Campagne EVA 2012 – Midi-Pyrénées https://midipyrenees.eelv.fr Site officiel d'Europe Ecologie Les Verts région Midi-Pyrénées Fri, 20 Apr 2018 14:16:44 +0200 fr-FR hourly 1 « Nicolas Sarkozy n’a cessé de mentir et de tricher » (TF1) https://midipyrenees.eelv.fr/nicolas-sarkozy-na-cesse-de-mentir-et-de-tricher-tf1/ Sat, 14 Apr 2012 21:22:00 +0000 http://midipyrenees.eelv.fr/2012/04/14/nicolas-sarkozy-na-cesse-de-mentir-et-de-tricher-tf1/ Eva Joly était l’invitée de l’émission Parole directe sur TF1, samedi 14 avril 2012. Elle y a répondu aux questions de Claire Chazal et François Bachy.

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Eva Joly répond aux syndicats de Sevelnord https://midipyrenees.eelv.fr/eva-joly-repond-aux-syndicats-de-sevelnord/ Sat, 14 Apr 2012 14:52:00 +0000 http://midipyrenees.eelv.fr/2012/04/14/eva-joly-repond-aux-syndicats-de-sevelnord/ Question 1: veillez au respect des engagements pris par la diection de PSA et le ministre de l’industrie lors de la réunion du 8 mars sur le maintien et la pérénnité de l’usine Sevelnord avec la fabrication d’un nouveau véhicule et les activités complémentaires annoncées :

Les engagements pris lors de cette réunion sont en réalité assez faibles. Il s’agit de mettre en place une cellule de veille et d’anticipation et de pousser PSA (mais il n’est pas précisé comment) à respecter ses engagements de construction sur le site d’un nouveau véhicule. Si PSA décide de ne pas le faire au lendemain de l’élection, rien ne pourra lui être vraiment opposé. Par ailleurs depuis le 8 mars un nouvel évènement est intervenu : le rapprochement de PSA et de General Motors qui ne permet pas de savoir quelle stratégie sera menée par cette nouvelle alliance.

Alors oui nous poursuivrons la cellule de veille et d’anticipation et oui nous pousserons PSA à donner de nouvelles activités à Sevelnord. Mais nous irons au-delà pour garantir la mise en place de nouvelles activités. Le secteur automobile est aujourd’hui tout entier tourné vers la production de nouvelles voitures qui sortent à un rythme toujours plus soutenu de toutes les usines du monde. Mais à côté de cela le prix de l’essence ne cesse de monter : on doit désormais chercher dans les reserves stratégiques de pétrole pour essayer d’enrayer la montée des prix. Tout cela n’a pas de sens. Si demain un autre véhicule est produit à Sevelnord, après demain la question de la fermeture continuera à se poser. C’est la raison pour laquelle il faut investir dans de nouvelles activités: récupération des matériaux, démontage des véhicules, etc. A Sandouville, le syndicat CGT propose le développementd e nouvelles activités de recyclages. C’est ce type d’activités qu’il faut développer et soutenir par de l’argent public: faire une filière d’excellence en la matière, prendre de l’avance sur les autres pays et faire une spécificité dans le Valenciennois du développement du transport propre.

Question 2: Maintien de tous les emplois actuels aussi bien ouvriers, employés … c’est à dire 2500 CDI.

Il n’est pas question que ce soit les ouvriers qui payent la facture de la conversion indispensable du secteur automobile. Pour ce faire il faut en effet garantir le maintien de l’emploi et le maintien du salaire pendant la période de reconversion de l’usine. Mais cela passe aussi par un vaste plan de formation des salariés qui leur permette d’évoluer, de monter en compétence, de trouver de nouvelles formes d’organsaition du travail, de collaborer avec la direction à la mise en place de nouvelles activités.

Car en effet il est insupportable de voir à quel point les salariés subissent les décisions de la direction. C’est la raison pour laquelle nous proposons que les représentanst des salariés soient associés à toutes les décisions dans les CA des entreprises, que les entreprises donneuses d’ordre (ici PSA) soient responsables du reclassement des salariés.

Question 3: Un vaste plan de formation sera mis en place durant la préiode trasnitoire entre la décision et le lancement de la fabrication du nouveau type de véhicule …

En effet un vaste plan sera mis en place, soutenu et financé pour permettre à chacun des salariés d’augmenter ses compétences et ses savoirs faire mais il se peut que ce plan soit orienté vers de nouvelles productions autre qu’un nouveau véhicule. Dans tous les cas il devra se faire sans perte de salaire ni perte d’emploi.

Si nous mettons en place de telles mesures nous garantissons un avenir à Sevelnord. Il ne peut pas y avoir en revanche d’avenir réel si on ne prend pas en compte la conversion nécessaire du secteur et son adaptation aux contraintes énergétiques et environnementales.

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Lettre d’Eva Joly aux Français de l’étranger https://midipyrenees.eelv.fr/lettre-deva-joly-aux-francais-de-letranger/ Sat, 14 Apr 2012 14:49:00 +0000 http://midipyrenees.eelv.fr/2012/04/14/lettre-deva-joly-aux-francais-de-letranger/ Chères concitoyennes,
Chers concitoyens,

Les difficultés auxquelles la France fait face sont le résultat de crises multiples, financière, énergétique, sociale, sanitaire, économique et environnementale. Face à ces défis, l’écologie politique est la solution.

Je suis une candidate de convictions ; ce que je vous propose est un renouveau fondé sur la justice et l’écologie. Mon programme est réaliste et ambitieux ; il ouvre la voie à de nouvelles politiques :

1) Protéger la planète pour préparer l’avenir
2) Créer des emplois et lutter contre la vie chère
3) Construire une république exemplaire
4) Bâtir une société ouverte et apaisée
5) Choisir une Europe fédérale pour changer le monde

J’ai voulu développer ces thématiques dans une vidéo à l’adresse des Français de l’étranger :

Notre pays peut faire de très grand progrès en appliquant ces propositions. Il ira plus loin encore en portant cette vision de justice et d’écologie aux échelons européen et international. Parce que la résolution des crises passe par une plus grande solidarité internationale, via une Europe fédérale et une mondialisation régulée. Nous avons besoin d’une Europe politique pour reconstruire la souveraineté citoyenne face aux marchés. Nous avons besoin d’une politique étrangère nouvelle pour en finir avec la Françafrique, la fracture Nord-Sud et le pillage des ressources naturelles.

Français de l’étranger, votre expérience hors de nos frontières est un atout pour comprendre ce contexte international, ses bénéfices et ses travers et pour inscrire la France dans des échanges internationaux vertueux. Vous êtes aussi cette France cosmopolite et ouverte, qui semble malheureusement s’effacer au fil des discours et des politiques de Nicolas Sarkozy.

C’est parce que vous êtes un atout que certaines politiques sont menées en votre direction. Elles ont malheureusement été dégradées par les mesures prises ces dernières années. Je souhaite au contraire améliorer l’accès à l’enseignement français à l’étranger, valoriser la plurinationalité, faciliter votre protection sociale, maintenir le principe de non double imposition, consolider notre réseau consulaire et culturel. Je vous invite à découvrir nos priorités pour les Français de l’étranger, ainsi que ma profession de foi, envoyée ces jours-ci à tous nos concitoyen-ne-s.

Le 22 avril, vous avez l’opportunité de faire un choix de société pour la France. Je vous propose une politique faisant le pari de l’écologie, de la justice et de la solidarité internationale. C’est le choix le plus durable, celui du vrai changement !

Votez juste, votez Eva Joly !

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Eva Joly détaille sa politique énergétique en réponse à la CFE-CGC Energies https://midipyrenees.eelv.fr/eva-joly-detaille-sa-politique-energetique-en-reponse-a-la-cfe-cgc-energies/ Sat, 14 Apr 2012 13:55:00 +0000 http://midipyrenees.eelv.fr/2012/04/14/eva-joly-detaille-sa-politique-energetique-en-reponse-a-la-cfe-cgc-energies/
  • 1. Politique énergétique européenne
    1. a. Quelles priorités défendrez-vous pour la politique énergétique européenne dans les prochaines années ? Quel modèle économique et politique vous semple le plus adapté à ces priorités ? quels seront vos engagements et vos actions concrètes à court, moyen et long terme ?

    Rappelons tout d’abord que les politiques énergétiques sont des prérogatives des Etats membres à bien des égards ; nous souhaitons que cela évolue pour aller, d’une manière générale, vers des politiques plus fédéralistes.

    Cependant, dès aujourd’hui, le cadre général dressé par l’Union Européenne doit être renforcé et doit évoluer pour permettre la réduction des émissions de gaz à effet de serre et de la consommation énergétique. L’Union Européenne doit passer au minimum à un objectif de 30 % de réduction des émissions de GES en 2020 (ce qui est d’ailleurs un objectif cohérent avec celui de 20% d’efficacité énergétique), avec une fiscalité incitative et redistributive. Nous soutenons l’adoption d’objectifs contraignants en matière d’efficacité énergétique au sein de l’UE : l’élaboration de la nouvelle directive sur l’efficacité énergétique, ainsi que celle relative à la fiscalité de l’énergie, sont pour nous des priorités. Nous soutenons une utilisation régionalisée des fonds du FEDER, avec une orientation d’au moins 20% des fonds pour l’efficacité énergétique. Nous sommes favorables à la création d’un traité relatif aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique.

    La « feuille de route Energie 2050 », adoptée par la Commission Européenne en décembre dernier et actuellement en discussion, nous semble être un progrès : ce document montre que seul un fort développement des énergies renouvelables et de l’efficacité permet d’atteindre les objectifs climatiques et énergétiques de long terme. Elle montre également que le nucléaire ou le captage et séquestration du carbone ne jouent qu’un rôle marginal, y compris au sein du système électrique, face à l’enjeu climatique. Nous regrettons cependant qu’un scénario qui associe très haute efficacité énergétique et fort développement des renouvelables n’ait pas été considéré (efficacité renforcée ou renouvelables renforcées sont étudiés séparément).

    Une politique énergétique crédible en France ne peut ni attendre que les autres aient commencé ni être isolée d’une politique internationale de lutte contre les émissions de gaz à effets de serre. La relance des négociations pour prolonger et compléter le protocole de Kyoto est une impérieuse nécessité.

    Nous soutenons la position de l’Union Européenne concernant l’inclusion de l’aérien dans le mécanisme de quotas, et plus largement nous souhaitons que l’UE permette l’inclusion des transports internationaux dans le système de régulation climatique. Nous proposons une convergence progressive des cadres réglementaires et tarifaires relatifs aux énergies renouvelables, afin de faciliter leur développement.

