CONVENTION EUROPE ÉCOLOGIE – Ile de la Réunion
Préambule
Après deux campagnes électorales riches en promesses, les écologistes réfléchissent à leur avenir.
Verts et régionalistes, politiques, syndicalistes, acteurs sociaux et citoyens, tous ensemble, nous voulons continuer l’aventure. Convaincus que notre mode de développement pèse sur notre environnement, produit de plus en plus d’injustice, dans nos sociétés, entre pays du sud et du nord, nous pensons que nos régions, nos pays, la planète ont besoin de l’écologie. Pour être efficaces dans
cette mission, nous réfléchirons ce samedi à de nouvelles formes d’organisation et d’actions politiques.
Cette Convention Nationale d’Europe Écologie est ouverte à tous celles et ceux qui se reconnaissent dans le message et les valeurs de l’Ecologie Politique.
9h00 : Accueil suivi d’une présentation
9H30 : Travail en ateliers
Ateliers 1 : Valeurs vertes, valeurs écologistes, valeurs éthiques
Ateliers 2 : Agir concrètement, Liens avec le mouvement social et les associations
Ateliers 3 : Multi Appartenance, Verts, Ecologistes, Régionaliste, autres
Ateliers 4 : Fonctionnement consensuel ou démocratique, gestion des conflits, droit à la dissidence
11H00 : Restitution
12H00 : Pique-nique -partage
14H00 : Conférences
Histoire d’un lieu : Savannah (Loran Hoarau)
Écosystème de l’Etang (SREPEN et SÉOR)
Langue et culture réunionnaise (Gérard Chopinet)
REFERENTS REGIONAUX:
Yvette Ducheman : 0692 06 66 05
Jean Alain Cadet : 0692 69 45 98
RESTITUTION DES TRAVAUX DU 8 MAI
Atelier n° 1 : Valeurs Vertes, Valeurs Écologistes, Valeurs Éthiques.
1- Le groupe partage à l’unanimité le même avis : être attaché à des valeurs humanistes
Les valeurs des Verts ne sont pas nécessairement les mêmes que celles d’Europe Écologie toutefois un mouvement fourre-tout n’est souhaité par personne.
Les valeurs fondamentales EÉ doivent être des valeurs humanistes suffisamment larges pour pouvoir fédérer mais aussi suffisamment précises pour pouvoir être comprises et respectées par tous.
Les idées divergent pour savoir quelles sont ces valeurs : la liste proposée (respect du monde vivant, respect de la démocratie et de la diversité, refus des discriminations en tout genres, non-violence)
paraît une bonne base sans satisfaire véritablement tout le monde. Pour certains, le respect de l’environnement doit être mis en avant, pour d’autres les termes ne sont pas suffisamment précis.
2– Un engagement minimal est nécessaire pour militer à EÉ à l’unanimité du groupe.
Une personne qui serait totalement contre des valeurs humanistes minimales ne pourrait militer pour Europe Écologie
Exemples : être foncièrement anti-démocratique, raciste…..
En conséquence un engagement minimal est nécessaire
3– L’engagement à une charte de valeurs morales non contraignante paraît au groupe à l’unanimité la solution la meilleure à l’heure actuelle.
Les statuts et règlements nous semblent correspondre à un mouvement déjà organisé.
Ils supposent des sanctions s’ils ne sont pas respectés.
Or, EÉ n’est pas actuellement un mouvement structuré.
Par ailleurs se structurer ne devrait pas signifier pour EÉ être un parti vert bis.
La charte au contraire nous semble plus souple c’est-à-dire moins contraignante plus adaptée à la problématique actuelle.
Aucune sanction ne serait engagée à l’encontre d’un militant qui enfreindrait même totalement la charte.
Question en suspens : définition des valeurs EÉ
RAPPORTEUR : Olivier HEYE
Atelier n° 2 : Agir concrètement – Liens avec le mouvement social et les associations
Préambule :
Europe Ecologie n’est pas une entité définie et figée, mais une organisation ouverte, fluide et en constante évolution.
