahélec. Nous attendons toujours les annonces bilingues dans les TER comme promis.

  • à notre politique territoriale. C’est un peu court d’entendre des maires dire qu’ils respectent le critère des langues de Bretagne car je cite : « des associations de culture bretonne fréquenteront leurs salles culturelles financées par la Région ».

Enfin, où en est le projet d’un second lycée Diwan ? Celui de Carhaix est leunchouk (plein à craquer).

Les choses avancent, il nous faut encore amplifier les efforts. Mais en l’état nous ne pourrons tout faire, il est urgent, essentiel, indispensable que les lois de décentralisation nous donne enfin une compétence linguistique avec des moyens dédiés pour que le multilinguisme, source d’ouverture au monde, ne cesse de grandir en Bretagne.

Labour zo atao ! Trugarez.

]]>
Liested a dalv pinvidegezh ! Ken en natur ken en hor c’hevredigezhioù ! – Dans la nature comme dans nos sociétés, la diversité est une richesse ! http://bretagne-old.eelv.fr/liested-a-dalv-pinvidegezh-ken-en-natur-ken-en-hor-chevredigezhiou-dans-la-nature-comme-dans-nos-societes-la-diversite-est-une-richesse/ Mon, 26 Mar 2012 12:26:12 +0000 http://bretagne.eelv.fr/?p=6163 Liested a dalv pinvidegezh ! Ken en natur ken en hor c’hevredigezhioù ! D’an 31 a viz Meurzh da zont, e tibuno e Breizh hag e meur a rannvro all, dekmiliadoù a geotedadezed ha keotediz evit difenn yezhoù ha sevenadurioù o rannvro. Sichenn diazez indentelezh ha personelezh Breizh eo hor yezhoù hag hor sevenadur. A-drugarez dezho e chom ken don ha stard al liammoù etre an dud du-mañ hag an darempredoù daved ar bed a-bezh. Ur glad dibar an hini eo, a rankomp dec’hel, brudañ ha kas war-raok. ...]]>

Liested a dalv pinvidegezh ! Ken en natur ken en hor c’hevredigezhioù !

D’an 31 a viz Meurzh da zont, e tibuno e Breizh hag e meur a rannvro all, dekmiliadoù a geotedadezed ha keotediz evit difenn yezhoù ha sevenadurioù o rannvro. Sichenn diazez indentelezh ha personelezh Breizh eo hor yezhoù hag hor sevenadur. A-drugarez dezho e chom ken don ha stard al liammoù etre an dud du-mañ hag an darempredoù daved ar bed a-bezh. Ur glad dibar an hini eo, a rankomp dec’hel, brudañ ha kas war-raok.

Ouzhpenn ar wech, eo bet dismeganset, goapaet hor yezhoù, stourmet outo garv pe d’ar gwellañ asantet evel c’hwervizon er c’heulz gant kement strolladoù politikel’zo. Hiziv an deiz emañ hor yezhoù en arvar bras! Erru eo ar poent ma rankomp, da vare votadeg ar prezidant da zont, lakaat war-wel hag ober anv eus hor yezhoù, a-benn reiñ dezho ur gwir statud ! Anavezout anezho, a zo ken aes ha tra, dav eo da Vro-C’hall gwiriekaat Karta Yezhoù europeat ar yezhoù minorelezet – ma mui na maez – ha lakaat da votiñ er Breujoù gall ul lezenn-stur evit termeniñ o statud. Siwazh deomp, diouzh klevet meur a zanvez prezidant o kabaliñ e vo tenn an abadenn !

Nikolas Sarkozy, en e brezegenn e Marsilha d’an 19 a viz C’hwevrer en doa lakaet an hu war garta ar yezhoù minorezel oc’h embann na c’hellfec’h ket he sinañ « evit karantez Bro-C’hall ».Er gostezenn all, Jean–Luc Mélenchon, a ya hardizh diouzh e du, o klask plantañ mezh e kement strollad, aozadur sevenadurel pe difenn ar yezh, o tiskouez anezho evel tud gronnet warno o-unan nemetken, o veskañ ingalded hag untonded ! Ha, Fançois Hollande, a venn gwiriekaat ar garta, a zo izel e lien gantañ evit lakaat da votiñ ur gwir lezenn-stur da gadarnaat da vat ar pezh zo ret evit diorren hor yezhoù.

