Zéro-pesticides : une attente forte de la société

L’emploi des pesticides dans l’agriculture conduit à une impasse environnementale, sanitaire et
économique : la prise de conscience est de plus en plus partagée par les producteurs, les
consommateurs, le monde médical et les associations environnementales.
En Côte d’Or, cette prise de conscience se traduit par le développement conséquent de la production en
agriculture biologique, notamment dans le secteur viticole. Certaines collectivités se mobilisent pour
une viticulture sans pesticides agricoles et viticoles. A l’initiative des élus EELV, le Grand Dijon a voté
un voeu pour une métropole sans pesticides afin que les futures parcelles du vignoble  » Côte de Dijon »
soient exploitées selon le cahier des charges de l’agriculture biologique. L’objectif étant, comme
l’exprime le voeu, de protéger les personnes vulnérables situées dans les lieux sensibles à proximité des
vignes comme les écoles, les crèches, les maisons de retraite.
Pour autant, la résistance au changement est forte, comme en témoigne par exemple le refus de la
Majorité du Conseil Départemental d’adopter, le 17 octobre dernier, un vœu présenté par la Conseillère
Europe Ecologie Les Verts Sandrine Hily, dont l’un des objectifs était de « de développer des moyens
d’information et de sensibilisation des côtes d’oriens face aux dangers des pesticides ». Ainsi le droit
élémentaire à la simple information n’est pas accordé à nos concitoyens.
En témoigne aussi le lobbying parlementaire à l’œuvre lors de la révision de l’arrêté du 12 septembre
2006 relatif à la mise sur le marché et à l’emploi des pesticides.
Un des enjeux de cette révision concerne l’instauration de Zones Non Traitées (ZNT) permettant des
distances de sécurité à 5 mètres des points d’eau, des forêts, des zones d’habitation, des établissements
publics et des jardins les entourant. Pour justifier l’abandon de ces ZNT M. le député Alain Suguenot a
dressé dans un communiqué daté du 26 octobre un tableau calamiteux, en insistant sur la perte de
production des viticulteurs tout en passant sous silence les effets sur la santé des riverains.
« En quoi un recul de quelques mètres de vigne peut-il rassurer qui que ce soit ? » ; à cette question de
M. le député Suguenot, nous répondons d’abord que ni les écologistes, ni les associations
environnementales, ni les acteurs de santé publique, ni les collectifs de victimes des pesticides, ni les
riverains n’ont le souhait de voir « reculer la vigne ».
Nous savons ce que notre territoire doit comme richesse à son vignoble et aux hommes et femmes qui
y travaillent. En revanche, nous rappelons que les pesticides coûtent au final bien plus cher à la société
qu’ils ne rapportent, en pollution des sols et des nappes phréatiques et en dépenses de santé publique.
Par ailleurs, il est désormais avéré que l’emploi des pesticides a une grande responsabilité dans la
dégradation des sols qui a failli détruire le vignoble côte d’orien et causer la perte de la spécificité des
crûs qui ont fait sa réputation.
Enfin l’instauration de ces Zones Non Traitées pourrait être l’occasion d’un espace d’expérimentation
technique sans pour autant porter atteinte au patrimoine des viticulteurs.
Il s’agit pour les écologistes de soutenir et d’encourager ces changements de pratiques, pour le bien de
toutes et tous et de notre environnement, sans chercher à opposer les uns aux autres, notamment dans
le cadre d’un travail parlementaire responsable.
Europe Ecologie Les Verts Côte d’Or

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