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Grand Paris

mercredi 3 février 2010

Le particulièrement mal nommé Projet du Grand Paris relève bien davantage du pari que du projet d’aménagement d’ensemble de la région capitale !

18 mois après le premier Grenelle de l’environnement, le projet de loi dit du Grand Paris ignore superbement ses recommandations.

Alors que la question du logement est une urgence en Ile-de-France, notamment accessible à toutes les catégories de la population, il n’en souffle mot. Visant la promotion de secteurs stratégiques, il organise la compétition et l’inégalité entre les territoires de la région. Que l’attractivité d’une région soit d’abord la qualité de la vie qu’elle peut offrir à ses habitants, c’est le dernier souci du Projet de l’Etat.

En complément de ce dossier voir le dossier Plateau de Saclay

  Le pari de Christian BLANC

Son projet se résume à la mise en place d’un super métro automatique reliant les centres d’affaires, les gares TGV et les aéroports, et qui serait le formidable moteur du développement régional pour que Paris tienne enfin son rang dans le très sélectif club des « villes monde ».

Le financement de ce grand 8 est loin d’être assuré, son bouclage est prévu sur une durée de 25 à 30 ans et risque de se faire aux dépens de la nécessaire amélioration des transports existants. Ce projet est bien loin des préoccupations de la population confrontée à de multiples difficultés quotidiennes.

  La méthode exécrable

L’unilatéralisme et l’autoritarisme de la préparation ont tenu les élus et la population à l’écart. C’est au dernier moment, qu’une pseudo consultation fut sommairement mise en place par la préfecture de région. Comme si cela ne suffisait pas, la procédure accélérée a été décrétée quelques heures avant le début de la discussion au parlement, pour un « projet » dont l’aboutissement est à échéance en 2040 ! Même précipitation dans le texte qui prévoit des procédures raccourcies pour « gagner » quelques mois dans des opérations qui s’étaleront sur des dizaines d’années...

 Le grand bond en arrière

Après bientôt trente ans de décentralisation, des organismes d’Etat vont prendre les choses en main. Une Société du Grand Paris doublée d’un Etablissement public Paris Saclay devrait avoir la haute main sur le foncier et les aménagements qu’ils jugeront bons aux endroits qu’ils auront choisis. Le camouflage des soi-disant « contrats de développement territorial » ne trompera personne. Pour les communes c’est à prendre ou à laisser, sans qu’on sache le moins du monde quels seraient les engagements de l’Etat.

Le véritable projet d’aménagement de la Région Ile de France existe, nous l’avons rencontré : c’est le SDRIF (schéma directeur de la région Ile-de-France) porté par Mireille Ferri et les élus-ues Verts du Conseil Régional.

Ce dernier adopté en septembre 2008 par le Conseil régional d’Ile de France après plusieurs années d’une concertation entre les différents acteurs présents sur le terrain (élus, communauté scientifique, associations, agriculteurs, habitants), est le fruit d’une négociation, d’un compromis entre les acteurs politiques. Les exigences portées par les élus-ues Verts notamment sur le niveau de protection des 2300 ha ne plaisent pas à l’Etat et à son projet de Grand Paris. L’Etat et son exécutif apparaissent mesquins et rancuniers et empêchent l’entrée en vigueur du SDRIF.

Le Schéma Directeur d’Ile de France offre des solutions aux questions du logement, des transports et du développement durable, dont la poursuite du « pari de Christian Blanc » compromettra la réalisation.

L’intention est claire : l’Etatisation de la région...

  Le Plateau de Saclay et les dernières terres agricoles proches de Paris sacrifiées

Le comble est atteint sur le plateau avec une accumulation de dispositifs qui en font un domaine d’Etat au plus grand mépris des habitants, des élus, des agriculteurs, des enseignants chercheurs. Le périmètre de l’OIN (Opération d’Intérêt National) prive les communes de la délivrance des autorisations de construire.

La délimitation de ZAD (zone d’aménagement différée) leur ôte le droit de préemption. Le déménagement de l’Université, que personne n’avait demandé dont les études, démontrent qu’il s’avère plus coûteux qu’une reconstruction in situ, et ouvre la voie à de juteuses opérations immobilières en vallée, où le logement social n’est malheureusement pas une priorité de l’Etat...

L’avenir d’une agriculture de proximité, son évolution souhaitable et sa pérennité sont fortement compromis.

Avec une présidence de Région Europe Ecologie / Verte ce projet pourrait vraiment concourir à faire de l’Ile de France une éco-région dans tous les aspects du quotidien, de la reconversion écologique de l’économie, du social et solidaire pour tous, de l’environnemental de haut niveau accessible à toutes et à tous car il s’agit de notre maison commune que nous léguons à nos enfants !