Grand perdant du dernier sondage publié sur les élections régionales, jeudi 15 octobre, Gérard Onesta réagit en qualifiant cette enquête de manœuvre et en tire des conséquences.

Gérard Onesta, la tête de liste écologiste du Projet en Commun, dénonce le dernier sondage comme une manoeuvre politique (Photo Côté Toulouse)

Gérard Onesta (EELV), tête de liste du “Projet en Commun”, regroupant les forces de la gauche non gouvernementales et une démarche citoyenne pour les élections régionales de décembre prochain, réagit au sondage IFOP publié par jeudi 15 octobre dans les journaux de Jean-Michel Baylet. Dans “cet instantané de l’opinion”, la dynamique de cette liste de rassemblement semble s’enrayer avec une baisse spectaculaire de 5 points.

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Une analyse à première vue, qui n’est pas partagée par Gérard Onesta, qui parle de « manœuvre » et de « coups bas ».

Côté Toulouse : Quels enseignements tirez-vous de ce sondage ?

Gérard Onesta : Ce sondage indique trois choses . Premièrement, une stabilité de la droite et de l’extrême droite. Deuxièmement, la lente érosion des intentions de vote pour la liste socialiste menée par Carole Delga. Troisièmement, ce sondage indique que notre potentiel est intact.

CT : Pourtant, vous passez de 16% à 11% des intentions de vote par rapport au dernier sondage ?

GO : Ce sondage a été fractionné de manière arbitraire par son commanditaire (Groupe La Dépêche, Midi Libre, Centre Presse ndlr).

Et le choix des listes examinées ici n’est pas anodin.

Dans ce sondage, on trouve une liste parallèle à celle des Républicains de Dominique Reynié, une autre à celle du Front National et deux listes en parallèle de la nôtre créditées chacune de 2,5%. Il ne faut pas aller chercher plus loin la différence de cinq points entre les deux sondages. Or, ces listes, tous les observateurs le savent, n’ont pas l’intention ou les moyens de candidater aux élections régionales.

CT : Comment expliquez-vous cette volonté de fractionner ?

GO : Les choses sont très claires : c’est une manœuvre politique qui nous vise directement car nous devenons dérangeants. Quand on a pas d’arguments en politique, on tente de faire diversion. Or en politique, ces choses là ne se font pas. C’est une faute morale et éthique.

J’ai donc appelé Carole Delga hier, pour lui dire que les coups bas sont la seule chose qui pourraient remettre en cause un accord au second tour. C’est un avertissement solennel.

CT : Cette possibilité d’un accord au second tour, dont vous ne vous êtes jamais caché, est-il remis en cause aujourd’hui ?

GO : Les personnes avec qui nous avons construit ce projet sont extrêmement sensibles sur ce genre de chose. Et moi-même, je ne plaisante pas avec l’honnêteté. Chez les Onesta, c’est une valeur fondamentale, d’ailleurs inscrite dans l’étymologie de notre nom.

Tout cela fragilise à l’extrême une possible jonction au second tour.

CT : Faites-vous un parallèle avec le référendum sur l’union de la gauche, voulue par le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, organisé ce week-end ?

GO : Je ne suis dupe de rien. Il est vrai que la gauche a un problème mais au lieu de réfléchir concrètement aux solutions, un référendum minable est organisé auquel ne participeront que les adhérents du PS. C’est de la manœuvre.

CT : Comment envisagez-vous la suite de votre campagne ?

GO : Ce sondage n’obère en rien notre détermination. Au contraire, elle la renforce.

Son seul effet concret est de mettre Carole Delga en difficulté en la faisant assumer que la jonction de nos listes est remise en cause.

Nous sommes extrêmement sereins et déterminés. Ce sondage, non, la genèse même de ce sondage, nous montre que nous sommes dans le vrai.

Xavier Lalu

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