CONSEIL MUNICIPAL DU 27 JUIN: INTERVENTION DE CATHERINE HERVIEU SUR Soutien à la candidature de Paris pour l’organisation des Jeux Olympiques d’été 2024 🗺
Monsieur le maire, chers collègues
Quelques remarques sur cette demande de soutien symbolique de la Ville via l’AMF pour que les JO d’été se déroulent à Paris en 2024
Remarques concernant les coûts tout d’abord :
– ils sont, pour la Ville de Paris, officiellement dans une fourchette d’estimation non négligeable de 60 à 100 millions d’euros. Estimation sous-évaluée selon un rapport du mouvement sportif, qui lui chiffre l’organisation des JO à Paris à 4,5 milliards d’euros.
Rappelons que nos voisins britanniques avaient, quant à eux, annoncé 5 milliards d’euros pour organiser les jeux de 2012 qui se sont soldés avec une facture de 10 milliards.
Ensuite, sur le volet recettes, il y a également des doutes face à l’enthousiasme affiché, car la réalité est bien plus complexe.
D’une part, dans ce type d’événement la consommation se concentre aux abords des sites olympiques et sur des enseignes mondiales ayant préalablement passé des contrats avec le Comité International Olympique. Les commerces hors contrats et éloignés du site olympique ne profitent pas de l’afflux de spectateurs.
D’autre part, les milliards d’euros de recettes attendus ne bénéficieront pas à l’Etat, car le Comité International Olympique (CIO), comme de nombreux organisateurs d’événements sportifs internationaux, sera exempté d’impôts.
Voilà Monsieur le maire, chers collègues nos interrogations sur la balance coûts / bénéfices d’un tel événement pour le pays d’une façon générale, et plus particulièrement pour la Ville de Paris et pour l’Etat.
Ceci étant dit, ce n’est évidemment pas la pratique sportive quelle qu’elle soit –excepté les sports mécaniques- que nous remettons en cause. L’adage « mens sana in corpore sano » traverse le temps de l’humanité. La ville le promeut avec le soutien aux clubs sportifs amateurs, avec l’aide à l’adhésion aux clubs selon les ressources des familles avec notamment un travail dynamique au sein de l’OMS. Cela contribue au lien social, au bien-être et à la santé.
C’est d’ailleurs dans cette orientation, qu’il faut soutenir de façon plus volontariste et à tous les niveaux institutionnels le rééquilibrage des subventions. En effet comme je l’ai déjà exprimé, il y a un problème avec le fait que les critères du CIO et des autres Fédérations professionnelles nationales et internationales s’imposent aux Etats et aux collectivités. Problème démocratique tout d’abord, et problème de ressources ensuite ce qui peut piéger les collectivités.
En l’occurrence quels retours du CIO sur les droits humains bafoués à Pékin ?
Quels retours du CIO sur les équipements déserts et dégradés d’Athènes accentuant la crise de la Grèce ?
Quels retours du CIO sur le désastre environnemental de Sotchi ?
En attendant les retours du CIO suite aux JO de cet été à Rio, un jour ?
En l’état actuel, le groupe EELV ne soutient pas la candidature de Paris aux JO d’été 2024.
Catherine Hervieu