Il faut désormais employer l’imparfait pour évoquer la richesse environnementale et paysagère du Mont d’Or.

EÉLV de Franche-Comté exprime sa plus grande tristesse devant l’avancée des travaux de terrassement en cours sur le sommet du Doubs, ces travaux destinés à créer une réserve d’eau, répondent à une logique de « développement » très à la mode dans les années 80.

Quelle surprenante obstination que de vouloir faire d’une station familiale comme Métabief une concurrente des stations alpines. Les familles cherchant une activité de loisirs bon marché ne viendront pas skier sur un ruban de neige artificielle au milieu de la terre des champs. Quels choix aberrants que de vouloir autant investir dans des équipements pour des intérêts économiques très limités et à très court terme en niant les conséquences déjà perceptibles du changement climatique. Quelles méthodes surprenantes que de ne pas mener les inventaires floristiques correctement, d’avoir omis les voies d’acheminement des engins dans l’étude d’impact, de refuser des mesures compensatoires, de pomper dans un cours d’eau à faible débit, de convier la presse dans de grandes opérations de publireportage en omettant de signaler que le CNPN (Conseil national de la protection de la nature) n’a pas autorisé la seconde partie des travaux (sur le secteur de Super-Longeville).

Dans sa communication, le Conseil Général du Doubs s’excusera-t-il par exemple auprès des habitants desservis par le SIEL (Syndicat électrique de 10 communes) pour la hausse de l’abonnement engendré par le nouveau contrat avec EDF, (équivalent de 375 habitations pour la totalité du projet final) rendu nécessaire par les pics de consommation durant l’hiver pour la production de neige industrielle ?

Malgré ces heures bien tristes pour la biodiversité et ces choix économiques contre-productifs, EÉLV de Franche-Comté continuera à défendre un tourisme de quatre saisons, diffus sur l’ensemble du territoire du Haut-Doubs, profitant à l’ensemble des structures de tourisme mais aussi à la vie quotidienne des habitants en soutenant les services et les transports. Il est désespérant de constater que, derrière les beaux discours, l’écologie ne sert en fait que d’outil de communication.

Aujourd’hui, tout le monde s’accorde à dire que les écologistes avaient déjà raison il y a 30 ans. Les décideurs de la neige artificielle du Mont d’Or ne seront plus aux responsabilités quand, dans 20 ans, tout le monde s’accordera à dire « c’est vrai les écologistes avaient raison ». On retiendra par contre qu’en 2013 les élus ont décidé de saccager de manière définitive le sommet le plus haut du Doubs et certainement le plus emblématique.

Le Mont d’Or saccagé

Rappel : cette vidéo réalisée par la CPEPESC de Franche-Comté

Se référant à la charte de la marque régionale pour la Franche-Comté, ils lui demandent l’application de son article 2 spécifiant : « Les entreprises doivent utiliser en priorité des matières premières franc-comtoises. L’utilisation des matières premières non franc-comtoises est tolérée sous la seule condition que les ressources soient insuffisantes en Franche-Comté ».

Or, contrairement à ce qu’indiquent les producteurs de Mont d’Or, la ressource en sangles régionales est suffisante pour couvrir leurs besoins.

Dans ces conditions, les conseillers régionaux Europe Écologie Les Verts estiment que seuls les Mont d’Or utilisant des sangles franc-comtoises devraient bénéficier de la marque régionale franc-comtoise.

Une intervention auprès de l’INAO (Institut National de l’Origine et de la Qualité) en ce sens, rappelant que les « liens au terroir » sont partie intégrante dans l’obtention de l’AOP (Appellation d’Origine Protégée) et tout particulièrement l’activité de travail du bois, pourrait d’ailleurs également être envisagée.

Ils espèrent que les producteurs de Mont d’Or sauront écouter les producteurs Franc-comtois de sangles et partager les bénéfices de la marque régionale et de l’AOP « Mont d’Or ».

Les élus régionaux Europe Écologie Les Verts