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APRÈS LES ATTENTATS, DÉFENDONS LA DÉMOCRATIE ET LA LIBERTÉ

LETTRE OUVERTE D’EMMANUELLE COSSE,

TÊTE DE LISTE DU RASSEMBLEMENT ÉCOLOGISTE ET CITOYEN POUR L’ÎLE-DE-FRANCE

samedi 21 novembre 2015, par Patrick Polverelli

Madame, Monsieur,

Une violence lâche et meurtrière s’est déchaînée sur notre jeunesse, nos quartiers, notre culture libre et ouverte. Elle a tué et blessé de façon indifférenciée des dizaines de femmes et d’hommes, simplement parce qu’ils étaient là, simplement parce qu’ils vivaient leur vie. Beaucoup de ces victimes étaient originaires d’Île-de-France, d’autres venaient à Paris pour y passer un week-end ou quelques heures de bon temps.

C’est un coup très dur que nous avons reçu.

Mes premières pensées, au nom de tous les écologistes, vont aux familles et aux proches des victimes. Notre reconnaissance va aux forces de police et aux secours. À tous nos concitoyens, nous devons le réconfort dans la peine, la cohésion face aux menaces, la mesure et la dignité dans nos réactions.

L’objectif des terroristes est d’insuffler en nous la peur et la division. En massacrant à l’aveugle, ils cherchent à disloquer notre société. Ils veulent alimenter la source de haine dans laquelle ils s’abreuvent. Ils veulent que nous renoncions à nos libertés et à nos principes démocratiques car ils savent que ce sont nos forces.

Nous gagnerons si nous restons nous-mêmes, en réaffirmant notre confiance et notre fidélité envers la République et ses institutions. L’unité, le discernement, le sang froid et la dignité du débat démocratique sont des exigences qui s’imposent à tous. Toute récupération politique de ces terribles événements serait indigne et honteuse.

Notre réponse collective doit justement prendre appui sur ce qu’ils cherchent à détruire : notre démocratie, notre droit et notre justice, nos valeurs républicaines.

L’émotion est grande et pourrait nous conduire à la panique, à la recherche de boucs émissaires ou à la tentation de la vengeance. Ce n’est pas comme cela que nous obtiendrons justice. C’est au contraire en nous tournant vers ces moments de notre histoire qui nous rendent fiers, où des femmes et des hommes de tous horizons se sont levés pour défendre la liberté et tracer un chemin de tolérance et d’émancipation. Nous devrons pouvoir dire aux futures générations que nous avons réagi comme il fallait : c’est notre part de lumière qui doit prendre le dessus pour combattre l’obscurantisme.

Dans l’immédiat, nous devons agir pour assurer notre sécurité. L’augmentation des moyens humains pour la justice et la police est nécessaire. Les forces de l’ordre républicaines doivent avoir les moyens de protéger la population dans le respect des libertés fondamentales.

Beaucoup de réponses sont à trouver sur le plan international. Alors que la Conférence sur le climat se tiendra dans quelques jours, nous avons l’occasion de nous attaquer au financement des organisations terroristes qui repose en grande partie sur les ressources pétrolières. Nous pouvons, en nous appuyant sur une Europe plus forte et rassemblée, leur couper les vivres et les désarmer en créant des sociétés moins dépendantes au pétrole.

La sécurité se construit également dans une société rassemblée et apaisée. Défendre les services publics, être garant de l’égalité, assurer la présence d’adultes dans nos établissements d’éducation et d’agents dans les gares et transports en commun, faire que nos écoles soient le berceau d’une éducation à la citoyenneté, que la culture vive sous toutes ses formes et partout, lutter contre la précarité et créer des emplois, faire que la formation, condition de l’émancipation, bénéficie à tous. Voilà la meilleure réponse au besoin de sécurité qu’expriment aujourd’hui nos concitoyens.

La tenue des élections régionales et l’acte de vote seront un de nos premiers gestes de résistance. En Île-de-France, nous allons reprendre notre campagne progressivement et nous vous présenterons un programme qui apporte justement des réponses au besoin de protection et de mieux vivre ensemble.

Le monde ne tourne pas rond. Il s’est rappelé à nous de la manière la plus brutale qui soit. Mais nous ne sommes pas impuissants. À nous de réagir avec fermeté et humanité.

Défendons les libertés. Notre démocratie est leur cible. Elle sera notre arme.

Emmanuelle Cosse