Soutien à Aurélie CORBINEAU, maire de Verdun-sur-Garonne (82)​

Aurélie Corbineau, jeune maire écologiste de Verdun-sur-Garonne (82), et son équipe municipale, sont confrontés depuis plus d’un an à des menaces de mort, voire à des agressions physiques, sans que le Préfet ne se soit saisi du dossier (lire le texte d’Aurélie Corbineau ci-dessous).

Voir le reportage de France 3​

Cette affaire est grave, les élu-es en sont humainement très affecté-es, la démocratie en est affaiblie.

Une pétition « La démocratie en danger à Verdun-sur-Garonne », a été remise à Mme le Maire de Verdun-sur-Garonne et son conseil municipal , samedi 28 janvier, à 11H30, devant la Mairie.

Ce fut une très belle cérémonie républicaine, en présence de citoyen-nes verdunois-es et de nombreux élus, dont nos élu-es écologistes.

Les Verdunois et le Conseil Municipal attendent maintenant des représentants de l’Etat dans le département qu’ils mettent (enfin!) tout en œuvre pour trouver et traduire en justice les auteurs de ces actes intolérables en démocratie.

 

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Lors du Conseil Départemental de Prévention de la Délinquance et de lutte contre la Radicalisation du 13 janvier 2017, l’un des sujets de la matinée fut les violences faites aux femmes. Durant le deuxième et dernier créneau de 5mn réservé à l’échange avec les élus et associations présents, Aurélie Corbineau, Maire de Verdun-sur-Garonne prit la parole pour évoquer les violences psychologiques faites aux femmes :
Je commencerais mon intervention par une question: “Où commencent les violences faites aux femmes?”

Quand on se documente sur le sujet, il apparaît que les violences faites aux femmes sont tout d’abord bien souvent psychologiques.
Et sur ces questions, il est intéressant que nous nous posions nous mêmes des questions sur nos propres comportements. Je vais illustrer mon propos.
Vous le savez tous, je suis actuellement victime de menaces de mort, qui font suite à plusieurs lettres d’intimidations, et à des menaces physiques sur les élus de Verdun-sur-Garonne.
Dans ce cadre, avec le premier adjoint de la commune, Stéphane Tuyères, j’ai rencontré M. le Préfet et M. le Sous-préfet le 23 novembre 2016. Dans la conversation quand M. Tuyères a demandé à M. le Préfet ce qu’il était possible de mettre en place, du côté de l’Etat pour enrayer ces menaces, M. Besnard, le Préfet, a répondu: “Démissionnez Madame Corbineau, il y aura de nouvelles élections et si vous êtes réélus, vous serez légitimes!”
Je me suis indignée devant de tels propos de la part d’un préfet vis à vis d’une élue de la République, élue Maire par son conseil municipal et qui a eu le courage de reprendre la gestion d’une mairie dans une situation dramatique (suicide de notre Maire), vous le savez tous.
Suite à ma réaction indignée Monsieur le Préfet, vous m’avez répété la même phrase: « Démissionnez Madame Corbineau, il y aura de nouvelles élections et si vous êtes réélus, vous serez légitimes! »
Alors je repose ma question: “Où commencent les violences faites aux femmes?” Vous seriez-vous permis de dire cela M. le Préfet, si j’avais été un homme de 60 ans? Vous seriez-vous permis de dire cela à M. Bésiers, M. Henryot ou M. Delbreil mes collègues Maires en Tarn-et-Garonne?
Peut-être que ce sujet des violences faites aux femmes ne vous préoccupe pas beaucoup M. le Préfet, car vous y consacrez aujourd’hui seulement quelques minutes, en sachant que depuis un an ce Conseil Départemental de Prévention de la Délinquance et de lutte contre la Radicalisation CDPDR) ne s’était pas réuni.
Peut-être que ce n’est pas une vraie préoccupation de l’Etat, qui fait un peu de communication sur le sujet, mais qui conserve comme ministre certains hommes aux agissements plus que douteux envers les femmes.
En tant que Maire, ces questions des violences intra-familiales et plus particulièrement des violences faites aux femmes sont des sujets importants dans mon mandat, notamment car plusieurs de mes concitoyennes se confient à moi. Peut-être parce que je suis une femme. Grâce à Christelle Leudières, coordinatrice des violences intra-familiales sur le département, personne dont je salue aujourd’hui le travail remarquable et à toutes les associations locales comme au fil de soie à Moissac, nous tentons de trouver des solutions pour elles et de les accompagner au mieux dans la durée.
M. le Préfet, certainement que vous allez tout faire pour me faire passer pour une hystérique car je parle avec émotion, mais avant tout je défends mes opinions politiques sur ce que vivent les femmes de notre pays. Vous allez aussi certainement user de blagues pour vous sortir de ce moment désagréable en tentant de me ridiculiser. Peut-être même que vous irez plus tard jusqu’à me menacer de supprimer les subventions d’un montant de 500 000€ (250 000 de DETR et 250 000 de FSIPL) que vous auriez dû attribuer à ma commune et qui serviraient à financer l’école de NOTRE République.
Sachez M. le Préfet que ce que vous avez fait ce jour là, c’est le lot des humiliations quotidiennes des femmes de notre pays, des violences psychologiques que nous subissons, qui souvent nous conditionnent dans un rôle de femme, mais qu’aujourd’hui nous ne devons plus taire. Je vais continuer à agir à mon échelle sur ce sujet majeur et ce fléau de notre société que sont les violences faites aux femmes.
Je demande sur ces questions l’exemplarité de l’Etat. »

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