L’institution onusienne publie, aujourd’hui 21 février, un plan permettant enfin de concilier économie, créations d’emploi, gestion durable des ressources et préservation de l’environnement. Il ne reste plus qu’à le mettre en œuvre.

A l’approche du sommet «Rio + 20», en 2012, rapports et études se multiplient sur les moyens de conjuguer économie et écologie. Le dernier en date n’est pas le moindre: il présente la vision du Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue). Et celle-ci n’est pas des plus réjouissantes.

Niches fiscales:

Nicolas Sarkozy enterre l’économie verte

Dans la chasse aux niches fiscales du gouvernement, on ne peut que déplorer l’absence flagrante de vision économique stratégique, de souci d’efficacité de la dépense, et d’équité.

Absence d’équité, car le gouvernement semble toujours réticent à remettre en cause sérieusement le bouclier fiscal, la baisse inefficace de la TVA pour la restauration (malgré un coût de l’ordre de 2,5 milliards) ou l’exonération des heures supplémentaires (plus de 4 milliards).

C’est, donc, sur les niches écologiques que vont porter les économies. Le gouvernement remet, ainsi, en cause les avantages fiscaux bénéficiant aux panneaux solaires ou encore à la performance énergétique des bâtiments. Si ces niches peuvent être retravaillées pour améliorer leur efficacité, vouloir les réduire est une faute grave. Elles constituent un des outils principaux de la transformation écologique de la France, seule à même de créer massivement des emplois, de préserver la compétitivité industrielle de la France, de réduire la facture énergétique des ménages au moment où les prix de l’énergie (électricité, gaz, fioul et carburants) ne cessent d’augmenter. Pour la Réunion qui a montré son volontarisme dans le développement des énergies propres, il s’agit d’une mauvaise nouvelle qui risque de fragiliser un secteur de l’économie prometteur et de peser sur l’emploi.

Les annonces de réduction des soutiens au développement durable confirment malheureusement que les discours du Président Sarkozy et du gouvernement n’étaient que de la poudre aux yeux. A l’heure des choix, ce sont les ménages les plus riches et les grands lobbies industriels et agricoles qui continuent de rafler la mise. Le Grenelle de l’environnement n’est plus seulement mort, il est enterré. La France mérite malheureusement de faire partie des pires élèves européens en matière de fiscalité écologique.

Pour Europe-Ecologie/Les Verts-Réunion
Jean Erpeldinger, porte-parole

Nous avons pu constater pour le moins des écarts entre le discours présidentiel et ce que nous constatons. Nous prendrons 2 exemples :

1. Nicolas Sarkozy annonce le 6 décembre qu’il va aider au développement de l’énergie photovoltaïque en augmentant son prix de rachat de 20 %. Il y a quelques jours un décret annonce une baisse du prix du rachat de cette énergie. L’ARER va plus loin en indiquant que tant qu’aucun tarif d’achat de l’électricité stockée ne sera défini pour les Dom, c’est toute une filière créatrice d’emplois qui risque de s’effondrer. Comment cela est il possible qu’il y ait de tels écarts entre le discours et la réalité ?
2. Ce qui est dit : Nicolas Sarkozy a annoncé vouloir un développement endogène pour notre économie. Toute La réunion, écologistes compris, applaudit. Ce qui est fait : Nicolas Sarkozy vient accompagné des patrons d’EDF, Renault, General Electric…Les multinationales applaudissent, la Réunion et les écologistes se demandent ou sont les entreprises réunionnaises ?

Nous avons eu droit à un superbe exercice de communication. Tout le monde ou presque a cru un moment (bref) que le Président nous emmenait dans la voie du bien être de l’Homme et du respect de l’environnement…On n’y a pas cru longtemps.

« Il ne faut pas être obligé de faire un choix entre croissance et environnement, il faut croissance et environnement. » dit et répète le Président. Mais qu’est ce que la croissance ? Importer massivement des voitures électriques fabriquées en Europe sur notre île ? Faire acheter au Réunionnais des voitures pour remplacer les anciennes ? Il ne s’agit là que de la croissance des bénéfices des multinationales, en rien de la croissance économique de l’île, de la croissance de notre bien être.

