GPII – Europe Ecologie Les Verts Aquitaine https://aquitaine.eelv.fr Le site d'Europe Ecologie Les Verts Aquitaine Tue, 24 Apr 2018 09:51:43 +0200 fr-FR hourly 1 Les alternatives aux projets de nouvelles lignes LGV entre Bordeaux et Toulouse et entre Bordeaux et Hendaye https://aquitaine.eelv.fr/2017/12/21/les-alternatives-aux-projets-de-nouvelles-lignes-lgv-entre-bordeaux-et-toulouse-et-entre-bordeaux-et-hendaye/ Thu, 21 Dec 2017 13:20:39 +0000 http://aquitaine.eelv.fr/?p=13299 Ce lundi 18 décembre 2017, les élu·es du groupe écologiste et citoyen ont transmis à leurs collègues de l'assemblée régionale, un document résumant les principaux arguments montrant l'inutilité du projet de ligne à Grande Vitesse Grand projet Sud-Ouest devant relier Bordeaux à Toulouse d'une part et Hendaye d'autre part. ...]]>

Ce lundi 18 décembre 2017, les élu·es du groupe écologiste et citoyen ont transmis à leurs collègues de l’assemblée régionale, un document résumant les principaux arguments montrant l’inutilité du projet de ligne à Grande Vitesse Grand projet Sud-Ouest devant relier Bordeaux à Toulouse d’une part et Hendaye d’autre part.


À l’attention des conseillères régionales et conseillers régionaux

Mesdames et messieurs, cher-e-s collègues,

Plusieurs recours auprès du Conseil d’État ont été formés par de nombreuses associations et collectivités dès juillet 2016 contre la déclaration d’utilité publique nécessaire à la réalisation du projet GPSO (LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax). Le gouvernement ne cesse de donner des signaux très négatifs concernant les projets à grande vitesse, affichant sa priorité pour la mise à niveau des lignes existantes. Les Assises de la mobilité ont été mises sous le signe des mobilités quotidiennes.

Il importe donc de repenser l’avenir de notre réseau ferroviaire sur d’autres bases et d’en finir avec le dogme pro-LGV. Des solutions alternatives à la création de nouvelles lignes existent. Elles ont fait l’objet de rapports et d’études établis par des cabinets d’audit reconnus internationalement.

Nous vous présentons ici les principaux éléments saillants qui démontrent non seulement que le réaménagement des voies actuelles est une solution réaliste mais que la création de voies nouvelles de par leur coût économique et environnemental viendrait au contraire affaiblir les capacités du réseau ferré au niveau régional.

L’argument de la nécessité de nouvelles lignes pour le développement du fret ferroviaire n’est malheureusement pas pertinent non plus. La Région ne peut pas décider pour la SNCF, qui liquide ce mode de transport des marchandises depuis vingt ans. La part du fret ferroviaire est aujourd’hui de moins de 15%, alors que le Grenelle de l’environnement avait préconisé d’atteindre 25% en 2022. Aucun opérateur de fret n’est aujourd’hui rentable, compte-tenu des avantages dont bénéficie le transport routier (fiscalité sur le gazole, abandon du projet d’éco-taxe, abandon du projet de d’autoroute ferroviaire Nord-Sud…).

De plus, les sillons ferroviaires existants seraient suffisants pour développer le fret, si l’Etat décidait d’agir véritablement pour cela. Une moyenne de 48 trains (fret et voyageurs) circule chaque jour par kilomètre de ligne, soit une intensité d’utilisation médiocre de nos rails comparée à d’autres pays.

Seuls les aménagements pour remédier au bouchon ferroviaire du sud de Bordeaux sont nécessaires, mais ils sont réalisables indépendamment des projets de LGV. Notre groupe a toujours voté pour les délibérations concernant ces aménagements.

Nous pensons indispensable et urgent de concentrer toutes les énergies et tous les financements disponibles sur la rénovation des infrastructures existantes, dont beaucoup sont au bord de la rupture. Le rapport présenté à la dernière commission transports et infrastructures nous l’a confirmé.

Nous vous remercions par avance de l’attention que vous porterez à ce dossier qui rassemble des éléments que vous n’aviez peut-être pas eu l’occasion d’avoir.

Restant à votre disposition pour toute précision sur ce dossier, nous vous prions d’agréer nos meilleures salutations.

Les élu·es du groupe écologiste et citoyen de la Région Nouvelle-Aquitaine


Les alternatives aux projets de nouvelles lignes LGV entre Bordeaux et Toulouse et entre Bordeaux et Hendaye

Existe-t-il des alternatives à la GPSO ?

Lors des débats publics en 2005 et 2006, respectivement de la LGV Bordeaux-Toulouse et la LGV Bordeaux-Espagne, une majorité écrasante d’avis défavorables s’étaient exprimés.

Mais les alternatives au GPSO avaient quatre « défauts majeurs » qui expliquent qu’elles aient été écartées … au profit d’un projet qui sera dommageable pour les finances mais aussi pour l’environnement.

Les « défauts » des alternatives à la GPSO :
beaucoup moins chères ;
beaucoup moins impactantes pour l’environnement ;
beaucoup plus favorables à un aménagement harmonieux du territoire ;
et presque aussi performantes en temps de parcours que des lignes nouvelles …

Pourtant, plusieurs études indépendantes à la demande d’associations et de collectivités, ont démontré que les dossiers soumis aux débats publics et ensuite à l’enquête publique de 2015 étaient sciemment rédigés pour dévaluer l’alternative de la rénovation et la rendre moins pertinente que la construction de lignes nouvelles.