Krediñ a reomp, ma vo kreñv Bro-C’hall e rank bezañ digor war ar bed, o tapout nerzh diwar liested he sevenadurioù, eus bannleoù Pariz betek kreiz-Breizh da skeiñ war-du he dazont. Pa vez lod o c’hoantaat d’ur Frans undoare, balc’het warni hec’h–unan, ec’h embannomp ez eo hol liesseurted sevenadurel a zigor deomp dorioù ar bed. Setu, ez eo erru poent da Vro-C’hall, sellet ouzh an traoù evel m’emaint ! Pinvidigezh eo liested ar yezhoù ha sevenadurioù he ziriad !

Poent eta, ma vo roet e Breizh o flas d’hor yezhoù, ha d’an nen a fell dezhañ, gallout o zeskiñ. Evit ma vo gwir kement-se n’eus ken un doare ; kaout ur statud ofisiel da yezhoù Breizh, evit gallout kinnig d’an holl, a fello dezho kaout – un deskadurezh en hor yezhoù.(gallaoueg pe brezhoneg).

Dans la nature comme dans nos sociétés, la diversité est une richesse !

Le 31 mars prochain, en Bretagne et dans d’autres régions, des dizaines de milliers de citoyennes et de citoyens défileront pour défendre les langues et cultures régionales.

Les langues et cultures de Bretagne constituent un élément fondamental de l’identité plurielle et de la personnalité si singulière de notre région ; elles contribuent au renforcement du lien social et à l’ouverture au monde. Elles sont un patrimoine unique que nous devons préserver, promouvoir et développer. Souvent caricaturées, dénigrées, parfois combattues avec force, au mieux négligées par la plupart des mouvements politiques, nos langues sont en danger de disparition. Plus que jamais cette élection présidentielle doit être l’occasion de placer la question de leur reconnaissance officielle au cœur des débats. Cette reconnaissance passe notamment par la ratification par la France de la Charte européenne des langues minoritaires et par l’adoption d’une loi cadre définissant leurs statuts. Au regard des propos tenus par certains candidats à l’élection présidentielle, ce combat semble loin d’être gagné d’avance.

Nicolas Sarkozy, dans son discours de Marseille du 19 Février, fustige la charte européenne des langues minoritaires affirmant qu’il n’est pas concevable de la signer si « on aime la France ». De l’autre coté de l’échiquier politique, Jean-Luc Mélenchon tente de rivaliser en stigmatisant les mouvements culturels et linguistiques, n’y voyant que communautarisme et confondant égalité avec uniformité. Quant à François Hollande, s’il affirme vouloir ratifier la charte européenne des langues minoritaires, il reste frileux quant à l’adoption d’une loi cadre et à la mise en œuvre des moyens nécessaires pour développer les langues régionales.

Nous croyons pour notre part que la force de notre pays, c’est son ouverture sur le monde ; une France qui s’appuie sur la diversité de ses cultures, des banlieues parisiennes au centre Bretagne, pour préparer son avenir. Quand certains rêvent d’une France homogène, repliée sur elle-même, nous affirmons que c’est précisément notre diversité culturelle qui nous permet de nous adapter aux mutations du monde. Alors oui, il est temps que la France regarde enfin la diversité de ses langues et de ses cultures comme un formidable atout.

Oui, il est temps qu’en tous lieux de Bretagne, il soit désormais possible à toute personne qui le souhaite d’accéder à la connaissance des langues et cultures de Bretagne. Cela passe immanquablement par la reconnaissance officielle des langues de Bretagne et le développement d’une politique d’offre généralisée des enseignements en langues bretonne et gallèse.

Yannik Bigouin, conseiller régional de Bretagne

Nicole Kiil-Nielsen, députée européenne

Joël Labbé, sénateur

Olwen Denes, coordinateur du mouvement des Jeunes Ecologistes

]]>