    Nous proposons d’amorcer la mise en place d’un mécanisme d’ajustement aux frontières de l’Union européenne afin d’empêcher la concurrence environnementale déloyale. Les recettes seront reversées aux pays exportateurs par l’intermédiaire d’un fonds vert soutenant les investissements dans les meilleures technologies afin de réduire les émissions de GES chez nos partenaires économiques.

    Face aux dysfonctionnements des marchés actuels, déresponsabilisant le Nord et favorisant la spéculation au Sud, une réduction des émissions de GES compatible avec l’objectif de réchauffement moyen inférieur à 1,5°C en 2100 est absolument indispensable et cela par le déploiement d’outils internationaux permettant de financer l’accès aux technologies et énergies propres.

     

      1. b. Quelle est votre approche de la sécurité énergétique de l’Europe ?

    L’indépendance énergétique et la sécurité des approvisionnements sont des enjeux essentiels. Tout d’abord, nous faisons le constat qu’aujourd’hui nous sommes dans une situation de quasi-totale dépendance aux importations (pétrole, gaz, uranium) et de fragilité de l’approvisionnement, notamment électrique l’hiver en période de pointe ou en bout de réseau. En conséquence, le modèle que nous proposons est bien plus robuste et plus autonome.

    Nous voulons une Europe qui devienne pleinement indépendante au plan énergétique, c’est-à-dire qui utilise les ressources qui sont les siennes : les énergies renouvelables. Nous voulons une Europe leader de l’efficacité énergétique, leader de l’économie verte, afin de réduire puis de supprimer toute dépendance aux importations.

     

    1. 2. Ouverture des marchés de l’énergie
      1. a. Quel bilan faites-vous de l’ouverture des marchés ?

    Le bilan est bien évidemment largement mitigé ! Nous avons assisté au phénomène prévisible et annoncé de concentration des acteurs, de monopole européen, de détérioration du climat social, de réduction des dépenses d’investissement et maintenance des opérateurs, etc. Et cela, même pour ceux ayant le plus gagné dans cette séquence comme les anciens grands monopoles publics.

    Nous regrettons qu’à l’époque le débat sur le service public ait été tronqué et caricaturé.

    L’effort de transition énergétique représente un projet de société qui s’articule sur le long terme. En tant que tel, il devra nécessairement s’appuyer sur tous les acteurs, incluant l’Etat, les collectivités, les acteurs privés et les citoyens. En ce sens, l’organisation et la régulation des secteurs énergétiques imposent un effort de concertation et de transparence entre les parties prenantes, afin d’assurer que tous partagent les objectifs et les instruments de cette politique. A l’opposé d’une totale « dérégulation » qui, en soit, est le degré zéro de la politique publique.

      1. b. Considérez-vous que le modèle « concurrentiel » mis en œuvre jusqu’à présent dans le secteur énergétique soit adapté aux impératifs de lutte contre le réchauffement climatique, de traitement de la précarité énergétique et de sécurisation des approvisionnements énergétiques ? Considérez-vous que la loi NOME est adaptée à ces impératifs, et notamment à ceux des investissements industriels indispensables à la sécurité des approvisionnements ? Reviendrez-vous sur cette loi ? 

    Tout d’abord, rappelons qu’il n’y a jamais eu, en France, de monopole sur la production d’énergie, ni dans l’électricité, ni dans les autres énergies (gaz, carburant…). Nous ne sommes pas favorables au développement de la concurrence pour la concurrence. Mais, nous ne sommes pas non plus favorables à développer un monopole public nouveau. Nous estimons nécessaire de développer un modèle énergétique transparent, équitable et dans lequel des entreprises publiques fortes jouent un rôle structurant.

    Les enjeux du changement climatique ou de la précarité énergétique sont des enjeux multiformes, qui ne peuvent être résolus par la simple question de la possession des capitaux. Si tel était le cas, nous devrions en France, être protégés contre toute forme de précarité énergétique générée par les consommations d’électricité… Or, tel n’est pas le cas, à cause du chauffage électrique.

    Nous estimons que la notion de service public mérite mieux que des débats caricaturaux.

    Nous sommes opposés à la loi NOME et proposons de l’abroger, notamment parce que nous contestons la notion même de « rente nucléaire ».

     

     

      1. c. A partir du moment où la commission européenne considère que la loi NOME rend effective l’ouverture du marché français de l’électricité, pensez-vous que l’ouverture à la concurrence des ouvrages hydrauliques soit indispensable, cohérente avec le modèle précédent et finalement opportune au vu de la désoptimisation industrielle qui en résulte et notamment en l’absence de réciprocité avec les autres pays européens en la matière ?

    L’enjeu principal des concessions hydrauliques est que la rente (l’électricité hydraulique est vraiment peu chère grâce aux investissements de nos aînés) soit utilisée pour financer le développement des nouvelles énergies renouvelables. En particulier, nous proposons que la CSPE repose sur l’ensemble des énergies renouvelables, de telle sorte que l’hydraulique participe au financement des autres énergies renouvelables. Aujourd’hui nous sommes inquiets car la seule mis en concurrence pourrait correspondre à une privatisation de la rente, sans plus d’utilité que de d’accroître les marges des actionnaires des grands énergéticiens.

     

     

    1. 3. Politique énergétique française
      1. a. Quel bouquet énergétique et quelle diversification prévonisez-vous à court, moyen et long terme pour la France ?

    Europe Ecologie Les Verts porte un projet de transition énergétique. L’avenir énergétique de la France (et plus généralement de l’Europe et du monde) ne peut se résumer à l’évolution du mix de production. Par ailleurs, celui-ci ne peut se résumer à la question électrique et gazière.

    La réduction des émissions de gaz à effet de serre, la dépendance aux énergies fossiles et fissiles, le risque nucléaire et la réduction de la précarité énergétique sont des enjeux étroitement liés et non hiérarchisables. Les réponses sont communes et constituent la transition énergétique dans son ensemble.

    Pour 2020, nous prévoyons une diminution de la consommation d’énergie primaire de 20% et de 15% pour l’énergie finale. En 2050, notre objectif est de moins 50% de consommation d’énergie finale par rapport à 2009. Ces objectifs sont comparables aux objectifs officiels français et européens.

    A horizon 2050, la production électrique et la production de chaleur avoisinent les 100% d’origine renouvelable. Notre scénario prévoit évidemment des étapes intermédiaires. Par exemple, pour l’électricité en 2020 et considérant le gain en efficacité (-16% de consommation électrique par rapport à 2009), 42% provient des renouvelables (éolien 14%, hydraulique, 16%, 6% de photovoltaïque, 6% de biogaz et biomasse), 42% d’origine nucléaire et 16% d’origine fossile.

    Pour la production de chaleur, nous estimons qu’il est raisonnable de viser 20 à 21 MTep d’origine renouvelable (contre un objectif du Grenelle de 19,7 Mtep), ce qui permettrait, compte-tenu des objectifs d’efficacité d’atteindre plus de 35% de renouvelables dans la consommation globale.

    Ces niveaux de production renouvelables sont compatibles avec ce que les professionnels du secteur estiment accessibles.

     

        1. b. Quelle place comptez-vous y donner au nucléaire ? quelle est votre position sur l’EPR, sur la gestion des déchets nucléaires et sur le démantèlement des centrales ? Considérez vous que l’Etat doit tenir un contrôle direct sur la gouvernance des entreprises exploitantes nucléaires ?

    La production électro-nucléaire est amenée à diminuer pour atteindre zéro d’ici 2031 et aucun EPR n’est construit ou mis en service.

    Ce positionnement concernant le nucléaire n’est pas doctrinaire : nous faisons simplement le constat, comme M. Lacoste1, que « personne ne peut garantir qu’il n’y aura jamais en France un accident nucléaire ». Nous faisons, comme l’IRSN2, le constat d’une usure des centrales (notamment des cuves) qui n’ont pas été conçues pour des durées de vie aussi longues. Au regard de l’expertise dont nous disposons, nous sommes réellement inquiets du risque d’accidents. Enfin, nous faisons le constat, même si cela est tabou en France, que notre système est ultra-vulnérable à toute attaque terroriste ou militaire.

    Nous faisons le constat qu’un accident majeur a un cout faramineux (de 70 à 1000 milliards). Nous considérons que ce risque ne peut être pris, car les bénéfices sont très faibles voire inexistants.

    Un accident majeur en France serait une catastrophe sanitaire. Mais elle serait également économique, sociale et environnementale. Le coût ne peut être couvert que par la puissance publique au travers de l’Etat. Notre économie, ainsi que l’économie européenne, serait dangereusement affectée : le Japon peut compter sur une industrie forte et dont l’économie mondiale dépend. Pouvons-nous en dire autant ? Notre économie repose, notamment, sur le tourisme, l’agriculture, les produits de qualité, ou encore sur une qualité de vie, qui seraient gravement atteints en cas d’accident majeur. Et nous n’avons pas, comme le Japon, un océan à l’est de nos frontières capable d’absorber la majeure partie des émissions radioactives portées par les vents dominants. A l’est, ce sont nos partenaires économiques.

    Par ailleurs, une sortie du nucléaire consécutive à un accident, à l’image de ce qui est en train de se réaliser au Japon, aurait pour conséquence une forte augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Ceci n’est pas la conséquence de la sortie du nucléaire en tant que telle, mais celle d’une sortie précipitée et non programmée. Sans développer chacun d’eux, bien d’autres arguments militent en faveur d’une sortie progressive et programmée du nucléaire (déchets, limitation des ressources, dépendance à l’importation d’uranium, conséquences démocratiques, captation des ressources publiques…).

    D’ici à ce que le dernier réacteur soit mis à l’arrêt, nous estimons indispensable de renforcer la sûreté, au-delà des recommandations de l’ASN suite aux Evaluations Complémentaires de Sureté (protection de toutes les piscines, considération du risque terroriste…).

    De plus, le fait que les moyens de production nucléaires soient publics est indispensable ; mais cela ne saurait être suffisant. Les moyens de l’IRSN doivent être renforcés ainsi que son autonomie. Concernant l’ASN, nous avions pointé lors de sa création quelques éléments inacceptables (rôle d’inspection du travail, irrévocabilité, responsabilité légale…) qu’il conviendra de modifier. Enfin, nous considérons que des services spécialisés doivent impérativement être recréés dans l’administration centrale pour permettre un véritable dialogue avec l’ASN.

    Enfin, il est indispensable que cesse le monopole de l’attention de la puissance publique (au travers de la recherche ou des entreprises publiques) consacrée au nucléaire : les autres filières (efficacité, renouvelables) doivent devenir prioritaires afin de permettre la transition énergétique dans son ensemble.

