Eva Joly – EELV La Rochelle Ré Aunis https://larochellereaunis.eelv.fr L'écologie politique à La Rochelle Mon, 11 Dec 2017 14:21:10 +0100 fr-FR hourly 1 https://larochellereaunis.eelv.fr/files/2013/02/cropped-logo-LRRA-copie-32x32.png Eva Joly – EELV La Rochelle Ré Aunis https://larochellereaunis.eelv.fr 32 32 Pour son dernier meeting de campagne, Eva Joly fend l’armure https://larochellereaunis.eelv.fr/2012/04/19/pour-son-dernier-meeting-de-campagne-eva-joly-fend-larmure/ Thu, 19 Apr 2012 13:18:10 +0000 http://larochellereaunis.eelv.fr/?p=7355 Pour son dernier meeting de campagne, Eva Joly fend l'armure Eva Joly, lors de son dernier meeting de campagne, le 18 avril 2012, à Paris. BERTRAND GUAY / AFP ...]]>

Pour son dernier meeting de campagne, Eva Joly fend l’armure

Eva Joly, lors de son dernier meeting de campagne, le 18 avril 2012, à Paris. BERTRAND GUAY / AFP

POLITIQUE – La candidate a terminé sa campagne en beauté, offrant à ses militants un véritable moment d’émotion ce mercredi soir…

De notre envoyée spéciale, Maud Pierron

Il fallait voir Eva Joly, ce mercredi soir au Cirque d’hiver à Paris, les larmes aux yeux, entourée de son équipe de campagne, de Daniel Cohn-Bendit et Cécile Duflot, danser sur le podium à la fin de son meeting pour comprendre combien la campagne a dû être éprouvante pour elle. Cette fois, les écologistes sont vraiment rassemblés et fiers de leur candidate. Les 2.000 militants sont débout et applaudissent à tout rompre, scandant «Eva, Eva» même après que la musique se soit tue.

Il fallait «finir dignement», avait prévenu Jean-Vincent Placé avant le meeting. Et l’événement s’est montré à la mesure de ses attentes. Si les chausse-trappes ont été nombreuses pendant la campagne, même de la part de ses amis, Eva Joly a reçu en échange beaucoup de chaleur des militants. Dès le début de soirée, le public conquis du Cirque d’hiver l’a ovationnée. «Les écologistes, je vous demande de vous lever dans cette élection et d’aller chercher les voix», lance en chauffeur de salle survolté, son ex-porte-parole Yannick Jadot, qui fait entrer la candidate et son équipe pour une première acclamation.

«La surprise du 22 avril, ça peut être Eva»

Cohn-Bendit, l’un de ces «tontons flingueurs», la soutient enfin pleinement. «Je ne vous demande pas où vous étiez hier, je vous demande simplement d’aller voter avec beaucoup de gens pour Eva Joly dimanche», lance-t-il. «Il est évident ce soir que Sarkozy a perdu cette élection», ajoute-t-il très applaudi. Il faut voter Joly pour peser dans «la nouvelle majorité», argue-t-il, parlant de «la campagne d’après». «Nous devons avoir l’intelligence de jouer non sur les rapports de force mais de jouer l’intelligence et la force de conviction», insiste-t-il, taclant en creux Mélenchon, et réclamant – déjà !- un référendum sur le nucléaire. «Voter pour Eva, c’est faire un pari sur un autre avenir, un autre monde, une autre République.»

Cécile Duflot, la chef de parti, prend la parole. Elle rappelle les glorieux souvenirs de la campagne de 2002 de Noël Mamère qui s’était achevée au Cirque d’hiver comme celle des régionales de 2008. «Rien n’est plié», conjure la patronne d’EELV, vantant sa «candidate différente» qui «dérange». Oui, le vote EELV, «c’est le vote secondaire, celui de la réflexion», assume-t-elle, mais «un vote qui va contribuer à changer les choses». C’est «un vote qui récompense la constance, le courage, la dignité et la loyauté», vante-t-elle, campant sa candidate comme la seule osant attaquer Sarkozy sur les affaires. «La surprise le 22 avril, ça peut être Eva Joly. Bougez-vous, faites changer les choses. Pour que le 6 mai, ce soit un vrai changement, un vote de cœur et de raison.»

Eva Joly, les larmes aux yeux

Evidemment, la salle chavire de bonheur. Cécile Duflot fait remonter Eva Joly et Cohn-Bendit sur l’estrade verte pour une nouvelle salve d’applaudissements. Le trio se rend dans une salle attenante pour parler aux militants qui n’ont pu rentrer dans l’hémicycle. «Rien n’est joué», répète Cécile Duflot. Et Eva Joly se paie, en savourant, une deuxième entrée de star dans la salle. «La bataille fut rude pour nos idées. La campagne fut rude pour ma personne», commence-t-elle. «On t’aime!» lance un sympathisant, entraînant une salve d’applaudissements, faisant monter les larmes aux yeux de l’écologiste. «Je ne suis pas une oratrice, je m’en excuse. Si je m’adresse davantage au cortex qu’aux tripes, c’est que le monde est complexe. Je ne suis pas la candidate du baratin et du blabla mais la candidate de l’écologie, du possible et du nécessaire», développe-t-elle. «Merci!» crie encore la foule.

Lire la suite dans 20 minutes…

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Soutien à Eva Joly à La Rochelle https://larochellereaunis.eelv.fr/2012/04/14/action-soutien-a-eva-joly-a-la-rochelle/ Sat, 14 Apr 2012 19:12:38 +0000 http://larochellereaunis.eelv.fr/?p=7274 Ce samedi après-midi à La Rochelle... les chalands, plutôt nonchalants, ont pu attraper quelques programmes EELV et exemplaires du journal Ecologie Hebdo, et écouter parfois les arguments des militants d'Europe-Ecologie Les Verts rochelais et aunisien... ...]]>

Ce samedi après-midi à La Rochelle… les chalands, plutôt nonchalants, ont pu attraper quelques programmes EELV et exemplaires du journal Ecologie Hebdo, et écouter parfois les arguments des militants d’Europe-Ecologie Les Verts rochelais et aunisien…

 

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L’écologie en marche https://larochellereaunis.eelv.fr/2012/04/08/lecologie-en-marche/ Sun, 08 Apr 2012 20:50:37 +0000 http://larochellereaunis.eelv.fr/?p=7231 ]]> ]]> Meeting d’Eva Joly à Nantes vu des militants de La Rochelle https://larochellereaunis.eelv.fr/2012/04/06/meeting-deva-joly-a-nantes/ Fri, 06 Apr 2012 22:40:52 +0000 http://larochellereaunis.eelv.fr/?p=7164 Nous étions nombreux de l'ouest de la France, et du Poitou-Charentes à suivre le meeting d'Eva Joly à Nantes le 4 avril dernier... et nos militants interviewés pas les médias ! ...]]>

Nous étions nombreux de l’ouest de la France, et du Poitou-Charentes à suivre le meeting d’Eva Joly à Nantes le 4 avril dernier… et nos militants interviewés pas les médias !