C’est d’ailleurs un des reproches qu’a fait la commission d’enquête publique à SNCF réseau :

« La commission regrette que, dès le départ, la volonté de promouvoir 
la grande vitesse ait empêché un véritable débat, arguments contre 
arguments et donné l’impression que la cause était entendue d’avance. 
La commission estime que le maître d’ouvrage n’a pas étudié les solutions 
alternatives avec suffisamment de précision et de réalisme. Ce point est 
fondamental dans l’appréciation du bilan coûts/avantages. La commission 
aurait apprécié d’avoir des éléments plus clairs et synthétiques comprenant 
les caractéristiques et les coûts des différentes alternatives possibles 
et la voie nouvelle. Affirmer que l’aménagement des voies existantes 
pour des vitesses de l’ordre de 200 km/heure serait aussi coûteux que 
celle de la voie nouvelle, est peu crédible [1]. »

Ainsi les études indépendantes se sont succédées de 2006 à 2014 pour prouver la pertinence des solutions alternatives : SMA Progtrans pendant le débat public Bordeaux-Espagne ; CITEC 1 ET CITEC 2 ; Claraco sur la branche Bordeaux-Toulouse ; CERCL sur la branche Bordeaux-Toulouse.

Voici les conclusions de ces études synthétisées pour chacun des tronçons :

Aménagement de la ligne existante Bordeaux-Toulouse

Les arguments en faveur du réaménagement de la ligne actuelle Bordeaux-Toulouse, pointés par les différentes études sont nombreux :

  • La ligne a la capacité pour supporter la même croissance des flux générés par le GPSO et passerait par Agen ville (ce qui n’est pas le cas de la GPSO qui exige une gare éloignée d’Agen),
  • 2400 ha de terres agricoles et zones naturelles seraient épargnés,
  • Cet aménagement permettrait des vitesses de 220 km/h maxi,
  • Suppression de tous les passages à niveau améliorant grandement la sécurité,
  • Le coût serait de 2 milliards d’euros à comparer aux 8,3 milliards d’euros de la LGV Bordeaux-Toulouse,
  • Le temps de trajet serait raccourci de 26 minutes par rapport à la ligne actuelle, avec des arrêts à Agen et Montauban et ne serait supérieur que  de 24 minutes par rapport à l’option LGV.
  • Cette diminution de temps de trajet pourrait même être de 37 minutes par la réalisation de 2 petits contournements ferroviaires (shunts) qui porterait seulement à 13 minutes le différentiel avec l’option LGV.
Pour 3 fois moins cher, la rénovation de la ligne existante 
Bordeaux-Toulouse permettrait une vitesse à 220 km/heure 
avec des dessertes locales et un temps de trajet supérieur 
seulement de 24 minutes par rapport à la LGV ou de 
13 minutes dans l’option la plus favorable.

Avec un coût de 33,02 millions d’euros/km, faut-il dépenser le montant faramineux de 6 milliards d’euros pour gagner seulement 24 minutes, voire seulement 13 minutes ?

Aménagement de la ligne Bordeaux-Hendaye

Les mêmes études pointent des arguments similaires en terme de gains pour le réaménagement de la ligne actuelle Bordeaux-Hendaye :

  • La multiplication par 7 de la capacité de transport de fret ferroviaire par rapport à 2010 (150 trains) soit 20 % de plus que le « Y » basque.
  • La multiplication par 2 de la capacité de transport de passagers TER (40 trains).
  • Le doublement de capacité de transport de passagers TGV et TER internationaux (24 trains).
  • La réduction du temps de parcours Bordeaux-Bayonne de 40 % (1h20).
  • La réduction du temps de parcours Bordeaux-Bilbao de moitié (moins de 3h).
  • La réduction des nuisances sonores au maximum pour tous les riverains.
  • La préservation de tous les sites sensibles et répertoriés sur le fuseau LGV Bordeaux-Hendaye.
Le temps de trajet de la ligne rénovée est donc comparable à 
celui de la LGV, ce que la commission d’enquête a bien mis 
en lumière puisque le temps de trajet de Bordeaux à Dax de 
la ligne aménagée serait de 55 minutes à la vitesse de 
220 km/h au lieu de 49 minutes par la LGV. 

La ligne POLT (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse)

Les temps actuels de trajet entre Paris et Toulouse via la POLT sont nettement supérieurs à 6h. Or la commission d’enquête de la GPSO, se basant sur une étude des CESER Limousin, Centre et Midi Pyrénées de 2010, estime que l’aménagement de la ligne POLT réduirait le temps de trajet de Toulouse-Paris d’environ 2 heures (4h41 au lieu de 6h42).

Ce temps de 4h41 de la POLT aménagée est à comparer au temps de trajet de la LGV entre Paris et Toulouse en passant par Bordeaux qui serait de 3h25. Il y a 1h16 d’écart pour ce trajet mais si on le compare au trajet de 4h29 de la LGV Paris-Toulouse avec arrêts près d’Agen et à Montauban, alors la différence n’est que de 12 minutes, ce qui est minime, sachant qu’en outre la POLT dessert de nombreuses villes moyennes, ce qui constitue un avantage incontestable en terme de maillage et de désenclavement des territoires.

Le coût de la rénovation de la POLT est évalué à 2 milliards 
d’euros à comparer aux 8 milliards d’euros de la LGV 
Bordeaux-Toulouse, soit 4 fois moins cher.

La commission d’enquête de la GPSO a émis des craintes que le
financement de la GPSO n'obère gravement le financement de la 
rénovation de la POLT, du fait de la raréfaction de l’argent 
public pour ce type d’investissement.

Fret : l’argument qui ne tient pas 

L’argument de créer un nouveau sillon pour favoriser la circulation des TER ou des trains de fret n’est pas pertinent.

