Conseil municipal – Franche-Comté https://franchecomte.eelv.fr L'écologie politique en Franche-Comté Thu, 26 Apr 2018 09:07:47 +0200 fr-FR hourly 1 Réponse du groupe des élus municipaux EELV de Besançon au voeu proposé par le FN pour une ville sans migrant https://franchecomte.eelv.fr/2016/11/08/intervention-des-elus-eelv-en-reponse-au-voeu-propose-par-le-fn-pour-une-ville-sans-migrant/ Tue, 08 Nov 2016 10:54:29 +0000 http://franchecomte.eelv.fr/?p=16711   Le jeudi 7 novembre 2016, lors du Conseil municipal de Besançon, le FN a déposé un vœu \"pour une ville sans migrant\". Ce  vœu FN a été rejeté : n'ayant obtenu que 2 voix. Néanmoins il faut souligner, car l'acte est suffisamment grave et symbolique, que les élus d'opposition du parti \"Les Républicains\" ont quitté la salle avant la mise au vote du vœu. Cela signifie-t-il qu'ils cautionnent le vœu du FN mais qu'ils n'avaient pas le courage d'assumer cette position ? En effet si tous les élus avaient eu la même attitude, le vœu serait passé même avec les deux seuls voix des élus FN! Quitter la salle à ce moment là n'est pas digne d'élus municipaux prétendument républicains. ...]]>

 

Le jeudi 7 novembre 2016, lors du Conseil municipal de Besançon, le FN a déposé un vœu « pour une ville sans migrant ». Ce  vœu FN a été rejeté : n’ayant obtenu que 2 voix. Néanmoins il faut souligner, car l’acte est suffisamment grave et symbolique, que les élus d’opposition du parti « Les Républicains » ont quitté la salle avant la mise au vote du vœu. Cela signifie-t-il qu’ils cautionnent le vœu du FN mais qu’ils n’avaient pas le courage d’assumer cette position ? En effet si tous les élus avaient eu la même attitude, le vœu serait passé même avec les deux seuls voix des élus FN! Quitter la salle à ce moment là n’est pas digne d’élus municipaux prétendument républicains.

 

Ci dessous l’intervention d’Anne Vignot présidente du groupe municipal des élus EELV:

 » Messieurs du Front National, EELV votera contre cette motion qui propose que les communes se veuillent sans migrant.

A votre avis, qui dans cette salle n’a pas été migrant dans son histoire familiale ou dans son sang ?

Quelle nation n’est pas faite de ces carrefours migratoires ?

Quel rôle voulez-vous vous arroger pour décider de qui devrait pouvoir entrer sur la commune ou non ? Au nom de quel droit l’interdiriez vous ?

Que pensez vous faire de toute l’histoire française, celle dont on est si fière dans le monde entier, celles de l’écriture des droits et des libertés ?

Voilà plus de deux siècles, la République se définissait ouverte et accueillante. Votre pensée est moyen-âgeuse.

Que craigniez vous ?

Dans l’histoire, aucune catastrophe naturelle, guerrière, économique… en déclenchant des migrations n’a jamais anéanti aucune ville sinon celle qui a été abandonnée.

Mais surtout alors qu’en ce moment même, des enfants meurent sous les bombes à Alep ou Mossoul, des familles sont affamées, les opposants politiques assassinés en Syrie, au Soudan ou en Erythrée, votre motion est une honte.

Quand ce sont plus de 11 000 personnes qui ont péri en Méditerranée au cours des deux dernières années, croyez vous vraiment qu’ils aient été mus par le désir de migrer ou plutot et malheureusement de n’avoir que le droit de survivre et d’espérer vivre.

Que dire des migrants qui seront poussés hors de leur territoire par le dérèglement climatique et qui actuellement n’ont pas de statut reconnu alors qu’ils sont évalués à plusieurs dizaines de millions déplacées, dès à présent et durant les prochaines décennies.

L’irresponsabilité serait de ne pas être en capacité de cet accueil.

Votre motion cultive la peur, la haine de l’étranger alors que les êtres humains ont en eux, la capacité à s’élever, la capacité d’empathie et de fraternité.

C’est donc un mur que vous souhaitez ériger entre les gens, ceux que vous choisissez et les autres, ceux que vous dénommés migrants ?

Comment un mur pourrait consitituer une solution au problème de l’urgence sociale, économique, géopolitique et climatique. Car l’urgence aujourd’hui est bien d’apporter des solutions aux réels problèmes.

Un élu ne peut considérer l’exclusion comme une solution. C’est un échec, un aveu de faiblesse.

Cette motion, c’est nier les capacités de la France et des français, c’est renier les valeurs républicaines : la liberté, l’égalité et la fraternité. »

 

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