Sauvegarde de la zone humide du Testet

Communiqué du 8 mars 2014

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Le Collectif écrit au Premier Ministre et appelle à manifester

chaque jour de mars contre le déboisement irréversible

 

A la demande de la CACG, la préfecture du Tarn a modifié, le 12 février 2014, son arrêté préfectoral lui accordant une dérogation pour détruire des espèces protégées. En modifiant ainsi les dates de déboisements et de capture des espèces sensibles, la préfecture autorise la destruction pure et simple d’espèces protégées, en parfaite violation du droit applicable. En effet, la capture en plein mois de mars des reptiles et amphibiens, qui sont en « hivernage » et donc invisibles pour la grande majorité d’entre eux d’octobre à avril, n’a aucun sens scientifiquement.

« Les déboisements qui s’effectueront ensuite, au moment de l’émergence de la majorité des animaux qui n’auront pu être déplacés, entraîneront la destruction de nombreux individus par les engins de travaux. Et ceux qui survivraient à ces opérations se retrouveraient de toute façon dans un habitat totalement transformé et donc inadapté à leurs besoins » explique Gilles Pottier, expert herpétologue à l’association Nature Midi-Pyrénées. Ces déboisements, en période de sensibilité pour les espèces concernées, conduiront de plus à la destruction d’oiseaux nicheurs protégés sur le site.

Face à de tels agissements, FNE Midi-Pyrénées et Nature Midi-Pyrénées ont demandé le retrait de cette autorisation en déposant un recours gracieux auprès de la préfecture du Tarn.

L’attitude de la préfecture confirme bien la volonté de certains membres du gouvernement de faire passer en force le barrage de Sivens contre l’avis des experts des espèces protégées (CSRPN, CNPN, associations naturalistes…) et des milieux aquatiques (Onema & Fédération pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique). Cela est confirmé par le refus des Ministères chargés de l’Ecologie et de l’Agriculture d’accorder un rendez-vous au Collectif lors de la présence à Paris d’un de ses représentants cette semaine. Aucune réponse n’a été apportée au Collectif au courrier envoyé aux deux Ministres en septembre 2013 et qui souligne le conflit d’intérêt de la CACG révélé par son étude manipulatrice en 2009.

Face à ce déni de démocratie, le Collectif en appelle au Premier Ministre pour faire respecter l’Etat de droit. Le 28 février 2014, Jean-Marc Ayrault a indiqué aux médias « que les recours déposés contre le projet de transfert d’aéroport de Nantes vers Notre-Dame-des-Landes devaient être examinés par la justice avant que les travaux ne puissent commencer[1] ».  « Ce projet avance mais il faut laisser les recours être examinés par l’autorité judiciaire parce que (…) nous sommes dans un Etat de droit », a déclaré Jean-Marc Ayrault.

Dans les prochaines semaines, le Conseil d’Etat doit examiner le pourvoi en cassation du Collectif, et des autres associations requérantes, suite au rejet non motivé du recours en référé suspensif par le Tribunal Administratif de Toulouse en décembre 2013. L’Etat de droit s’impose également au Conseil Général et à la Préfecture du Tarn et ils doivent laisser la justice se prononcer avant que les travaux ne puissent commencer.

Les travaux de déboisement sont planifiés du 10 au 31 mars. Les captures de reptiles sont désormais autorisées par la Préfecture après le début du déboisement, en complète contradiction avec les promesses faites aux experts du CNPN.

Le Collectif appelle toutes celles et tous ceux qui refusent ce passage en force et ce mépris des scientifiques et des citoyens à venir manifester sur la voie publique au bord de la zone humide du Testet chaque jour jusqu’à fin mars. Un plan d’accès va être mis en ligne sur le site web du Collectif. Prévoir d’emmener ce plan d’accès, des bottes, de quoi pique-niquer sur place et des appareils photos et caméras pour pouvoir témoigner ensuite de la situation sur le terrain.

Alors que le Conseil Général refuse de justifier le projet devant le public et les journalistes et préfère envoyer les forces de l’ordre pour l’imposer, une forte mobilisation citoyenne l’obligera à reculer. Cela amènera les pouvoirs publics à répondre enfin aux demandes de nombreux agriculteurs, notamment de la Confédération Paysanne, qui réclament un moratoire du projet. Ils réclament une politique publique qui permette l’accès équitable à l’eau pour l’ensemble des fermes et non pas un projet coûteux et qui privilégie une vingtaine d’irrigants seulement au détriment d’éleveurs locaux.

Contacts presse : Ben Lefetey (0699266066), Marie-Agnès Boyer Gibaud (0683469708) & Françoise Blandel (0602319690)

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