Nord mosellan Cécile Duflot veut des élus (républicain lorrain)

Source : républicain Lorrain

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Cécile Duflot espère voir entrer de nombreux écologistes dans les assemblées départementales. Photo Pierre HECKLER

L’ex-ministre du Logement était dans le nord mosellan, hier, pour soutenir les candidats écologistes aux départementales.

 

Elle n’arrête pas, Cécile Duflot. Elle était en début de semaine à Toulon, aujourd’hui à Toulouse et hier dans le nord mosellan.

Son objectif ? Faire entrer un maximum d’écologistes dans les assemblées départementales. « Les élus écologistes, c’est utile pour changer les choses , explique-t-elle. Ils sont à l’initiative de nombreux projets qui améliorent concrètement et durablement la vie des gens. »

Au programme de sa visite, hier, une rencontre avec des agriculteurs bio lorrains à Zoufftgen et la visite d’un écoquartier à Distroff. « C’est une manière de montrer qu’en matière d’écologie, des solutions existent déjà » , explique l’ex-ministre du Logement.

Venus soutenir les binômes investis par son parti dans le nord mosellan, elle a regretté l’échec des discussions entre le PS et son parti dans le département.

« Nous avons pourtant démontré, par le travail que nous menons dans les Régions, les Départements et la Villes, que nous pouvions trouver des compromis », dit-elle.

En revanche, elle est « fière » du choix des écologistes mosellans, qui ne présentent aucun binôme à Hayange, afin de ne pas participer à la division de la gauche dans ce canton où le FN fait figure de favori.

Hier à Zoufftgen Cécile Duflot échange avec les paysans bio

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Cécile Duflot a visité la ferme Fol’Epi de Zoufftgen, hier matin. Photo Pierre HECKLER

Cécile Duflot était hier matin à Zoufftgen pour rencontrer des agriculteurs qui ont choisi de produire bio. L’ex-ministre du logement a écouté leurs problèmes, proposé des solutions et les a surtout encouragés à convertir d’autres paysans au bio.

On reproche souvent aux hommes et femmes politiques d’envergure nationale de passer trop de temps à parler et pas assez à écouter. Cécile Duflot n’est pas de cette espèce. Hier, dans le nord mosellan, elle a plus écouté que parlé. Avant d’aller visiter le quartier écolo de Distroff, elle était le matin à Zoufftgen, pour échanger avec les agriculteurs bio. Ils lui ont parlé des problèmes qu’ils rencontrent au quotidien.

De son côté, elle a tenté de trouver des solutions. Extraits.

Le problème de l’abattage

Thierry Thil, l’exploitant de la ferme du Fol’Epi à Zoufftgen raconte : « Il y a deux abattoirs à 20 kilomètres d’ici, au Luxembourg. Mais pour y envoyer mes bêtes, je dois faire venir un vétérinaire pour qu’il établisse un certificat. Certificat facturé 50 € par bête… Je dois ensuite aller à Metz pour faire tamponner ce document. Et en plus, il n’est valable que 24 h ! Un casse-tête sans nom. Résultat, alors que je suis à 30 minutes d’un abattoir, je dois prendre la route pour faire abattre mes bêtes à Sarrebourg, à deux heures d’ici… »

« C’est invraisemblable », soupire Cécile Duflot, avant de lancer une idée. « Je peux vous mettre en contact avec Danielle Auroi, la présidente de la commission des affaires européennes à l’Assemblée nationale. Elle est écologiste. Je suis certaine que l’on peut débloquer facilement ce problème. » Sans quoi il deviendra vraiment urgent de construire un abattoir de proximité.

Le problème de la distribution

De très nombreux paysans bio parviennent à écouler toute leur production en vente directe. Mais ils se heurtent parfois à d’incroyables blocages réglementaires. « Nous avons ouvert un drive paysan à Kanfen il y a quelques mois, raconte Thierry Thil. Mais nous avons dû obtenir une autorisation en commission départementale d’aménagement commercial… De quoi vous décourager. » Cécile Duflot connaît bien le sujet, puisque c’est elle qui a élaboré la loi Alur, à l’origine de cette réglementation. « Au départ, nous voulions réglementer les implantations des drives de supermarchés qui devenaient totalement anarchiques. Et puis nous nous sommes rendu compte que cette disposition toucherait également les drives paysans. Nous allons prévoir des dérogations dans l’écriture des décrets d’application. »

La question du financement

Mardi, des paysans bio ont manifesté un peu partout en France, pour exprimer leur colère contre la baisse des subventions individuelles dont ils bénéficiaient. Depuis, le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, leur a promis des aides complémentaires. Mais le problème est d’abord arithmétique : devant la progression du nombre des surfaces agricoles bio, les aides ne suffisent plus pour satisfaire tout le monde. « Il faut réorienter les aides qui allaient vers l’agriculture conventionnelle vers le bio », estiment les paysans bio. Car ils sont certains que le mouvement de conversion va s’accélérer encore dans les années à venir. « Et qu’est-ce qui pousse réellement les agriculteurs à passer au bio ?, interroge Cécile Duflot. Craignent-ils pour leur santé ? » « C’est surtout le renouvellement générationnel, note un paysan. La nouvelle génération est beaucoup plus sensible aux questions environnementales. » Il y a aussi une motivation économique : « Les drives, les Amap et les marchés bio connaissent un succès fou », reconnaissent les agriculteurs. « Là-dessus, on voit bien le décalage qui existe entre les élus et les réalités du marché, note Cécile Duflot. Les consommateurs attendent plus de bio. Faites un sondage auprès des parents d’élèves pour les cantines, par exemple, et vous verrez que 75 % d’entre eux réclament du bio. Pourtant les élus sont encore frileux quand il s’agit de promouvoir l’agriculture biologique. »

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