Gérard Onesta et Nadia Pellefigue interpellent les autorités vietnamiennes sur le sort de Pham Minh Hoang
A l’occasion de leur déplacement au Vietnam pour faire le point sur la coopération avec la Région Midi-Pyrénées, les conseillers régionaux de Haute-Garonne Gérard Onesta, vice-président de la Région Midi-Pyrénées en charge des Affaires européennes, des Relations internationales, de la Coopération décentralisée et de la réflexion sur l’avenir des Régions, et Nadia Pellefigue, vice-présidente de la commission Europe et Coopération décentralisée, ont interpelé hier Can Ngoc Minh, président du Comité Populaire de la province de Son La, sur le sort du ressortissant franco-vietnamien Pham Minh Hoang, universitaire de 56 ans, emprisonné depuis plus d’un an suite à des écrits sur son blog favorables à la liberté d’expression et jugés dangereux pour la sécurité nationale.
Ils ont demandé le réexamen de son cas et sollicité sa grâce.
Ce communiqué, publié par le service de presse du conseil régional et repris dans les médias, a été salué par Amnesty International.
Gérard Onesta nous explique le contexte de cette intervention qui illustre l’engagement et la liberté de parole de tout élu écologiste :
La situation concernant de la liberté d’expression au Vietnam nous est apparue concrètement quand – par deux fois – nous avons voulu lancer des moteurs de recherche sur tablette internet pour savoir où en était la situation actuelle de Pham Minh Hoang. Après un bref instant, les pages web demandées sont devenus indisponibles et la liaison internet coupée. Nous avons donc vécu la réalité de la censure en temps réel. Le plus drôle est que quand ils ont du chercher le lieu d’où avait été fait ces requêtes, ils ont du s’apercevoir que cela venait la première fois de… la Maison des Syndicats, et la seconde fois de… la Maison du Parti (!).
Autre élément éclairant : le Président du Comité Populaire de Son La (la plus haute autorité du secteur) n’avait visiblement jamais entendu parlé de Pham Minh Hoang. En d’autres termes : la censure est telle que même les dirigeants du Parti ne sont pas au courant des affaires sensibles. Rappelons en effet que ce dossier est évoqué au plus au niveau : la libération de Pham Minh Hoang est demandée par la France mais aussi par l’Union européenne par la voix de sa Haute Représentante aux Affaires Extérieures. Après un moment de flottement, la réponse du Président de Son La (qui n’avait pas l’air d’avoir l’habitude d’être interpellé devant ses subordonnés sur autre chose que ce que le Protocole avait planifié) fut laconique : « pas d’ingérence, tout citoyen doit respecter les lois de son pays. » Il n’a pas relevé que j’avais souligné que le Régime venait de prononcer une mesure de grâce pour plus de 10 000 prisonniers (à l’occasion du 66° anniversaire de l’indépendance), et qu’on pouvait facilement ajouter un nom à cette liste pour donner un signal positif (surtout que Pham Minh Hoang a déjà purgé une partie de sa peine).
Ce sujet sera, n’en doutons pas, un des éléments d’appréciation qui pèsera quand le Conseil Régional s’interrogera sur le choix de ses futures « zones cibles » pour ses projets de coopération décentralisée…