WANGARI, UN VISAGE DE L’ÉCOLOGIE POLITIQUE S’ÉTEINT

Chères amies, chers amis,

Ce matin, mon amie Wangari est morte.

Beaucoup de peine : pour nous toutes femmes vertes qui bâtissons l’écologie
politique à l’échelle mondiale.

Wangari Maathai était l’un de nos piliers. De tous les combats. En 1998,
nous étions côte à côte dans la forêt de Karura face aux soldats qui
pointaient leurs fusils…

D’un combat environnemental pour la reforestation de son pays – qu’elle a su
mener à merveille avec la création du Green Belt Movement et le bilan de 40
millions d’arbres replantés – elle a transformé sa lutte en un combat
politique.

Combat politique contre la dictature d’Arap Moi, combat pour la démocratie,
pour la réappropriation et la gestion des terres par les petits paysans.

Mais aussi et surtout, combat courageux pour une transformation politique,
pour créer une autre voie politique : celle de l’écologie.

Si elle n’a pas gagné ce combat en Afrique, où Arap Moi tombé, les rênes
politiques sont restés aux mains d’ethnies, de clans, sans réelle base
idéologique, elle a eu l’intelligence de mettre ce même combat au service de
la création de l’écologie politique à l’échelle mondiale.

A nos côtés déjà à Paris, en 1999, aux Congrès des Verts Européens elle
dénonçait le visage de la mondialisation. Et puis surtout, à nos côtés lors
du Premier Congrès des Verts Mondiaux, à Canberra, en 2001…

Wangari, je n’oublierai ni ton rire, ni la chaleur de tes bras, ni ta
détermination, ni ta voix puissante…

Catherine Grèze,
Députée Européenne
Ancienne coordinatrice des Verts Mondiaux

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