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2ème circonscription

Lettre de Xavier Guiomar aux Chalouins

jeudi 31 mai 2012, par Jean-Patrick Le Duc

Châlo Saint Mars, le 23 Mai 2012

Chers Châlouin(e)s,

Le 10 juin vous êtes appelés à voter pour choisir votre député. Je suis candidat sous les couleurs d’Europe Ecologie Les Verts. Je crois en effet que l’écologie n’est malheureusement plus un choix mais une nécessité pour simplement limiter l’impact sur les générations futures des dérèglements de nos modèles économiques, socialement et écologiquement irresponsables. Je crois aussi que celui qui est déjà député d’Etampes depuis bientôt 17 ans et qui se présente pour prolonger son mandat à plus de 21 ans n’est manifestement pas à la hauteur des enjeux nationaux, européens et globaux de cette élection.

Pourquoi lui accorder 5 ans de plus ? C’est la question que l’on peut en effet se poser sachant qu’il a été classé1 506ème député sur 511 pour son activité à l’Assemblée en 2011 et bon dernier ex-æquo en 2010 !!! A l’évidence, il est surtout préoccupé par l’entretien des ses réseaux d’influences locaux, voulant être partout, n’étant souvent nul part : il n’y a pas qu’à l’Assemblée qu’on le voit rarement mais aussi au Siredom2 dont il est pourtant Président, ou à la Communauté de communes de l’Etampois où il est également élu mais aux abonnés absents.

Si on lève la tête des dossiers locaux dans lesquels il brasse de l’air sans grand résultat, son orientation sur les grands sujets nationaux, pour lesquels il est élu député, est inquiétante. Je prendrai deux exemples qu’il aime citer : la justice et l’agriculture.

En matière de justice, son discours se rapproche de plus en plus des idées populistes de bas étage, notamment sur la peine de mort. Déjà signataire en 2004 d’une proposition de loi visant son rétablissement (heureusement contraire au droit européen), F.Marlin écrit aujourd’hui : « Au regard des crimes odieux commis ces dernières années et qui ont profondément choqué l’opinion publique, je m’interroge sur l’opportunité de la réouverture du débat sur la peine de mort. (…) Le débat mérite d’être considéré » (l’écho de la 2ème circonscription, avril 2012). Se servir de l’émotion populaire pour tenter une régression vers des réflexes et des pratiques d’un autre âge est obscène et pitoyable.

M. Marlin rappelle dans la même lettre que « la première des pédagogies, dans une société, est sans doute l’exemplarité de la peine » et regrette que « plus d’un tiers des peines prononcées chaque année n’est jamais exécuté. » Difficile à entendre de la part de quelqu’un qui a été épinglé par la justice à deux reprises dans des affaires d’emplois fictifs et condamné à 18 mois de prison avec sursis pour recel d’abus de biens sociaux !3 Pour les petits voyous il faut des « peines minimales », mais pour ceux qui détournent massivement l’argent public en usant de leurs réseaux, le sursis suffira ! Quelle conception de la justice !

Animateur de chant bénévole pendant 10 ans à la Maison d’Arrêt de Fleury-Mérogis je peux témoigner que le problème n’est pas d’allonger les peines (coût important, efficacité nulle) mais bien de préparer la sortie pour réduire les récidives. Ces postes de préparations à la sortie (psychologues, éducateurs…) ont justement été décimés par les amis UMP de M. Marlin au pouvoir ces dix dernières années.

Après avoir supprimé les aides sociales municipales aux familles de condamnés, puis transformé à sa guise la devise nationale dans tout Etampes, M. Marlin poursuit ainsi une conception très particulière de l’Egalité.

En matière agricole et environnementale, M. Marlin en est encore au stade de la critique de la moindre avancée du Grenelle de l’Environnement responsabilisant les agriculteurs, avancées qu’il qualifie de « surenchère administrative en matière environnementale ». Le fameux « l’environnement ça commence à bien faire » de M. Sarkozy l’inspire visiblement. L’étalement urbain d’Etampes sur les terres agricoles de Guinette par des zones commerciales fluorescentes qui n’ont fait que déplacer des emplois autour de parkings inutilement immenses lui pose moins de problème. J’ai à l’inverse contribué à l’installation de maraîchers en agriculture biologique en Sud Essonne et j’interviens pour l’agriculture de proximité dans toute la France (voir mes récentes interventions dans le journal Le Monde, La Gazette des communes, la revue des Chambres d’agricultures ou France Inter). Il ne s’agit pas de culpabiliser la profession agricole, mais au contraire de lui redonner fierté et dignité par des logiques qui responsabilisent tout le monde, producteurs, transformateurs, distributeurs et consommateurs sur l’avenir des sols, de l’eau, de la biodiversité et de la santé. Taire les problèmes environnementaux de plus en plus évidents aujourd’hui ne rend que plus difficile leur résolution demain.

On pourrait multiplier les exemples et les sujets, en s’intéressant notamment à sa revendication de la gratuité de l’autoroute A 10 en Ile de France, à contre courant des besoins d’investissements dans les transports en commun et du rapprochement des emplois et des logements (que tous les exemples de gratuité d’autoroute éloignent au contraire fortement).

Malheureusement, derrière F. Marlin, un drôle de cortège d’élus le suit aveuglément dans cette dérive vers la droite populiste. Certains n’ont d’ailleurs pas hésité à utiliser leurs services municipaux pour distribuer ses tracts ! La défaite de M. Sarkozy a fait pe dre un repère de plus à beaucoup d’élus qui cherchent aujourd’hui à tout prix des solutions simplistes pour retrouver des électeurs. Ne laissons pas ces discours devenir ordinaires, réagissons par les urnes et sur le long terme contre ces dérives qui portent autant atteinte au respect de la planète qu’à nos valeurs humanistes.

Notre démocratie est également en danger dans notre Communauté de communes (CCESE) essentiellement dirigée par ses proches : elle récupère de plus en plus de compétences des communes avec de moins en moins de débat et de communication. Contre l’avis à l’unanimité de notre Conseil municipal, la CCESE va s’étendre de 22 à 38 communes4 au 1er janvier 2013, noyant encore un peu plus les décisions locales dans une administration peu contrôlable par un Conseil constitué de 3 représentants par communes, sûrement moins dans quelques années, et dirigée par le même secrétaire général que la Mairie d’Etampes.

Peu de voix hormis la mienne s’élèvent malheureusement en séance contre cette course à la « grande taille » qui n’est synonyme ni d’économies ni d’emplois mais d’éloignement des décisions et de disparition des débats. Alors que la compétence en matière de développement économique est théoriquement au centre de l’action de notre Communauté de communes, jamais depuis 2008 nous n’avons eu le moindre débat ou exposé sur la santé économique du territoire en conseil ! Pas plus de discussion ou d’explication sur la répartition des dépenses culturelles entre les différentes disciplines, la culture étant pourtant également gérée par la CCESE.

En 2007 et 2008 vous avez fait de Châlo la commune la plus écologiste de l’Essonne en votant à 8.15% puis 28.35 % pour ma candidature aux législatives puis aux cantonales. Le 10 juin confirmons notre ancrage vert du local au global, contre les simplismes populistes et le clientélisme local, pour une qualité de vie sur le long terme, responsable et partagée.

A vous de voter…pour vous faire entendre !

Très cordialement

Xavier Guiomar Conseiller municipal de Châlo Saint Mars, délégué à la Communauté de communes de l’Etampois Candidat aux élections législatives des 10 et 17 juin 2012 pour la 2ème circonscription de l’Essonne