    Mais notez bien que notre volonté de sortir du nucléaire ne signifie pas la destruction de la filière nucléaire, bien au contraire.

    Il faut réorienter l’activité d’AREVA vers le démantèlement et la gestion des déchets. Ce sont deux marchés qui sont certains, contrairement à la construction d’éventuels réacteurs ou la promotion d’un combustible dont plus personne ne veut… L’excellence française dans le nucléaire doit perdurer et se développer (nous en avons besoin) ; elle doit être correctement orientée. Nous rappelons qu’AREVA était déjà en déficit en 2010, que Fukushima n’explique pas seul le déficit abyssal de 2011 et que les réductions d’emplois ne sont pas la conséquence d’un gouvernement écolo : il s’agit d’un problème de stratégie industrielle qui est déjà existant. Outre AREVA, nous sommes inquiets de la stratégie choisie par EDF : la situation financière de l’entreprise publique est préoccupante et ce en conséquence d’une stratégie industrielle hasardeuse qui ne voit comme seule perspective que l’exportation du nucléaire.

    Concernant les déchets, nous voulons qu’ils soient stockés à sec en subsurface, afin de garantir l’accessibilité, le contrôle et la réversibilité du stockage. Le financement doit être assuré par la filière nucléaire, ce qui aujourd’hui n’est pas le cas (financement très partiel). Les déchets considérés dans le projet de l’ANDRA à Bure ne représentent qu’une faible part des déchets de la filière : tous doivent être gérés par la filière. Enfin, la sécurité des combustibles usés doit être garantie, d’ici à leur stockage (enjeu des piscines).

     

    Concernant le démantèlement, outre que nous souhaitons en faire une orientation industrielle stratégique, il convient d’’organiser le financement de nos installations dès à présent. En effet, les modalités de « provisionnement » pour le démantèlement futur ne sont absolument pas satisfaisantes : outre la sous-évaluation drastique des coûts futurs (cpmme l’a confirmé la Cour des comptes), l’obligation de provisionnement conduit actuellement à des manipulations comptables très éloignées des besoins réels. Ces manipulations comptables (comme l’affectation de 50% du capital de RTE au titre du démantèlement) hypothèquent à la fois la capacité de réaliser le démantèlement t et l’avenir industriel d’EDF.

     

        1. Quel avenir voyez-vous au gaz dans le mix énergétique français ? Que préconisez-vous pour assurer la sécurité et la compétitivité des approvisionnements gaziers du pays dans un univers énergétique mondial instable ?

    L’indépendance énergétique nationale et la sécurité des approvisionnements sont des enjeux importants, comme précédemment évoqué. Notre dépendance aux importations est grande pour le gaz, mais également pour le pétrole et l’uranium. Face à ce constat, le modèle que nous proposons est plus robuste et plus autonome, en réglant le problème à sa racine.

    Maîtrise des consommations et énergies renouvelables nous paraissent les clés centrales pour préserver notre pays, c’est à dire les ménages et les entreprises françaises, des aléas des approvisionnements internationaux, des prix internationaux mais aussi des appels de pointe pour le cas de l’électricité. Maintenir le caractère public des réseaux de transport et distribution, les sécuriser, mobiliser les investissements aujourd’hui « bloqués » sous forme de provisions dans les concessions participent aussi de cette « sécurité ».

    Enfin, le développement des énergies renouvelables permet de fournir une énergie décentralisée et disponible localement, réduisant ainsi la dépendance énergétique vis-à-vis de l’étranger tout en améliorant la sécurité des approvisionnements. Concernant le cas particulier du gaz, les solutions sont à chercher, dans le développement de la ressource biomasse avec le biogaz – dont le potentiel est extrêmement important comme le montrent plusieurs études – et du gaz de synthèse. En combinant l’ensemble de ces mesures (efficacité, biomasse, gaz de synthèse) nous estimons possible de réduire drastiquement nos besoins d’importation avant 2050.

     

        1. c. Quel développement voyez-vous pour les énergies renouvelables en France ? Quel modèle économique comptez-vous favoriser pour assurer à ces filières un développement qui soit davantage industriel que fiscal et qui favorise l’autoconsommation ?

    Comme décrit précédemment, notre programme propose un développement ambitieux –mais réaliste – de la production d’énergie renouvelable. Il faut pour cela que nous développions les filières nécessaires, en menant une politique industrielle à l’inverse de ce qui a été réalisé jusqu’à présent : stabilité, prévisibilité et adaptabilité du cadre tarifaire, fiscal et réglementaire, soutien aux implantations industrielles, soutien massif à la R&D.

    Tout d’abord, à l’échelle européenne, nous proposons une convergence progressive des cadres réglementaires et tarifaires relatifs aux énergies renouvelables, afin de faciliter leur développement.

    Pour développer ces filières, nous œuvrerons à la structuration de la demande d’une part (soutiens financiers, stabilité de la réglementation et des tarifs pour les énergies renouvelables, tarifs d’autoconommation…) et au développement de l’offre d’autre part (formation, fonds de garantie, recherche et développement, engagement des grandes entreprises publiques…). Par exemple, pour la production de chaleur renouvelable, à court terme, nous multiplierons par trois la dotation du fonds chaleur ; à moyen terme, nous proposons de passer par un système de tarif d’achat garanti, assez comparable au système de rémunération de l’injection du biogaz, afin de palier les problèmes engendrés par le système d’appels à projets. Le système de tarifs d’achat pour l’électricité devra être réformé, en concertation étroite avec les acteurs de la filière, afin de garantir stabilité et prévisibilité, et dans l’objectif de chercher une convergence européenne. La participation citoyenne à l’investissement dans les énergies renouvelables sera également promue à travers l’orientation de l’épargne (par un Livret Vert), le droit à des prises de participation au capital de projets d’énergie renouvelable et locale, ou via des coopératives. Certains projets devront obligatoirement ouvrir leur capital à des investissements citoyens locaux et, à défaut, à des investissements citoyens à une échelle nationale.

     

    L’Etat stratège devra investir dans la recherche et développement. Rappelons que, d’après l’Agence Internationale de l’Energie, la R&D publique relative à l’énergie a été consacrée (ensemble des pays de l’AIE de 1974 à 2002) à 58% pour le nucléaire, 13% pour les fossiles, 8% pour les renouvelables, 8% pour l’efficacité. En France, le bilan est encore plus caricatural puisque les crédits publics ont été consacrés à plus de 90% pour le nucléaire et à moins de 2% pour les renouvelables (1985-2002), que les crédits publics de recherche pour le programme électro nucléaire se sont élevés à 38 milliards d’euros (d’après la cours des comptes). Et ce, alors que le nucléaire ne satisfait que 17% des besoins énergétiques finaux en France !… Il faut donc revoir complètement les priorités afin de consacrer en toute cohérence les moyens nécessaires à la transition énergétique.

     

     

      1. a. Quelle sera votre politique tarifaire en matière d’électricité, tant en structure qu’en niveau ? Comment comptez-vous permettre cette politique tarifaire d’assurer le financement des importants investissements industriels auquel le secteur énergétique français est confronté ?
        b. et c. Compte tenu de l’évolution du gaz, quelle politique tarifaire gaz comptez vous mettre en œuvre ?

    Concernant le niveau de tarification de l’électricité, nous faisons le constat, partagé par tous les acteurs du secteur, de sa sous-évaluation actuelle. En effet, aujourd’hui le tarif payé ne couvre pas les coûts réels (c’est particulièrement vrai pour le nucléaire, mais cela s’applique également pour les réseaux ou les énergies renouvelables).

    Par ailleurs, nous soulignons que la question du coût de l’énergie dépasse celle de l’électricité : toutes les consommations dans le système actuel sont amenées à se renchérir. Le prix du gaz et du pétrole nous échappe largement. Pour les ménages, les entreprises, les collectivités, quel que soit le scénario, les prix du kWh électrique (+30% rapidement d’après EDF et la CRE) ou du litre de carburant augmenteront de toute façon. Ces renchérissements tendanciels s’expliquent de multiples manières : raréfaction des ressources (peak oil passé), mais aussi nouveaux investissements nécessaires (réseaux) ou le paiement de coûts jusque-là ignorés (c’est particulièrement le cas pour le nucléaire).

    Selon les différentes évaluations disponibles, il n’y a pas de différence majeure entre notre scénario et le « business as usual » en termes d’investissement. Les coûts de production sont similaires dès lors que l’on considère l’ensemble des coûts complets de chaque énergie (en incluant les « externalités négatives ») et que l’on regarde le prix final pour l’usager (c’est-à-dire considérant les coûts de transports et de distribution). C’est ce que confirme d’ailleurs la « Feuille de route Energie 2050 » de la Commission Européenne.

    EELV assume une fiscalité climat énergie (fiscalité avec une assiette énergie-CO2-uranium) qui tendra à renchérir l’énergie par rapport au « laisser-faire ». Cette fiscalité permet à la société d’anticiper les prix futurs et de disposer de recettes pour financer l’efficacité énergétique (l’intégralité de la fiscalité environnementale est redistribuée aux ménages et entreprises pour leur permettre de financer l’efficacité énergétique).

    Mais la facture de chaque ménage étant le produit de la consommation et du prix unitaire, elle sera bien mieux maîtrisée dans le scénario EELV, qu’avec la politique actuelle. En effet, les économies d’énergie pourront compenser la hausse du prix de l’énergie.

    Par ailleurs, les économies d’énergie sont d’ores et déjà rentables (par exemple une rénovation d’un bâtiment au niveau BBC rénov, soit une division par 3 à 6 des factures énergétiques, se rentabilise entre 12 et 25 ans selon les cas) et elles le seront de plus en plus à l’avenir.

    La meilleure manière de réduire l’impact sur les ménages et les professionnels reste un effort rigoureux de maîtrise de la consommation.

    D’après nos calculs, avec des hypothèses identiques en termes d’inflation du prix de l’énergie, en incluant une fiscalité climat énergie supplémentaire dans le cas d’EELV, nous arrivons à stabiliser puis à faire diminuer les factures d’énergie payées par les ménages pour leur logement, alors qu’elles explosent dans le cas du « laisser-faire », du fait de la conjonction de la croissance de la demande et de l’inflation du prix. Le financement public du soutien à l’efficacité énergétique est lui-même plus que compensé par les économies réalisées par ailleurs (réduction des factures énergétiques du secteur tertiaire public, réduction du chômage, accroissement des recettes TVA par l’activité engendrée…).

    Une des mesures que nous portons à la fois pour satisfaire un besoin social et un enjeu environnemental est la mise en place de la tarification progressive de l’eau, du gaz et de l’électricité. Contrairement à la situation actuelle qui pénalise les petits consommateurs et encourage les surconsommations, la tarification progressive garantit l’accès aux usages essentiels tandis que les gaspillages sont découragés.

