Porcherie de Causse-et-Diège : la FDSEA dérape

La FDSEA s’est fendue d’un communiqué pour défendre le projet d’extension de la porcherie de la Sanguinette sur la commune de Causse-et-Diège. Le syndicat majoritaire en a profité pour stigmatiser le PDG de l’entreprise Nutergia, l’accusant de mener « une croisade anti-porcherie, anti-agricole, anti-agriculture ».

 

Pour Marie-Françoise Vabre et José Bové, « Antoine LAGARDE n’oppose pas l’agriculture et le développement durable, la FDSEA est caricaturale et confond agriculture et productivisme ».

 

L’entreprise Nutergia est implantée dans l’ouest aveyronnais depuis plus de 30 ans et veut rassembler sur un même site à Causse-et-Diège l’ensemble des ses activités de production, de logistique et de recherche et développement. Cette belle entreprise embauche aujourd’hui 160 salariés dans le secteur des compléments nutritionnels. Le projet entraînerait le recrutement d’au moins 40 personnes supplémentaires. Le PDG de l’entreprise pense incompatible son projet, bâti sur une stratégie et un positionnement à haute qualité environnementale, avec l’agrandissement de la porcherie voisine.

Cette porcherie industrielle s’inscrit dans une logique productiviste, allant à l’encontre de toute démarche sociale et environnementale. Dans certains pays voisins, les systèmes industriels porcins paraissent rentables, parce que les coûts de l’alimentation, du travail d’abattage et de découpe sont artificiellement bas. La FDSEA de l’Aveyron se plonge dans ce mirage, dans cette illusion économique construite sur du dumping social.

 

La production française de porcs est aujourd’hui concentrée en Bretagne et enfermée dans cette logique. L’Aveyron peut participer à un rééquilibrage de la production de porcs et les écologistes sont favorables au développement d’un autre type d’élevage. Il faut encourager des exploitations à taille humaine, de production de qualité et acceptées par les populations locales. C’est une agriculture plus écologique qui permettra de maintenir et même de créer des emplois. Aucun jeune ne rêve de se lancer aujourd’hui dans ce type d’agriculture, et il serait temps que la FDSEA s’en rende compte.

 

Antoine LAGARDE ne veut pas que cet agriculteur stoppe son activité, il a même proposé de le soutenir financièrement pour une conversion en Bio ou même un engagement dans un mode de production garantissant des bonnes pratiques environnementales. Cette attitude va dans le bon sens, et dans cette affaire tout le monde doit y gagner. Il est fort regrettable qu’un syndicat agricole tienne ce genre de propos, alors que depuis deux ans les Chambres consulaires de l’Aveyron lancent des partenariats et prennent des initiatives pour valoriser et développer les échanges et les synergies entre les entrepreneurs qui font le choix de s’installer en milieu rural.

 

Marie-Françoise VABRE, Conseillère Régionale Europe Ecologie-les Verts

José BOVE, Député Européen, Vice-Président de la Commission Agriculture et Développement Rural

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