Au-delà du très mauvais signe donné par la ministre de l’Environnement à 3 mois de l’ouverture de la Conférence mondiale sur le climat (COP 21) à Paris, les habitants de l’Aire urbaine doivent être inquiets de savoir que la fermeture de la plus vieille centrale nucléaire de France est encore reportée.

La ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, vient d’annoncer le report de la fermeture de la centrale de Fessenheim en 2018 sous le prétexte du nouveau retard prévu pour le démarrage de l’EPR de Flamanville (*). Les écologistes de l’Aire urbaine sont en colère.

C’est d’abord le renoncement de la promesse de François Hollande de fermer la centrale de Fessenheim avant 2017. C’est un très mauvais signe à 3 mois de l’ouverture de la Conférence mondiale sur le climat qui s’ouvrira à Paris fin novembre.

C’est aussi pour tous les habitants de l’Aire urbaine une épée de Damoclès qui se rapproche de leurs têtes. Rappelons qu’en cas d’accident nucléaire majeur, l’Aire urbaine située à 70 km de Fessenheim serait gravement touchée et devrait très probablement être évacuée. Les incidents à répétitions qui ont provoqué plusieurs arrêts d’urgence de la centrale cette année ne sont là pour les rassurer.

Rappelons que l’énergie nucléaire est une énergie dépassée, l’avenir, qui est d’ailleurs inscrit dans la loi sur la transition énergétique adoptée cette année par le Parlement, passe par les économies d’énergie et les énergies renouvelables. En persistant à vouloir continuer dans la voie du nucléaire, la France prend du retard sur ses voisins comme l’Allemagne.

(*) Initialement prévue pour démarrer en 2012 avec un coût de 3,5 milliards d’euros, l’EPR de Flamanville ne démarrera pas avant 2018 pour un coût d’au moins 10,5 milliards d’euros !

Bernard Lachambre, porte parole EELV Pays de Montbéliard

Bonjour,

vous trouverez ci-dessous le communiqué du groupe belfortain d’Europe Ecologie-Les Verts, à l’occasion du 27e anniversaire de l’explosion de Tchernobyl :

« La situation, 30 jours après l’explosion de la centrale de Fessenheim suite à l’inondation de la centrale électrique des circuits de refroidissement et à la fusion du coeur qui s’en est suivie, est confuse. Malheureusement, c’était un jour de bise et le nuage radioactif s’est rapidement étendu sur le sud de l’Alsace et la Franche-Comté. Premiers touchés, Cernay, Belfort, Montbéliard ont vu une panique indescriptible s’emparer des habitants qui ont essayé de fuir malgré les consignes de confinement. Heureusement aucun décès n’est à déplorer pour le moment mais les autorités sanitaires recommandent de ne plus boire le lait, et de ne plus consommer aucun légume produit dans un périmètre de 100 km. Les analyses révèlent un taux de radioactivité 100 fois supérieur à la norme dans les terres contaminées, qui ne pourront plus être cultivées avant 100 ans minimum. Le prestigieux vignoble alsacien est hélas condamné, ainsi que toute l’économie et le tourisme de cette belle région et des départements limitrophes. Les habitants commencent à abandonner leurs maisons et à fuir la région. L’Allemagne, qui est aussi aux premières loges, accuse la France de n’avoir rien fait et va demander réparation… ».

Scénario fiction et catastrophe? Non, c’est ce qui s’est passé à Tchernobyl, il y a 27 ans, ou plutôt qui se serait passé si les autorités avaient dit toute la vérité sur l’ampleur de la catastrophe. La centrale de Fessenheim, plus vieille de France, multiplie les « incidents », plus ou moins graves, mais très peu rassurants. Après Fukushima, qui n’est toujours pas sous contrôle, combien faudra-t-il de catastrophes nucléaires pour sortir de cette énergie du passé et prendre résolument le chemin des énergies renouvelables ?

Nous demandons à François Hollande et à tous les socialistes, de respecter l’engagement solennel pris devant tous les Français en mai 2012, de fermer Fessenheim en 2017. Cela implique d’entamer dès maintenant le processus de démantèlement et de ne pas réinvestir des millions d’euros à fonds perdus pour tenter vainement de sécuriser un site appelé à fermer dans 4 ans.

Nous demandons au préfet du Territoire-de-Belfort l’organisation d’un exercice de gestion de crise nucléaire grandeur nature sur l’ensemble du département ou au moins sur l’aire urbaine dont Belfort, la ville centre.
Au moins, on ne pourra pas dire qu’on ne savait pas…

Vous en souhaitant bonne réception, bien cordialement,
pour le groupe belfortain d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV),
Jean Siron, porte-parole.