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Terrains Clause à Brétigny : Les Masques s’abaissent

samedi 18 juin 2005, par Jean-Patrick Le Duc

1630 logements sur le site Clause (soit 4 à 5 000 habitants) : Est ce bien raisonnable ?

La Communauté d’Agglomération du Val d’Orge (« l’Agglo ») a racheté les terrains (28 hectares) qui étaient autrefois occupés par la Graineterie Clause, célèbre dans le monde entier.
Le rachat de cette société par une multinationale avait eu pour conséquence la fermeture du site (seul subsiste un centre de recherche). L’Agglo a usé de son droit de préemption pour éviter que ces terrains ne soient vendus à un promoteur qui envisageait de faire un gigantesque lotissement.

Outre son intérêt historique, ce site présente le double avantage d’être à proximité de la gare de Brétigny et surtout de prolonger l’espace naturel régional (sous la responsabilité de l’Agence régionale des Espaces verts) vers le centre ville.

Les Verts, tout en admettant une urbanisation limitée de ce site (avec du logement social et mixité) ont demandé, dès le début, que la plus grande partie du site conserve son aspect ouvert et soit utilisé pour du maraîchage (dans le cadre d’un projet d’insertion et de formation), des jardins familiaux et des espaces de loisirs et que les bâtiments existants soient prioritairement utilisés pour des activités d’intérêt collectif.
Après avoir annoncé urbi et orbi que la municipalité n’avait pas de projet défini et que le projet serait discuté avec la population de Brétigny, le maire PS et son adjoint PC ont fini par annoncer ce qu’ils avaient dans la tête depuis longtemps : Bâtir 1630 logements sur ce site (soit l’arrivée d’environ 5 000 habitants) et avec, cerise sur le gâteau, la construction d’une voie routière dans l’espace naturel régional. En final, sur une zone de 46 hectares concernée par l’aménagement, seuls 13 hectares seraient sauvés de l’urbanisation et sur les 28 hectares de la propriété de l’Agglo, moins de 10 seraient préservés du béton.

Les Verts, en coopération avec une association de protection de l’environnement, l’ADEMUB et un parti local de gauche, BAGP, ont organisé plusieurs réunions publiques et ont lancé une pétition qui, à ce jour, a recueilli près d’un millier de signatures.
Malgré des engagements répétés, la consultation de la population n’a toujours pas commencé.
Enfin, il est fortement question que l’Agglo revende les terrains à la Commune et donc transformerait ce qui avait été annoncé comme une opération exemplaire d’aménagement communautaire (« elle s’inscrit dans le cadre du programme d’actions et de réflexions de la politique de développement durable » ) en un simple portage financier d’une communauté d’agglomération pour le compte d’une commune. Est ce le rôle d’une communauté d’agglomération d’être un banquier ?
A l’heure où nos conseillers généraux de gauche répètent à l’envie qu’il faut lutter contre le grignotage des espaces verts et ruraux en Essonne, comment accepter que 18 hectares d’espaces verts disparaissent sous le béton alors qu’ils sont, en grande partie, la propriété de collectivités locales ?

Les Verts de la Vallée de l’orge ont décidé de faire de ce dossier une priorité de leur action. Ils ont décidé de demandé le soutien des instances départementales et régionales des Verts. A la région, Lucien Ferrier, Marie-Pierre Digard et Mireille Ferri nous ont déjà apporté leur soutien dans le cadre de leurs responsabilités régionales.