Le bon débat : Après le Brexit, quel futur pour l’Europe ? Les écologistes s’emparent du devenir de l’Union européenne

Compte rendu du débat du jeudi 24 Novembre à Tournefeuille

Le bon débat : Après le Brexit, quel futur pour l’Europe ? Les écologistes s’emparent du devenir de l’Union européenne

Jeudi 24 novembre, au moment où se tenait le débat du second tour de la primaire de la droite et du centre, les écologistes avaient choisi de débattre de l’Europe et de son avenir après le Brexit. Un évènement tenu par EELV et le Parti Vert Européen .

 

La réunion s’est tenue au Phare à Tournefeuillle en présence d’une soixantaine de personnes (voir le bon débat) venues écouter parmi d’autres Reinhard Butikofer, eurodéputé allemand et porte-parole du Parti Vert Européen. Son constat est alarmant : « L’UE peut à la rigueur se passer du Royaume-Uni mais si Marine Le Pen est élue en 2017, c’en est finie de cette Union ». Ceci dit, Reinhard se voulait plutôt optimiste et confiant dans la capacité des écologistes à convaincre qu’ils portaient le message d’avenir.

 

Avant de lancer la discussion, Geneviève Saint-Hubert, secrétaire générale de la Maison de l’Europe-Centre d’Information Europe Direct a présenté les institutions européennes et leur rôle, ainsi que les principales politiques européennes, et elle a balayé quelques idées reçues, par exemple « le nombre total de fonctionnaires travaillant pour l’Union Européenne est inférieur au nombre de fonctionnaires et agents travaillant à la mairie de Paris. »

 

Animé par Guillaume Duval, rédacteur en chef d’Alternatives économiques, le débat a vu s’exprimer plusieurs points de vue. Jean-Claude Heyraud, ancien chef d’unité à la Commission européenne, estimait qu’il fallait rendre les institutions européennes plus démocratiques. Didier-Claude Rod, ancien eurodéputé vert, s’attachait à démontrer que notre projet européen est vide de sens si l’on n’analyse pas les causes de cette défiance : repli sur soi identitaire, qui sévit en Europe et partout dans le monde d’une manière générale, mais également l’opacité des institutions et la critique des politiques européennes. Henri Arevalo, qui, avec une certaine souplesse,représentait Marie Toussaint, déléguée Europe du bureau national d’EELV, expliquait le projet européen d’EELV articulé autour de 3 valeurs : démocratie, solidarité et écologie. Europe Ecologie – Les Verts propose la tenue d’une grande Convention européenne, qui permettrait notamment de redonner à l’Union le pouvoir de légiférer, d’augmenter son budget, de diminuer de manière conséquente le pouvoir des lobbies et d’accroître la démocratie à travers la transparence et la consultation systématique des parlements nationaux (comme en Allemagne ou encore en Finlande).

 

De nombreuses questions ont été posées. « L’Europe n’est pas la solution, mais le problème ! » a déclaré un membre du public, ce à quoi Reinhard Butifoker a rétorqué que l’Union n’est que la traduction des politiques des Etats Membres et que c’était à ces Etats de s’emparer de manière plus ambitieuse du projet européen.  «Pourquoi les parlementaires de l’Assemblée Nationale ne donneraient-ils pas mandat, comme c’est le cas en Allemagne, à l’exécutif sur les questions européennes ? Si l’Europe est libérale, si elle soutient le CETA et le TAFTA, c’est parce que les Etats Membres le sont.». Guillaume Duval s’est aussi départi de son rôle d’animateur pour dénoncer l’immobilisme et la passivité des Français et Françaises sur l’Europe. Notamment sur l’accueil des réfugié-es, ou les politiques austéritaires auxquelles nous souhaitons qu’il soit mis fin.

 

Pour conclure ce débat par une note positive, les intervenants s’accordaient à dire que l’Europe est le niveau pertinent pour construire un espace de libertés, et inventer le nouveau modèle social et environnemental que l’on attend. Des partis écologistes arrivent au pouvoir en Europe : dans plusieurs landers et villes allemandes, en Lettonie ou encore en Autriche ; ce sont les victoires nationales qui permettront de faire progresser l’Europe dans cette voie.

 

Et c’est ensuite autour d’un excellent buffet, préparé par les cuisines de Cap’Eco, que toutes et tous ont pu poursuivre cet échange sur la question européenne qui nous tient tant à cœur.

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