« Et puis une fois encore une fois, je vous le demande, ne vous laissez pas voler votre campagne ! Je sais que c’est difficile. Je sais qu’on nous moque, je sais qu’on nous caricature. Mais ensemble, nous allons créer la surprise et faire mentir les pronostics. Alors relevez la tête ! C’est vous qui construisez le vrai changement, c’est vous qui indiquez le chemin de l’avenir. »

 

 

 

 

Photo : © Pascale Martineau

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Vague Verte à La Rochelle pour diffuser « Ecologie Hebdo » notre journal de campagne https://larochellereaunis.eelv.fr/2012/04/03/vague-verte-a-la-rochelle-pour-diffuser-ecologie-hebdo-notre-journal-de-campagne/ Tue, 03 Apr 2012 19:47:49 +0000 http://larochellereaunis.eelv.fr/?p=7289 A la gare de La Rochelle, les militants écologistes rochelais et aunisien ont participé à la “vague verte”, vaste diffusion d’un million d’exemplaires de notre journal de campagne “Ecologie Hebdo”, un moyen de faire de la pédagogie pour convaincre de l’efficacité des solutions proposées par les écologistes. ...]]>

A la gare de La Rochelle, les militants écologistes rochelais et aunisien ont participé à la “vague verte”, vaste diffusion d’un million d’exemplaires de notre journal de campagne “Ecologie Hebdo”, un moyen de faire de la pédagogie pour convaincre de l’efficacité des solutions proposées par les écologistes.

Cette opération est l’une des plus importantes de la campagne présidentielle. Face aux shows politiques et à toutes les mises en scène, EELV a décidé d’axer sa campagne sur les idées, les propositions et les réalisations concrètes. Pour ce faire, le journal était le support idéal.

Ce numéro unique d’Écologie Hebdo présente une interview exclusive de la candidate Europe Écologie – Les Verts Eva Joly, ainsi que de nombreux articles et reportages sur les propositions des écologistes.

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Surfez sur la Vague Verte : les militants écologistes participeront demain à l’opération Vague verte à la gare de La Rochelle https://larochellereaunis.eelv.fr/2012/04/02/surfez-sur-la-vague-verte-les-militants-ecologistes-participeront-demain-a-loperation-vague-verte-a-la-gare-de-la-rochelle/ Mon, 02 Apr 2012 19:58:00 +0000 http://larochellereaunis.eelv.fr/?p=7140 Dans toutes les gares de France, et à la gare de La Rochelle, les militants écologistes participeront à la “vague verte”, vaste diffusion d’un million d’exemplaires de notre journal de campagne “Ecologie Hebdo”, un moyen de faire de la pédagogie pour convaincre de l’efficacité des solutions proposées par les écologistes. ...]]>

Dans toutes les gares de France, et à la gare de La Rochelle, les militants écologistes participeront à la “vague verte”, vaste diffusion d’un million d’exemplaires de notre journal de campagne “Ecologie Hebdo”, un moyen de faire de la pédagogie pour convaincre de l’efficacité des solutions proposées par les écologistes.

Cette opération est l’une des plus importantes de la campagne présidentielle. Face aux shows politiques et à toutes les mises en scène, EELV a décidé d’axer sa campagne sur les idées, les propositions et les réalisations concrètes. Pour ce faire, le journal était le support idéal.

Ce numéro unique d’Écologie Hebdo présentera une interview exclusive de la candidate Europe Écologie – Les Verts Eva Joly, ainsi que de nombreux articles et reportages sur les propositions des écologistes.

A La Rochelle, Jean-Marc Soubeste (Co-secrétaire du groupe local LR Ré Aunis), Brigitte Desveaux (Co-secrétaire et candidate sur la circonscription de La Rochelle-Ré), Patrick Angibaud (Candidat sur la circonscription Rochefort-Aunis), ainsi que de nombreux militants, seront présents à la gare de La Rochelle, à 7h, dans l’après-midi, et le soir de 19h15 à 20h15.

D’autres gares en Poitou-Charentes seront également visitées par cette nouvelle Vague Verte, notamment à Angoulême, Cognac, Ruelle, Châtellerault, Poitiers, Niort, Parthenay, Saintes.

Alors surfez avec nous sur la Vague Verte !…

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L’aveu? selon Pol https://larochellereaunis.eelv.fr/2012/04/01/laveu-selon-pol/ Sun, 01 Apr 2012 15:51:55 +0000 http://larochellereaunis.eelv.fr/?p=7040 Éva Joly était en meeting à Talence, près de Bordeaux, le mercredi 28 mars au soir. Elle a prononcé un discours avec sa petite voix, son accent, et sa différence. La presse titre avec l’AFP sur son Mea Culpa, alors que, selon un de mes camarades, présent sur place, ce serait plutôt Noël Mamère qui se serait excuser de s’être poser la question, à haute voix, de l’opportunité du retrait de sa candidature.Quand elle dit au début de son intervention:Voilà pourquoi j’enrage parfois de ne pas toujours trouver les mots, l’astuce, l’image qui frappe et parle au plus grand nombre. Je sais bien que j’ai ma part de responsabilité dans le peu d’écho qu’on accorde à mes propos. Je l’entends comme une analyse, pas une auto-critique, comme le montre la suite. ...]]>

Éva Joly était en meeting à Talence, près de Bordeaux, le mercredi 28 mars au soir. Elle a prononcé un discours avec sa petite voix, son accent, et sa différence. La presse titre avec l’AFP sur son Mea Culpa, alors que, selon un de mes camarades, présent sur place, ce serait plutôt Noël Mamère qui se serait excuser de s’être poser la question, à haute voix, de l’opportunité du retrait de sa candidature.Quand elle dit au début de son intervention:Voilà pourquoi j’enrage parfois de ne pas toujours trouver les mots, l’astuce, l’image qui frappe et parle au plus grand nombre. Je sais bien que j’ai ma part de responsabilité dans le peu d’écho qu’on accorde à mes propos. Je l’entends comme une analyse, pas une auto-critique, comme le montre la suite.
Mais je sais aussi que le système met à l’index ceux qui veulent changer la règle du jeu. Le système ne s’y trompe pas, si les attaques sont si violentes, c’est parce que je ne fais pas semblant. Ce que je dis, je le pense vraiment. Je ne m’accomode pas des mœurs du milieu politique où il faut davantage se méfier de ses amis que de ses ennemis.  Bref, je ne vais pas m’étonner du fait que la majorité des journalistes participent au storytelling dominant. Mais il y a une manière de raconter les faits qui m’énerve profondément. Si Éva Joly dit : Lorsque je vois dans les sondages que le pouvoir d’achat est la première préoccupation (des Français) et l’écologie la dernière, je me dis que j’ai été très mauvaise et que je n’ai pas réussi à faire comprendre les enjeux écologiques alors que « nos solutions » peuvent permettre d’améliorer le pouvoir d’achat. Le journaliste rajoute : a-t-elle avoué! Unaveu ? Un Mea culpa ? Alors que c’est juste une introspection honnête de la candidate! Un aveu, où est le crime?

