« accord PS EELV » – intervention au conseil fédéral du 19 nov 2011

Communiqué des conseillers objectif terre – Utopia

Parce que nous sommes contraints à contexte institutionnel spécifique, oui, nous pouvons considérer cet accord comme un bon accord.

Parce qu’il nous garantit une représentation parlementaire indispensable pour soutenir notre action et peser de façon active et concrète sur la transition écologique de la société, cet accord donne une légitimité à  l’existence même d’un parti d’écologie politique.

Si nous nous arrêtons à ce critère important de la nécessité de notre  représentation parlementaire, nous pouvons soutenir sans retenue cet accord législatif qui sous cet aspect est un succès.

Mais,

Parce que nous sommes écologistes,

Parce qu’en créant notre nouveau mouvement EELV nous nous sommes fixé des objectifs clairs de dépassement du parti politique et  d’ancrage dans les luttes.

Parce que nous avons défendu l’idée d’un parti ouvrant le débouché politique au service de ces luttes.

Parce que nous avons toujours défendu l’importance du projet politique et la défense d’une nouvelle république susceptible de dépasser la démocratie,

il est de notre devoir de poser des conditions claires à notre soutien à cet accord.

Les messages que nous avons reçus depuis cette signature nous imposent cette juste rigueur.

La levée favorable au cour du débat de ce jour de ces conditions qui sont au nombre de deux, et les engagements qui seront pris aujourd’hui par le BE, orienterons notre vote vers le oui, l’abstention ou le non.

La première condition est programmatique.

Nous demandons que l’engagement soit pris de présenter cet accord comme étant celui du plus petit dénominateur commun existant entre socialistes et écologistes.

Nous demandons que soit publiquement énoncées les divergences de fond qui existent entre nos partis en dénonçant les points programmatiques volontairement flous qui le constitue et qui sont notamment les suivants :

  • cet accord n’est pas un engagement de sortie du nucléaire ; il entérine la poursuite de l’activité des réacteurs au delà de 40 ans, tout comme la possible poursuite de l’activité de développement du MOX et de l’EPR
  • cet accord n’est pas à la hauteur des transformations sociales que nous défendons : il ne fait mention ni à la réduction du temps de travail, ni au revenu universel, ni au revenu maximum, ni à la gratuité
  • cet accord en ne remettant que partiellement en cause le système bancaire, ne renie pas l’origine de la dette, ne redéfinie pas la place de la monnaie non spéculative, ne s’oppose pas aux dogmes de la croissance, du progrès, du productivisme.

Nous demandons que l’affirmation de ces points fondamentaux de l’écologie politique soient clairement définis comme devant être au coeur de la campagne présidentielle d’Eva Joly. C’est à cette condition que celle ci pourra trouver sens et puisse rendre audible notre nécessaire radicalité.

 La seconde condition est éthique mais fondamentalement politique ;

elle repose sur notre volonté à défendre la démocratie en restaurant l’image ternie par des pratiques unanimement condamnées par nos concitoyens

Nous demandons que la désignation de nos candidats députés par les CPR, la CPE et le CF respectent les critères suivants :

  • le non cumul et la parité
  • le non renouvellement au delà de deux mandats
  • le maintien à leur poste des élus ayant fait moins des deux tiers de leur mandature à la région, l’Europe ou en tant que maire
  • le refus de toute forme de parachutage quels qu’en soit les bénéficiaires.

En l’état actuel du débat, faisant le constat de l’absence de réponse à ces conditions, nous appelons les conseillers fédéraux à voter non !

Les conseillers fédéraux d’Objectif Terre : Juliette Chesnel – Louise Crovetti, Pierre Lucot- Sylvain Raifaud, Catherine Papyle-Charlotte Nenner

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