Le droit à l’IVG, une conquête sociale

Marine Le Pen a déclaré vendredi dans une interview à Rue 89 que le Planning Familial était un « centre d’incitation à l’avortement » et que l’avortement devrait se voir refuser la priorité du remboursement face à d’autres traitements.

Je suis indignée de voir une femme candidate à la présidentielle revenir sur ce qui a été l’une des conquêtes sociales des plus importantes pour nous, les femmes : Le droit à l’interruption volontaire de grossesse.
Le droit à l’IVG est ce qui a permis aux femmes de pouvoir disposer de leur corps et de choisir leur vie. C’est également ce qui a permis à toutes, sans distinction de situation ou de revenus, de bénéficier d’une IVG dans des conditions de sécurité et de délais décents. En imposant des restrictions au droit à l’IVG, ce n’est pas le nombre d’avortement que l’on fait reculer, mais bien une des libertés fondamentales acquise de haute lutte par les femmes. C’est aussi renvoyer vers la clandestinité et l’insécurité des milliers de femmes et en exclure d’autres qui n’auront plus les moyens d’avoir recours à une IVG.

Aujourd’hui la victoire c’est celle de la Maternité des Lilas, en Seine Saint Denis, en lutte depuis un an. L’établissement, ses patientes, leurs familles, employées, viennent enfin de recevoir la réponse de l’ARS concernant la reconstruction de la maternité et de son centre IVG.
Mais la lutte ne s’arrête pas là: la loi HPST de Roselyne Bachelot-Narquin et de Nicolas Sarkozy a fait passer la rentabilité avant l’accès des patient-e-s à leurs droits, en particulier le droit des femmes à accoucher dans des conditions dignes, respectueuses ou à bénéficier d’une IVG.
Aujourd’hui, chaque année, ce sont 5 000 de nos concitoyennes  qui sont contraintes d’aller à l’étranger pour bénéficier d’une IVG.Plusieurs maternités et Centres IVG sont actuellement menacés : en Ile-de-France (Saint-Antoine, Les Bluets, Kremlin-Bicêtre, Tenon…) et sur l’ensemble du territoire (La Seyne-sur-mer dans le Var, Le Blanc dans l’Indre, etc…).

Ce samedi 4 février auront lieu des rassemblements et manifestations en France pour faire entendre une seule voix face à l’ARS. Nous devons apporter nos forces et notre soutien à tous les établissements et tous les citoyens et citoyennes en lutte face à une ARS qui demande de plus en plus de production pour assurer les financements des établissements. Je ne pourrai me joindre au rassemblement à Paris mais espère fortement qu’il portera assez haut le mélange de nos voix.

Il en va du choix, du droit, de la santé, de la sécurité et du bien-être des patientes, de leurs familles et de celles et ceux qui en assurent le déroulement : Les sages femmes, infirmier-es, médecins…
Aujourd’hui, le droit à l’avortement est fragilisé. Fragilisé par un regard culpabilisant à l’égard des femmes qui en bénéficient. Fragilisé par le désengagement des centres privés car l’opération ne leur est pas assez rentable. Fragilisé par le démantèlement de l’hôpital public sur lequel repose injustement la grande majorité des demandes et crée des délais d’attente inadaptés à toutes les femmes en situation d’interrompre leur grossesse.
Dans la perspective de l’élection présidentielle, je tiens à m’engager solennellement pour la défense du Planning Familial.

Plus que cela, je tiens à engager mon combat politique pour :

> la réouverture des centres de proximité

> une meilleure éducation sexuelle de nos concitoyen-nes

> la gratuité effective de l’IVG et de l’ensemble des moyens de contraceptions.

Je souhaite également qu’un débat public national puisse être engagé autour de la pertinence de maintenir la clause de conscience pour les médecins et personnels du système de santé. Le droit à l’IVG ne s’adresse pas à une minorité de personnes. Se battre pour un accès facilité à l’IVG est constitutif du combat pour les femmes.

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