Il y a largement assez de place sur la ligne actuelle. En France, on ne compte que 48 trains par kilomètre de chemin de fer contre 140 aux Pays-Bas, 119 en Suisse ou 75 en Allemagne. La ligne actuelle rénovée pourrait accueillir des trains qui rouleraient à 250 kilomètres/heure et améliorer le nombre de train au kilomètre.

Part du train dans le transport de marchandises
10 % en France
23 % en Allemagne 
40 % en Autriche
En France, le fret ferroviaire a vu son trafic baisser d'un tiers en quinze ans.

Aujourd’hui, en France près de 90 % des marchandises voyagent par la route. Le déclin du fret n’est pas irréversible. Selon les chiffres de l’institut des statistiques européen Eurostat, l’Allemagne a vu son fret ferroviaire progresser de 43 % et le Royaume-Uni de 15 % depuis 15 ans.

La France est le seul pays d’Europe occidentale ou le fret s’est effondré à ce point en 15 ans. La promesse du Grenelle de l’environnement de 2007 était de monter la part du fret ferroviaire à 25 % d’ici 2022, or cette part est tombée depuis à moins de 15 %.

Tout en affichant en permanence sa volonté de soutenir le fret ferroviaire, l’État a, ces dernières années, pris d’importantes initiatives qui, de fait, lui sont défavorables : décret portant à 44 tonnes la limite du poids total autorisé en charge des poids-lourds, abandon de l’écotaxe, abandon du projet de d’autoroute ferroviaire Nord-Sud, fiscalité du gazole toujours avantageuse.

10e
 C’est le rang en Europe de la France (2015)
 en matière d’utilisation du réseau ferré[2].

Chaque jour 48 trains  (fret et voyageurs) circulent en moyenne par kilomètre de ligne, soit une intensité d’utilisation médiocre de nos rails. Nous optimisons notre réseau nettement moins bien que les Pays-Bas (140 trains par kilomètre) ou la Suisse (119), mais aussi le Royaume-Uni (96) et l’Allemagne (75). L’Italie est à notre niveau (49) et l’Espagne assez loin derrière (34).

L’argument de la libération d’un sillon de fret par de nouvelles LGV ne tient donc pas, bien au contraire. Tout comme les trains régionaux, le fret pâtira de l’absence d’investissements et de rénovation.

L’urgente nécessité d’investir dans les trains du quotidien

« La Région demande à l’État la mise en place d’un Plan de Sauvegarde du Réseau ou Plan Rail ». C’est la conclusion d’un rapport remis à la commission transports de la Région Nouvelle-Aquitaine sur l’état du réseau ferroviaire et sur les investissements à réaliser. Ce rapport a été co-élaboré avec la SNCF. Les chiffres publiés sont éloquents et mettent en avant un réseau ferroviaire qui frôle l’indigence.

Cinq lignes y sont qualifiées de « en fin de vie » : Libourne-Bergerac ; Périgueux-Agen ; Nexon-Brive ; Angoulême-Limoges ; La Rochelle-La Roche/Yon.

Besoins de régénération des 10 prochaines années 
1,143 Mds € pour la totalité des lignes régionales 
2,139Mds € pour les lignes structurantes[3].

Ce même rapport souligne les « ressources très insuffisantes » pour répondre aux urgences d’ici 5 ans et éviter les fermetures de ligne et pour répondre aux besoins de développement (modernisation du réseau).

État des lignes ferroviaire en Nouvelle-Aquitaine
725 km du linéaire du réseau ferroviaire 7 à 9 voyageurs en mauvais 
voire très mauvais état, soit 23 % des lignes, 39 % des lignes 7 à 9.
2,2M voyageurs TER par an sur les 12,35 M transportés empruntent des 
lignes en mauvais état, soit 16 % d’entre eux.

Le rapport de la SNCF s’inquiète de l’état du réseau ferroviaire régional et pointe les grandes difficultés pour financer sa rénovation et sa modernisation.

Tout démontre donc que le réseau existant, du fait de son état déplorable, n’est tout simplement pas en capacité d’absorber sur le court terme, voire le moyen terme, l’augmentation croissante de la fréquentation et du trafic TER.

Conclusion

Si d’autres décisions avaient été prises il y a plus de 10 ans, à savoir la priorité de la rénovation et modernisation des deux lignes existantes, cette rénovation serait en cours d’achèvement et les trafics de TER, TGV et trains de marchandises auraient considérablement augmenté sur ces lignes.

Si le GPSO dans son intégralité était réalisé, et par conséquent 
ne permettait pas une rénovation complète des 2 lignes existantes 
par manque de financements disponibles pour celles-ci, son coût 
global serait de 12,057 milliards d’euros. 
Coût de l’investissement : 33,02 millions d’euros/km pour 
Bordeaux-Dax et Bordeaux-Toulouse et 43,5 millions d’euros/km 
pour Dax-frontière espagnole.

Sachant que les gains de temps annoncés par rapport aux lignes non rénovées (20 minutes pour Bordeaux-Dax, 55 minutes pour Bordeaux-Mont-de-Marsan et 1h pour Bordeaux-Toulouse), cela reviendrait à un coût de 89,3 millions d’euros par minute gagnée !

Il est encore temps d’abandonner le projet GPSO et de concentrer les efforts financiers sur la rénovation des lignes existantes. Trop d’argent public a déjà été gaspillé pour les études des débats publics de 2005 et 2006, l’enquête publique de 2015, les acquisitions foncières, les études d’ingénierie, etc., et cela se chiffre par plusieurs dizaines de millions d’euros gaspillés en pure perte.

Alors que dans nos territoires de nombreuses lignes TER sont en souffrance (retards ; suppressions de train ; dégradations du matériel roulant ; rames bondées…), il est plus qu’urgent de répondre aux attentes des millions d’usagers du Sud-Ouest et de développer les moyens pour une mobilité du quotidien.

