Un projet né d’un groupement d’agriculteurs verra le jour prochainement sur le territoire de la CCL (Communauté de Communes du Larmont). Il s’agit d’une usine de déshydratation de l’herbe fraîche pour la transformer en granulés secs destinés à l’alimentation des vaches. Le procédé utilisera la chaleur produite par l’usine d’incinération de Pontarlier, sous-utilisée durant l’été. Si nous pouvons saluer les quelques points positifs de cette initiative privée qui peut permettre d’améliorer à la marge l’autonomie vis-à-vis des tourteaux de soja d’Amérique du sud, nous devons également regarder en face les contradictions qu’il génère localement : dépendance à l’achat de foin, pas de réponse pour les problèmes de pollution des cours d’eau, aggravation de la perte de biodiversité dans les champs par une fauche toujours plus précoce.

Ce projet ne s’attaque pas au vrai problème : l’agriculture produit aujourd’hui plus de lait par hectare que ce que les prairies et les sols peuvent supporter, avec des conséquences graves sur les écosystèmes.

Ce projet ne correspond pas à notre idée de l’agriculture et de l’agroécologie. Il ne sera par ailleurs sans doute pas rentable en terme économique comme les précédents suisses ont pu le montrer.

Les capitaux mobilisés par le projet auraient pu servir à la constitution de petites unités de séchage solaire du foin dans les exploitations, au rendement énergétique et économique des protéines sans doute bien meilleur que celui de ce process industriel. La chaleur produite par l’usine d’incinération aurait pu être utilisée plus utilement, notamment par un système de cogénération, qui produit à la fois de la chaleur domestique et à la fois de l’électricité. L’État a justement mis en place un tarif d’achat de cette électricité. Pour cela, il aurait fallu une volonté politique de la collectivité.

Samuel FEUVRIER
François MANDIL
Conseillers municipaux de Pontarlier

Commission agriculture : Le Livre Vert des Ecologistes

A quelques jours du Salon de l’agriculture (23 février – 3 mars), la commission agriculture & ruralité EELV présente son « Livre Vert des Ecologistes », regroupant analyses et propositions pour l’agriculture. Une démarche qui s’inscrit pleinement dans le contexte actuel de négociation sur la PAC au Parlement européen et de loi d’Avenir sur l’agriculture en France.

Quant à la loi d’Avenir sur l’agriculture en France, elle sera présentée au Parlement au second semestre 2013. Un texte qui devra poser les conditions d’une politique agricole et alimentaire relocalisée plus juste et durable, c’est en tout cas l’ambition que ce sont fixés les députés et sénateurs EELV.

Pour voir le Livre Vert : Livre_Vert_de_lagriculture

Loup : un vote absurde au Sénat

Alors que le gouvernement va présenter son nouveau plan loup 2013-2017, le Sénat a adopté hier une proposition de loi créant des « zones de protection renforcée contre le loup » où la destruction du canidé sera autorisée. EÉLV Franche-Comté s’élève avec force contre ce vote.
Il est important de rappeler que le loup, espèce protégée, est un régulateur de la dynamique de certaines populations animales. S’il est en phase de recolonisation naturelle en Franche-Comté, sur l’ensemble du territoire français, il n’est revenu que sur 0,5 % de son aire de répartition originelle.
Accusé de tout les maux, le loup ne prélève, en fait, que 0,06 % de la population ovine en France, pourcentage qui peut être encore réduit en améliorant la protection des troupeaux.

Ne voit-on pas dans cette proposition de loi une opportunité pour certains hommes politiques de s’ériger comme « sauveurs armés » des éleveurs ? Il ne faut pas se tromper, le plus féroce adversaire de la filière agropastorale est le marché international (chute des cours de la viande ovine, mécanismes compensatoires de la PAC…).

EÉLV Franche-Comté rappelle son attachement au dialogue avec les éleveurs, dialogue qui existe aujourd’hui depuis plus d’un an en Franche-Comté, pour trouver ensemble des solutions pérennes.

Philippe Chatelain
Porte-parole EÉLV Franche-Comté

Le 15 août 2010, 60 faucheuses et faucheurs volontaires dont plusieurs Francs-Comtois, avaient mené une action citoyenne de neutralisation d’un essai de vigne OGM. Cet essai pratiqué en plein air avait pour but de développer une vigne résistante au virus du court-noué. Les faucheurs sont convoqués au tribunal de Colmar les 28, 29 et 30 septembre prochain.

Cette action était une réponse au gouvernement qui n’avait voulu entendre ni les nombreuses critiques des professionnels de la vigne et du vin ni celles de la société civile qui considèrent inutile la poursuite obstinée de cet essai depuis la première implantation de 2005 jusqu’à la première neutralisation de septembre 2009 et ce, malgré son interdiction par le tribunal administratif de Strasbourg en 2009.

Les eurodéputés de Europe Écologie les Verts, par la voix de José Bové, avaient déjà apporté leur soutien aux faucheurs. L’INRA de Colmar reconnaissait elle-même la nécessité de travailler plus intensément sur les méthodes alternatives naturelles pour lutter contre cette maladie de la vigne. Cet essai n’avait pas de réelles motivations scientifiques mais visait à instiller l’idée d’une présence inévitable des OGM dans nos champs.

Europe Écologie les Verts de Franche-Comté renouvelle son soutien et appelle les citoyens à soutenir les faucheurs devant le tribunal de Colmar le 28 septembre.

Un bus est mis en place pour aller les soutenir : il partira de Besançon le mercredi 28 septembre à 5h45 (réservation au 03 81 50 05 45 )

Le loup est donc désormais de retour dans le Doubs. Rien ne permet de savoir si l’animal est décidé à s’installer mais il ne s’agit très probablement pour l’instant que d’une présence sporadique. Quoi qu’il en soit, certains éleveurs ont subi des pertes et nous comprenons leur douleur et leur inquiétude.

Nous tenons à rappeler que ce retour était attendu, qu’il est inévitable. A plus ou moins long terme, le loup reviendra récupérer ses territoires. L’ONCFS a anticipé ce retour, même s’il est peut-être plus précipité que prévu. En Espagne, en Italie, le loup cohabite correctement avec l’élevage ovin. Il est encore largement temps pour mettre en place les mesures de protection des troupeaux qui s’imposent.Ces mesures permettraient d’ailleurs de lutter également contre les attaques de chiens errants.

Le loup est un maillon attendu et nécessaire de la biodiversité du massif jurassien. Son retour est un bon signe : anticipons-le.

François Mandil
Conseiller municipal de Pontarlier

Depuis un an et les alertes lancées par les écologistes, les services de l’État se sont contentés d’annonces sans moyens. L’État porte aujourd’hui une très lourde responsabilité dans la situation qui s’aggrave de jour en jour. M. Le Maire peut-il assumer cet abandon ?

Par ailleurs, Europe Écologie Les Verts demande au ministre comment les objectifs fixés par l’Etat de 20% de surface en agriculture biologique en 2020, seront tenus dans notre région, et quels moyens financiers et techniques il compte mettre en place pour y parvenir.

Pour Europe Écologie Les Verts, parti qui a présenté le plus grand nombre d’agriculteurs lors des dernières élections cantonales, l’agriculture revêt une place fondamentale dans l’aménagement des territoires, dans la protection des éco-systèmes. Le modèle agricole général français n’est pas viable. Il y a 30 ans, les analyses et préconisations des écologistes étaient moquées. Aujourd’hui, ces analyses sont confirmées.

Contrairement à ce que M. Sarkozy a déclaré au salon de l’agriculture, l’écologie est l’avenir du monde agricole.