Nous ne sommes pas, M. Le Président, un marché de 400 000 véhicules électriques, comme vous l’avez dit. Nous avons un problème de transport et tous nous savons ici, et vous le sauriez si vous n’aviez pas écouté que la droite, nous avons beaucoup trop de voitures sur l’île. Alors importer 400 000 voitures électriques fait rêver les multinationales qui nous les vendront, mais pas nous. Nous rêvons que l’Etat nos aide à construire un vrai outil de transport en commun par rail, interconnecté aux bus, taxis, parkings à vélos. Le 21è siècle sera collectif, pas à se promener seul dans sa voiture, même électrique.

Ces voitures électriques, sans électricité propre, et c’est à nouveau l’ARER qui le dit, rendront le bilan environnemental du projet plus mauvais que celui des véhicules fossiles actuels”. il conclut : “Le développement des transports en commun tel que le tram train sont de réelles priorités évidentes de développement durable qui n’ont pas du tout été évoquées”

On vous a trompé, ou vous vous êtes trompés de solution. La voiture électrique n’est qu’un morceau de la solution, en rien LA solution miracle que vous nous avez vantée. Des pages entières de publicité nous disent : « Changez de vie, changez de voiture »…Nous vous répondons : « Changeons de vie, changeons de mode de transport » Nous n’avons décidemment pas la même vision du développement durable

Comment un président peut il venir à La réunion et ne pas voir, ne pas entendre, ne pas rencontrer ceux qui sont aujourd’hui au cœur de la tourmente ? Pas un mot, M. Le Président, sur l’extrême urgence sociale dans laquelle nous sommes plongés. Juste 20mn d’un collaborateur pour recevoir une délégation de l’ARAST. 1200 personnes dans un flou total, sans salaire depuis des semaines, se nourrissant uniquement de promesses…non tenues. Vous deviez intervenir pour ces personnes, et pour les milliers de personnes qui dépendent de l’ARAST dans leur quotidien. Vous nous avez rappelé l’importance de l’économie sociale et solidaire dans votre discours. Et vous n’avez pas pris la moindre seconde pour recevoir ce monde en détresse. Probablement car Renault n’a rien à leur vendre…Trop chère pour eux, la voiture électrique.

Pour nous, écologistes, l’emploi est un des éléments fondamentaux de la dignité, de la vie sociale en plus d’être l’élément nourricier de la famille. L’emploi de services est au cœur de notre vision de la société, c’est le meilleur des emplois, celui qui crée le plus de bien être.

A La réunion, sur le dossier de l’ARAST, la situation est inacceptable. Le social est la compétence majeure du Conseil Général. Les conseillers généraux et leur présidente ont une OBLIGATION de RESULTAT en la matière. Un employé pour des fautes 100 fois moindres aurait été licencié depuis longtemps. Imaginez vous un chef d’une entreprise qui connaît une telle crise qui ne mobilise pas 100% de ses collaborateurs, les fasse travailler jour et nuit jusqu’à la solution ? Et au CG, pas même une plénière…Mme la présidente, votre échec est lourd. Echec auquel vous avez ajouté e mépris de ceux pour qui vous travaillez, car n’oubliez pas que vous êtes élue au service des Réunionnais. Un huissier pour expulser les gens de chez eux, car ils sont chez eux, quel manque d’humanité.

Certains conseillers généraux ne semblent même pas être rentrés de vacances…

Quand à l’incompétence s’ajoute le désintérêt, nous demandons à ce que, Mme La Présidente, vous quittiez ce poste ou vous avez complètement failli à votre mission. Et que ceux des conseillers généraux qui ont failli, été absents, n’ont pas su trouver de solutions, vous accompagnent.

Le social est au cœur de la mission du CG, ne pas savoir le gérer, c’est n’avoir rien à faire au CG.

Il est temps de sortir de l’impasse de gestion. Créer un guichet unique pour les demandeurs, un véritable service public d’aide à la personne, encadré par des personnes compétentes. Devant la faillite des élus, nous demandons la mise en place d’un comité de surveillance citoyen, dont la préfecture devra garantir les moyens et l’indépendance, pour éviter les gaspillages, les arrangements, les dérives de gestion.

