Cette année est celle du 40ème anniversaire de la mort de Salvador Allende.

A l’occasion de la tenue de la VIème session plénière de l’Assemblée interparlementaire euro-latinoaméricaine (EuroLat) à Santiago du Chili, certains Députés membres de l’Assemblée ont souhaité rendre un hommage au Président qui s’est suicidé en 1973, suite au coup d’Etat du général Pinochet.

Contre toute attente, celui-ci n’a pas pu être officiel : conservateurs européens et latino-américains ont parlé d’une seule voix pour s’y opposer … à moins qu’un hommage à Pinochet ait aussi lieu. Contrairement à ce que beaucoup pourraient penser, cette page douloureuse est donc loin d’être tournée.

Face à tant d’obscurantisme, nous étions plus déterminés que jamais pour commémorer ce Grand homme et l’espoir qu’ont pu représenter ses réformes pour tout un continent.

Accompagnés par la Fondation Salvador Allende, nous avons organisé cette commémoration sur la célèbre place de la Constitution, devant la Moneda où le putsh avait eu lieu quarante ans plus tôt. Très émus, nous nous sommes réunis autour d’Isabelle Allende (à ma droite sur la photo ci-contre), la fille de Salvador Allende, au milieu d’une foule nombreuse.

Nous avons, avec Raül Romeva, déposé au pied de la statut du compañero presidente une gerbe de fleurs portant les couleurs de « Los Verdes ». J’ai ensuite pris la parole au nom du groupe Verts/ALE, en m’exprimant en Français, en souvenir des milliers de Chiliens qui se sont exilés dans notre pays. Les revenants, ou leurs enfants, étaient d’ailleurs nombreux sur place. C’est aussi à eux que j’ai souhaité rendre hommage, à ces déracinés qui ont dû reconstruire leurs vies loin de chez eux.

Le suicide d’Allende fut un véritable choc pour un grand nombre d’Européens. Cet hommage a permis de rappeler que quarante ans après, ce coup d’état ne doit pas être oublié et doit nous rappeler que toute démocratie reste fragile.

Catherine Grèze