    Concernant les carburants, nous pensons que le « pic pétrolier » étant passé ou sur le point de l’être, le prix du pétrole ne peut que croître et ce à des niveaux impensables jusqu’à présent. Là encore, la solution doit passer par l’efficacité, la sobriété et par les alternatives renouvelables. Nous proposons pour cela de multiples politiques structurelles.

     

      1. d. Quelle politique d’efficacité et de sobriété énergétiques envisagez-vous de déployer ? Comment envisagez-vous de financer la mise en œuvre de cette politique ?

    L’efficacité et la sobriété sont essentielles à la transition que nous portons. De multiples moyens seront déployés, qui apporteront des co-bénéfices importants : amélioration de la qualité de vie, réduction du chômage, réduction du déficit commercial, plus grande robustesse économique…

    Pour 2020, nous prévoyons une diminution de la consommation d’énergie primaire de 20% et de 15% pour l’énergie finale. En 2050, notre objectif est de moins 50% de consommation d’énergie finale par rapport à 2009.

    Les gains potentiels en ce qui concerne l’efficacité énergétique sont recherchés dans tous les secteurs. Dans le secteur des bâtiments, nous prévoyons un grand programme de réhabilitation énergétique, afin de viser la rénovation au niveau « BBC rénov » de tous les bâtiments existants d’ici 2050. Cela passera par une montée en puissance du marché de la rénovation (avec la création d’emplois afférente et la formation adéquat) d’ici 2020, afin d’atteindre un rythme régulier de rénovation d’environ 925 000 logements et 28 millions de m² tertiaire par an, et qui se prolonge jusqu’en 2050. Pour cela de nombreux dispositifs seront mis en place (réforme de l’Eco PTZ et du CIDD, fonds de garantie, Sociétés publiques de Tiers Financement, formation professionnelle…). Nous avons chiffré l’ensemble de ces enjeux techniques et budgétaires.

    Dans le secteur de l’industrie, sur la base d’une étude extérieure, nous estimons possible d’atteindre 18% de réduction de consommation énergétique finale dans l’industrie en 2020 par rapport à 2008 (-20% dans la chaleur et -12% dans l’électricité) et 42% à l’horizon 2050. Ces réductions doivent être recherchées à la fois dans les activités support en général (généralisation des moteurs à vitesse variable, récupération de chaleur…), dans les procédés industriels du futur (ciment, aciérie…), mais aussi dans de nouveaux fonctionnements industriels. Il s’agit de développer la réutilisation (verre) et le recyclage (aluminium) et de développer l’éco-conception. Pour cela, il faudra à la fois déployer une fiscalité (fiscalité climat-énergie) et une réglementation (norme IE4…) adaptées, soutenir l’investissement dans les nouveaux outils de production (aides à la reconversion et à l’investissement), investir dans la recherche et développement.

    Pour les transports, développement des transports en commun (infrastructures existantes ou nouvelles), soutien aux nouveaux usages (auto partage, covoiturage), investissement (recherche et production) dans les nouvelles technologies (véhicule à 1L/100km, hybrides, électrique…), aménagement du territoire adapté (urbanisme densifié), nouvelles pratiques (bureaux partagés, télétravail)…

    D’une manière transversale, l’efficacité énergétique sera encouragée par un renforcement de la réglementation, de la fiscalité, des outils de type bonus-malus, des Certificats d’Economie d’Energie (renforcés et réformés), mais aussi par le développement d’outils novateurs (fonds de garantie) et de services publics adaptés (sociétés de tiers financement, services publics locaux de la maîtrise de l’énergie).

      1. e. Quelle sera votre politique de lutte contre la précarité énergétique ?

    Du fait du renchérissement généralisé de l’énergie, nous savons que la précarité augmentera si aucune politique ambitieuse et durable ne permet aux bâtiments d’être plus économes. Mais le sujet est complexe puisque la précarité énergétique est souvent une précarité parmi d’autres ; l’enjeu concerne donc aussi la politique à avoir vis-à-vis du prix de l’énergie, de l’encadrement des loyers, de l’accompagnement des populations sensibles et plus généralement de la répartition des richesses.

    Les situations de précarité énergétique sont multiformes : nous devons dépasser les critères uniques comme celui du taux d’effort supérieur à 10% ou le froid « ressenti ». L’observatoire de la précarité devra définir les moyens et les outils adaptables à chaque cas, en fonction de la situation sociale et patrimoniale des ménages.

    Les montants versés via les dispositifs actuels (tarifs sociaux, FSL, ANAH…) sont actuellement symboliques par rapport à l’ampleur du problème, et leur distribution est assez peu équitable. De plus, il s’agit d’une action palliative : elle ne résout pas le problème à sa racine.

    Concernant les ménages propriétaires de leurs biens -notamment les personnes âgées- nous sommes convaincus que l’on peut intensifier les actions qui génèreront l’efficacité énergétique nécessaire en les aidant à entreprendre les travaux pour une meilleure isolation de leurs biens. Il faut pour cela les soutenir financièrement à un niveau supérieur à ce qui est fait actuellement et proposer un accompagnement personnel.

    Pour les ménages locataires, nous devons agir auprès de leurs bailleurs mais aussi inclure l’état thermique des logements dans les conditions de confort minimum d’un logement, de décence et d’indignité, afin que les marchands de sommeil ne puissent prospérer sur le terrain de la misère.

    C’est pourquoi nous souhaitons un changement d’échelle dans les moyens accordés par la puissance publique en faveur de la sortie de la précarité énergétique. Nos estimations conduisent à considérer comme nécessaire de dédier entre 1,4 et 2 milliards d’euros annuellement (contre environ 200 à 300 millions d’euros aujourd’hui). Ces financements permettront d’une part une réduction du « reste à charge » pour les ménages lors de réalisation de travaux dans leur logement et d’autre part le déploiement d’un accompagnement social et technique d’ampleur. Les subventions seront attribuées sous conditions de ressources, en complément des autres dispositifs, de telle sorte qu’elles couvrent à elles seules jusqu’à 60% des besoins d’investissements de rénovation des ménages en précarité énergétique du premier décile. Les 40% restants seront couverts par les dispositifs de droit commun de type crédit d’impôts, prêts à taux zéro, certificats d’économie d’énergie et par l’intervention de Sociétés de Tiers Financements. D’autre part, le renforcement des moyens humains dédiés au repérage et à l’accompagnement de ces ménages nous paraît essentiel.

    Par ailleurs, au-delà de la précarité énergétique existante, face à l’inévitable accroissement du prix de l’énergie, notre politique structurelle de transition énergétique permettra de stabiliser les factures des ménages et entreprises avant 2020, grâce aux économies d’énergie et au développement des énergies renouvelables. La continuation de la politique actuelle conduirait à l’inverse à une inflation des factures sans maîtrise possible. Enfin, comme précisé précédemment, nous plaidons pour l’instauration d’une tarification progressive du gaz, de l’électricité et de l’eau afin de garantir à tous un accès facile pour les consommations les plus essentielles tout en décourageant les consommations superflues. La mise en place de la tarification progressive devra se faire conjointement avec le déploiement du programme de lutte contre la précarité énergétique, afin que les ménages en précarité ne soient pas impactés négativement. Pour la réussite du déploiement de la tarification progressive en considérant les situations particulières, nous pourrons compter sur l’exemple de la Californie qui a mis en place des programmes spécifiques pour les ménages vulnérables.

     

      1. f. Quel modèle d’organisation défendez vous pour le service public de distribution ? Défendez vous le modèle national actuel qui garantit à la fois le meilleur rapport qualité/prix d’Europe et la péréquation tarifaire ?

    Nous voulons sanctuariser le service public du transport et de la distribution : les entreprises de transport et distribution d’énergie (RTE, GRT, ERDF, GRDF…) doivent devenir indépendantes des entreprises de production d’énergie (EDF, GDF Suez, Total…) et leurs capitaux être entièrement publics. Actuellement, la consanguinité conduit à des dérives très dangereuses pour le service public (par exemple, avec le provisionnement de 50% du capital de RTE au titre du démantèlement futur des centrales, ce qui présage de la privatisation de RTE pour pouvoir payer le démantèlement).

    En ce qui concerne la distribution d’électricité, la réglementation assurera la transparence et l’équité des négociations de concession des activités de distribution des énergies de réseau par les autorités concédantes.

     

      1. g. Quel rôle voulez-vous voire jouer par les Régions aux côtés de l’Etat dans la mise en œuvre de la politique énergétique du pays.

    L’action publique en matière d’énergie nécessite une gestion planifiée et décentralisée. Les écologistes soutiennent ainsi une compétence énergie pour les régions et communautés d’agglomération ou urbaines, avec un appui des services déconcentrés de l’État et les agences (ADEME). Elle inclura des missions de promotion et de financement, aux moyens d’Agences locales, constituant ainsi un véritable Service Public Local. Les schémas Régionaux Climat Air Énergie seront renforcés et dotés de moyens financiers adaptés. Aux communautés urbaines et d’agglomération sera attribuée la compétence d’autorité concédante des réseaux de distribution (gaz, électricité, chaleur).

     

    Afin de pouvoir déployer les moyens humains nécessaires, les collectivités recevront une dotation de fonctionnement « climat énergie » financée par une partie des recettes récupérées grâce à la mise aux enchères des quotas européens.

    En articulation avec cette volonté de décentralisation, l’Etat apportera la cohérence et la stratégie nécessaires (cadre réglementaire, fiscalité, objectifs…) et mobilisera les entreprises publiques en ce sens.

      1. h. Comment voyez-vous le rôle et les missions des organismes « indépendants » comme la Commission de Régulation de l’Energie et l’Autorité de Sureté Nucléaires ?

    Concernant l’ASN, comme indiqué précédemment, certaines réformes seront nécessaires. Mais principalement, nous attachons une grande importance à ce que l’administration d’Etat soit également dotée de moyens afin de permettre un dialogue entre ASN et gouvernement. En effet, l’ASN a le mérite d’être indépendante du pouvoir politique… Mais en conséquence, actuellement, qui porte la responsabilité des décisions ? Comment un gouvernement peut-il prendre les décisions correctes sans disposer de sa propre expertise, distincte de l’autorité indépendante ? Le système actuel est bien moins vertueux qu’on veut nous le faire croire : l’indépendance vis-à-vis du politique s’apparente à une irresponsabilité généralisée, qui est particulièrement dangereuse pour la sureté.

    En ce qui concerne la Commission de Régulation de l’Energie, l’analyse est relativement similaire. La CRE est utile, mais l’indépendance ne doit pas rimer avec irresponsabilité. Des réformes devront être menées, à la fois pour renforcer les prérogatives de la CRE, mais également pour clarifier la répartition des responsabilités.