Éva, n’est pas une professionnelle de la politique, n’est pas un tribun, n’est pas un homme, et elle a raison de nous parler ainsi, parce qu’il y en a marre des formules anciennes, des poncifs et des figures de rhétorique imposées, criées d’une voix érayée pleine de testostérone. On a besoin de nouveaux discours, on a besoin de modestie, face à la merde ambiante, face à la complexité, on a besoin de justesse et d’interrogations formulées à haute voix, même si celle-ci ne porte pas trop loin. Éva est d’origine étrangère, et c’est formidable comme expérience pour le pays, pour nous sortir de notre glaise coloniale, de notre ethnocentrisme de cul terreux. C’est un personnage réconfortant pour moi (et je ne dois pas être le seul) qui me sent en exil dans mon propre pays, tellement Sarkozy l’a défiguré. Éva Joly est la seule qui a le ton juste, qui parle vraie et qui porte les vrais solutions aux problèmes indépassables. Demandez à un autre candidat de vous parler de la sixième extinction qui est le premier problème de notre planète parce qu’il fait peser un danger mortel sur notre espèce ? C’est la seule qui joue le jeu, qui fait une campagne, alors que les autres, tous les autres, sans exception, sont professionels et ont accepté de se transformer en pot de yaourt dans des campagnes publicitaires.

Y en a marre des braillards, des matamores, des excités, des prétentieux et des dominateurs. On veut de la compréhension, du dialogue, de l’intelligence et du parlé vrai. On veut du rassemblement, de nouvelles méthodes de travail, de nouvelles manières de penser, de la coopération, de l’entraide.  Et elle le sait bien Éva, elle est dans le discours juste. Et elle ne fait pas de Mea Culpa quand elle dit : Je ne suis ni le bruit, ni la fureurJe ne suis que la petite voix de la raisonJe sais que je ne suis pas formatée comme les autres candidats. Je n’ai ni l’humeur tonitruante de Mélenchon, ni l’art de la synthèse de François Hollande, je n’ai pas comme François Bayrou la certitude d’être née pour accomplir un destin, je n’ai pas reçu la haine en héritage comme Marine Le Pen et l’ambition ne guide pas chacun de mes pas comme Nicolas Sarkozy.Elle attaque ! C’est sa manière à elle d’être agressive ! Et moi j’aime ce calme, cette lenteur, cette douceur, cette honnêteté ! Les commentateurs se moquent, parce qu’ils sont payés pour cela. Nicolas Domenach, et tout le plateau de l’émission de midi trente sur Canal +, par exemple, ricanent à propos de sa drôle de façon de se présenter. Les pauvres, ils ne savent même ce qu’ils énoncent. Ils me font rire ce genre de commentateurs avec leur nez dans le guidon (et je suis bienveillant en écrivant cela). Ils moulinent le même chapelet de prières néolibérales, le même discours, les mêmes mantras productivistes les mêmes dogmes idéologiques. Une campagne électorale où les récits sont plus importants que les idées… Est-ce que le fait de primer l’émotion sur l’analyse, l’identification sur la distance critique, ne fait pas du récit un danger potentiel pour la démocratie? Demande Christian Salmon.

Alors que justement Éva Joly elle est formidable, parce qu’on ne peut pas la soupçonner de magouille politicienne, on ne peut pas croire qu’elle se fera prendre en flagrant d’élit d’avoir mis les mains dans le pot de confiture, parce qu’elle n’est pas ce genre de personnage formaté pour la politique politicienne, etmarketé à la culotte par un aréopage de spindoctors.

La campagne électorale est une catastrophe : pas de débat démocratique, pas d’avancées de la pensée, pas d’idées, le désert de la communication publicitaire.  Maintenant que le spectacle du cauchemar sécuritaire est venu opportunément occuper le devant de la scène médiatique, il reste juste à se tenir droit, calme et juste. Je dirais qu’avec cette attitude Éva Joly, dans la tradition juivre, serait un mensch! (c’est ce qui n’est pas trés féministe, je vous l’accorde, mais cela m’amuse de l’écrire)

Éva Joly doit continuer ainsi, ne rien changer, ne pas douter. Il n’y a aucun moyen d’améliorer ce cirque médiatique, alors, il faut simplement tenir le cap, avec honnêteté. Peut-être que les électeurs sont un peu moins cons que les professionnels des médias?

J’ai bien compris que le changement c’est maintenant, mais le vrai changement c’est pour quand? demande calmement Éva Joly.

 

Publié dans un incertain regard, le blog de Pol sur Médiapart

Photo : © Pascale Martineau

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Discours d’Eva Joly devant la FNSEA https://larochellereaunis.eelv.fr/2012/03/30/discours-deva-joly-devant-la-fnsea/ Fri, 30 Mar 2012 19:45:32 +0000 http://larochellereaunis.eelv.fr/?p=7009 Mesdames et Messieurs, Je veux tout d’abord vous remercier pour votre invitation. Je suis sincèrement heureuse d’être avec vous aujourd’hui pour m’exprimer sur ma vision de l’agriculture. ...]]>

Mesdames et Messieurs,

Je veux tout d’abord vous remercier pour votre invitation. Je suis sincèrement heureuse d’être avec vous aujourd’hui pour m’exprimer sur ma vision de l’agriculture.

Je veux vous parler en tout sincérité : j’en ai assez des caricatures, des postures. Il est de bon ton chez certains candidats, quand ils parlent au monde agricole, de fustiger les écologistes. De faire d’eux les boucs émissaires des difficultés du monde agricole. Chez certains candidats mais aussi, je dois le dire, chez certains agriculteurs. Mais je sais que dans l’isoloir, beaucoup de paysans utilisent à l’occasion le bulletin de vote écologiste. La caricature, je dois aussi le dire, fonctionne malheureusement dans l’autre sens. Il peut être de bon ton, dans le mouvement écologiste, d’assimiler agriculteurs et pollueurs. Mais là aussi, je sais que cela est derrière nous, notamment avec l’arrivée dans notre mouvement de nombreux paysans, à l’image de mon conseiller agriculture, René Louail, ou évidemment à l’image de José Bové.

Je souhaite que nous sortions des postures, que nous quittions un court instant le cirque politico-médiatique, pour analyser sereinement nos divergences et nos convergences. C’est pour cela que je suis venue ici : pour vous parler vrai, pour pointer nos divergences, pour montrer nos convergences.

J’ai lu attentivement vos positions, sur les 5 thématiques du jour : le défi alimentaire, le développement durable, les territoires, l’innovation et l’emploi. En abordant ces thèmes, je veux clarifier ce qui nous sépare et ce qui nous réunit.

Laissez moi commencer par le défi alimentaire.

Nous sommes d’accord sur le constat. La bataille de la satisfaction quantitative a été gagnée en Europe depuis longtemps. La très grande majorité des européens mangent à leur faim. C’est la bataille de la qualité qui s’ouvre désormais. Il faut répondre aux demandes des citoyens et des consommateurs. Pour de l’agriculture biologique ou des circuits courts, comme vous le mentionnez. J’ajouterais aussi la réduction des pesticides.

