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dimanche 21 février 2010, par
Un élu PS, Jean-Luc Laurent, Vice-président du Conseil régional s’exprime sur l’écologie
http://www.jeanluclaurent.fr/L-ecol...
Michel Rouyer l’a interpellé, mais ... silence radio
La réponse de Michel Rouyer
Un tel article est consternant et trahit un manque total de connaissance du sujet, une confiance quasi religieuse dans les solutions techniques hypothétiques censées apporter des solutions aux problèmes largement liés aux problèmes d’organisation humaine et d’inégalité entre le Nord et le Sud. Votre diatribe sur l’obscurantisme supposé des écologistes fait fi des solutions qui existent mais qui nécessitent un réel changement d’organisation et de priorité dans un futur développement soutenable de nos sociétés (voir les dossiers très bien documentés des associations Négawatt et Global Chance, sans parler des ONG comme les Amis de la Terre et OXfam).
J’ajoute qu’au contraire de ce qui est affirmé dans votre article, les couches les plus pauvres de la population ont tout à gagner d’un développement d’une écologie sociale et solidaire, qui fait place à l’intelligence humaine et qui retrouve les notions de solidarité à l’échelle des territoires (le fameux slogan mais qui n’en est pas un, voir les agenda-21 qui sont naît des accords de Rio : penser global, agir local).
Votre article est un acte de foi d’une vision passéiste, chargée de préjugés dont les socialistes ont du mal à se départir et qui est totalement aveugle à la seule bonne nouvelle de la mobilisation lors du sommet de Copenhague : à savoir la confluence entre les mouvements sociaux (syndicats) les mouvements altermondialistes (Attac) et les ONG environnementalistes et de solidarité, avec beaucoup des jeunes engagés dans un combat qui est celui de la survie non pas seulement de leur planète, mais de l’humanité.
ET d’une absence totale de compassion en particulier vis à vis des populations d’Afrique et d’Asie sans parler de celles des îles du Pacifique pour qui ce dérèglement a déjà des effets très concrets et demandent déjà des efforts en matière d’adaptation très concrètes aux nouvelles données climatiques, ce dont les pays du Nord refusent d’apporter une juste contribution en terme financier prétextant que les pays émergeant comme la Chine devrait également y contribuer. En marchands de tapis face aux situations de détresse, nous sommes les champions et le résultat sur le papier du refus d’un accord contraignant des chefs d’Etat au sommet de Copenhague en est la preuve manifeste !
Les prévisions des dérèglements climatiques ne sont contestés que par quelques climato-sceptiques qui s’attaquent avec l’appui de certains états dont l’Arabie Saoudite aux travaux des chercheurs du GIEC mais pas seulement à la définition même du combat et de son utilité. N’oublions tout de même pas les énormes intérêts des complexes pétroliers, et autres qui ont intérêt à faire croire que l’activité humaine n’y est pour rien : autrement dit tant qu’on est pas sûr continuons à prospérer, buisness as usual !
Par bonheur, certains des hérauts de la sociale démocratie ne sont tous sur votre longueur d’onde, je pense à Michel Rocard qui est venu débattre avec nous dans les nombreuses conférences débats précédent le sommet de Copenhague et dont le travail de la commission chargé de proposer une contribution-climat a été fait avec honnêteté et sens des responsabilités. Cette contribution rebaptisée taxe carbone a complètement été dévoyée par le gouvernement qui a repris à son compte les pressions des lobbies dont le premier est celui de l’électricité d’origine nucléaire non assujettie à la fameuse taxe et favorisant le chauffage électrique, ce qui est une aberration en terme énergétique pour se chauffer et cuire les aliments.
Autre aberration, restituer le chèque vert à toutes les couches de la populations, y compris celles bénéficiaire du bouclier fiscal au lieu de se servir des sommes récoltés des populations aisées qui ont les moyens d’isoler leurs logements à des solutions collectives de transport en commun, d’action publique envers la mise à niveau des logements des plus défavorisés.
Votre profession de foi anti-écologiste est la preuve que nous avons bien un projet de société différent à défendre, et que les nombreux élus et intellectuels issus du PS qui ont rejoint Europe Ecologie ont eu bien raison de le faire aujourd’hui comme Pierre Larrouturou mais il n’est pas le seul car le monde tel que vous nous le promettez n’est rien d’autre que la politique de l’autruche et je ne parle pas que d’urgence environnementale car toutes les crises que nous subissons ont le tort d’interagir entre elles et qu’avec vous l’imagination n’est surtout pas au RDV : reprenons les vielles recettes et méfions nous de toutes les innovations que le défi écologique a le mérite de promouvoir.
Et je ne parle pas que d’innovations technologiques : le maire de la commune la pauvre de Seine Saint Denis Michel Bourgain, élu Vert fait de la diversité des cultures qui habitent sa commune la richesse de son action publique en réparant les dégâts des politiques du passé dont vous prônez la poursuite. Il se permet même de faire un éco-quartier dans ses friches industrielles et dont les sources de pollutions, y compris radio-actives devront être prise en compte, pour améliorer la qualité de vie de ses habitants. Preuve que l’écologie n’est pas réservé aux bobos mais bien la source de bien des innovations sociales, ce qui vous échappe complètement. En réponse à votre identité politique bien marquée et à votre procès d’intention, je renvoie le procès en obscurantisme anti-écologique à son auteur cher Monsieur le candidat sur la liste de M. Huchon qui n’est lui-même pas si caricatural mais visiblement mal inspiré de vous avoir pris sur sa liste !
Michel Rouyer, élu écologiste de l’Essonne