Le sous-investissement chronique sur l’entretien et la modernisation de nos lignes provoque chaque jour des problèmes qui occasionnent des retards grandissants qui découragent les usagers. Des problèmes que connaît bien SNCF-Réseau puisqu’elle vient de reconnaitre que ce sont plus d’un milliard d’euros d’investissements qui seront nécessaires d’ici à 2030 pour moderniser et rénover les lignes régionales rien que sur la Nouvelle-Aquitaine.

Il n’est plus possible de courir deux lièvres à la fois dans un contexte de raréfaction importante des financements publics, à savoir la réalisation du GPSO et la rénovation du réseau existant.

La situation catastrophique actuelle du réseau existant exige des décisions urgentes et salvatrices :

  • l’abandon définitif du GPSO ;
  • l’élaboration et le financement d’un grand plan rail de sauvegarde du réseau existant : lignes Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Hendaye, ligne POLT (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse), et l’ensemble des lignes du réseau secondaire.

[1] Grand Projet Ferroviaire du Sud-Ouest, réalisation des lignes nouvelles, Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax.. Mémoire en réponse de SNCF Réseau au rapport de la Commission d’enquête du 27 mars 2015 . Mémoire en réponse de SNCF Réseau au rapport de la Commission d’enquête du 27 mars 2015 http://www.gpso.fr/memoire_reponse_rapport_CE.pdf , p. 53

[2] Rapport d’activité de l’ARAFER 2016, La documentation française, 2017, http://www.arafer.fr/publications/rapport-annuel-2016/

[3] Vision stratégique du réseau ferroviaire en Nouvelle-Aquitaine,  11 Décembre 2017, SNCF

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

]]>
Notre-Dame des Landes : l’aéroport ou le climat https://aquitaine.eelv.fr/2017/12/13/notre-dame-des-landes-laeroport-ou-le-climat/ Wed, 13 Dec 2017 14:27:07 +0000 http://aquitaine.eelv.fr/?p=13280 Ce mercredi 13 décembre, l’équipe de médiation désignée par le Gouvernement pour étudier le dossier relatif au transfert de l’aéroport de Nantes-Atlantique à Notre-Dame des Landes remettra son rapport au Premier ministre. ...]]>

Ce mercredi 13 décembre, l’équipe de médiation désignée par le Gouvernement pour étudier le dossier relatif au transfert de l’aéroport de Nantes-Atlantique à Notre-Dame des Landes remettra son rapport au Premier ministre.

Ce rapport aborde les coûts et les conséquences d’un tel transfert, c’est à dire non seulement de la construction du nouvel aéroport, mais aussi de tous les aménagements qu’il implique, notamment routiers, ferrés, etc., et le devenir des infrastructures de l’aéroport actuel. Plus précisément, la construction d’un nouvel aéroport à Nantes coûterait deux fois le prix d’un aménagement de l’aéroport actuel pour le même nombre de vols et d’accueil de passager-es : une gabegie.

Au-delà des coûts financiers considérables, un aéroport à Notre-Dame des Landes aurait un coût environnemental et climatique insupportable. Les émissions d’un nouvel aéroport seraient très largement supérieures à celles de Nantes-Atlantique de près de 200 kilotonnes de CO2. En bétonnant le bocage, on ferait disparaître des terres agricoles, pourtant utiles dans la lutte contre le changement climatique, la rétention des eaux, la protection de la faune et de la flore. Pire encore, cette zone compte l’une des plus riches biodiversité en Europe en tant que zone humide jusqu’à présent préservée. La destruction de ce sanctuaire naturel ne saurait être compensée par aucune compensation évoquée par les partisans d’un nouvel aéroport et représenterait une perte irrémédiable pour l’humanité.

Alors que le Président de la République organise une nouvelle grand-messe sur le climat et en appelle à la responsabilité de tous les acteurs, il ne peut pas approuver ce projet climaticide, ni prétendre vouloir l’aménager. Si le climat est réellement une priorité, alors l’abandon du projet d’aéroport est la seule solution envisageable.

Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux

]]>
Déviation de Beynac : un moratoire s’impose https://aquitaine.eelv.fr/2017/10/16/deviation-de-beynac-un-moratoire-simpose/ Mon, 16 Oct 2017 09:58:43 +0000 http://aquitaine.eelv.fr/?p=13135 COMMUNIQUE DE PRESSE 13 octobre 2017 Déviation de Beynac : un moratoire s'impose A la fin de l'été le groupe écologiste a saisi Nicolas Hulot, ministre de la transition écologique et solidaire sur la question de la déviation de Beynac (24) porté par le Conseil départemental de Dordogne. Alerté, le ministre a souhaité faire le point et mieux apprécier les enjeux, les avantages et les inconvénients du projet au regard des arguments avancés par les parties et a donc saisi le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD). ...]]>
COMMUNIQUE DE PRESSE
13 octobre 2017

Déviation de Beynac : un moratoire s’impose

A la fin de l’été le groupe écologiste a saisi Nicolas Hulot, ministre de la transition écologique et solidaire sur la question de la déviation de Beynac (24) porté par le Conseil départemental de Dordogne. Alerté, le ministre a souhaité faire le point et mieux apprécier les enjeux, les avantages et les inconvénients du projet au regard des arguments avancés par les parties et a donc saisi le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD).

Le CGEDD conclut dans son rapport que « considérant le coût du projet, les possibilités importantes d’amélioration (contrôle des traversées piétonnes, sens unique…) des conditions de circulation sur la RD 703 et la rue de la Balme, la mission recommande de procéder à leur mise en place pour l’été 2018, de mettre en œuvre un dispositif de suivi partenarial des conditions de circulation dans la traversée de Beynac et de reporter à ses conclusions la décision de lancer ou non les travaux de la déviation. »

A la lecture du rapport, il convient donc dès aujourd’hui de prononcer un moratoire sur le projet et de mettre en œuvre dès la prochaine saison estivale, les solutions proposées par le rapport du CGEDD : à savoir une meilleure piétonisation du village afin d’y fluidifier le trafic.