     

      1. i. Quelle sera votre politique en matière des transports ? A l’instar des liens étrois entre le mix électrique et le développement des transports électriques, comment comptez-vous assurer la cohérence entre la politique énergétique que vous défendez pour le pays et celle en matière de transports ?

    Les transports représentent effectivement un secteur essentiel du système énergétique. Cependant, ne réfléchir qu’en termes de mode de propulsion ne permet pas de résoudre le défi auquel nous devons faire face : il faut questionner autant les besoins, les modalités de déplacement que les technologies de propulsion.

    Dans notre scénario de transition énergétique, nous visons pour 2020 une réduction des GES de 17% par rapport à 2009, soit un retour au niveau de 1990. A l’horizon 2050, il s’agit d’atteindre 86% de réductions par rapport à 1990. Il faut pour cela travailler tant sur les modes de déplacements que sur les besoins.

    Nous portons depuis toujours l’objectif de rationaliser la politique transport, notamment par l’abandon des projets autoroutiers et aéroportuaires. Par exemple, comme vous le savez, nous nous mobilisons activement contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes. Pour nous, la remise à plat du Schéma National des Infrastructures de Transports est une évidence. L’AFITF doit effectivement être dotée de moyens suffisants et la taxe poids-lourd doit être mise en place et renforcée. Dans notre chiffrage budgétaire, nous prévoyons de consacrer 4 milliards d’euros chaque année à la mutation écologique du secteur des transports.

    Cette opposition est à mettre face à une volonté de développer les alternatives. Nous sommes en particulier opposés à une politique du « tout TGV » qui se fait au détriment des lignes ferroviaires locales, notamment sur la base du réseau Intercité. Nous devons effectivement améliorer la qualité et l’usage des infrastructures existantes. Outre le réseau ferroviaire, nous estimons nécessaire de développer de nouveaux types de transports en commun sur la base d’infrastructures existantes : des cars et bus à haut niveau de service, taxis collectifs, autopartage et covoiturage, etc.

    Le fret français doit effectivement être sauvé. Il est incroyable de constater qu’il s’agit d’une activité économique profitable chez nos voisins européens, mais pas en France. Le Plan Fret de la SNCF ne porte pas suffisamment une perspective de développement : l’activité wagon isolé doit être protégée, améliorée et fiabilisée et le réseau renforcé.

    L’intermodalité est une solution nécessaire à développer afin de faciliter les déplacements en minimisant l’impact : elle doit être systématisée. Un moyen sera de revoir le Plan Vélo et de le doter de moyens adaptés.

    Nous portons la mise en place d’une fiscalité environnementale effective et d’ampleur. Nous prévoyons en particulier la mise en place d’une Contribution Climat Energie (CCE), avec une triple assiette : énergie, gaz à effet de serre, uranium (cf. précédemment). L’assiette énergie permettra de supprimer les distorsions entre secteurs ou types de consommation. Au-delà de la fiscalité énergie, les transports devront payer progressivement leur véritable coût global : assurance (sécurité, congestion…), infrastructures (l’entretien des routes est évalué à 42 milliards d’euros annuellement tandis que les recettes la TIPP ne couvrent que 28 milliards…), impacts sanitaires (pollutions locales dont l’impact sanitaire est chiffré à 30 milliards d’euros…), pollution sonore (59% des nuisances sonores en France) etc.

    Au-delà de vos propositions, nous souhaitons également qu’un travail important soit fait en matière R&D afin de permettre l’émergence de nouveaux véhicules individuels, sobres et efficaces, avec de nouvelles motorisations (biogaz, électricité sous conditions etc.). Nous prévoyons d’autres mesures telles que le renforcement du bonus-malus, la réduction des vitesses maximales autorisées sur routes et autoroutes…

     

    Enfin, il nous faut travailler sur la réduction des besoins de mobilité. Le déplacement moyen en France est de 8 km et 71% des déplacements de personnes sont des déplacements locaux. En conséquence, nous devons agir sur ces déplacements du quotidien, grâce à l’aménagement du territoire (cf. infra), mais également par de nouvelles organisations sociales (bureaux partagés, télétravail, etc.).

    Concernant le développement des véhicules électriques –que vous semblez désigner dans votre question-, il ne peut avoir un intérêt uniquement s’il est pensé à la fois dans le cadre de la mutation des déplacements (réduction des besoins, petits véhicules urbains ultra-économes) et en étroite articulation avec le système électrique en lui-même. Le véhicule électrique doit être un moyen décentralisé de stockage de l’électricité, un soutien au réseau électrique pour faciliter l’intégration des énergies renouvelables.

     

     

    j. En quoi la politique énergétique que vous envisagez prépare-t-elle « l’Après Pétrole » ?

    Les développements précédents doivent permettre de répondre : le projet en lui-même est de préparer l’après pétrole et l’après nucléaire.

     

    1. 4. Avenir et gouvernance des entreprises du secteur énergétique français
      1. a. Quel rôle comptez-vous donner à la puissance publique dans le secteur énergétique français ? Dans ce cadre, quel rôle comptez-vous confier aux entreprises du secteur public dans la mise en œuvre de votre politique énergétique et comment définissez-vous le rôle de l’Etat actionnaire ? Quel bilan faites-vous pour l’intérêt général, les consommateurs français et les salariés de la privatisation de Gaz de France ?

    La transition énergétique n’arrivera pas par le miracle du marché. Pas plus que les précédentes révolutions énergétiques ou développements technologiques majeurs (par exemple le parc électro nucléaire) n’auraient pu se développer sans des investissements publics massifs.

    En conséquence, nous devons disposer d’un Etat stratège, avec une véritable vision cohérente et de long terme afin de donner les lignes directrices adaptées (réglementations, planification des objectifs, fiscalité etc.).

    Cependant, en France, l’Etat a été parfois stratège et souvent étouffant. L’Etat est indispensable mais il n’est pas suffisant. Nous devons laisser aux territoires, à différentes échelles, les moyens du développement de leurs projets, afin de créer des dynamiques concrètes. L’efficacité énergétique et les énergies renouvelables se développeront dans ces conditions.

    Les entreprises publiques devront jouer un rôle central. Elles sont un des moyens de la concrétisation de la transition énergétique. Nous nous opposons aux privatisations, à la fois parce que cela correspond à une dilapidation de la richesse nationale commune et parce que nous avons besoin des entreprises publiques pour impulser les politiques que nous devons mener. Cependant, nous devons veiller à ce que l’Etat régulateur soit bien distinct de l’Etat actionnaire : nous connaissons trop de passe-droits réglementaires qui ont été accordés par l’Etat-régulateur à l’Etat-actionnaire…

    Mais surtout, la transition énergétique est un moyen pour les entreprises publiques de retrouver un sens, de redécouvrir une perspective axée autour du bien commun. Pour notre part, nous considérons que les choix stratégiques effectués, par exemple, par AREVA et EDF à l’étranger sont l’antithèse de ce que doit être le service public. A l’étranger, ces deux entreprises ont des comportements dignes des pires entreprises capitalistes… Et, de plus, avec un résultat catastrophique : malgré tout le soutien et toute la promotion dont a bénéficié AREVA, sa situation financière est très inquiétante.

    A la place de cette erreur industrielle, nous proposons que les entreprises publiques participent des inventions de nouveaux modèles économiques. Par exemple, EDF ne doit plus être un producteur d’énergie, mais il doit devenir un producteur de « services énergétiques ». EDF devra développer l’efficacité énergétique et à répondre aux réels besoins des consommateurs, sans les pousser à la consommation. Quant à AREVA, l’Etat actionnaire devra revoir totalement la stratégie afin de positionner l’entreprise sur le seul marché nucléaire certain : celui du démantèlement et de la gestion des déchets.

    La transition énergétique que nous proposons est un nouveau souffle pour les entreprises publiques.

     

      1. b. Comment voyez-vous l’évolution du modèle des Entreprises Locales de Distribution ?

    Les entreprises locales de distribution vont dans le sens d’une décentralisation et d’une appropriation des enjeux énergétiques par les territoires. Nous sommes donc favorables à leur maintien et à leur développement. Mais cela doit se faire en bonne articulation avec le service public de distribution.

     

      1. c. Considérez-vous que la cotation en bourse des entreprises du secteur énergétique soit adapté aux enjeux du secteur énergétique, et notamment ceux relatifs au financement des investissements industriels massifs des prochaines années ? Quel modèle de gouvernance préconisez-vous pour les entreprises du secteur ?

    La cotation en bourse, comme vous le soulignez, tend à réduire l’horizon temporel de la réflexion d’une entreprise. Comme expliqué précédemment, nous jugeons indispensables que les entreprises publiques restent publiques, et qu’elles ne soient pas cotées.

    Cependant, nous ne pensons pas nécessaire ni utile de nationaliser toute l’économie… En conséquence, il persistera des entreprises privées, cotées ou non, dont les intérêts ne seront pas forcément ceux du long terme et de l’intérêt général. Si les conditions sont réunies, les investisseurs privés sont capables de penser à long terme. Il faut que l’Etat-régulateur joue pleinement son rôle et régule avec force tous les secteurs, dont celui de l’énergie, par des outils classiques d’intervention publique.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    1. 5. Modèle social
      1. a. Comment envisagez-vous l’évolution du régime spécial des retraites des Industires Electriques et Gazières ?
        b. Considérez-vous que le statut des Industries Electriques et Gazières doit rester la référence pour toutes les entreprises du secteur énergétique intervenant en France ? Etendrez-vous ce statut aux entreprises intervenant dans le domaine de la commercialisation, des énergies renouvelables et de la sous-traitance y compris nucléaire ?

    Toute évolution nécessiterait évidemment une large négociation.

    Mais il nous apparaît surtout que l’urgence est d’assurer la pérennité des droits acquis des IEG et d’améliorer la situation de tous les autres acteurs : salariés des sous-traitants, des distributeurs de carburants, des PME des énergies renouvelables ou de l’efficacité énergétique (dont le bâtiment).

    La transition énergétique ne se fera pas contre les acteurs de l’énergie, contre les gens qui, concrètement, organisent le système énergétique.

    D’une manière plus générale, la transition écologique, contrairement à ce que nos adversaires assènent perpétuellement, n’est pas antinomique de progrès social : c’est même l’inverse. Elle ne se fera pas sans progrès social et le progrès social ne pourra pas être pérenne sans transition écologique.

    La transition énergétique permettra de créer de l’ordre de 490 000 emplois nets d’ici 2020, principalement dans la rénovation, et plus marginalement dans les énergies renouvelables.