Vous avez, M.Le Président, démarré votre discours en félicitant les Réunionnais de leur réussite économique. Vous ne connaissez donc qu’un indicateur : la croissance du PIB. Nous allons vous en fournir d’autres : entre janvier 2008 et janvier 2009, augmentation à La Réunion du chômage de 16,8%, soit 10 000 chômeurs de plus. Le chiffre officiel fait état de 24% de chômeurs à La Réunion. Un autre chiffre : 110 000 illettrés. Vous parlez de réussite ? A l’heure ou tant d’entreprises locales ferment, ou le chômage grossit, comment osez vous nous parler de réussite et amener de l’extérieur des entreprises qui vont, sur notre dos, faire des profits ?

Le développement passe par la connaissance, la formation, en grande partie. Comment osez vous nous promettre de la croissance, du développement et en même temps fermer les IUFM, supprimer les RASED, baisser le niveau de formation des maîtres et les envoyer faire cours sans formation pédagogique ? Vos actes sont à nouveau en contradiction totale avec vos promesses. Vous nous demandez de vous faire confiance….C’est plus que difficile. Au vu des faits, c’est même non. Nous vous demandons de changer de politique en matière de formation et d’éducation, et d’investir massivement votre énergie et nos moyens pour nous permettre un avenir meilleur, que nous réaliserons par nous mêmes.

Non, M. Le Président, la situation de La réunion n’est pas une réussite. Mais vous n’avez pas rencontré les bonnes personnes, ni regardé les bons indicateurs…

L’écologie, et son corolaire le développement durable, ça n’est pas des voitures électriques et des panneaux solaires. La vie ne se résume pas à faire vroum vroum autour de l’île et de prendre de la place sur les terres agricoles pour faire rouler les voitures ! Les réunionnais ont d’autres aspirations. Nous sommes avant tout un peuple sur une île qui veut vivre dignement et passer réellement à un mode de vie plus respectueux de l’Homme et de son environnement, ou chacun doit savoir lire, pouvoir manger, se loger, se soigner, éduquer ses enfants, travailler, jouir de la vie, dignement. Nous ne voulons pas sacrifier les terres agricoles pour en faire du carburant pour voitures, nous voulons les utiliser pour devenir autosuffisants en fruits et légumes, en céréales. Nous ne voulons pas que vous veniez faire le VRP des grands groupes métropolitains, américains. Nous voulons que vous nous aidiez à nous développer nous même, à être fiers de ce que nous faisons ici, par nous mêmes. Vous dites qu’il faut viser plus haut que le rattrapage de la métropole. Nous vous répondons payez votre dette pour nous permettre de nous remettre au niveau de la métropole. Assumez les responsabilités de l’Etat français, des années de non investissement sur notre île.

Nous voulons une île saine, sereine, en paix et en relation de proximité avec ses voisins immédiats, pas en concurrence avec eux. Un HUB international d’aéroport pour Réunion/Maurice avec une répartition équitable entre les 2, pas 2 aéroports internationaux en concurrence à 200 kms l’un de l’autre. Travaillons avec nos voisins, pas contre eux.

Ecologiser la Réunion, c’est combiner environnement et social, promouvoir une société plus sobre, plus conviviale et plus solidaire

Dynamiser le développement d’emplois durables, c’est assurer un développement endogène, former encore et encore, s’engager à fond dans les emplois de services à la personne, les emplois verts, la coopération régionale

Assainir la vie politique et publique, c’est interdire le cumul des mandats, obliger les élus à la présence dans leurs sites de fonctions. Nous voulons des élus formés, compétents, responsables, assumant leurs réussites et leurs échecs, révocables si besoin, en cours de mandat.

Engager les générations futures, c’est donner comme nous le faisons des responsabilités et la parole aux jeunes générations, à ceux qui vivront ici ce qu’impliquent les décisions que l’on prend aujourd’hui. Le plastique est plus facile à recycler que les idées, alors pour changer les choses, changeons les pratiques, les comportements donc les élus.

Vous le constatez, M. Le président, l’écologie est en marche. Vous nous avez livré un bel exercice de comm, certains y ont cru…mais pas longtemps.

Vincent Defaud, Vanessa Miranville, Jean Yves Sinimale, Yvette Duchemann, Daniel Bègue.