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A propos des expulsions des camps Roms en Essonne
lundi 8 avril 2013
Quelques questions à l’Etat à propos des expulsions des camps Roms en Essonne :
En tant qu’élu EELV, je suis choqué des procédures suivies par les forces de police, sur ordre du ministre de l’intérieur, en contradiction avec l’esprit, et souvent avec la lettre de la circulaire interministérielle de l’été dernier. Même lorsqu’un jugement est pris, et c’est le cas dans toutes les situations d’expulsions locatives, le recours à la force publique pour appliquer la décision de justice est soumis à l’appréciation d’opportunité du préfet, qui reporte souvent dans l’attente d’une solution évitant la mise à la rue, … et en respectant la trève hivernale.
A quoi sert il de démanteler un camp puisque chacun sait qu’on ne fait que déplacer les familles d’un camp à l’autre ?
Quid des diagnostics préalables censés déterminer les familles désireuses d’intégration, si ces diagnostics sont suivis quelques jours après par des expulsions brutales, sans que des solutions au moins partielles aient pu être apportés par les bonnes volontés ?
Lundi dernier, suite à l’interpellation des élus Front de gauche en séance du Conseil Général, j’ai justifié mon abstention sur la motion proposée en expliquant que l’avancée, même relative, de la circulaire interministérielle, était à prendre en compte par une telle motion, au crédit du gouvernement Ayrault. Sur le camp de Ris, cette circulaire a en effet permis au Conseil général de proposer à l’Etat la mise en oeuvre de solutions, certes partielles, pour une quinzaine de familles ayant des enfants scolarisés, par le biais d’une part de mise à disposition d’un terrain avec l’accord du Maire, d’autre part par l’incorporation de quelques personnes dans des chantiers d’insertion financés par le département, l’Etat assurant la régularité de l’emploi par un contrat aidé.
Si dans chaque commune un tel effort d’intégration de quelques familles était proposé, l’essentiel des cas de celles qui recherchent une insertion pourrait être traité humainement. C’est d’ailleurs ce que certains, très peu nombreux, à droite comme à gauche, font. Il est alors scandaleux que les forces de l’ordre interviennent sans laisser le temps à ces solutions pragmatiques de se mettre en place. C’est dans ce sens que j’avais souhaité lundi que l’Etat laisse les bonnes volontés de certains élus, dont ceux de la majorité du Conseil général, agir.
C’est en ce sens que je dénonce les manoeuvres d’intimidation, à Ris et à Corbeil, préludes à des expulsions prématurées et indignes d’une société civilisée au 21ème siècle.