Celles-ci pourraient être complétées efficacement avec la mise en place de parkings relais, de location de vélos, d’espaces de stationnement dédiés aux camping-cars. Ces solutions peu onéreuses et faciles à mettre en place d’ici à quelques mois permettraient de valider ou non la nécessité d’imposer une déviation routière et de saigner le patrimoine naturel de la Vallée. A plus long terme, il convient également de réfléchir à la réouverture gare de Vézac afin de construire une vraie offre d’accès à l’un des plus beaux villages de France.

Dans leur saisine au ministre, les écologistes ont également demandé de revoir le niveau de protection de cette portion de la vallée Dordogne en la déclarant « site classé » au titre de la loi de 1930. Le site a actuellement le statut de « site inscrit », ce qui est un niveau de protection inférieur. Le rapport de la commission semble sur ce point très ouvert et nous sommes confiants en sa concrétisation rapide. Une telle classification ne pourrait que sanctuariser la vallée dans ses dimensions patrimoniales et naturelles.

Le CGEDD démontre dans ce rapport l’inutilité de ce projet. Nous rappelons aussi pour notre part que le coût global de ce projet de 3 kilomètres est estimé aujourd’hui à plus de 30 millions d’euros. Un montant dépassant les 10 millions d’euros le kilomètre ; à titre de comparaison, le coût moyen d’un kilomètre d’autoroute étant de 6,2 millions d’euros.

Martine Subil EELV Sarladais
Lionel Frel, Conseiller Régional EELV
]]>
Terminus à Bordeaux pour les nouvelles voies LGV https://aquitaine.eelv.fr/2017/06/29/terminus-a-bordeaux-pour-les-nouvelles-voies-lgv/ Thu, 29 Jun 2017 14:07:14 +0000 http://aquitaine.eelv.fr/?p=12953 COMMUNIQUE DE PRESSE 29 juin 2017 Le groupe des élu-e-s écologistes à la Région accueille avec satisfaction la décision du Tribunal Administratif de Bordeaux qui, à la veille de l’inauguration de la LGV Bordeaux-Tours, prononce l’annulation de la DUP (Déclaration d’Utilité Publique) des aménagements ferroviaires Sud de Bordeaux, composante essentielle du projet GPSO vers Dax et Toulouse. ...]]>

COMMUNIQUE DE PRESSE
29 juin 2017

Le groupe des élu-e-s écologistes à la Région accueille avec satisfaction la décision du Tribunal Administratif de Bordeaux qui, à la veille de l’inauguration de la LGV Bordeaux-Tours, prononce l’annulation de la DUP (Déclaration d’Utilité Publique) des aménagements ferroviaires Sud de Bordeaux, composante essentielle du projet GPSO vers Dax et Toulouse.

Le tribunal a suivi les conclusions du rapporteur qui avait pointé la faiblesse des études socio-économiques et la question du financement.

Pour mémoire, les porteurs du projet, afin de brouiller les cartes sur le coût global du projet GPSO ont décidé de le morceler en 4 parties : Aménagement ferroviaire Sud Bordeaux, Aménagement ferroviaire Nord Toulouse, Lignes nouvelles Saint-Médard-d’Eyrans – Saint-Jory et Saint-Médard-d’Eyrans – Dax et Lignes nouvelles Dax – Hendaye.

Cette décision constitue un désaveu pour ceux qui persistent à vouloir prolonger la LGV au-delà de la métropole bordelaise.

Cette DUP étant l’une des pierres angulaires du projet de ligne LGV GPSO, il est par conséquent urgent de le geler dans sa globalité et de ne plus engager aucun financement.

Nous félicitons les requérants du recours administratif : l’Association LGVEA (Landes Graves Viticulture Environnement en Arruan) et la Communauté de Communes de Montesquieu qui obtiennent aujourd’hui une victoire importante avec des arguments qu’ont toujours portés les écologistes.

Les écologistes réaffirment la nécessité de modernisation et de rénovation des lignes existantes qui permettraient une circulation des TGV et une augmentation sensible de la vitesse sans pour autant s’engager dans de nouvelles infrastructures qui mettraient à mal aussi bien l’environnement que les finances publiques.

Les élu-es du groupe écologiste et citoyen au Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine.

Source : Terminus à Bordeaux pour les nouvelles voies LGV

]]>
Mesures de compensation environnementale : quand la LGV passe, la biodiversité trépasse https://aquitaine.eelv.fr/2017/06/27/mesures-de-compensation-environnementale-quand-la-lgv-passe-la-biodiversite-trepasse/ Tue, 27 Jun 2017 14:24:24 +0000 http://aquitaine.eelv.fr/?p=12944 L’inauguration de la LGV Tours-Bordeaux met en lumière l’impact que peuvent avoir les grands projets sur l’environnement des territoires qu’ils traversent. La compensation environnementale de la LGV n’est qu’un leurre qui masque des pertes irrémédiables. ...]]>

L’inauguration de la LGV Tours-Bordeaux met en lumière l’impact que peuvent avoir les grands projets sur l’environnement des territoires qu’ils traversent. La compensation environnementale de la LGV n’est qu’un leurre qui masque des pertes irrémédiables.

Pour la construction de cette LGV, la dette compensatoire avait été initialement évaluée à 25 000 hectares pour les espèces protégées et 600 hectares au titre de la loi sur l’eau. Après application du mécanisme de mutualisation considérant qu’une même surface pouvait accueillir plusieurs types de mesures compensatoires, la dette compensatoire a été ramenée à 3500 hectares soit 7 fois moins.