Europe Ecologie peut servir de lieu de rassemblement d’un réseau d’associations, afin de mutualiser les efforts et les expériences.
Les associations peuvent apporter leurs expériences afin d’aider à la construction d’un programme commun local bien spécifique et ancré dans le réel.
En contrepartie, Europe Ecologie peut aider à la médiatisation des associations et de leurs actions, à la diffusion des propositions et des réflexions autour de l’écologie. Elle peut avoir le rôle de vigie
économique, sociale, environnementale.
Europe Ecologie est en lien avec les associations et interagit avec elles et la société.
Ces interactions sont complexes, et l’on doit veiller à ce qu’il n’y ait pas concurrence (récupération politique) voire antagonisme (porte-à-faux ou perte de subventions pour les associations
subventionnées par les pouvoirs politiques, image dégradée), mais bien complémentarité en toute transparence : il s’agit bien là de « faire de la politique autrement ».
Il faut donc inventer des modalités pratiques permettant d’assurer l’épanouissement à la fois d’Europe Ecologie et des associations partenaires. La structure d’Europe Ecologie doit permettre cette
complémentarité, dans le respect des spécificités de chaque entité.
Pour cela, une charte/convention élaborée ensemble permettrait à chacun de poser les conditions d’un travail commun fructueux.
Propositions :
– Signature d’une convention nationale de partenariat entre : Europe Ecologie et les différentes associations, ainsi que d’une convention régionale plus spécifique élaborée conjointement par les signataires
But : Définir précisément et explicitement les conditions d’un travail en partenariat entre Europe Ecologie et les associations
– Page Internet d’annuaire des associations locales partenaires sur le site web d’Europe Ecologie dans chaque région (description, coordonnées, référents et liens vers les sites Internet de ces associations)
But : Faire connaître ces associations aux membres d’Europe Ecologie, aux autres associations et au grand public
– Page Internet de liste des outils de veille environnementale et sociale (DIREN, ARS/DRASS, Brigade de la Pêche, DAL, associations ayant des compétences juridiques…)
But : Guider les associations qui veulent alerter sur un problème donné afin de créer un véritable système citoyen de veille écologique
Faire intervenir les associations qui peuvent se porter partie civile en cas d’actions juridiques
– Actions et conférences de presse conjointes entre les associations et Europe Ecologie
But : Médiatiser les actions entreprises par Europe Ecologie et les associations Donner une perspective politique de ces actions
– Réunions (conférences, débats, actions…), thématiques avec les différentes associations partenaires
But : Créer des liens entre les associations qui travaillent sur les mêmes domaines, ou qui peuvent travailler en partenariat sur un thème précis
Elaborer collectivement le programme d’Europe Ecologie à partir des expériences locales de terrain des associations
RAPPORTEUR : Vanessa MIRANVILLE
Atelier n° 3 : Multi Appartenance, Verts, Ecologistes, Régionaliste, autres
Quelle peut être l’articulation des rapportes entre les Verts, les Non-Verts, et autres ?
Situation actuelle dans EÉ :
Actuellement le rassemblement EÉ :
– peut réunir des individus qui peuvent appartenir ou non à tel ou tel parti. L’adhésion à un parti politique n’est probablement pas à ce jour, une problématique. Ce qui importe, c’est une véritable adhésion et une volonté véritable de la défense des valeurs écologistes.
– Peut proposer une pluralité dans son sein
Des questionnements :
À l’heure actuelle, il peut donc y avoir multi appartenance ou non de par la nature même de notre rassemblement Par contre, le titre même de notre regroupement laisse supposer que tout individu qui
s’adhère est inévitablement pro-européen ? Le débat reste ouvert.