Aujourd’hui, certaines collectivités se retiennent de développer le bio dans les cantines pour ne pas « cristalliser » des circuits d’importation. Elles attendent avec impatience que la production bio augmente en France.

Nous sommes aussi d’accord sur un aspect invraisemblable de notre politique agricole : notre déficit chronique en protéines végétales. Il est important de profiter de la réforme de la PAC pour lancer un grand plan protéines qui tournera la page des accords de Blair House.

Comme vous, je dénonce les méfaits de la spécialisation mondiale, je veux mieux encadrer les marchés agricoles pour lutter contre la volatilité des cours.

Nous partageons la même analyse sur le commerce des produits agricoles car nous savons, vous et moi, que l’agriculture n’est pas un secteur comme un autre, qu’il ne peut être abandonné au marché. Parce qu’il produit le bien le plus essentiel pour l’humanité : la nourriture. Parce que ce que nous mangeons est partie intégrante de notre culture, à l’image de la viticulture française et de nos fromages.

Nous partageons la même analyse et pourtant vous n’allez pas au bout du raisonnement. Moi, je veux cheminer vers la souveraineté alimentaire de chaque grande région du monde.

Je ne partage pas du tout l’idée selon laquelle c’est un « devoir géopolitique » pour la France de produire plus, le sentiment que c’est notre « devoir » de nourrir les populations du continent africain et du moyen orient. Je partage les déclarations d’une personne que vous connaissez bien, Monsieur Luc Guyau, ancien président de la FNSEA et président aujourd’hui de la FAO : Non, « l’Europe n’a pas vocation à nourrir le monde ».

Ce n’est pas en exportant vers l’Afrique que nous réglerons vraiment les problèmes de malnutrition. C’est en menant des politiques fortes de développement, de justice, de lutte contre la pauvreté. C’est en développant l’agriculture locale, si nécessaire en la protégeant de la compétition sur le marché mondial, de la concurrence de pays avec niveaux de productivité et de subvention trop différents. C’est en augmentant les rendements grâce à une agriculture qui respecte les sols et les ressources en eau, l’agroécologie, et qui est là-bas plus performante que l’agriculture conventionnelle. Le défi alimentaire n’impose pas d’exporter plus vers l’Afrique mais de l’accompagner, par la recherche et l’innovation, vers une production agricole locale et durable.

Le défi alimentaire impose enfin de lutter contre un fait hallucinant : selon la FAO, un tiers de l’alimentation mondiale est gaspillée. Cela signifie que nous produisons déjà pour une population de près de 10 milliards d’habitants.

J’en viens à vos propositions sur le développement durable.

Soyez-en certains : moi non plus, je ne veux pas d’une écologie punitive. Mais les « tracasseries administratives » que vous dénoncez, c’est largement le fait du pouvoir en place. Moi, comme vous, je veux que vous ayez des règles claires, et qu’on arrête de les changer tous les ans.

Mais moi surtout, je ne veux plus que le paysan soit vu comme un pollueur. Je veux qu’il participe à un projet de société durable, dans un nouveau pacte avec la société. Car où est la fierté quand on doit cultiver sa terre en tenue de cosmonaute pour se prémunir d’une intoxication aux pesticides ? Quel dilemme quand on comprend l’impact de tous ces intrants chimiques sur nos rivières et nos plages.

Vous savez, j’ai rencontré beaucoup de paysans pendant ma campagne. Vous n’avez pas à me convaincre que vous avez le souci de la nature, car c’est votre outil de travail. Mais vous connaissez comme moi l’impact du modèle agricole conventionnel. Vous vivez cela. Et moi, je me souviendrai toujours de cet agriculteur malade des pesticides que j’ai rencontré lors d’une visite en Alsace.

Le développement durable implique un changement de modèle, et nous avons tous à y gagner. Les consommateurs, les agriculteurs, l’environnement. De nombreuses initiatives ouvrent la voie. C’est le fait d’associations de consommateurs, trop souvent caricaturées comme bobos, les AMAP, qui explorent de nouvelles formes de contrats entre les paysans et les clients. C’est aussi le fait de groupements d’agriculteurs, comme ces éleveurs, pionniers de l’agroécologie, qui font de l’élevage à l’herbe pour se passer de la monoculture du maïs, et réduisent aussi leurs émissions de gaz à effet de serre. Malgré des aides européennes plus faibles, ils dégagent des revenus satisfaisants et sont moins fragilisés par la volatilité des marchés mondiaux, qu’il s’agisse du pétrole, des engrais, ou des aliments pour bétail. Cette évolution, c’est aussi le fait de céréaliers qui réussissent à réduire fortement l’utilisation de pesticides en mettant en place une rotation des cultures, et améliorent la qualité des sols.

Ces précurseurs, peut-être vous ou votre voisin, démontrent jour après jour la pertinence économique et environnementale des solutions que les écologistes portent.

Ces précurseurs doivent être accompagnés. Par des règles différentes, notamment européennes, qui leurs permettent de s’épanouir. Mais aussi par nos efforts de recherche.

J’en viens donc à la recherche et l’innovation, votre troisième thème.

Et je crois que sur ce sujet, j’ai de grandes divergences avec votre position. Je ne crois pas que la France abuse du principe de précaution. Et je ne crois pas que ce principe soit une condamnation à l’inaction. C’est au contraire un principe d’action : chercher à comprendre, à évaluer les risques, à ne prendre que ceux qui sont raisonnables.

Moi aussi, je suis une femme de progrès. Mais ce n’est pas parce que j’aime voir des panneaux solaires sur les toits de vos hangars que j’aime voir une centrale nucléaire à côté. Le progrès, aussi, doit être questionné et soumis à un débat démocratique. Je ne fais pas une confiance aveugle à la science quand elle pense contrôler l’atome. Je ne lui fais pas une confiance aveugle quand elle manipule génétiquement des plantes.

Je ne partage pas la vision « techniciste » qui pense qu’on pourra toujours dépasser les limites naturelles de la planète grâce à des innovations techniques. Ma vision, c’est celle des précurseurs dont je vous parlais.

Or cela implique un système de recherche très différent de celui qui domine actuellement, très loin de celui des multinationales. Cela implique un système participatif, proche du terrain, et des innovations qui reposent largement sur le savoir faire agronomique, le savoir empirique des paysans. Cela implique un système dont le maître mot n’est pas « propriété intellectuelle » ou « brevet ».

Le modèle actuel n’a même pas un siècle et il a conduit à une très forte simplification des pratiques agricoles, transformant les agriculteurs en gestionnaires et leur faisant se perdre quantité de savoirs faires. En un siècle, ce modèle n’a fait qu’accroitre la dépendance des agriculteurs aux firmes productrices de semences, d’agrofournitures, d’agrochimie.

Ceci doit être une parenthèse de l’histoire. Les agriculteurs doivent retrouver leur autonomie.

Si nos différences peuvent être fortes sur la recherche et l’innovation, nous nous retrouvons sur votre quatrième thème, celui des territoires.

Comme vous, je sais que l’artificialisation de nos territoires, à commencer par les terres agricoles, est une menace bien réelle : il n’est plus acceptable de laisser disparaître l’équivalent d’un département tous les 7 ans. Je veux fixer l’objectif de zéro artificialisation nette d’ici 2025.

