En Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, Gérard Onesta veut créer la surprise

Les faits Le parti Europe Ecologie Les Verts a présenté samedi ses têtes de liste pour les élections régionales du mois de décembre.

En Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, c’est Gérard Onesta, 54 ans et vice-président du Conseil régional de Midi-Pyrénées, qui va la conduire.

Il l’affirme sans détour, Gérard Onesta « joue la gagne » en Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon. La tête de liste d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) dans le« grand Languedoc réunifié » assure avoir une méthode pour détrôner les socialistes et titiller les 20% des suffrages : celle de son cousin Claude, le charismatique sélectionneur de l’équipe de France de handball.

C’est donc un jeu basé sur le collectif que Gérard Onesta entend proposer aux électeurs et, puisque la région a toutes les chances de rester à gauche à l’issue du scrutin de décembre, il s’agira de choisir laquelle.

« Un processus à la grenobloise me plairait bien », explique-t-il, en référence à l’alliance entre le Parti de gauche et les écologistes qui, l’année dernière, a porté Eric Piolle à la tête de la mairie. Un œil sur Grenoble et l’autre sur Barcelone qui vient d’élire sa nouvelle maire issue de la gauche radicale, Ada Colau, passée en quelques années de l’activisme social à l’hôtel de ville de la deuxième agglomération d’Espagne.

Pour autant, Gérard Onesta ne veut pas « servir une soupe de logos » aux électeurs. Si « les négociations sont avancées avec le Parti de gauche et toujours ouvertes avec les communistes », c’est sur le projet que le vice-président de Midi-Pyrénées veut constituer sa liste. Celle-ci devra d’ailleurs être ouverte à des citoyens sans attaches partisanes si elle veut ressembler à sa cousine de Barcelone.

« La moitié des élus » de la liste qu’il a emmenée aux dernières régionales « ne faisaient partie d’aucune formation politique », rappelle-t-il en ajoutant que « la liste EELV sera très ouverte ». Trop ambitieux ? Les résultats des élections européennes de mai 2014 donnent une idée de la fenêtre de tir qui s’est ouverte pour les écologistes.

Les listes autonomes d’EELV ont recueilli 12,5 % des suffrages en Midi-Pyrénées et 11 % en Languedoc-Roussillon là où le Front de gauche réalisait un score de 8,7 % et 9,1 %. Cumulés, leurs résultats dépassent ceux des listes socialistes au même scrutin.

Face à la secrétaire d’Etat chargée du Commerce Carole Delga, et son inimitable accent du Comminges, Gérard Onesta veut jouer sur deux tableaux.

Celle du militant de terrain d’abord, le « dangereux faucheur volontaire d’OGM » à qui José Bové a succédé au Parlement européen. Celui qui, sur le site du barrage contesté de Sivens, dans le Tarn, a pris sa dose de gaz lacrymogène : un porte-parole des opposants, Ben Lefetey, est d’ailleurs en bonne place sur sa liste.

Côté face, le Gérard Onesta vice-président du conseil régional de Midi-Pyrénées et ancien vice-président du Parlement européen où il a travaillé pendant presque vingt ans. Un CV fourni qu’il entend mettre en avant pour rassurer les électeurs qui s’inquiéteraient de voir un « zadiste » diriger le conseil régional.

La liste de la droite et du centre risque de se retrouver à l’écart du duel entre socialistes et écologistes. L’investiture dans la région du politologue Dominique Reynié, novice en politique, sonne à cet égard comme un aveu de faiblesse.

Raphaël Proust

http://www.lopinion.fr/14-juin-2015/en-midi-pyrenees-languedoc-roussillon-gerard-onesta-veut-creer-surprise-25224

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