Plumes de militants – EELV Languedoc-Roussillon https://languedocroussillon.eelv.fr Europe Ecologie Les Verts Languedoc-Roussillon Mon, 23 Apr 2018 19:51:52 +0200 fr-FR hourly 1 « Le 22 Avril je voterai Eva Joly » par Geneviève Blanc https://languedocroussillon.eelv.fr/2012/04/18/lettre-ouverte-de-genevieve-blanc/ Wed, 18 Apr 2012 08:46:36 +0000 http://languedocroussillon.eelv.fr/?p=4989 Le 22 Avril je voterai Eva Joly.

Parce que la Gauche a intérêt à être diverse,

Parce que les citoyens ont intérêt à ce que la Gauche soit diverse.

Voter Eva Joly ne sera pas un geste majoritaire dimanche prochain.

Je ferai partie de cette minorité-là.

Tout en comprenant les autres votes de gauche, mon vote est celui du projet de société que représente l’écologie politique qui ne se limite pas à l’environnement comme on tend à le réduire bien souvent et particulièrement pendant cette campagne présidentielle.

Ce qui m’a rapprochée de l’écologie politique, c’est d’abord la conception d’une autre économie, ayant l’humain comme projet et comme moteur, une économie solidaire au sens large du terme, respectueuse de son territoire.

Dans l’action, loin de la posture idéologique et de la langue de bois, Eva Joly bouscule -parfois maladroitement- nos représentations de la classe politique, nous en avons cependant besoin.

Je voterai pour elle, pour ce qu ‘elle porte, et parce qu’elle agit au nom de l’intérêt général en tenant tête, luttant et gagnant contre la corruption, contre les paradis fiscaux, contre l’asservissement de la politique aux affaires. Elle met en évidence les acteurs et les enjeux politico-financiers que d’autres s’appliquent à nous rendre obscurs.

Par ses origines et son parcours, elle nous rappelle à une France de la diversité et cela me plaît.

Et puis Eva Joly est une femme candidate et comme ce fut le cas pour Ségolène Royal en 2007, elle a subi mépris, sarcasmes, ou condescendance agressive.

On en est encore là, en France, comme si on ne pouvait pas confier de choses sérieuses à une femme !

Le 22 Avril, je voterai Eva Joly pour que les valeurs et les objectifs de l’écologie ne soient pas les oubliés de ce scrutin et qu’ils soient respectés dans une future majorité de gauche.

 

Geneviève Blanc, conseillère générale du Gard.

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Plume de militant – « Pour Eva… » par Didier Caire https://languedocroussillon.eelv.fr/2012/04/10/plume-de-militant-pour-eva/ Tue, 10 Apr 2012 10:08:28 +0000 http://languedocroussillon.eelv.fr/?p=4837 Pour Eva…

L’élection présidentielle «à la française» est une institution d’une grande perversité. C’est d’abord un anachronisme, héritage viscéralement anti-démocratique, nostalgie pré-révolutionnaire. Il est d’usage de dire que cette fonction entretient «un lien direct entre un homme et le peuple», comme une double régression : au sens psychanalytique, le désir d’un chef, d’un leader, et au sens politique puisque la modernité démocratique réside au contraire dans l’émergence de formes de médiation, de délégation et de contre-pouvoirs.

Mais l’élection présidentielle (l’érection pestilentielle disait quelqu’un) exerce sur le pays une véritable fascination, tétanise toute pensée. Elle serait, dit-on, l’étalon de mesure de l’importance d’un parti ou d’un mouvement. A l’expérience on sait bien que c’est faux : le mouvement politique de F. Bayrou ne pesait pas ses 18,5% de voix. Mais l’excitation présidentielle, avec son désir d’incarnation et ses passions grégaires avait encore joué, comme pour d’autres avant lui et pour d’autres demain.

La pensée écologiste s’enracine dans la mouvance libertaire anti-autoritaire, dans la critique de tout pouvoir institué. Le mouvement Vert, génétiquement, s’est difficilement structuré pour se garder de l’émergence de meneurs d’opinion, de «leader charismatique». Ainsi les écologistes n’aiment pas la présidentielle qui le leur rend bien : les résultats ne sont jamais fameux.

Pourquoi se présenter alors? Parce que dans le système actuel le parti qui ne présente pas de candidat n’existe pas; parce que pour faire entendre cette critique même du système, et pouvoir le changer un jour, il faut en accepter les règles provisoirement.

Le choix de la primaire interne à EELV illustre parfaitement cette contradiction : tout le monde attendait l’homme jeune, dynamique, médiatique, et c’est la femme presque âgée à l’accent étranger qui a été choisie. Toute l’écologie est là, dans ce choix courageux des valeurs. Dans ce contrepied à la pensée dominante, dans cette proposition sans concession.

Mais pourquoi dans le fond voter Eva Joly? Parce que c’est la candidate de l’écologie et que l’écologie est la seule chose nouvelle qui soit arrivé dans le champ de la pensée politique depuis les années 70. « L’écologie politique est le nouveau paradigme organisateur de la gauche » : qui a prononcé cette phrase? JL Mélenchon, reprenant à son compte un propos d’Alain Lipietz.

Et qu’a donc apporté l’écologie en politique?

