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Sénatoriales : Les verts répondent au Parti Socialiste

dimanche 19 septembre 2004, par Bonneau guy

Sénatoriales : Les verts Répondent à la lettre ouverte du parti socialiste .
Guy Bonneau expose en toute transparence les non-dits du message de Marianne Louis

Les Verts

le 17 septembre 2004

ESSONNE ECOLOGIE

 

 

Marianne Louis, première secrétaire fédérale du parti Socialiste

Lydie Benoist, Secrétaire départementale du Parti Communiste Français,

Chères collègues,

 

Votre lettre "ouverte " m’a tout a fait surpris, et ce pour plusieurs raisons :

Vous n’étes pas sans savoir que l’élection sénatoriale étant une élection nationale, des négociations entre notre direction et celles de chacun de vos partis ont été engagées avant l’été. Pour ce qui concerne le parti socialiste, elles ont abouti à un accord minimal et partiel sur 4 départements (Paris, Seine Saint Denis, Hauts de Seine et Rhône) devant permettre l’élection de 4 sénateurs Verts et porter la représentation des idées écologistes au Sénat à 5 personnes, encore loin de la réalité électorale. Les discussions devant se poursuivre au cours de l’été au niveau départemental.

En Essonne, nous avions annoncé, dès le mois de juin, une position claire : nous souhaitions une liste d’union avec les autres partis de gauche. Nous demandions la troisième place sur la liste, position à priori non éligible. Je vous ai fait savoir que si cette demande n’était pas satisfaite, nous présenterions une liste autonome, et que naturellement la décision finale serait prise par notre direction nationale. Le CNIR des Verts a endossé cette position au mois de juillet et nos instances nationales en ont informé vos partis respectifs.

Par ailleurs, je vous avais annoncé que le candidat désigné conformément aux règles internes de notre Parti était Jean-Patrick LE DUC.

Dès avant l’été, la proposition que la quatrième place soit attribuée aux Verts m’a été faite. J’ai souligné que, pour avoir un sens, et respecter le choix rappelé çi-dessus, cette proposition supposait une inversion de l’ordre des deux premiers candidats, sans effet sur l’élection de deux sénateurs socialistes, et à un moment où le Parti Communiste n’avait pas encore choisi son ou sa candidat(e) : en l’absence de cette inversion, la proposition correspondait de fait à une 5ème place, naturellement tout à fait innaceptable.

 

Vous citez d’autres départements où l’union a pu se faire (avec une erreur en ce qui concerne les Yvelines). Nous nous réjouissons de ces listes communes et regrettons sincèrement de ne pas figurer parmi ces départements. Mais nous devons aussi constater que les fédérations socialistes concernées ont fait preuve de réalisme politique et ne se sont pas contentées de faire des calculs de voix.

En accordant une place importante aux Verts dans la liste des régionales, Jean-Paul Huchon a non seulement fait preuve de sens politique, mais a également exprimé un signe fort de prise en compte des priorités que nous défendons. Nous attendions une telle attitude dans l’Essonne, département où les problèmes environnementaux sont parmi les préoccupations majeures des citoyens et de leurs élus communaux.

Fin Août, le Parti Socialiste a rompu l’accord national en refusant d’honorer son engagement dans le Rhône, privant ainsi Les Verts de l’élection d’un sénateur. Dans d’autres départements, le parti Comuniste n’a pas joué le jeu de l’union. Aussi, début septembre, notre direction nationale a encouragé les départements qui n’avaient pas avancé vers un accord à présenter des listes autonomes. Face au maintien de votre proposition de la 5ème place (de fait, puisque apparemment vous n’aviez - une fois de plus - pas accepté de tenir compte du choix par nos instances de nos candidats) je vous ai annoncé personnellement, vendredi 3 septembre, notre décision et sa validation par notre direction.

 

La semaine suivante, à 20 jours de l’élection, nous avons donc enfin pu commencer notre campagne : compte tenu du fait que nous souhaitions l’union des forces de gauche, nous avions décidé d’attendre votre décision avant d’entamer toute campagne pour une liste Verte. Ceci nous a gravement pénalisé et a donc pénalisé la gauche.

Dans une récente lettre aux militants socialistes, Jean-Luc Mélenchon considère que les Verts n’ont aucun poids pour ces élections. C’est son analyse, mais alors il nous paraît exagéré de nous faire porter des responsabilités sur le résultat … et vos démarches de dernière minute, après que notre Direction Nationale et notre Conseil Départemental, unanimes, ait validé notre liste autonome, et après la rupture unilatérale de l’acord national (dans le Rhône), sont plutôt incompréhensibles.

Enfin, cette lettre pour nous demander de changer de position - en nous refaisant toujours la même proposition et en oubliant vos responsabilités dans cette situation-, à quelques heures de la clôture des listes, alors que vous avez annoncé votre liste, envoyé votre matériel de promotion, est incompréhensible. Nous sommes certains que si nous acceptions, cela risquerait d’être interprété comme un arrangement de nature politicienne, qui ne manquerait pas d’être négatif vis à vis de nombre de nos grands électeurs pour qui l’éthique est importante.

Nous étions prêts à faire des choix d’intérêts partagés. Vous n’avez pas souhaité y donner suite, nous le regrettons.

Comme vous l’indiquez dans votre lettre, la situation politique de cette élection, avec une forte division de la droite, rend possible l’élection d’un troisième sénateur de gauche. Compte tenu de la règle de la plus forte moyenne et que 2 socialistes seront élus avant répartition, notre liste est la seule qui ait une chance (mince, je le reconnais mais non nulle) de permettre à la gauche d’avoir un troisième élu.

Nous comptons sur les grands électeurs pour permettre cette victoire.

Nous formons le vœu que les prochaines échéances électorales permettront, dans un souci de respect mutuel et d’intérêt primordial des valeurs de gauche, de trouver des accords permettant une juste représentation des idées défendues par les différents partis de la gauche, dans le respect du choix de nos candidats.

Je vous prie, Marianne et Lydie, d’accepter mes salutations Vertes,

 

Pour le Conseil Départemental,

 

Guy BONNEAU

Secrétaire Départemental