Comme vous, je ne peux me résigner à la mort lente des territoires ruraux. C’est pourquoi je porte, dans mon projet présidentiel, l’idée du bouclier services publics. Chaque territoire doit pouvoir avoir accès à chacun de ceux-ci dans des conditions satisfaisantes. Il peut y avoir des guichets uniques, le développement des nouvelles technologies… mais personne ne doit être privé de la possibilité de se former ou de se soigner.

La mort lente du monde rural est parfois masquée par ce que l’on nomme la rurbanisation, par l’arrivée d’urbains qui désirent un milieu de vie plus naturel. Je me réjouis de ces arrivées, mais beaucoup moins si c’est à côté de fermes vides de fermiers, de champs en monoculture.

Car il faut le dire, la désertification c’est aussi, surtout, la disparition de 200.000 emplois agricoles en 10 ans. Ce sont ces pertes d’emplois qui enclenchent le cercle vicieux : moins de gens, moins de services, donc encore moins de gens. Pour rompre ce cercle vicieux, il faut comprendre une chose : la chute de l’emploi et du nombre de fermes est surtout la conséquence des politiques agricoles tournées vers les productions de masse à destination de l’industrie agroalimentaire et de la grande distribution.

C’est en changeant de logique que l’on peut répondre au dernier enjeu que vous soulevez, celui de l’emploi.

Certes, il faut alléger les tracasseries administratives : nous avons suffisamment de militants et amis paysans pour comprendre cet agacement. Certes il faut continuer à combattre, comme je le fais au Parlement européen, le dumping social et environnemental. Je vous rejoins là-dessus. Mais ce n’est pas en rentrant nous mêmes dans cette concurrence vers le bas, pour faire baisser les coûts, que nous allons gagner face aux grands pays tels que l’Argentine, l’Ukraine, la Nouvelle Zélande, le Brésil qui ont des avantages comparatifs énormes en la matière… En revanche, nous pouvons nous distinguer, montrer l’exemple en termes d’agriculture de qualité et de pratiques durables.

Ce qu’il faut, c’est favoriser l’installation et arrêter la logique incessante d’agrandissement des exploitations en réformant la gestion foncière. Ce qu’il faut, c’est soutenir les petites fermes et les circuits courts.

Mesdames et Messieurs,

J’espère que pendant ces quelques minutes que vous m’avez accordées, j’aurai pu tordre le coup à certains préjugés. Les écologistes ne sont pas les ennemis de l’agriculture. Ils portent une vision différente du modèle agricole souhaitable. Une vision qui devient réalité, chaque jour un peu plus, grâce aux pionniers parmi vous.

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Meeting d’Eva Joly à Bordeaux https://larochellereaunis.eelv.fr/2012/03/29/mercredi-4-avril-meeting-deva-joly-a-nantes/ Thu, 29 Mar 2012 20:24:13 +0000 http://larochellereaunis.eelv.fr/?p=6902 \"Ma détermination, je la tire du parcours de toute une vie, des leçons que j’ai apprises de l’existence. Rien de grand ne se fait sans courage, rien de juste ne s’accomplit sans résistance. Alors plus la campagne est dure, plus je me dis que ma candidature est nécessaire. Parce que contre les sirènes du vote utile, je défends le vote juste. Celui qui anticipe les problèmes que nous aurons à résoudre, si demain une nouvelle majorité conduit les affaires de notre pays.\" ...]]>

« Ma détermination, je la tire du parcours de toute une vie, des leçons que j’ai apprises de l’existence. Rien de grand ne se fait sans courage, rien de juste ne s’accomplit sans résistance. Alors plus la campagne est dure, plus je me dis que ma candidature est nécessaire. Parce que contre les sirènes du vote utile, je défends le vote juste. Celui qui anticipe les problèmes que nous aurons à résoudre, si demain une nouvelle majorité conduit les affaires de notre pays.« 


photos du meeting : P. Martineau

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Discours d’Eva Joly à Bordeaux https://larochellereaunis.eelv.fr/2012/03/29/discours-deva-joly-a-bordeaux/ Thu, 29 Mar 2012 07:50:27 +0000 http://larochellereaunis.eelv.fr/?p=6930 Chères amies, chers amis, Je sais, on me l’a assez reproché dans cette campagne, que je ne suis pas formatée comme les autres responsables politiques de cette présidentielle. Je n’ai ni le verbe tonitruant de Jean-Luc Mélenchon, ni l’art de la synthèse de François Hollande.  Je n’ai pas, comme François Bayrou, la certitude d’être née pour accomplir un destin. Je n’ai pas reçu la haine en héritage comme Marine Le Pen et l’ambition ne guide pas chacun de mes pas comme Nicolas Sarkozy. ...]]>

Chères amies, chers amis,

Je sais, on me l’a assez reproché dans cette campagne, que je ne suis pas formatée comme les autres responsables politiques de cette présidentielle. Je n’ai ni le verbe tonitruant de Jean-Luc Mélenchon, ni l’art de la synthèse de François Hollande.  Je n’ai pas, comme François Bayrou, la certitude d’être née pour accomplir un destin. Je n’ai pas reçu la haine en héritage comme Marine Le Pen et l’ambition ne guide pas chacun de mes pas comme Nicolas Sarkozy.

J’essaye juste d’être moi-même, une femme de convictions, qui croit que le courage est la plus grande des vertus, et que la vérité doit éclairer la politique comme le soleil inonde la plaine. Alors on peut me moquer, me railler, me couvrir de lazzis et de quolibets, peu m’importe, je continue mon chemin.

Ma détermination, je la tire du parcours de toute une vie, des leçons que j’ai apprises de l’existence. Rien de grand ne se fait sans courage, rien de juste ne s’accomplit sans résistance. Alors plus la campagne est dure, plus je me dis que ma candidature est nécessaire. Parce que contre les sirènes du vote utile, je défends le vote juste. Celui qui anticipe les problèmes que nous aurons à résoudre, si demain une nouvelle majorité conduit les affaires de notre pays.

Je refuse de laisser croire que seule compte la défaite de Nicolas Sarkozy. Bien sûr, sa présidence fut calamiteuse pour le pays, dangereuse pour nos valeurs et malheureuse pour le plus grand nombre. Je le sais et je ne l’oublie pas. Je n’ignore pas davantage que sa France forte n’est forte qu’avec les plus faibles, et qu’elle est tellement faible quand il s’agit de s’attaquer aux plus forts. Nicolas Sarkozy a tout cédé aux lobbies et aux intérêts privés qui l’ont porté au pouvoir. Il doit être battu, je le répète.

Mais je ne veux pas qu’il laisse comme cadeau empoisonné au pays l’obsession de sa personne. Le « tout sauf Sarko » n’est pas une solution. La tentation de transformer son bulletin de vote en lettre de répudiation du sarkozysme, je la comprends, mais je la combats. Alors transformez plutôt votre bulletin de vote en messager de l’avenir. Et posez-vous la bonne question : « quelle force politique est la plus capable de proposer des solutions nouvelles pour le pays ? »

Car Sarkozy parti, les problèmes du pays demeureront entiers. Et nous devrons faire preuve d’imagination, d’audace, de courage pour inventer une nouvelle voie. Mais ce n’est pas un homme qu’il faut combattre ; c’est une politique.