La destruction d’un milieu naturel est une perte irrémédiable qui ne peut se « compenser » en un autre lieu, parfois éloigné de plusieurs centaines de kilomètres.

C’est ce que nous enseigne la commission d’enquête du Sénat, présidée par Jean‑François Longeot, qui a récemment étudié la réalité des mesures de compensation des atteintes à la biodiversité engagées sur des grands projets d’infrastructures. Les conclusions de la commission indiquent sans surprise que les études d’impact et les mesures pour éviter, réduire ou au final compenser la destruction de la biodiversité sont très loin d’atteindre les objectifs de préservation des habitats et du biotope de la faune et de la flore.

Le système de compensations environnementales des atteintes à la biodiversité des grands projets d’infrastructures est inscrit dans la législation depuis une quarantaine d’années sous le triptyque « éviter-réduire-compenser » (ERC). Il a été renforcé récemment par la loi sur la biodiversité.

La commission plaide pour une plus grande anticipation dans la mise en œuvre de l’ERC, un effort de mise en cohérence des procédures administratives et un renforcement du rôle des parties prenantes, dont le monde agricole, qui doit devenir « un partenaire majeur ». Les sénateurs préconisent en outre de faire davantage « confiance aux territoires ». Le rapporteur, Ronan Dantec, estime pour sa part que les « Régions devraient notamment tenir un rôle de premier plan, pour mieux intégrer la compensation dans leur planification, désamorcer en amont les conflits et trouver les consensus ».

En tant qu’élu-es écologistes, nous réaffirmons qu’il faut dépasser les principes de réduction et de compensation, auxquels sont bien trop attachés les promoteurs des grands projets d’infrastructures. Pour aller vers un réel évitement des atteintes à la biodiversité, c’est d’abord la politique des grands projets inutiles qu’il faut reconsidérer.

Le Groupe écologiste et citoyen à la Région Nouvelle-Aquitaine

Source : Mesures de compensation environnementale : quand la LGV passe, la biodiversité trépasse

]]>
Le projet GPSO fonce à grande vitesse… vers l’annulation https://aquitaine.eelv.fr/2017/06/13/le-projet-gpso-fonce-a-grande-vitesse-vers-lannulation/ Tue, 13 Jun 2017 14:47:59 +0000 http://aquitaine.eelv.fr/?p=12929 Le groupe des élu-e-s écologistes à la Région demande le gel total du projet de ligne LGV GPSO dans l’attente de l’épuisement des différents recours pendants devant la justice administrative. ...]]>

Le groupe des élu-e-s écologistes à la Région demande le gel total du projet de ligne LGV GPSO dans l’attente de l’épuisement des différents recours pendants devant la justice administrative.

En effet, la déclaration d’utilité publique (DUP) concernant les aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux, signée par le préfet de Gironde en novembre 2015, et qui est une composante du projet, pourrait être annulée par le tribunal administratif de Bordeaux. Lors de l’audience du 8 juin dernier, le rapporteur public a demandé l’annulation de cette DUP, en pointant notamment la faiblesse de l’analyse socio-économique sur ce projet.

Si le Tribunal prononce l’annulation de la DUP cela constituerait un véritable désaveu pour ceux qui persistent à soutenir la GPSO, projet inutile, ruineux et destructeur.

Le groupe écologiste a toujours marqué son opposition à la LGV Tours-Bordeaux, ainsi qu’aux projets de LGV au sud de Bordeaux vers Toulouse et vers Hendaye.

Les écologistes prônent la modernisation et la rénovation des lignes existantes comme alternative dont différentes études ont prouvé la pertinence.

L’abandon de tout financement régional de ce projet reste la base de leur accord de mandature avec Alain Rousset, président de la région Nouvelle-Aquitaine.

Les élu-es du groupe écologiste et citoyen au Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine

Source : Le projet GPSO fonce à grande vitesse… vers l’annulation

]]>
Contournement de Beynac-et-Cazenac : un nouveau projet inutile et contreproductif https://aquitaine.eelv.fr/2017/03/01/contournement-de-beynac-et-cazenac-un-nouveau-projet-inutile-et-contreproductif/ Wed, 01 Mar 2017 15:07:39 +0000 http://aquitaine.eelv.fr/?p=12694 Le Président du Conseil départemental de Dordogne, Germinal Peiro relance un vieux projet, déjà évoqué il y a une trentaine d’années : construire une nouvelle route pour contourner le village de Beynac-et-Cazenac, 450 habitants au cœur du Périgord Noir. ...]]>

Le Président du Conseil départemental de Dordogne, Germinal Peiro relance un vieux projet, déjà évoqué il y a une trentaine d’années : construire une nouvelle route pour contourner le village de Beynac-et-Cazenac, 450 habitants au cœur du Périgord Noir.

Fleurons de l’architecture médiévale, le village est dans la liste des plus beaux villages de France … ce site est considéré comme l’un des plus remarquables du patrimoine historique et culturel de la rivière Dordogne, avec notamment cinq châteaux classés.