    Dans notre programme, au-delà de la transition énergétique, nous affirmons l’impératif d’une redistribution des richesses bien plus élevée. Nous affirmons la nécessité de réduire le temps de travail (heures de travail, mais aussi nombre d’années travaillées), comme un des moyens de réduire le chômage.

     

    1. 6. Compte tenu des défis énergétiques auxquels la France et l’Europe sont confrontées, quel rôle souhaiteriez-vous voir jouer à l’encadrement des entreprises de ce secteur ? Quelle innovation souhaiteriez-vous proposer pour renforcer le cas échéant leur implication ?

    Comme explicité précédemment, la transition énergétique requiert à la fois une régulation forte, de la part de l’Etat et de l’Union Européenne, et une participation active à la vie des entreprises publiques afin d’en faire des acteurs du changement.

     

    1Audition parlementaire du 30 mars 2011

     

    2Avis DSR_2010-153

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    Eva Joly répond à l’UNEF et à l’UGICT CGT sur l’emploi des jeunes https://midipyrenees.eelv.fr/eva-joly-repond-a-lunef-et-a-lugict-cgt-sur-lemploi-des-jeunes/ Sat, 14 Apr 2012 13:54:00 +0000 http://midipyrenees.eelv.fr/2012/04/14/eva-joly-repond-a-lunef-et-a-lugict-cgt-sur-lemploi-des-jeunes/

    Monsieur le Président,

    Dans une société de progrès, la jeunesse, comme les chercheurs ou les artistes, doivent faire preuve d’impertinence, inventer et ré-inventer le monde, le critiquer. Alors que la société française est plongée dans le doute, par la conjonction de multiples crises, nous avons besoin plus que jamais de ce regard décalé, nous avons besoin de nouvelles voies.

    A l’heure où certains posent le débat en terme de devoirs et de droits, voilà pour moi quel est le devoir principal de la jeunesse : elle doit ouvrir le champ des possibles. Et pour cela, elle doit être libre. Son autonomie, c’est son droit. Son impertinence, son devoir.

    Mais comment être autonome quand on est précaire, quand on cumule études, emplois, stages, logement précaires. Comment être autonome quand le système sélectionne très tôt une soi-disant élite, et sanctionne ceux qui ont connu des échecs ou on pris des voies détournées, et en subissent longtemps les conséquences. La jeunesse n’est pas une variable d’ajustement, c’est un  » investissement » pour notre société, notre avenir.

    Face à cela, je pose deux principes fondamentaux : l’accès de toutes et tous à de bonnes conditions d’étude, et le droit inaliénable à l’erreur.

    Depuis 10 ans la proportion d’une classe d’âge qui accède aux études supérieures a diminué en France alors qu’elle augmente en Allemagne. Alors pour renverser cette tendance, il faut donner les moyens financiers aux étudiants. Cela passe par une allocation d’autonomie.

    Cette allocation d’autonomie doit bénéficier à tous les jeunes, et en particulier à ceux en difficulté d’insertion. Il n’est plus acceptable que 300 000 jeunes au chômage ne bénéficient d’aucune indemnisation ni minima social. Je veux une véritable politique de droit commun qui permette de prendre en compte tous les jeunes.

    Mon souhait est que l’Etat et les collectivités locales se fixent un objectif clair, et évidemment débloquent les moyens nécessaires. L’objectif, c’est d’offrir à chaque jeune un suivi et une aide à l’orientation et l’insertion. « Un jeune = Un projet », le terme de projet étant pris au sens large : études supérieures, formation pro, alternance, réinsertion, service civique, etc. La formule doit être complétée : Un jeune = un projet et un revenu, avec l’introduction de l’allocation d’autonomie sans

    Paris, le 13 avril 2012

    UNEF 112 boulevard de la Villette 75019 Paris

    conditions.

    Pour lutter contre la précarisation des contrats de travail, je propose la suppression de tous les dispositifs incitant au travail précaire et l’encadrement strict des stages (droit du travail, protection sociale) et de leur rémunération (portée au minimum à 50% du
    SMIC). Cette avancée contribuera à mettre fin à la précarisation de l’emploi des jeunes, et à refaire du stage et de l’alternance une étape vers un emploi stable.

    L’émancipation de la jeunesse passe aussi par le logement. Véritable clé de voute des conditions de vie étudiantes, le logement étudiant ne doit pas être le grand oublié. En plus de l’encadrement des loyers, qui bénéficiera particulièrement aux petites surfaces, je souhaite la construction de 50 000 logements étudiants sur le quinquennat et la rénovation 70 000.

    N’oublions pas également la problématique de la santé : les inégalités de soin qui touchent les jeunes, tout autant que les inégalités de prévention. Au-delà de la suppression des franchises médicales et d’un investissement fort en matière de prévention environnementale (pollution de l’air, pollution chimique, alimentation, etc), j’appelle au renforcement des centres de santé universitaires ou au développement de l’alimentation bio et de qualité dans les restaurants universitaires – à tarif constant.

    Évidemment, un accès de tous aux études supérieures ne peut se concevoir que dans un système d’enseignement supérieur gratuit. Mais l’accès à tous signifie aussi une réforme en profondeur des méthodes pédagogiques. Nous devons adapter les méthodes pédagogiques à tous les publics. Ce n’est en effet pas qu’aux étudiants de s’adapter au système d’enseignement mais au système de prendre en compte la diversité de ses publics.

    Compléter les cours magistraux, développer le travail en équipe, le monitorat, le tutorat… Les pistes sont nombreuses. Cela passe par une révision des taux d’encadrement. Cela passe aussi par un renouvèlement de la démocratie au sein des universités. Développons le référendum d’initiative étudiante, augmentons la place des étudiants et des élus des personnels dans les Conseils d’administration. Nos universités fonctionnaient sur un système d’auto-gestion, d’auto- determination, des immenses coopératives. Relançons cette dynamique. Cela implique évidemment de remplacer la loi LRU pour retrouver un mode de décision transparent et collégial. A ce titre, j’appelle à l’organisation des Etats Généraux de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche pour retrouver le chemin du dialogue et de la confiance.

    Vous le savez, les jeunes français sont parmi les plus stressés du monde. Ce stress est lié à l’élistisme, à l’hyper sélection et à l’absence de droit à l’erreur. Je veux donner le droit à l’erreur, le droit de rater, le droit de recommencer, de partir de travailler et de revenir. C’est pourquoi je défends l’idée d’un crédit formation de 8 années. Un crédit qui donnera corps à l’objectif de formation tout au long de la vie et qui bénéficiera d’autant plus à ceux qui ont arrêté tôt leurs études.

    Je ne suis pas opposée à l’excellence. Donner les moyens de leur art et de leur talent aux plus brillants d’entre nous, c’est aussi permettre l’exploration et la découverte de nouveaux horizons pour notre société. Mais l’excellence ne peut pas être l’alibi du pire.

    Je refuse que l’excellence soit l’alibi de la ségrégation. Notre système d’excellence est aujourd’hui un système de reproduction des classes sociales qui exclut les classes populaires, les jeunes des banlieues et ceux issus de l’immigration. C’est un gâchis des intelligences, des talents et des volontés. Je refuse une excellence qui sert d’alibi à la pénurie. Un certain nombre de nos grandes écoles forment une jolie carte postale de l’enseignement supérieur français. Mais cette carte postale

    cache mal une réalité plus triste. La réalité c’est que notre effort en la matière est inférieur à la moyenne de l’Union européenne. La réalité, c’est qu’un étudiant « coûte » moins qu’un lycéen et pratiquement deux fois moins qu’un élève de grande école. J’ai le sentiment là aussi d’un gâchis considérable.

    Je veux en finir avec ce double système. Je veux fusionner les Grandes Ecoles et les Universités. Il faut être ouvert sur les modalités et le rythme de convergence, mais voilà le chemin que je trace.

    Rendre effectif le droit de recommencer, de partir, de travailler et de revenir, c’est aussi pour moi développer les années de césure. Cette « gap year », cette année de transition, n’a pas sa place dans les traditions françaises, où l’école apparaît trop comme une course contre la montre où chaque année qui ne serait pas consacrée à engranger des « bonnes notes » est considérée comme un « retard ». Mais dans beaucoup de pays, il est d’usage que les jeunes interrompent leur scolarité durant une ou deux années, entre quinze et vingt ans, pour prendre du recul et vivre une expérience personnelle forte. Ce peut être un service civique, chantier humanitaire, un engagement associatif, un voyage ou une découverte du monde du travail.

    Ces expériences, je veux les soutenir, car c’est aussi grâce à elles que les jeunes trouvent leur voie et ré-inventent notre société. C’est aussi grâce à elles qu’ils peuvent remplir leur vrai devoir : bousculer nos préjugés, élargir le champ des possibles.

    En espérant avoir répondu à vos interrogations, je vous prie d’agréer mes salutations sincères. Eva Joly

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    « Nicolas Sarkozy est un candidat aux abois » (BFM TV) https://midipyrenees.eelv.fr/nicolas-sarkozy-est-un-candidat-aux-abois-bfm-tv/ Fri, 13 Apr 2012 21:35:00 +0000 http://midipyrenees.eelv.fr/2012/04/13/nicolas-sarkozy-est-un-candidat-aux-abois-bfm-tv/ Eva Joly était l’invité de Ruth Elkrief dans le 19H de BFM TV, vendredi 13 avril 2012.

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    « Nous devons mobiliser tous les acteurs de l’éducation, dès l’été, pour engager le vrai changement à l’école » https://midipyrenees.eelv.fr/nous-devons-mobiliser-tous-les-acteurs-de-leducation-des-lete-pour-engager-le-vrai-changement-a-lecole/ Fri, 13 Apr 2012 17:04:00 +0000 http://midipyrenees.eelv.fr/2012/04/13/nous-devons-mobiliser-tous-les-acteurs-de-leducation-des-lete-pour-engager-le-vrai-changement-a-lecole/ Ce vendredi après-midi, Eva Joly a visité l’école innovante Saint-Merri-Renard, à Paris, accompagnée des directeurs, d’enseignants et de parents d’élèves. Pour la candidate des écologistes :

    « Cette école a fait tomber les murs entre les classes, avec l’extérieur et avec les parents. C’est la preuve qu’en redonnant de l’autonomie aux enseignants, on peut construire une école ouverte sur la société, et qui s’adapte aux besoins de tous les enfants.

