Agriculture intensive : 3 milliards d’euros pour aller plus vite dans le mur
Les écologistes rejoignent le constat des syndicats Confédération paysanne et coordination rurale qui dénoncent un système qui « crée du chômage et de la précarité dans le monde paysan ».
Les écologistes condamnent la faiblesse du gouvernement et son soutien aveugle à une agriculture non rentable qui ne survit que sous perfusion d’aides publiques. La vraie mesure d’aide aux agriculteurs endettés serait de favoriser leur transition vers l’agro-écologie, avec une production de qualité, territorialiser les productions et instaurer un rapport de force avec la grande distribution.
Incapable de proposer une politique agricole qui corresponde aux attentes des Français et rémunère décemment ses producteurs, le gouvernement fait le choix de cibler les normes environnementales comme bouc émissaire et laisse entendre que « l’écologie, ça commence à bien faire ». Effrayé par quelques tracteurs d’industriels, le gouvernement renonce en rase campagne à ses ambitions et politiques environnementales. Les annonces concernant le gel des normes environnementales sont une catastrophe alors que la France accueille et préside la Conférence climat qui s’ouvre dans 80 jours et doit engager durablement la bataille contre le dérèglement climatique.
EELV rappelle à titre d’exemple, pour démontrer l’absurdité de la situation, que la France est régulièrement condamnée par la Commission Européenne pour non-respect de la directive nitrates et ses conséquences sanitaires et environnementales.
A rebours de la confiscation du débat public par ceux qui manifestent bloquent et dégradent, EELV souhaite la mise en place d’assises pour l’alimentation auxquels contribueraient tous les acteurs : agriculteurs, parents d’élèves, grande distribution, syndicats, associations de développement, agences gouvernementales, représentants des collectivités….
EELV promeut une agriculture respectueuse de la terre et des hommes. Les écologistes appellent par exemple à conditionner les aides allouées aux agriculteurs, en favorisant la production locale et sans pesticides. Au delà, des aides à la reconversion doivent être proposées pour se reconvertir dans une agriculture de long terme.
Les élections régionales en décembre seront l’occasion pour les écologistes de proposer une politique agricole et alimentaire territorialisée, au service d’une alimentation de proximité et de qualité.
Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux