Politique- Pour Europe Écologie, l’incendie du Maïdo a été mal géré

Dans Clicanoo ce matin. ( Lire ICI )

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Sans aller jusqu’à incendier les services de l’État, les écologistes estiment que la préfecture a manqué de discernement dans la direction des opérations visant à éradiquer le feu sur les hauts de Saint-Paul.

On a perdu du temps et un patrimoine précieux : le Mouvement écologiste ne pouvait rester, plus longtemps, muet autour de ce phénomène. Il a donné du temps au temps par choix tactique. “Pour ne pas attiser d’autres feux d’intention à notre égard,” note le groupe, un rien énigmatique. Il est vrai que chez eux, sous le brandon de la diversité, couve le feu d’une féroce concurrence. Mais hier après-midi, la sympathique escouade emmenée par Vanessa Miranville et Jean Erpeldinger, a surtout évoqué le brasier qui a mis à mal un large pan de nos “pitons, cirques et remparts” classés au patrimoine de l’humanité.

Plus que le coût financier, Europe Écologie s’inquiète de l’atteinte à la biodiversité. “La disparition d’un hectare de forêt détruit par le feu, peut se comparer, du strict point de vue financier, à celle d’un capital générant 1 000 euros d’intérêts annuels,” rappelle Vanessa Miranville, citant une étude nationale publiée l’an dernier. Au Maïdo, quelque 800 hectares sont partis en fumée. Soit 16 millions d’euros ! Il faudra au moins 20 ans pour que ce patrimoine renaisse de ses cendres.

“SOUS ESTIMATION DE LA GRAVITÉ”

Pouvait-on éviter une telle catastrophe ? “Oui” répondent en chœur les écologistes. Et une question se pose : “Pourquoi avoir attendu si longtemps avant de faire venir le bombardier d’eau de métropole ?” Dans les rangs d’Europe écologie, on ose croire que l’actuel préfet en poste à Saint-Denis ignorait jusqu’à l’existence et les compétences de la flotte nationale en matière de lutte contre l’incendie. “On pouvait gagner au moins 5 jours et préserver ainsi des centaines d’hectares. Il y eut visiblement sous estimation de la gravité du risque pendant les premiers jours.” À l’heure où les services de l’État s’apprêtent à déployer un plan de lutte contre ce genre de cataclysme, Europe écologie se permet quelques suggestions. “Nous préconisons la mobilisation des jeunes, via les emplois verts, pour protéger de l’érosion ce sol mis à mal. Il faut également généraliser la sensibilisation et l’éducation du public à une attitude éco-citoyenne.” Pas question d’interdire l’accès du site à la population et encore moins d’y instaurer un péage, comme l’ont laissé entendre Christophe Pomez et Jean-Pierre Marchau, autres chantres de l’écologie sous nos cieux. L’activation d’un observatoire, la création de retenues collinaires supplémentaires et un meilleur quadrillage des forêts font partie des grands axes de ce plan. Attention cependant ! “Il faut éviter des travaux trop importants et trouver un juste équilibre entre la nécessité de favoriser l’accès aux pompiers et la conservation du site.” Toujours et encore : vigilance et discernement…

A. J.

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