Le président du Conseil départemental tente de justifier la nécessité de ce nouvel aménagement sur la nécessité de fluidifier le trafic, l’amélioration de la sécurité et le développement touristique local.

lire la suite : Contournement de Beynac-et-Cazenac : un nouveau projet inutile et contreproductif

]]>
Golf de Villenave d’Ornon : Condamné pour une poignée de terre contre un engin de chantier https://aquitaine.eelv.fr/2016/12/14/condamne-pour-une-poignee-de-terre-contre-un-engin-de-chantier/ Wed, 14 Dec 2016 16:06:32 +0000 http://aquitaine.eelv.fr/?p=12523 COMMUNIQUÉ DE PRESSE  mardi 12 décembre2016 Coordination EELV Gironde EELV prend note de la délibération de la Cour d'Appel de Bordeaux qui a condamné à 300€ d'amende Alexandre Mahfoudhi. Il avait été inculpé en juillet dernier de « violences aggravées avec arme par destination » pour avoir jeté une poignée de terre sur une pelleteuse. Rappelons que cet engin de plusieurs tonnes avançait vers un groupe de militants s'opposant au projet de construction d'un complexe immobilier et d'un golf à Villenave d'Ornon. ...]]>
COMMUNIQUÉ DE PRESSE 
mardi 12 décembre2016
Coordination EELV Gironde

EELV prend note de la délibération de la Cour d’Appel de Bordeaux qui a condamné à 300€ d’amende Alexandre Mahfoudhi. Il avait été inculpé en juillet dernier de « violences aggravées avec arme par destination » pour avoir jeté une poignée de terre sur une pelleteuse. Rappelons que cet engin de plusieurs tonnes avançait vers un groupe de militants s’opposant au projet de construction d’un complexe immobilier et d’un golf à Villenave d’Ornon.

Face à ce danger immédiat, la situation est à assimiler à de la légitime défense. C’est pourquoi nous attendions une relaxe complète et non une simple requalification en « agression simple ».

Au delà du jugement rendu par la Cour d’Appel, nous saluons le vibrant réquisitoire contre ce projet inutile qui a pu être entendu lors de l’audition.

Situé en bord de Garonne, sur une zone humide classée en partie Natura 2000, ce sixième golf qui serait créé autour de Bordeaux ne répond pas à la notion d’intérêt général. Au-delà de son impact sur la faune et la flore spécifique des rives de Garonne, la construction de ce complexe immobilier imperméabilisera une zone humide, ce qui renforce les risques liés aux inondations envers les populations à proximité ou dans la zone d’étalement des crues.

Coordination EELV Gironde
]]>
6ème forum international contre les grands projets inutiles et imposés 🗓 🗺 https://aquitaine.eelv.fr/2016/07/04/6eme-forum-international-contre-les-grands-projets-inutiles-et-imposes/ Mon, 04 Jul 2016 14:46:49 +0000 http://aquitaine.eelv.fr/?p=12124 Le 6ème forum international contre les Grands Projets Inutiles et Imposés (gpii) se tiendra à Bayonne du 15 au 17 Juillet 2016, au 8 Avenue Capitaine Resplandy (salle de la société nautique). Il sera un lieu d’échanges sur les expériences militantes de différents mouvements associatifs représentés, permettant de renforcer nos liens et notre solidarité. ...]]>

Le 6ème forum international contre les Grands Projets Inutiles et Imposés (gpii) se tiendra à Bayonne du 15 au 17 Juillet 2016, au 8 Avenue Capitaine Resplandy (salle de la société nautique). Il sera un lieu d’échanges sur les expériences militantes de différents mouvements associatifs représentés, permettant de renforcer nos liens et notre solidarité.

Il intervient cette année dans un contexte marqué par l’après Cop21 et l’urgence d’enrayer le réchauffement climatique, le durcissement général du contexte social, et le recul d’un débat démocratique permettant la participation de tous les citoyens.

Alternant conférences, ateliers et débats, ce forum sera donc l’occasion de débattre de nos pratique, de nos actions et de renforcer la convergence de nos luttes pour contribuer à la nécessaire transition écologique et démocratique.

http://forum-gpii.com/fr/

]]>
LGV : La Gironde balafrée https://aquitaine.eelv.fr/2016/07/04/lgv-la-gironde-balafree/ Mon, 04 Jul 2016 13:57:54 +0000 http://aquitaine.eelv.fr/?p=12110 La Ligne à Grande Vitesse Bordeaux-Toulouse sera mise en service en 2024. 2027 pour le tronçon Bordeaux-Dax. Le projet a été validé en septembre dernier, malgré un rapport très défavorable de la Commission d'enquête. L'opposition d’un grand nombre d’élus locaux et la lutte acharnée des associations, riverains et viticulteurs qui dure depuis près d'une décennie n’ont pas été entendus. ...]]>

La Ligne à Grande Vitesse Bordeaux-Toulouse sera mise en service en 2024. 2027 pour le tronçon Bordeaux-Dax. Le projet a été validé en septembre dernier, malgré un rapport très défavorable de la Commission d’enquête. L’opposition d’un grand nombre d’élus locaux et la lutte acharnée des associations, riverains et viticulteurs qui dure depuis près d’une décennie n’ont pas été entendus.

Odile habite à Saint Médard d’Eyrans. C’est une commune de Gironde somme toute banale. Demeures éparses et granges délabrées s’agglomèrent et se muent en lotissement ambants neufs à mesure que l’on s’approche du centre. Le vieux lavoir face à la mairie est révélateur. Lieu du passé, il est pourtant propre, comme neuf, animé par les passages et rencontres inopinées.

Au fond du jardin d’Odile passent des rails, et sur ces rails passent 80 trains tous les jours. « Avec la LGV ça sera 300 ! ». La voie ferrée se séparera en deux juste après le bourg : la ligne existante et la ligne nouvelle.

Notre Saint-Médardaise subira les travaux d’élargissement et de modernisation des voies, nécessaires pour accueillir tout ce tra c. Un train toutes les 5 minutes. Les nuisances sonores, les vibrations.

Depuis le début du projet, ses premières évocations, elle se tient au courant de son avancée.