  • l’exigence de prendre en compte la planète et tous ses habitants comme un tout interdépendant, sous le coup d’une destinée commune et d’une responsabilité partagée;
  • une critique radicale du monde occidental : critique de la «modernité» et du mythe du «progrès», ce veau d’or, pour lesquels une rationalité achevée nous conduirait vers la maîtrise parfaite de la nature et du destin humain; critique de la société sur ses piliers production / consommation / croissance, corollaires de prédation / pollution
  • la reconquête de l’action personnelle, contre les idéologies généralisantes, la capacité pour chacun de se ressaisir du pouvoir de changer le monde, ici et maintenant, par sa seule volonté, par l’expérimentation, la créativité, l’invention de nouvelles relations.

L’écologie a donc découvert, véritablement, et développé les concepts et les idées qui nous permettrons peut-être de résoudre les grandes crises du monde actuelle qu’elle seule analyse comme une crise systémique : la misère de tous les déclassés, le creusement des inégalités, la corruption généralisée, les délires de la finance, Fukushima, les désordres climatiques, sont les formes diverses d’une seule et même crise.

Eva Joly est une présence capitale : son visage marqué, son accent étranger, et sa détermination d’acier sont, pour quelques semaines au moins, le visage même de l’écologie.

Sa voix aujourd’hui est faiblement audible : tant pis, ainsi va le carrousel médiatique et son absurde hystérie. Il y a deux ans, le sort du monde se jouait à Copenhague… Pour l’anniversaire de Fukushima, malgré la chaîne humaine, la télé faisait sa une sur le meeting de Villepinte! Nos propositions ne sont pas entendues : ça viendra, plus vite peut-être qu’on le croit.

D’autres candidats sont porteurs d’espoirs que nous partageons en partie. Mais ce qui s’absente quand la voix d’Eva est couverte, et que personne ne remplace, c’est la clef qui permet de comprendre le monde, l’angle d’analyse critique et de décryptage de la société qu’apporte l’écologie politique.

Il y a quelque chose d’un peu grave, comme une responsabilité particulière dans le contexte de cette élection. Chaque voix compte dit-on, c’est une banalité, mais ce que certains ressentent aujourd’hui comme jamais : voter Eva Joly c’est faire acte de lucidité et prendre date pour l’avenir, on se reconnaîtra bientôt. En dépit des aléas des échéances électorales, on s’en souviendra, on aura été de ceux qui en 2012 auront voté Eva Joly.

Didier CAIRE, militant EELV (Gard)

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Plume de militant – « Contribution FN » par Guillaume André https://languedocroussillon.eelv.fr/2012/03/15/plume-de-militant-front-national-et-travailleurs/ Thu, 15 Mar 2012 21:09:37 +0000 http://languedocroussillon.eelv.fr/?p=4553 La classe populaire ou moyenne inférieure des employés, ouvriers, artisans, commerçants, petits patrons constitue l’électorat principal du Front national. Quelques-uns sont fidèles à une longue tradition d’extrême-droite française ouvertement raciste et violente, et s’obnubilent sur des questions d’identité. Mais la plupart vivent surtout mal leur condition sociale.

Parmi ces gens en effet, nombreux sont ceux qui, contraints et réalistes, renoncent aux mutuelles, à l’accession à la propriété, à l’éducation et à la formation, à la culture, aux vacances, etc – en bref, à l’ascension sociale : ils savent que si tout continue comme avant, leur vie ne s’améliorera pas – ni celle de leurs enfants, probablement.

Beaucoup d’entre eux croient que la politique est une question d’argent. En s’engageant pour le FN, ils se dressent contre de plus pauvres qu’eux. Ils s’imaginent qu’en chassant quelques centaines de milliers d’étrangers sans le sou, on trouverait de quoi améliorer la condition de quatre ou cinq millions de français ! Ils se trompent complètement.

Ils ne savent pas que la politique est d’abord une question de droit, et que, quand on commence à admettre le principe de la ségrégation, à plus ou moins long terme tous se retrouvent bafoués.

Le combat contre le FN ne pourrait se gagner que par une mobilisation claire en faveur des intérêts de cette classe moyenne inférieure :

  1. Défense face au patronat indigne et aux grandes entreprises, notamment, de la distribution ; comprenant une présence syndicale militant sur les lieux de travail, et l’aide les travailleurs en difficultés ;
  2. Refonte du système de protection sociale qui fait des professions indépendantes les laissés-pour comptes de la redistribution ;
  3. La sécurité physique sur les lieux de travail, les vols et incivilités sont des préoccupations impossibles à négliger.

Dans les entreprises et administrations le rôle et la valeurs des employés et ouvriers devraient être reconnus par un encadrement accueillant, respectueux des personnes et de leurs différences, attentif à placer chacun où il se trouverait le mieux et à accompagner les professionnels dans leurs projets d’évolution ; ceci dans l’intérêt bien compris de l’institution, des travailleurs, et des clients ou usagers.

Chez les artisans, commerçants et petits patrons un syndicat interprofessionnel pourrait monter des sortes de coopératives permettant de remplacer les travailleurs en cas d’absence (maladies, congés, etc), d’embaucher et de former des jeunes, de mettre en place des mesures d’accompagnement socio-professionnel et des formations personnalisées tout au long de la vie, d’aider à la croissance et à la transmission du patrimoine, etc.

Un urbanisme intelligent ménagerait des espaces de proximité pour le commerce et le regroupement des activités artisanales, sur le modèle de la pépinière d’entreprises. Il y aurait là un facteur de bien-vivre ensemble et de développement économique certain.

 

Guillaume ANDRE

guy-andre@laposte.net

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