Je dénonce donc la politique à courte vue, l’obsession de la croissance, la soumission aux forces de l’argent, bref, je dénonce les politiques menées avec arrogance partout en Europe et dans le monde par ceux qui ont toujours gouverné, ont tant échoué et si peu réussi. Cette contestation, cette réfutation, et enfin, cette nouvelle proposition, je les porte au nom de l’écologie, c’est-à-dire au nom de la seule idée neuve surgie depuis la chute du mur de Berlin.

L’écologie n’est pas une idéologie désincarnée, c’est la proposition politique basée sur la réalité des conditions de vie sur la planète. Quand la droite et la gauche s’affrontent depuis des siècles sur l’appropriation des moyens de production, nous écologistes, questionnons la finalité même de la production : à quoi sert de produire plus si c’est pour vivre moins bien, en détruisant les équilibres naturels, la faune, la flore, l’air, la terre et la mer ?

Avant d’être une politique, l’écologie est une sagesse, un principe de modération et de partage harmonieux des ressources limitées de notre planète. Ceux qui n’entendent rien à l’écologie n’entendent rien à la marche du monde. Ils nous mènent vers l’abîme, nous propulsent vers la catastrophe, par paresse et par lâcheté.

Voilà à quoi je pense tous les matins de cette campagne, quand on s’obstine à me parler des mauvais sondages. Voilà pourquoi j’enrage parfois de ne pas toujours trouver les mots, l’astuce, l’image qui frappe et parle au plus grand nombre. Je sais bien que j’ai ma part de responsabilité dans le peu d’écho qu’on accorde à mes propos.

Mais je sais aussi que le système met à l’index ceux qui veulent changer la règle du jeu. Le système ne s’y trompe pas, si les attaques sont si violentes, c’est parce que je ne fais pas semblant. Ce que je dis, je le pense vraiment. Je ne m’accomode pas des mœurs du milieu politique où il faut davantage se méfier de ses amis que de ses ennemis. À chaque nouvelle déception, à chaque nouvelle défection, on me presse de répondre, de me défendre, de me justifier. Je ne suis pas là pour ça. Je suis là pour parler de l’avenir de notre planète.

Je laisse à d’autres le soin de faire poudroyer le sable de la route pour donner l’impression qu’ils sont en mouvement, alors même qu’ils sont immobiles. Je préfère faire un petit pas en avant, que de faire de grands gestes sur place.

Pour moi, la politique n’est pas l’art du pantomime. Il ne s’agit pas de faire semblant de mobiliser les foules pour la révolution, pour ensuite tranquillement s’asseoir autour d’une table et continuer à faire recuire les mêmes sempiternelles alliances.

Je ne suis ni le bruit, ni la fureur. Je ne suis que la petite voix de la raison.

Mon rôle est plus humble et mon chemin plus long : je veux alerter les consciences, marquer les esprits, éduquer les réflexes, modifier les habitudes pour préparer le vrai changement.

Parce que j’ai bien compris que le changement, c’est maintenant ; mais le vrai changement, c’est pour quand ?

Pour quand la sortie du nucléaire ? Pour quand la lutte contre le réchauffement climatique ? Pour quand  la préservation des espaces naturels et de la biodiversité ? Pour quand une autre politique internationale, et en particulier pour quand la fin réelle de la Françafrique que demande toute la jeunesse du continent noir ?

Le vrai changement, c’est l’écologie. Une transformation profonde de notre manière de produire et de consommer. Une autre manière de concevoir l’économie. Un nouveau pacte entre les citoyens et la science, pour chercher les voies d’un progrès respectueux de la nature et des hommes. Le vrai changement, c’est le courage d’affronter la finance, sans s’excuser par avance en courant à la City dire qu’on a été mal compris.

Le vrai changement, c’est le courage de dire la vérité aux travailleurs du nucléaire au lieu de chercher à les manipuler. Le vrai changement, ce n’est pas de promettre la vie en rose, c’est de construire l’avenir en vert pour faire face aux formidables défis que la planète doit affronter.

Voilà pourquoi il faut une candidate écologiste : nous sommes les seuls à défendre un vrai programme de transformation de notre société. La sociale-démocratie a épuisé ses idées, quand elle ne les a pas trahies. Le communisme a sombré dans le néant totalitaire où il s’est déshonoré, trahissant le combat de milliers de femmes et d’hommes qui voulaient juste un avenir meilleur. Les libéraux ont abdiqué devant la finance devenue folle, comme une créature échappant au contrôle de son marionnettiste. C’est à nous, les écologistes, de prendre les choses en main. Nous avons une mission historique à remplir ; demain, c’est vers nous que les peuples se tourneront pour reconstruire leur espoir.

Alors moquez-vous de mon score si vous voulez, mais sachez que je trace un sillon. Je suis fière de prendre la suite de René Dumont et de son verre d’eau pour défendre l’écologie. Je reprends le flambeau des mains de Dominique Voynet, qui elle même le tenait de Noel Mamère. Tous savent qu’une campagne est dure. Mais nous sommes en marche. Nous construisons avec patience une force capable de changer le cours des choses. Alors, nous n’avons pas le droit de renoncer. Ce combat ne se gagnera pas en une présidentielle, mais nous devons le mener avec constance.

À ceux qui ont douté ou à ceux qui doutent encore, je veux dire que ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous ne devons pas oser les affronter. C’est au contraire notre refus de nous confronter aux défis immenses qui sont devant nous, qui risque de les rendre plus insurmontables encore.

Chères amies, chers amis, je vous appelle à vous révolter. Renversez le cours de cette campagne, et entamons dès ce soir la reconquête électorale. Allez chercher chaque voix, dans chaque maison. Soyez fiers de vous, fiers d’être verts et d’avoir une longueur d’avance dans la compréhension du monde. Soyez fiers d’agir pour un monde meilleur. À tous ceux qui vous diront « Eva Joly, elle a peut être raison, mais elle n’est pas très habile dans les médias, pas très bonne en meeting », répondez ceci.

Quand les temps sont troublés, je ne pense pas qu’il faille se contenter de se demander quelle stratégie permettra d’attirer les électeurs. Je ne crois pas qu’on ait besoin d’hommes politiques obsédés par leur reflet dans le miroir, soucieux de faire plaisir à l’opinion et obnubilés par la courbe des sondages.

Je crois que c’est le temps de la vérité et du courage.