    L’équipe éducative de Saint-Merri-Renard est un symbole de résistance qui donne de l’espoir au regard des inégalités trop nombreuses entre les écoles, de la gestion centralisée et de la caporalisation des personnels. Notre école est malade de la concurrence, de la disparition des postes et de l’absence de formation des nouveaux enseignants. Résultat : le plus beau métier du monde n’attire plus les jeunes. Le nombre de candidats aux concours d’enseignement est en baisse de 40% en 2 ans.
    Des nouveaux postes doivent être créés, mieux rémunérés, et avec une formation refondée. Il faut libérer la créativité et permettre aux innovations d’exister et d’inspirer l’ensemble du service public.

    Pour redonner aux enseignants l’énergie et la capacité de mobilisation dont notre service public d’éducation a besoin. J’appelle à l’organisation de 200 universités d’été sur tout le territoire, dès 2012, rassemblant les enseignants, les parents d’élèves, les associations, les éducateurs ou encore les collectivités locales. L’Ecole française a besoin de ces moments de réflexion et de débat pour engager le vrai changement. Ces universités d’été témoigneront de la volonté du nouveau gouvernement de mobiliser l’ensemble de la société pour donner une nouvelle impulsion à notre système éducatif. »

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    Handicapés : faites entendre votre voix avec Eva Joly https://midipyrenees.eelv.fr/handicapes-faites-entendre-votre-voix-avec-eva-joly/ Fri, 13 Apr 2012 10:19:00 +0000 http://midipyrenees.eelv.fr/2012/04/13/handicapes-faites-entendre-votre-voix-avec-eva-joly/ A l’instar du « journal en français facile » de Radio France Internationale, « un journal qui présente l’actualité avec des mots simples et explique les événements dans leur contexte. », Eva Joly a souhaité « traduire » son projet en language simple ainsi qu’en Langue des Signes Française.

    Cette initiative s’inscrit dans la droite ligne du projet « d’inclusion » qu’Eva Joly a présenté au président de l’Association des Paralysés de France.

    Le projet en français facile résume et simplifie le projet et la vision d’Eva Joly pour les présenter de la manière la plus accessible possible, que ce soit pour ceux qui ont des problèmes de compréhension du français ou pour les déficients intellectuels. Cette traduction comme celle en Langue des Signes Françaises signe l’engagement d’Eva Joly pour une véritable insertion des populations en situation de handicap.

    Eva Joly tient tout particulièrement à remercier la commission Handicap d’Europe Ecologie – Les Verts pour leur travail ainsi que les sourds qui ont participé bénévolement à la traduction en LSF.

    Retrouvez le communiqué de presse publié par Eva Joly à l’occasion à sa rencontre avec l’Association des Paralysés de France.

    Textes et interprétations réalisés par des bénévoles et via la commission handicap d’EELV. Texte support pour la LSF.

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    Eva Joly à Grenoble : « Je veux dire ce soir l’amour que j’ai pour les territoires de France » https://midipyrenees.eelv.fr/eva-joly-a-grenoble-je-veux-dire-ce-soir-lamour-que-jai-pour-les-territoires-de-france/ Thu, 12 Apr 2012 19:53:00 +0000 http://midipyrenees.eelv.fr/2012/04/12/eva-joly-a-grenoble-je-veux-dire-ce-soir-lamour-que-jai-pour-les-territoires-de-france/ Chers amis,

    Je veux vous parler ce soir de l’écologie, et de la France.

    La campagne du premier tour touche à sa fin. Je suis venue vous dire ce soir de ne pas perdre espoir. Même si les temps sont durs pour le pays, et durs pour les écologistes.

    Chacun veut décrire ma campagne comme un calvaire. On a même parlé de chemin de croix. Je ne dis pas qu’elle n’est pas difficile. Mais c’est quand les choses sont difficiles que nous devons nous battre sans baisser les bras. J’ai coutume de le dire, c’est la nuit qu’il fait beau croire à la lumière. Et voyez vous, malgré toute les difficultés, je suis sereine.

    Je suis fière d’être votre candidate.

    L’histoire dira qui avait raison de ceux qui voulaient sortir du nucléaire ou de ceux qui glorifiaient l’atome français. L’histoire dira qui avait raison de lutter contre le réchauffement climatique ou de continuer à se voiler la face. L’histoire dira qui voulait débarasser l’agriculture des pesticides ou qui préférait produire toujours plus et toujours plus mal.

    Ceux qui, avec beaucoup de morgue, nous donnent tort aujourd’hui, ne peuvent le faire que parce qu’ils tiennent tous les leviers du pouvoir. Le sentiment de leur propre importance passe avant la défense de l’intérêt général. Leur pensée n’a plus le gout de la liberté, plus le courage de l’invention, plus l’audace de la lucidité. Leurs yeux ne voient plus que leur reflet satisfait dans le miroir, ignorant l’état du monde. Leur bouches ne s’ouvrent que pour déverser en boucle le même discours de renoncement, paré des atours trompeurs du réalisme économique.

    Ils sont confits de certitudes et ne voient pas leur monde s’écrouler. Ils ne savent pas que l’écologie est une sagesse, une morale en actes, une volonté d’harmonie, un espoir d’avenir fondé sur l’équilibre et la modération. L’écologie c’est la défense continue de l’intérêt général contre la logique du profit à courte vue. L’écologie c’est la priorité donnée au vivant. Si la société de consommation vous promet le pouvoir d’achat, que d’ailleurs elle ne vous donne pas, la société écologique, elle, vous redonne le pouvoir de vivre.

    ****

    On me reproche mon manque de charisme, et mon peu de gôut pour les effets de tribune. Je ne crois pas que la politique doive d’abord s’adresser aux tripes. Parce que la crise que nous traversons est telle que nous avons d’abord besoin d’un sursaut de l’intelligence.

    Je pensais, et je le pense toujours que la politique à besoin de vérité. Alors tout au long de cette campagne, j’ai essayé de dire le monde tel qu’il est, dans sa complexité et ses contradictions.

    Nous devons faire comprendre de quels grand changements la planète a besoin. Si je joue les troubles-fêtes, c’est que la fête est finie : nous ne pouvons plus gaspiller les ressources, nous ne pouvons plus continuer à produire plus sans chercher à produire mieux, nous ne pouvons plus créer des problèmes écologiques sans savoir comment les résoudre, aux dépends des écosystèmes.
    Si je ne parviens pas à convaincre immédiatement, je cherche à ensemencer les consciences. Le temps court d’une élection ne sert pas forcément le temps long de l’enracinement des idées. Mais il faut bien commencer quelque part. Et j’ai la conviction que le temps de l’écologie n’est plus si lointain.

    Oui, nous sommes le mouvement de la rupture avec la destruction de la planète et l’asservissement des êtres humains. Oui un jour viendra, et plus vite qu’on ne le pense, où l’écologie se fera définitivement sa place dans les idées qui mettent en mouvement l’humanité toute entière. Un jour viendra où on se demandera pourquoi les principaux dirigeants du pays ont préféré, persister dans la folie nucléaire plutôt que de chercher à utiliser les énergies renouvelables. Un jour viendra où nous serons majoritaires : et même si la route est semée d’embuches je vous promets de vous accompagner sur ce chemin.
    Je travaille pour que la génération Duflot accède au pouvoir : c’est à la nouvelle génération de secouer les chaînes du vieux monde pour qu’enfin les choses changent vraiment. Demain les écologistes seront une force avec qui compter. Accordez moi votre vote, donnez moi votre confiance, insufflez moi votre énergie pour créer les conditions du vrai changement.
    La crise écologique demande que nous inventions les bases d’une nouvelle société. Voilà en réalité l’enjeu de cette élection présidentielle. Mais de tout ceci, vous ne trouverez trace dans aucun édito, dans aucune chronique.

    Cela ne m’étonne pas. Je n’attendais pas d’approbation de la part de ceux qui doivent leur carrière à leur soumission, leur statut à leur obéissance et leur confort à leur docilité. Je n’attendais pas d’acclamation de la part de ceux qui ont dressé une statue à Nicolas Sarkozy avant d’encenser puis de jeter au bûcher Dominique Strauss-Kahn.

    Je n’attendais pas d’encouragement venant des éternelles girouettes qui suivent les modes pour mieux sembler les faire, qui moquent les naifs et vantent les cyniques. Je sais bien que je les dérange. Je le vois bien à leur manière de s’adresser à moi, guettant chacune de mes erreurs, espérant que chaque faux pas me sera fatal.

    Il est vrai que je peux être maladroite. Mais si je peux parfois chuter, j’ai appris à me relever.
    Je ne dépends d’aucun lobbie, ne cotise à aucune confrérie, n’appartiens à aucun club dont l’objet serait de cultiver la satisfaction de l’entre-soi. Peu m’importent les honneurs, c’est la justice que je recherche. Le sentiment du devoir accompli est la plus belle des décorations. Je suis juste une femme libre au service de mon pays.

    ****

    Mon pays justement. Ce soir, je veux vous parler aussi de la France. Vous parler de notre France.

    Ici même, à Grenoble, il y a bientôt deux ans, Nicolas Sarkozy a prononcé un discours qui déshonore la République. Un discours qui a donné une image désastreuse de la France, un discours qui a blessé vivement et profondément l’idée que des millions de françaises et de français se font de notre pays. En stigmatisant les Roms, et au delà l’immigration, Nicolas Sarkozy a mis dans sa bouche les mots des pires populistes.

    Même à deux années d’intervalle, je veux ce soir lui répondre.

    Qu’est-ce que la France ? Chacun à sa réponse à la question.

    La France c’est le pays que j’ai choisi, aimé et servi toute ma vie.

    La France, pour moi, c’est une idée magnifique, dans une géographie sublime.

    L’idée magnifique d’abord. C’est celle de la nation citoyenne.

    Nous sommes une nation citoyenne, c’est-à-dire une nation d’individus librement assemblés autour d’un projet commun que nous appelons République et dont la pierre de touche est l’égalité, dont l’outil d’émancipation est la liberté de chacun et dont l’horizon est fixé par l’idéal de fraternité entre tous.
    L’égalité c’est la pierre de voûte de l’édifice républicain. L’égalité forme avec ses inséparables sœurs jumelles, la liberté et la fraternité, la plus belle devise du monde pour le plus beau pays du monde. L’égalité, c’est la fontaine de jouvence de la démocratie, celle qui permet de maintenir éternellement jeune et rebelle la promesse républicaine.
    Et par temps de crise, davantage encore, l’égalité n’est pas seulement une boussole qui indique le chemin à suivre. Elle est le chemin lui même ! Peu importent nos origines, l’essentiel est de vouloir porter ce magnifique projet.

    Celui d’une nation fondée non pas sur la fiction de la race, non pas sur le mythe d’un sang commun qui coulerait dans nos veines, mais sur l’idée que les hommes et les femmes naissent et demeurent libres et égaux en droit. Une nation fondée sur l’idée que, peut importe d’ou on vient ; pourvu que nous chérissions pareillement la fraternité et la liberté.

