Et le parti socialiste abandonna la ruralité

Le sinistre projet de Loi porté par Manuel Valls, s’il va à son terme, est une tragédie pour la ruralité.

Que n’avait-on pas entendu sur la réforme de Sarkozy sur le conseiller territorial, à juste titre d’ailleurs… Mais incontestablement, le projet de loi actuel est pire et la France de gauche serait vent debout dans la rue s’il n’était pas porté par un gouvernement… de gauche !

Le Parti socialiste veut conserver les conseils généraux, dont acte. Les écologistes avaient d’autres propositions. Mais de là à voter une Loi qui va hyper représenter l’urbain au détriment de la ruralité, c’est difficile à admettre. Difficile après ça de parler de solidarité et d’aménagement du territoire.

Jusqu’à présent, les conseils généraux avaient un représentant par canton. Cela avait comme avantage d’avoir une assemblée des territoires. Désormais, tous les nouveaux élu-e-s devront représenter un nombre équivalent de population. Curieuse conception de la représentation politique si l’on convient qu’un-e élu-e doit s’occuper aussi de sujets qui n’ont aucun lien avec le nombre d’habitants : l’agriculture, le tourisme, le maintien des services publics, les espaces naturels, etc…

Nous aurons donc des conseiller-e-s départementaux élu-e-s d’un « pâté de maison » à Toulouse par exemple, et d’autres, très rares forcément, qui représenteront une centaine de communes dans les campagnes et les montagnes !!!

Dans l’hypothèse – à vérifier – où il n’y aurait pas d’autre solution constitutionnelle, une solution s’impose : le scrutin départemental à la proportionnelle. Chaque parti politique prendrait alors la responsabilité de représenter le territoire départemental selon ses valeurs… et les électeurs jugeraient !

Évidemment, la proportionnelle aurait aussi l’intérêt d’éviter des assemblées monocolores, d’assurer la diversité politique, la richesse des débats et la parité.

Car, pour atteindre ce précieux objectif de la parité, nos législateurs ont inventé un mode de scrutin unique au monde : l’élection d’un « couple » sur chaque nouveau canton. Ridicule.

Souhaitons là aussi que ce texte ne survive pas au débat démocratique. Souhaitons que les campagnes se réveillent et contestent ce projet de Loi inacceptable. Souhaitons ne pas être en situation de constater dans quelques années qu’avec peu d’élu-e-s ruraux, les arbitrages – notamment budgétaires – seront toujours au bénéfice des villes et des métropoles.

François ARCANGELI,

Conseiller régional de Midi-Pyrénées, Maire d’Arbas

http://www.assemblee-nationale.fr/1…

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