Accueil du site > Archives > Vie Locale > Elections Locales 2001 - Reflexion sur les résultats

Elections Locales 2001 - Reflexion sur les résultats

dimanche 15 avril 2001

Elections locales 2001 : Faut-il instaurer un crédit d’impôt civique ?

Les Verts de l’Essonne remercient les électrices et les électeurs pour la confiance qu’ils leur ont accordée.

Les électeurs ont choisi d’envoyer un représentant Vert, Paul Simon, au Conseil Général où nous n’étions pas encore représentés. Nos idées progressent, et nous aussi ! Nous avons représenté 14% des suffrages là où nous étions présents. Ce qui signifie aussi que pour mieux servir la démocratie locale, nous devons croître en nombre et non seulement en audience.. Un grand coup de chapeau donc, à tous nos militants qui avec peu de moyens (ayant financés leur campagne à leurs propres frais), ont réussi à défendre leurs idées face aux machines à élire des autres partis. Souvent ils ont du faire face à la débauche d’affiches, aux pratiques d’étouffement. Partout la loi sur l’affichage sauvage a été bafouée et les espaces publics offerts à l’expression des idées ont été et demeurent insuffisants : la France à honte de sa démocratie, elle la cache ou l’exhibe, façon "crado"... Autre motif de satisfaction : L’excellent résultat de la liste Municipale des Verts de Saint-Michel sur Orge, avec 17% des suffrages. Notre progression moins forte sur Corbeil et l’élection de Serge Dassault dés le premier tour indiquent clairement les limites de ce succès : rien n’est acquis car le vote des français ne s’aligne plus sur des frontières sociologiques (comme durant les années 70-80). Elle indique la nouvelle responsabilité qui incombe désormais aux Verts : notre progression bénéfie à la gauche toute entière.

Vérité à Paris, Erreur en Province. La poursuite de la décentralisation sur le terrain et dans les esprits est un des messages forts de ces élections. La gauche voulait Paris et Lyon. Elle a perdu la province qui ne s’est pas retrouvée dans cette campagne médiatique, tout entière centrée sur ces deux villes. La "descente" des ministres en province a accentué ce sentiment d’une déferlante parisienne à l’allure conquérante. Elle a coïncidé avec la poussée d’une jeune droite offensive, en rupture avec ses états-majors parisiens. L’abstention : trop forte Comment ne pas s’inquiéter de cette persistance voire de l’augmentation de l’abstention ? Sommes-nous sur la voie d’une "américanisation" de la politique, dominée par l’indifférence générale, avec des élections qui se règlent en fonction du poids relatif de certaines "clientèles" ou du temps qu’il fait ? Pour combattre l’érosion citoyenne, ne vaudrait-il pas mieux choisir d’instaurer un crédit d’impôt civique ? De la même manière qu’on peut déduire de ses impôts, au vu d’un reçu fiscal, les dons aux associations, on bénéficierait d’une déduction pour chaque élection à laquelle on participe. Un système approchant existe en Belgique. Encourager le civisme est le premier pas pour réhabiliter la politique.

L’extrême droite : toujours puissante. La scission du Front National a affaibli l’extrême droite, en réduisant sa pression sur les partis politiques de droite, sa faculté à imposer dans les médias ses thèmes autoritaires et ségrégationnistes. Contrairement à ce que certains commentateurs ont cru conclure, son électorat est toujours mobilisé, autour de 11% des votes en Essonne. La lutte contre l’intolérance est toujours actuelle et nécessaire.

PC : le trou rouge. Les Verts ne peuvent se réjouir du reflux du parti communiste : Les électeurs perdus, le sont souvent pour la gauche tout entière. C’est le camp de la solidarité qui perd et le libéralisme outrancier qui gagne.

Changer la Politique... La structure politique doit continuer à évoluer : les Français sont attachés à leurs institutions locales, mais des communes sans moyens favorisent l’impuissance et non la proximité des décisions. La multiplication des instances politiques (ville, communauté urbaine, département, région, Etat) nuit à la visibilité des décisions et à leur efficacité. Le développement durable des régions doit être poursuivi. L’absence totale de représentation proportionnelle à l’Assemblée Nationale limite la contribution des partis minoritaires. Toutes ces questions doivent être évoquées.

Les Essonniens ont salué notre constance : notre lutte pour la qualité de vie n’est pas une concession à la "mode", le temps d’une élection. Méfions-nous des sirènes de la politique politicienne et ne perdons pas notre identité : Cultivons notre "Vertitude". On peut rester actif, même après une bonne élection !

Post-scriptum

Avril 2001