    On a parlé de mon accent. Mais la France en a mille. Chaque accent a son histoire, individuelle ou collective, chaque inflexion de la langue française raconte une part de l’histoire du peuplement de notre pays, chaque langue régionale dit assez quelle multiplicité et quelle diversité ont convergé pour construire notre nation.
    Notre France, c’est une France dont l’identité ne souffre pas de l’ouverture, puisque son identité c’est l’ouverture, le mouvement vers les autres, la quête de l’universalité, non pas l’exotisme et le relativisme, mais la curiosité vraie et le dialogue des cultures.
    Notre France ne récuse pas ceux qui ont quitté leur pays pour la rejoindre pour des raisons politiques ou économiques, parce notre France se bat pour changer l’ordre du monde et accompagner la longue marche de l’humanité vers l’émancipation des individus.

    Notre France a tiré toutes les leçons de l’esclavage et du colonialisme : elle sait que les races n’existent pas, que la prétendue supériorité de l’homme blanc est une folie et que défendre, comme monsieur Guéant, l’idée d’une civilisation supérieure est un crime contre l’esprit, une faute morale, une impasse politique, et au final, une menace pour notre civilisation.

    N’en déplaise à Madame Le Pen, la chatelaine héritère du parti de la haine, l’identité de la France, ce n’est pas une couleur de peau, ce n’est pas une origine, ce n’est pas une religion. L’identité de la France, c’est la République.

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    Et la nouvelle frontière de la république, c’est l’écologie : le droit pour tous d’avoir un environnement sain, c’est-à-dire la liberté, l’égalité et la fraternité dans une planète préservée.

    Je me bats donc pour une république écologique : une république ou l’intérêt général compte davantage que les profits privés, une république où les droits des générations futures sont défendus avec vigueur, une république où la responsabilité est érigée en principe moteur de l’action publique.

    Je veux donc inscrire le droit à un environnement sain et protégé, dans la constitution de notre république.

    Je défends également, vous le savez une république exemplaire. En le faisant, c’est la France elle-même que je défends. L’impunité des puissants n’est pas seulement une injustice, elle est un défi jeté au visage du pays tout entier, une trahison de notre histoire et de nos valeurs.

    L’impunité, c’est le retour en arrière, vers un ordre de castes et de privilèges que la révolution française est censée avoir aboli. Au fond, de ce point de vue, le sarkozysme n’a pas été seulement une régression : c’est bien une véritable contre-révolution qui s’est déroulée sous nos yeux pendant cinq années.

    Notre pays doit retrouver l’esprit des Lumières.

    Je ne supporte pas l’idée qu’il y aurait en France des droits à géométrie variable : je veux lutter contre la justice à deux vitesses en donnant enfin à la justice les moyens de faire son travail, en garantissant l’indépendance du parquet, en cessant d’encombrer les prisons pour des délits mineurs et en faisant en sorte que la condition carcérale soit digne d’un pays démocratique.

    Même en prison, on reste un être humain. Se battre pour la condition des prisonniers, c’est se battre pour l’efficacité de la sanction, pour que la peine prononcée par un juge ait un sens, et que la réinsertion dans la société soit rendue possible.

    Voilà ce que ne vous dira jamais monsieur Sarkozy qui s’agite sur les questions de lutte contre la délinquance mais a empiré la situation dans nos prisons en les transformant en véritables cocottes-minute.

    Je veux rendre hommage ce soir au personnel de l’administration pénitentiaire qui gère l’ingérable. Si j’ai quelque influence sur la future majorité, croyez-moi, je vous le jure, j’agirai pour que notre système judiciaire et notre système carcéral retrouvent les moyens d’accomplir leur mission.

    A la question « c’est quoi la France », je réponds : « c’est la passion de l’égalité ». C’est pourquoi je me sens tellement française, parce que toute ma vie j’ai poursuivi cet idéal d’égalité et de justice. Alors je ne supporte pas de voir la France défigurée par la haine de l’autre, la France amoindrie par le manque d’ambition universaliste, la France amputée par le repli chauvin, alors que la France est grande quand elle parle pour tous les opprimés de la terre et qu’elle éclaire les peuples en lutte pour leur liberté.

    ****

    Je le répète la France est une idée magnifique.

    Mais la France ne se résume pas à une idée, aussi belle soit elle. La France est aussi et d’abord une réalité physique.

    C’est une géographie sublime.

    Moi qui chérit la nature depuis ma plus tendre enfance, je veux dire aussi ce soir l’amour que j’ai pour les territoires de France et leurs incroyables contrastes qui en font la chatoyante beauté. Et si aimer la France, c’était d’abord protéger les cours d’eaux de la pollution, préserver la biodiversité de la destruction, empêcher le bétonnage d’un littoral précieux, contester le tracé d’une autoroute qui défigure une vallée, toutes choses que les écologistes font depuis des années ?

    Quand on aime la France, on ne la saccage pas, on la préserve on ne la pille pas, on la protège, on ne l’abime pas, on la conserve. Voilà pourquoi, l’écologie c’est le vrai parti de la France : celui qui défend au quotidien nos ressources naturelles, nos terroirs et notre patrimoine paysager que le monde entier nous envie.

    ****

    Dans les jours qui viennent, je vous demande de m’aider à tout faire pour que l’écologie réussisse le meilleur score possible.

    Je veux bousculer les habitudes du monde politique. Oui je veux que Nicolas Sarkozy soit battu, et que la majorité change mais je veux aussi un vrai changement pour mon pays.

    Pour cette raison, je veux éviter les deux maladies qui on fait tant de mal à nos idéaux lorsque la gauche était en responsabilités. La maladie de la gauche molle, et le syndrome de la gauche folle.

    La gauche molle a, quand elle a gouverné, cherché le chemin du consensus mais trouvé celui du renoncement. En voulant être raisonnable elle est devenue conservatrice. Elle a attendu que les marchés lui donnent quitus de ses efforts pour devenir gestionnaire, et au final c’est le peuple qu’elle a perdu, à force de tant de génuflexions devant les forces qu’elle était censée combattre.

    La gauche folle, elle, s’emballe dans l’opposition. Elle fait des grands discours et des belles promesses. Elle agite des drapeaux et convoque la mémoire des révolutions. Elle lève des espoirs immenses qui finissent en cendres et dégénèrent en frustrations inconsolables.

    Alors, si demain une nouvelle majorité remporte les élections, elle devra naviguer entre ces deux écueils pour éviter de faire naufrage.
    Quand on aborde la saison des tempêtes, peu importe le capitaine : le problème c’est de fixer le cap et d’avoir une bonne boussole. Le cap c’est la transformation de nos sociétés pour sortir de la crise. La boussole c’est l’écologie, qui à chaque instant nous indique le chemin à suivre pour défendre le développement humain et protéger la planète.

    Voilà de quoi je veux débattre avec mes partenaires.

    J’entends que Jean-Luc Mélenchon, à ma suite, propose une règle écologique. Très bien. Je lui dis encore un effort : Jean-Luc, demande la sortie du nucléaire, et oppose toi à la construction de l’aéroport de Notre-Dame des Landes. Ta planification écologique sera plus crédible et le vrai changement sera en marche.

    J’entends que François Hollande se réveille aussi à l’écologie. Je lui dis bienvenu. Mais François, suit la boussole de l’écologie et suit la réellement : mets le cap sur les énergies renouvelables, le développement d’une agriculture sans pesticides, en refusant dès aujourd’hui l’épandage des pesticides et la lutte contre le réchauffement climatique.

    Tu as une occasion unique de rentrer dans l’histoire comme le président de la transition écologique. Mets le cap sur le courage et la volonté et finissons en avec un vision obsolète du monde qui croit que l’écologie ce n’est qu’un supplément d’âme quand l’écologie est le vrai changement du siècle qui vient.
    A vous tous qui êtes ici ce soir, je veux dire en définitive ceci : aidez-moi dépasser la maladie de la gauche molle et le syndrome de la gauche folle, aidez-moi à installer l’écologie au cœur des politiques publiques pour les cinq ans à venir, aidez-moi à renverser la donne, aidez-moi à donner à l’écologie la place qu’elle mérite, aidez-moi à construire une République écologique, aidez-moi à reconstruire une France ouverte, riche de sa diversité et de ses valeurs, aidez-moi dans mon combat contre la corruption et l’impunité, aidez-moi à faire mentir les sondages, aidez-moi à faire du 22 avril une surprise pour tous ceux qui veulent le vrai changement.

    Ne laissez pas tout le pouvoir aux forces du passé. L’avenir est entre vos mains.

    Vive l’écologie, vive la République, vive la France

    Eva Joly, candidate écologiste à l’élection présidentielle

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    Meeting de Grenoble : « Le 22 avril, nous allons créer la surprise ensemble » https://midipyrenees.eelv.fr/meeting-de-grenoble-le-22-avril-nous-allons-creer-la-surprise-ensemble/ Thu, 12 Apr 2012 16:49:00 +0000 http://midipyrenees.eelv.fr/2012/04/12/meeting-de-grenoble-le-22-avril-nous-allons-creer-la-surprise-ensemble/ Plus de 2 500 écologistes se sont réunis, jeudi 12 avril, à Grenoble à la Halle Clémenceau pour soutenir Eva Joly, candidate à la présidentielle.

     

    La nouvelle frontière de la république, c’est l’écologie : le droit pour tous d’avoir un environnement sain, c’est-à-dire la liberté, l’égalité et la fraternité dans une planète préservée.

    Je me bats donc pour une république écologique : une république ou l’intérêt général compte davantage que les profits privés, une république où les droits des générations futures sont défendus avec vigueur, une république où la responsabilité est érigée en principe moteur de l’action publique.
    Je veux donc inscrire le droit à un environnement sain et protégé, dans la constitution de notre république.
    Je défends également, vous le savez une république exemplaire. En le faisant, c’est la France elle-même que je défends. L’impunité des puissants n’est pas seulement une injustice,  elle est un défi jeté au visage du pays tout entier, une trahison de notre histoire et de nos valeurs.
    L’impunité, c’est le retour en arrière, vers un ordre de castes et de privilèges que la révolution française est censée avoir aboli. Au fond, de ce point de vue, le sarkozysme n’a pas été seulement une régression : c’est bien une véritable contre-révolution qui s’est déroulée sous nos yeux pendant cinq années.
    Notre pays doit retrouver l’esprit des Lumières.

    Revivez les moments importants de cette soirée, mis en ligne au fur et à mesure.

     

    L’entrée d’Eva Joly dans la salle surchauffée

     

     

    Fin du meeting et rencontre avec des militantEs

    Meeting grenoble : sortie de scène et rencontre… par evajoly

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