Europe Ecologie Les Verts Nord-Pas de Calais remercie les électrices et électeurs qui ont porté leur suffrage sur des candidatures écologistes lors du 1er tour des élections départementales dimanche dernier.

EELV ne se considère évidemment pas comme propriétaire de ces voix et goûte peu la notion de « consigne de vote » qui donne l’impression que les électeurs ne seraient pas assez grands pour faire leurs choix eux-mêmes.

CPR du 19 novembre 2014 – Motion C amendée 42 votants : 33 voix pour (9 voix pour la motion D)

Motion C :  » Pour une nouvelle dynamique écologique et sociale : de nouveaux rassemblements pour les départementales ».

Depuis 2014, les écologistes sont face à une responsabilité politique historique mais difficile : faire naître un nouvel espoir à gauche après la désillusion actuelle. L’élection de François Hollande à laquelle nous avons oeuvrée n’a pas engagé le changement attendu. Pire, la nomination de Manuel Valls a durablement validé une orientation libérale. L’écologie est sacrifiée au profit d’une politique de l’offre absurde qui répond au mythe de la croissance. Les valeurs de gauche sont piétinées : expulsions de Roms, de sans papiers, menaces sur les libertés publiques, recul sur les réformes sociétales. Ce gouvernement porte une grande part de responsabilité dans la montée de la désespérance. Il entretient un terreau propice à l’éclosion du néo-fascisme. Nous ne pouvons plus cautionner de près ou de loin l’abandon de toutes ses promesses écologiques, sociales ou sociétales.

Aux municipales de mars 2014, là où nous nous sommes alliés au premier tour avec le PS, nous avons sombré avec lui. Cette stratégie a montré ses limites et a même pu être contreproductive, comme à Hénin-Beaumont, Dunkerque ou encore Arras. Elle doit être abandonnée.  En avril 2014, les écologistes ont choisi de quitter le gouvernement, constatant l’échec de notre volonté de peser sur les orientations de nos alliés. Nous devons aujourd’hui assumer ce choix. Personne ne comprendrait les arguties qui pourraient nous remettre aux côtés du PS, par le biais d’un accord, même minimal. Ces élections seront regardées par les citoyens comme un vote de défiance ou d’adhésion à la politique du gouvernement.  Les  socialistes régionaux sont redevables de cette politique : leurs critiques tièdes se transforment toujours en vote positif sur la confiance comme sur le budget. Le chef de fil des socialistes du Nord est même devenu Ministre. 

Pour contester notre autonomie, sont agités les épouvantails du « risque FN » et de la nécessité d’un « front républicain ». Des rapprochements se dessinent déjà pour les régionales. Rien n’est pire aujourd’hui que d’accréditer les thèses du FN par des accords électoralistes. Nous devons au contraire affirmer qu’une autre politique est possible, une politique répondant aux causes de la crise actuelle plutôt qu’à ses effets. Une politique écologiste, solidaire et émancipatrice. 

Une nouvelle période s’ouvre pendant laquelle nous devons fortement nous affirmer comme pôle de rassemblement pour une alternative crédible à gauche : c’est pourquoi nous ne devons passer aucun accord de premier tour avec le parti socialiste aux élections départementales 2015, mais, au contraire, dessiner de nouvelles alliances.  Cette autonomie vis-à-vis du PS aux départementales est la condition de notre présence forte et autonome aux régionales, et de la construction, dans les mois et années qui suivront, d’une nouvelle stratégie de conquête du pouvoir. L’écologie politique n’est pas condamnée à être le supplétif du Parti socialiste. Elle peut, elle doit, comme à Grenoble, être l’axe refondateur de la gauche.

C’est pourquoi, Europe Ecologie Les Verts Nord – Pas-de-Calais décide  pour les élections départementales 2015 de :

– présenter, partout où ses forces le lui permette, des candidatEs en autonomie vis à vis du Parti socialiste, tout accord ou tout arrangement avec le Parti socialiste étant exclu. 

– s’attacher également à présenter des candidatEs « d’ouverture » issuEs de la société civile

– là où cela est possible aux yeux du groupe local, un accord avec d’autres forces de gauche ou écologistes est autorisé, à condition que leurs candidatEs s’engagent sur un programme non-productiviste, excluant le soutien au nucléaire, et aux gaz de houille et de schiste. Ces accords devront être validés par le Conseil Politique Régional.

– de prévoir le soutien à une candidature écolo-compatible et de gauche , là où nos forces ne nous permettent pas de nous présenter

– d’appeller à voter pour les candidatEs de gauche qualifiéEs au second tour.