Serons-nous une politique de parti ou bien justement, une politique de non-étiquetage ? Ou de tous partis ? EÉ ne redéfinit-elle pas la Politique telle qu’elle devrait l’être, à savoir rendre à chacun,
différent de l’autre, la possibilité de s’intéresser à l’organisation de la cité et pas seulement à la prise du pouvoir ? Dans le premier cas, EÉ a le mérite de replacer le mot « Politique » dans son sens le plus noble.
Nous nous sommes questionnés aussi sur le terme « régionalisme », est-il forcément de gauche ? La réponse est claire, le régionalisme pétainisme est connu. Sa phrase célèbre, titre du film : « La terre ne ment pas » peut revenir d’actualité. Nous n’envisageons donc pas le régionalisme dans ce sens de même que nous refusons le jacobinisme surtout en matière de politique économique.
Si l’on parle de région, nous proposons que des rapports EÉ puissent vite être établis entre Mayotte et La Réunion.
Et vers quelle tendance de nos rapports allons-nous donc tendre ? Plus d’autonomie de gestion régionale ou soit l’alignement de l’égalité totale sur les propositions et mesures d’EÉ hexagonale ?
C’est en ce bouillonnement d’interrogations que nous considérons que cette commande de ce 8 mai d’EÉ nationale, tombe à pic dans la mesure où elle nous permet de faire en quelque sorte, la remise en question, le bilan de notre existence à La Réunion. Notamment, le bilan de notre multi appartenance puisque depuis les élections régionales EÉ est en crise ici. En effet, la multi appartenance, source de richesse certes (l’exemple de Mme C. Lepage), peut être aussi notre boîte de pandore :
– Que fait un individu qui a sa carte PCR, que fait-il dans EÉ ? Va-t-il faire de la politique PCR/TAK ou va t-il œuvrer pour la politique d’EÉ ?
– Comment gérer un militant vert et EÉ qui va sur la liste d’un autre rassemblement ?
– Comment pouvons nous tous ensemble prétendre porter le projet commun d’EÉ ?
– Etc.
Problématiques :
1) L’équilibre des Verts et Non Verts
Nous avons constaté lors des Régionales, que les Non Verts sont très peu intervenus. Les Verts ont pris le pouvoir, ce qui n’est pas illégitime puisqu’ils sont le parti structuré et mandaté. Cependant, EÉ ne peut être une force d’appoint pour les Verts pour les prochaines campagnes.
C’est cette articulation qui peut déranger car il y a manifestement un gros déséquilibre d’expression qui peut aboutir, nous l’avons vécu, à des démonstrations d’egos surdimensionnés, puis à des
démissions, puis à un échec aux élections.
Nous disons donc oui pour la multi appartenance pour que l’expression se fasse de manière plus large et plus ouverte. LA CONDITION EST QUE CETTE MULTI APPARTENANCE SOIT ORGANISÉE
ET QUE DES RÈGLES D’APPARTENANCE SOIENT ÉTABLIES CLAIREMENT.
Nous savons tous que moins il y a d’organisation, et moins il y a de démocratie.
NOUS POSTULONS QUE NOUS SOMMES DANS LE DOMAINE DU DROIT : IL FAUT DONC RÉTABLIR UN FONCTIONNEMENT ÉQUILIBRÉ AVEC UN CADRAGE OÙ LES PRINCIPES
SONT ÉQUILIBRE ET RÉGULATION AVEC DES LIEUX DE DÉBATS. RÈGLES CLAIRES ET APPLICATIONS DE SES RÈGLES.
Nous disons alors, OUI à la multi appartenance, nous abondons alors dans le sens de l’adage créole : « Lotel i refiz pa gourman », mais à condition que tous, nous travaillions sur la réalisation du même menu !
Conclusion :
À une période ou idéologie et pragmatisme doivent vite se conjuguer, la multi appartenance évite l’isolement, renforce les opinions diverses et permet de ne pas tomber dans le piège de la doxa.