« La municipalité informe les personnes touchées. Nous sommes quelques habitations à l’être. Je sais qu’il y a la coiffeuse, Mme Lopez je crois, et mon voisin M. Thomas. C’est le président de la LGVEA. »

Partout en Aquitaine les riverains se sont regroupés en associations : LGPE, LGVEA, TGVA … Ils défendent ce qui leur appartient, ce qu’ils ont construit. Leurs villages coupés en deux, le paysage défiguré, leurs maisons menacées.

Les expropriations sont nombreuses et sources d’inquiétudes, d’un sentiment de précarité. Les indemnisations font défaut : elles ne sont accordées qu’aux habitations situées à moins de 250 mètres de la voie. Terrains et bâtisses perdront alors toute leur valeur en voyant les rails s’implanter au coin de leur rue, sans aucune contrepartie. Les isolations phoniques sont remises en question, les études contestées : elles « coûtent un bras », « le son ne s’arrête pas ». Certains se réveilleront avec « une montagne de terre » devant chez eux. Finalement les résidents devront s’habituer à entendre un soudain vrombissement, celui qu’ils fuyaient en s’installant loin de la ville. Odile, elle, pourra espérer des murs antibruit derrière sa haie.

Nous quittons sa maison pour suivre une route qui longe la voie. Il faut bientôt se garer au lieu du futur embranchement, et mettre ses bottes pour s’écarter du goudron : le village est bordé par des forêts. Les pins emmêlés par les tempêtes et les chênes entassés y cachent sous leur ombre les rivières plates qui courent vers une Garonne que l’on devine tout près. Nous nous éloignons petit à petit des rails et de la route en nous enfonçant dans le bois en tentant de coller au plus près du tracé. La tâche est de plus en plus ardue. Des ronces barrent le passage, la boue est abondante et glissante. On entend encore parfois le bruit d’une locomotive. L’itinéraire coupe alors un cours d’eau, le Saucats.

copyright : Baptiste Rieu, baptiste.rieu@gmail.com

copyright : Baptiste Rieu, baptiste.rieu@gmail.com. Le Saucats.

Fragile, de faible profondeur, il abrite pourtant une vie foisonnante. De petits organismes, végétaux et animaux chétifs que l’on ne se risquerait pas à toucher, de peur de les abimer. Parfois une timide plage s’avance, à fleur d’eau.

La voie ferrée passera en travers des bois, ne se souciant pas de ce qu’elle recouvre. Les territoires animaux seront découpés, les écosystèmes et la continuité écologique ruinés. Les talus érigés remodèleront le paysage et le terrain, créant de nouvelles lisières exposées aux intempéries dont la région est coutumière. Ce sont des milliers d’hectares de forêts qui sont concernés, des dizaines de cours d’eau pollués par les chantiers et l’exploitation de la voie.

En traversant le Saucats pour continuer notre expédition, nous apercevons au loin un pont qui permet aux trains d’enjamber la rivière : son lit y est bétonné.

Nous laissons le bois derrière nous et émergeons sur une route perpendiculaire. Le paysage se dégage.

Sur le sol des Graves, zébré de vignes courant à perte de vue, des châteaux se font face. Méjean, Le Tuquet, Grand Bourdieu, Grand Bos, … Des années que les propriétaires se battent pour ne pas voir les trains déraciner leur vignoble. Les viticulteurs sont pour la plupart mutiques. « Écoutez, j’ai 80 ans, je suis fatigué. Ça fait 10 ans que je me bats je ne veux plus en parler ». Paul Ragon, le propriétaire du Château Le Tuquet ne baisse pas les bras, il laisse sa fille prendre le relais du combat. Elle le fait connaître dans la presse et la mère, Marie-Thérèse, sensibilise à l’histoire de la propriété et du vignoble, au « massacre » patrimonial et environnemental à venir.

copyright : Baptiste Rieu, baptiste.rieu@gmail.com

copyright : Baptiste Rieu, baptiste.rieu@gmail.com Le Château Méjean.

M. Garaud se fait aussi silencieux. Quand on aborde le sujet, il se braque, « Ça ne m’intéresse pas ! ». Il n’est pas issu d’une famille de viticulteurs. M. Garaud s’est fait tout seul, s’est lancé par passion dans l’aventure d’une vie : le Château Méjean. Tout bâtir de ses mains, se faire un nom, une renommée. Les rails se glisseront entre le portail massif, entrée de la propriété, et le château, au bout du chemin. Sur les vignes qui y poussent. M. Garaud s’est résigné. Il a arrêté tous les investissements depuis 2010 et a constitué le dossier chiffré des préjudices, en vue de son expropriation. Il a aussi acheté des terrains pour planter des vignes dans la commune voisine.

Des plants sur les lieux des travaux, ce sont des plants contaminés. Les terres sont détruites en profondeur. Ils ne peuvent plus être replantés, ni prétendre à des appellations ou reconnaissances d’agriculture biologique. Et des vignes nouvelles ne remplacent pas celles installées depuis des années, des décennies. « Un terroir existe mais ne se recrée pas » brandit la Fédération des Grands vins de Bordeaux. Malgré toutes les maigres compensations et terrains octroyés aux lésés. Il faut déjà commencer à préparer un après incertain.

Les trains fileront encore vers le sud, mais notre petit périple s’arrête ici. Plus on s’éloigne de Bordeaux, plus les villes se vident de leurs âmes. D’abord ce sont les administrations, alors les jeunes couples ne s’installent plus, les écoles ferment et les médecins s’en vont. Ces zones désertées n’attirent plus personne, loin de la métropole, sans réseau de transport en commun décent, le sentiment d’abandon grandit. Ils verront désormais passer devant eux un train qui ne s’arrête pas.

avec l’aimable auorisation de Baptiste Rieu, journaliste à « Terre.tv« ,
@BaptisteRieu , baptiste.rieu@gmail.com
]]>