Je voudrais aborder un dernier sujet, qui depuis les terribles meurtres de Toulouse et de Montauban prend un sens nouveau. Je voudrais parler du devoir de réconciliation qui doit guider chaque politique. Nous devons tous nous demander : « ai-je fait assez pour lutter contre la violence ? »

La haine de Mohamed Merah ne s’est pas fabriquée en un jour. Bien sûr, il y a la folie meutrière d’un homme. Bien sûr, il y a l’énigme insondable d’un cœur insensible et perverti, qui a cessé de battre sans que Mohamed Merah n’ait livré ses secrets. Mais la fabrique de la haine vient de loin. L’antisémitisme qui a guidé la main du criminel est le fruit d’années de discours haineux, définitifs, mensongers, manipulateurs, visant à désigner les juifs comme responsables des maux du monde. Le terrorisme s’est toujours nourri de la défaite de l’intelligence : la monstruosité de l’acte individuel prospère sur la bétise collective. Combien de fois a-t-on toléré des propos antisémites, au motif que ce n’étaient que des paroles ?

La parole de haine est une arme aussi dangereuse que n’importe quelle autre. La seule différence, c’est qu’elle précède toutes les autres armes. Elle est la première étape vers la guerre civile, qui est le vrai projet du terrorisme, qui rêve de créer des émules et d’entrainer toute la société dans son fanatisme et sa violence.

Devant l’école où sont tombées les victimes de Mohamed Merah, je me suis promis à moi-même que quelque chose devait changer dans cette campagne présidentielle. Nous ne devons pas céder à la tentation sécuritaire.

La démocratie ne doit pas indexer ses valeurs sur celles des terroristes. Nous devons résister. La meilleure réponse au terrorisme, c’est le respect de l’État de droit.

Dans mon autre patrie, la Norvège, la folie meurtrière antimusulmane a tué soixante-dix-sept personnes. Ici, après les assassinats des militaires,  c’est à un crime antisémite qu’on a assisté : les enfants juifs sont morts uniquement parce qu’ils étaient juifs. La matrice de ces crimes est bien la même : la haine de la différence.

À rebours de cette logique de guerre, la République a été fondée sur l’idée que tous les hommes sont égaux, et que menacer les droits d’une seule personne porte atteinte aux droits de tous. Elle s’est consolidée sur les valeurs de solidarité, d’égalité, de fraternité, contre la prédation, la peur, la haine, le mépris de l’autre.

La Norvège, mon autre patrie, a connu avec la tragédie d’Oslo, le même dilemme. Devions-nous céder devant la folie meurtrière d’Anders Brejvik, ou au contraire opposer la sérénité, le refus de l’amalgame, l’amour, en un mot la vie, au semeur de mort qui voulait nous imposer sa loi d’exception et l’arbitraire de son pouvoir contre nos règles ?

Les Norvégiens ont choisi de répondre contre tous les Breijvik et Merah de la Terre à la seule question qui vaille : voulons-nous une société apaisée et réconciliée, ou une société de violence ? Le Premier ministre a déclaré juste après la tuerie d’Utoya cette phrase que je fais mienne : « nous allons punir le coupable. La punition, ce sera plus de générosité, plus de tolérance, plus de démocratie ». Oslo et Toulouse nous apprennent qu’il ne faut pas laisser d’espace aux assassins. Il faut assécher les réseaux de trafic d’armes, renforcer les moyens de prévention de la délinquance dans la jeunesse, remettre l’école au centre de nos priorités, renforcer les sanctions contre les actes racistes et antisémites. Les terroristes veulent soumettre la société à un test, nous faire rentrer dans la logique de leur violence de mort. Leur résister signifie continuer à vivre selon nos valeurs, dans la sérénité, en refusant tout amalgame, toute stigmatisation, tout bouc-émissaire. Les jours qui viennent et le contenu de la campagne présidentielle en France nous diront quel monde nous voulons laisser à nos enfants.

Plus que jamais, nous devons nous interroger sur la manière de vivre ensemble. Pour moi, il n’y a pas des Français et des Français de seconde zone, avec moins de droits que les autres. Les événements de ces derniers jours montrent que la France a besoin d’unité. C’est le sens de la proposition que j’ai faite il y a quelques semaines, concernant les jours fériés pour Kippour et l’Aïd, et qui a été mal comprise. On y a vu une concession aux religions, quand il s’agissait au contraire de pousser plus loin la logique laïque, en garantissant la neutralité de l’État face à toutes les religions, en les mettant sur un même pied d’égalité.

Notre pays vit des heures sombres dont nul ne doit chercher à tirer profit. L’opération de police s’est achevée. Le temps qui s’ouvre doit maintenant être celui de la concorde et de la fermeté sur nos principes. Ce n’est pas aux extrémistes de nous dire comment nous voulons vivre, rien ne doit faire reculer la démocratie. Au contraire, l’urgence est de faire en sorte que la France soit plus fraternelle, en défendant la justice, la laïcité, et l’égalité.

Et je veux en particulier m’adresser aux plus jeunes : c’est vous qui avez la responsabilité de ne pas céder à la spirale de la violence entre communautés. De vos valeurs dépend le visage de la France dans laquelle vous allez vivre. Chassez l’antisémitisme de vos têtes, chassez la haine des musulmans de vos esprits, bannissez le racisme et la xénophobie de vos vies.

Voilà ce que je voulais vous dire ce soir. Je ne sais pas ce que sera le résultat de cette élection. Mais je sais le long chemin que nous devons parcourir ensemble. Et je veux dire aux écologistes et aux Français que si je compte sur eux, c’est d’abord parce qu’ils peuvent compter sur moi.

Vive l’écologie, vive la République, vive la France !

 

(Photo P. Martineau)

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Candidature écologiste: notre détermination est totale https://larochellereaunis.eelv.fr/2012/03/13/candidature-ecologiste-notre-determination-est-totale/ Tue, 13 Mar 2012 14:36:13 +0000 http://larochellereaunis.eelv.fr/?p=6656 Communiqué de Presse des porte-parole d'Eva Joly : Sergio Coronado, José Bové, Michèle Rivasi et Dominique Voynet ...]]>

Communiqué de Presse des porte-parole d’Eva Joly : Sergio Coronado, José Bové, Michèle Rivasi et Dominique Voynet

13 Mars 2012

 

Candidature écologiste: notre détermination est totale

 

La Candidate des écologistes, Eva Joly fait l’objet d’attaques et de rumeurs de retrait depuis son investiture lors de la primaire des écologistes.

Quelques jours après la triste commémoration du drame de Fukushima, plus que jamais une candidature écologiste à l’élection présidentielle est nécessaire

 

Notre détermination est totale, d’autant qu’Eva Joly bénéficie du soutien des adhérents d’Europe Ecologie Les Verts et de sa direction. Elle est la candidate de la sortie du nucléaire, de la lutte contre le réchauffement climatique et d’une nouvelle société, ouverte sur l’Europe et le monde, qui tourne le dos à l’austérité.

 

Le 22 avril, il y aura un bulletin « Eva Joly » pour faire le choix d’un candidat utile et d’un vrai changement de politique.

