Oui à une diversification agricole qui profite à toute la Réunion

Europe Ecologie Les Verts considère que l’alimentation humaine est une priorité et qu’elle doit être saine, en quantité suffisante, produite de manière respectueuse de l’environnement et vendue à un prix convenable pour tous, paysans, transformateurs et consommateurs. Nous en sommes loin en France et encore plus à la Réunion..

La canne à sucre réunionnaise est un héritage colonial et vise essentiellement à produire du sucre majoritairement destiné à l’exportation vers la métropole et l’Europe où il est en concurrence avec d’autres sucres moins chers: elle ne survit donc aujourd’hui qu’avec de grosses aides publiques, surtout européennes, qui tiennent donc à bout de bras un système qui n’est pas durable et pas souhaitable pour l’avenir des réunionnais.

Ce système, comme toutes les politiques européennes voulues par les multinationales de l’agroalimentaire et par les syndicats productivistes, favorise les grandes exploitations. Les petites exploitations, où la mécanisation est très difficile, sont vouées à la disparition si on ne les aide pas à aller vers d’autres cultures mieux adaptées, en appliquant d’autres méthodes.

Certains syndicalistes agitent le spectre du risque d’une future surproduction locale de produits frais. Pour l’instant, d’après le site web de la Chambre d’Agriculture, la production agricole locale ne couvre pas la demande. Nous importons encore 20% des fruits frais, 30% des légumes, 85% du lait, 56% de la volaille, 50% du porc….Et la quasi totalité des aliments pour bétail et des céréales. Il y a donc une large marge où les paysans réunionnais pourront travailler pour peu qu’on ne leur oppose pas des produits au rabais ne respectant pas de plus les règles écologiques et sociales qu’eux-mêmes doivent respecter.

Quand bien même il y aurait des surproductions temporaires, a-t-on étudié sérieusement la possibilité de stocker après transformation, de congeler, de participer à des aides alimentaires, à prix subventionné car là ça aurait peut-être un sens, vers ceux qui bien malgré-eux se serrent la ceinture ici ou même dans la zone océan indien, ce qui serait une manière pratique de mettre en oeuvre cette « indianocéanité » dont on nous rebat les oreilles.

L’augmentation de la production et de la transformation à la Réunion pour nos propres besoins créerait de l’emploi local, non délocalisable, donc distribuerait plus de revenus.

Europe Ecologie Les Verts-Réunion attend donc du commissaire européen qu’il annonce une nouvelle orientation des aides de l’Europe vers la diversification agricole. Ces aides devraient permettre à ceux qui choisissent de nous nourrir et de nourrir nos enfants d’avoir des revenus décents. Cette diversification doit évidemment se faire de façon non intensive, elle doit être adaptée à la nature du sol et aux conditions climatiques.

 

Nous attendons donc aussi que le commissaire expose les mesures concrètes pour favoriser à la Réunion une agriculture bio qui actuellement ne couvre que 0,3% de la production locale alors que l’objectif du Grenelle de l’Environnement était de 6% pour 2012!. Les friches agricoles, par exemple, devraient être rendues à l’agriculture mais à une agriculture soucieuse de notre santé et de celle de nos enfants. La demande est croissante pour ce type d’agriculture et en passant des accords avec les collectivités locales (cantine scolaire, hôpitaux…), les producteurs sont assurés d’avoir des débouchés et les consommateurs rassurés d’avoir des produits frais et de qualité.

 

Les budgets publics sont en baisse? consacrons-les aux réelles priorités: nourrir correctement les Réunionnais en produisant localement le plus possible et dans les meilleures conditions!

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