Le Parlement européen débat aujourd’hui de la future Politique Agricole Commune pour la période 2014 – 2020.

Six Député(e)s du Groupe des Verts/ALE y ont participé (Elisabeth Schroedter, Martin Hausling, José Bové, Alyn Smith, Bas Eickhout) dont moi même, en tant que rapporteure de l’avis de la commission du Développement régional (dite REGI) sur le « règlement sur les paiements directs ».

De quoi s’agit-il ?

La commission REGI s’occupe des dossiers liés aux fonds structurels et à l’égalité des territoires européens. A ce titre, les subventions aux agriculteurs contribuent directement à une inégalité.

En commission REGI, la lutte avec les autres groupes politiques a été âpre. Mon rapport proposait d’inclure, en cohésion avec la position de mon Groupe, la rotation des cultures. En réponse, la droite n’avait que le mot « compétitivité » à la bouche !

Avec le soutien du centre et du reste de la gauche, la commission REGI, en phase avec certaines de mes propositions, a cependant envoyé un signal clair par son vote.  Elle a ainsi voté ma proposition, en phase avec le Comité des Régions, d’introduire des pactes territoriaux entre régions et agriculteurs afin qu’ils définissent ensemble des pratiques agricoles permettant de protéger l’environnement, et notamment la biodiversité et les ressources en eau. Cela aurait permis d’amorcer un véritable pilotage territorial de la transition écologique de l’agriculture. La commission Agriculture l’a balayé d’un revers de manche !

Demain, mercredi 13 mars, aura lieu le vote sur la future PAC, couru d’avance. Le choix qui est posé est clair : c’est celui d’une agriculture de qualité, faisant vivre nos territoires, contre une agriculture industrielle.

Le texte voté par la commission Agriculture est encore moins exigent que la PAC actuelle. C’est donc un échec mais aussi un retour en arrière que j’ai dénoncé dans mon intervention (en une minute top chrono !) que vous pouvez lire ou voir ci dessous.

J’ai pris l’exemple du Sud Ouest, où la PAC a eu des conséquences néfastes pour les territoires et leur population. Ainsi, les Landes, les Pyrénées Atlantiques et le Lot et Garonne ont vu leurs cours d’eau fortement pollués par les nitrates. Cette pollution est en partie issue de la monoculture de maïs, omniprésente dans l’eurorégion et favorisée par les réformes successives de la PAC depuis 1992. La pollution de l’eau a été telle que la Commission européenne a rappelé à l’ordre la France en juin 2012.

Ce vote sur la future PAC sera aussi un vote qui influencera d’autres politiques européennes. Ca sera le cas pour les petits agriculteurs d’Amérique Latine par exemple, dans le cadre des Traités de Libre Echange contre lesquels j’ai voté.

Amicalement,

Catherine