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Brigitte Desveaux rencontre Eva Joly au festival de la BD d’Angoulême https://larochellereaunis.eelv.fr/2012/02/03/brigitte-desveaux-rencontre-eva-joly-au-festival-de-la-bd-dangouleme/ Fri, 03 Feb 2012 17:01:21 +0000 http://larochellereaunis.eelv.fr/?p=5308 Ce vendredi 28 janvier 2012, Eva Joly était en déplacement à Angoulême, dans le cadre du Festival international de la bande dessinée, notamment pour remettre le prix Tournesol de la meilleure BD écologiste de l’année. ...]]>

Ce vendredi 28 janvier 2012, Eva Joly était en déplacement à Angoulême, dans le cadre du Festival international de la bande dessinée, notamment pour remettre le prix Tournesol de la meilleure BD écologiste de l’année.

Ce fut l’occasion pour les candidats aux législatives du Poitou Charentes de la rencontrer et d’exposer les problématiques liées à notre territoire.

Brigitte Desveaux a participé à ces discussions.

 

 

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Rapport de la cour des Comptes: « le mythe du nucléaire pas cher s’effondre » , selon Eva Joly https://larochellereaunis.eelv.fr/2012/02/01/rapport-de-la-cour-des-comptes-le-mythe-du-nucleaire-pas-cher-seffondre-selon-eva-joly/ Wed, 01 Feb 2012 08:06:47 +0000 http://larochellereaunis.eelv.fr/?p=5119 Rapport de la cour des Comptes: \"le mythe du nucléaire pas cher s'effondre\" , selon Eva Joly   ...]]>

Rapport de la cour des Comptes: « le mythe du nucléaire pas cher s’effondre » , selon Eva Joly

 

La candidate écologiste à la présidentielle, Eva Joly, a salué mardi le rapport de la cour des comptes sur le coût du nucléaire, estimant qu’il donnait de « très solides arguments » pour la sortie du nucléaire, en faisant s’effondrer « un dernier mythe », celui d' »une énergie pas chère ». ( © AFP Fred Dufour)
PARIS (AFP) – La candidate écologiste à la présidentielle, Eva Joly, a salué mardi le rapport de la cour des comptes sur le coût du nucléaire, estimant qu’il donnait de « très solides arguments » pour la sortie du nucléaire, en faisant s’effondrer « un dernier mythe », celui d' »une énergie pas chère ».

« Je salue ce rapport et l’effort de transparence qui est réalisé », a déclaré Mme Joly lors d’une conférence de presse, jugeant que la cour des comptes y « donne de très solides arguments » pour une sortie du nuclaire.

Selon la candidate d’Europe Ecologie-Les Verts, après le « mythe de l’indépendance énergétique » et celui « de la technologie sûre », avec ce rapport « c’est le mythe du nucléaire énergie pas chère qui s’effondre ».

Selon ce document, « lorsqu’on tient compte de l’ensemble des dépenses (…) le coût du mégawatt/heure » produit par le nucléaire se situe « entre 70 et 90 euros, un prix égal ou supérieur au prix des énergies renouvelables », a détaillé Mme Joly.

« Ce rapport nous apprend également que pour prolonger la durée de vie des centrales de 40 à 60 ans il va falloir investir 50 milliards, qui s’ajoutent aux 10 milliards nécessaires pour mettre les centrales aux normes Fukushima », ce qui fait « un montant global de 60 millards », a-t-elle aussi argumenté.

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Eva Joly : Le rayon vert https://larochellereaunis.eelv.fr/2012/01/17/eva-joly-le-rayon-vert/ Tue, 17 Jan 2012 12:23:06 +0000 http://larochellereaunis.eelv.fr/?p=4876 Eva Joly : Le rayon vert Au milieu du concert de critiques fusant à l'encontre d'Eva Joly, un admirable portrait lui est consacré par Eric-Emmanuel Schmitt, publié le 4 janvier dans Telerama. ...]]>

Eva Joly : Le rayon vert

Au milieu du concert de critiques fusant à l’encontre d’Eva Joly, un admirable portrait lui est consacré par Eric-Emmanuel Schmitt, publié le 4 janvier dans Telerama.

Certains affirment qu’elle détonne dans le paysage politique ; je crois plutôt qu’elle le révèle. Pudique, pensant au bien général, refusant de se vendre aux médias, elle agit tel un catalyseur chimique : plutôt qu’elle ne se montre, elle montre ce que sont les autres.

Sa vie est un roman dont elle refuse de livrer le spectacle. Alors que le destin de cette Norvégienne née dans un quartier pauvre d’Oslo aurait de quoi enchanter Dickens, elle préfère n’attendrir personne et essuyer les quolibets sur sa « sévérité ». Pourtant, son parcours témoigne d’un caractère à la fois aventurier, fier, volcanique. Inscrite par ses camarades garçons au concours de Miss Norvège, la jolie blonde, élue troisième, décroche une paire de bas mais s’exile; «partir est peut-être chose plus facile pour qui, comme moi, a grandi près de la mer».

Lire l’article complet…

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Eva Joly : « La gauche serait folle de ne pas sortir du nucléaire » https://larochellereaunis.eelv.fr/2011/10/18/eva-joly-la-gauche-serait-folle-de-ne-pas-sortir-du-nucleaire/ Tue, 18 Oct 2011 08:27:23 +0000 http://larochellereaunis.eelv.fr/?p=2983  | 18.10.11 | 09h42   •  Mis à jour le 18.10.11 | 10h01  Désignée candidate d'Europe-Ecologie-Les Verts en juillet, Eva Joly prévient les socialistes qu'ils devront prendre des engagements clairs sur la sortie du nucléaire et la réforme des institutions pour pouvoir former un gouvernement de coalition avec les écologistes. ...]]>

LEMONDE | 18.10.11 | 09h42   •  Mis à jour le 18.10.11 | 10h01

 Désignée candidate d’Europe-Ecologie-Les Verts en juillet, Eva Joly prévient les socialistes qu’ils devront prendre des engagements clairs sur la sortie du nucléaire et la réforme des institutions pour pouvoir former un gouvernement de coalition avec les écologistes.

L’ancienne juge d’instruction s’en prend également à la « République des amis et des obligés », mise en place, selon elle, par Nicolas Sarkozy. La candidate écologiste estime que le chef de l’Etat « doit venir témoigner devant les juges » dans l’affaire Karachi.

François Hollande, candidat désigné du PS, n’a pas parlé de sortie du nucléaire comme vous l’exigiez, et ne vous a fait aucune concession pendant l’entre-deux tours de la primaire. Etes-vous pessimiste pour la suite des négociations avec les socialistes ?

Mettons les choses au clair. C’est une primaire socialiste qui vient d’avoir lieu. Pas le premier tour de l’élection présidentielle. Je félicite François Hollande de sa victoire mais après la question des personnes, vient le temps des projets. Mon rôle n’est pas celui des marchandages avec la gauche, mais de porter mes valeurs et mes propositions devant les électeurs.

Les écologistes ont majoritairement soutenu Martine Aubry. Pour vous, François Hollande, est-ce la « gauche molle » ?

Je me garderai bien d’employer ces adjectifs. Ce n’est pas à moi de juger les socialistes entre eux. A propos de la social-démocratie, je parlerais davantage d’une « gauche ancienne », qui croit encore au toujours plus. Je pense que les écologistes portent des réponses plus adaptées à notre temps. Le renouveau, c’est nous.

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