Nous proposons de mieux regarder de plus près le modèle électoral des Mauriciens, c’est-à-dire leur invention : les « Best Losers », le concept du meilleur perdant qui est volontairement représenté. L’ego est ainsi conservé et chacun écouté et valorisé.
RAPPORTEUR : Yvette DUCHEMANN
Atelier n° 4 : Fonctionnement consensuel ou démocratique, gestion des conflits, droit à la dissidence
Les Verts ont fonctionné avec des règles démocratiques (majorité qualifiée) qui poussaient à rechercher les majorités les plus larges possibles. En faisant de la recherche du consensus la clé de son
fonctionnement. Europe Écologie est allé plus loin encore. Entre efficacité et recherche de la cohésion quel sera le meilleur choix pour faire avancer l’écologie politique ?
Mais, aucun fonctionnement ne peut garantir une entente parfaite, il y aura toujours conflits et dissidences. Quelles sont les formes de dissidences acceptables? Quels mécanismes devrons-nous
mettre en oeuvre pour prévenir les conflits les plus graves?
Fonctionnement consensuel ou démocratique
Il se dégage de nos échanges que le fonctionnement par consensus ne peut fonctionner que si on y met du temps, de la méthode et des outils. La question de la préparation est cruciale.
Le fonctionnement par consensus porte en lui le risque de générer des « consensus mou » confortable non- choix. Difficile à mettre en place dans les « grands groupes ».
Face aux risques de blocage de quelques-uns, il faut faire l’effort de comprendre les motivations de celles et ceux qui bloquent.
Propositions :
– À côté du principe démocratique, 1 personne, 1 vote.
– Instaurer le principe 1 personne, 1 droit d’expression
– Mise en place de discussion préalable (forum Internet) pour préparer le processus de choix
– Désignation interne et externe précédée d’un tour de table en « positif » où chacun porte un nom et les qualités qu’il attribue à la personne
– Questions restées en suspens : que faire en l’absence de consensus ? Peut-on se passer du vote pour construire la légitimité d’un choix?
Gestion des conflits, droit à la dissidence
La dissidence est un droit individuel non discutable, mais en même temps, le fait de ne pas respecter les règles d’une organisation ne devrait-il aboutir à quitter cette organisation ? La question de la
réintégration interroge. Doit-elle être conditionnée à un changement d’attitude?
Propositions :
La prévention des conflits doit être un enjeu majeur d’Europe Écologie.
Conclusion
Il ressort de nos discussions alimentées par notre expérience récente et plus lointaine, que le «fonctionnement » influera fortement sur l’efficacité et la cohésion de la structure qui portera l’écologie
politique demain.
Avec les mêmes personnes et les mêmes problématiques, on peut aboutir à une synergie commune ou à une vraie catastrophe.
RAPPORTEUR : Jean ERPELDINGER
BILAN DE L’ACTION
Notre bilan est positif et renforce nos convictions. Des personnes nouvelles, des associations en forces nouvelles notamment l’association « Les jeunes Verts de La Réunion » sont venus travailler avec nous et ont enrichi notre journée. Notre objectif demeure la qualité de nos évènements : travail collectif, partage, enrichissement, solidarité et bien sûr ÉCOLOGIE. (ci-joint : les articles de journaux).
Cependant, l’actuelle dissidence qui existe à La Réunion continue à contribuer à la confusion, à savoir qui dit vrai, qui dit faux, qui est légitime ou non. Les médias ne font pas de l’investigation,
encouragent et persistent à n’exposer que ce conflit de personnes pour faire leur exclusivité.
Outre la sortie proposée sur Saint-Paul avec les intervenants : Loran HOARAU, Gérard CHOPINET, la SRPEN et la SÉOR et que les correspondants comptent organiser au mois de juin, chacun des
participants attend la suite de cette journée pour porter le flambeau de ce parti de rassemblement écologique.