Accueil du site > Actualités de l’Essonne > Sous les feux de l’actualité > Forêt de Sénart : menaces pour 3 200 arbres supplémentaires
dimanche 28 février 2010, par
Une nouvelle partie de la forêt de Sénart est en train de disparaitre sous les bulldozzers pour aménager le carrefour de la Croix de Villeroy (N6/D33).
Les travaux ne sont pas encore terminés qu’une nouvelle menace apparait : la "sécurisation" des lignes haute tension qui risque de faire disparaitre 3 200 arbres de plus.
La forêt de Sénart, d’une superficie d’environ 3 200 ha, est une forêt très ancienne et comporte de nombreux chênes multicentenaires dont le plus vieux est agé d’environ 600 ans. Elle abrite près de 800 mares.
Sacrée du temps des druides, elle est encore rattachée à la forêt de Fontainebleau au Xème siècle. Elle est aménagée en chasse royale du temps de Louis XIV (qui y chassait le loup !).
Outre des chênes, on y trouve des chataigners et des bouleaux ainsi que des résineux (ces derniers résultent de la folie productiviste de l’ONF mais beaucoup ont brûlé).
La forêt abrite de nombreux mammifères, oiseaux, batraciens et insectes qui ont de plus en plus de mal à survivre. Ces dernières années, le lacher par des particuliers, d’écureuils de Corée (ou Tamia) ont entrainé la disparition de l’écureuil roux européen.
C’est essentiellement une forêt publique puisque
Elle est gérée par l’Office national des Forêts (ONF)
Depuis 1995, elle est une forêt de protection (Décret du 15 décembre 1995)
Pour en savoir plus sur un aspect historique intéressant de la guerre de 14-18
Actuellement, la Direction des routes de l’Ile de France "aménage" le carrefour de la Croix de Villeroy pour fluidifier le trafic (actuellement il y a des feux tricolores) et les sempiternelles "questions de sécurité" et même, comme l’annonce la fiche de travaux de la Direction interrégionale des routes d’ile de France, pour "valoriser le milieu naturel ". Si, si, c’est vrai vous pouvez aller voir
En ce qui concerne la fluidification du trafic, c’est une fois de plus une illusion puisque cela ne fait que reporter le problème un peu plus loin aux feux de Brunoy.
Par contre, le fait que les véhicules ne s’arrêteront plus et passeront l’endroit à grande vitesse constitue un obstacle important à la circulation de la faune (grands et petits mammifères, reptiles, batraciens et insectes) et va donc perturber l’ensemble de l’écosystème du massif.
Quand à l’aspect sécurité, justification de nombreux massacres de milieux naturels, il aurait pu être résolu à moindre coût avec des mesures de respect de la réglementation (feux et limitations de vitesse).
Il faut aussi ajouter les conséquences sur la circualtion dans les rues adjacentes des automobilistes qui essaieront d’éviter le nouveau bouchon de Brunoy et l’augmentation de la pollution qui en résultera.
Le cout de ce massacre est estimé à 19,2 millions d’euros (financé à 50% par le Conseil général, 35% par la Région Ile de France et 15% par l’Etat).
Pour justifier l’aspect "valorisation du milieu naturel", on va construire un (seul) passage pour amphibiens et la "restauration" de 14 mares. Les petits mammifères, la grande faune et les insectes pourront toujours emprunter les passages pour piétons. On annonce même le reboisement des zones de chantier (mais evidemment pas les zones bitumées !)
Voir l’excellent dossier préparé par l’association "Le menhir" de Brunoy
Comme si cela ne suffisait pas, Réseau de Transport d’électricité (RTE) envisage de "sécuriser" les lignes à haute tension dans la forêt.
Cette « sécurisation » de 13 km de lignes va consister en l’élargissement des tranchées où passent les lignes pour éviter, qu’en cas de tempêtes, les arbres, lors de leur chute, ne coupent ces lignes. Cela va se traduire par la coupe de 2 hectares de forêts..
Alors qu’on annonce partout qu’il faut une trame verte, à Sénart, on va augmenter les tranchées et donc augmenter l’effet de coupure.
Aucune étude d’impact sur la faune et la flore n’a été effectuée et aucune concertation avec les acteurs locaux n’a été menée Les Verts exigent la réalisation de cet étude d’impact et la concertation avec la population et les élus.
Photos JP Le Duc