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Débat d’orientation budgétaire de l’Essonne

Intervention du Vice-président EELV au Conseil régional

vendredi 30 décembre 2011

Intervention de Guy Bonneau, vice-Président EELV du Conseil général de l’Essonne à l’occasion du débat d’orientation budgétaire du département sur les orientations budgétaires pour 2012

Comme plusieurs collègues, c’est là mon premier débat d’orientation budgétaire. Que ce soit comme représentant d’EELV au sein de cette assemblée, comme membre de la majorité et aussi au vu des responsabilités qui m’ont été confiées, je souhaite apporter ma contribution à notre débat.

Comme écologiste politique, je vais bien sur inscrire mon intervention dans la logique du développement durable, avec ses trois piliers interdépendants, logique fortement mise en avant par le département de l’Essonne.

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Vis à vis de l’entrée environnement, le Conseil Général n’a pas à rougir de son action : je pense en particulier à la politique dans le domaine de l’eau, ou à celle en matière d’ENS sur laquelle nous reviendrons tout à l’heure.

Et, j’en suis persuadé, nous continuerons d’avancer ! Pour apporter ma pierre à cette perspective, je vais l’illustrer ces avancées souhaitables sur l’exemple de la politique « déchets », autour des mots prévention et valorisation.

La prévention de leur production est aujourd’hui l’axe central de la politique départementale en matière de déchets, c’est bien. J’ai d’ailleurs apprécié l’exposition présentée récemment à l’Agora d’Evry dans le cadre de la semaine de la prévention des déchets.

Je pense qu’il nous faut maintenant aller plus loin en développant encore le champ de la valorisation. J’ai bien aimé le slogan utilisé par nos partenaires québecquois « récupérer et consommer d’occasion ????? ».

Valoriser ce sera développer localement de nouvelles filières, dans une approche de coût global, que ce soit avec des outils comme la Semardel mais aussi avec des initiatives décentralisées, il ne faudrait pas tout concentrer !

Cette entrée « environnement » est indéniablement aussi synonyme d’activité économique durable, productrice de richesses à partir de ces nouvelles matières premières que sont les déchets.

Mais l’intérêt social est lui aussi manifeste, puisqu’on trouve là des emplois de production non aussi hautement qualifiés que ceux du domaine des technologies de pointe, donc des emplois pour une partie des chômeurs essonniens.

Et, mes chers collègues, une telle chaîne allant de l’insertion - je pense notamment aux entreprises d’insertion par l’activité économique qui s’emparent de ce sujet -, à l’emploi durable, une telle chaîne ne peut être laissée aux seules logiques financières de l’économie actuelle !

Activités solidaires, sociales, sociétales : on est là au cœur de l’ESS, domaine dans lequel, suite à la délégation qui m’a été confiée, le département devra s’impliquer de façon de plus en plus significative au cours du mandat qui commence. Aussi, monsieur le Vice-Président, cher Carlos, permettez moi de souhaiter que l’on rajoute l’ESS à la liste des actions transversales, structurantes des politiques départementales.

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Seconde entrée du développement durable, l’économique, mais, comme on vient de le voir, quelle que soit l’entrée on doit englober les deux autres piliers ! Il est clair que je ne vise pas là l’économie financiarisée, quasi virtuelle qui s’est développée depuis 20 ans !

Monsieur le président, dans votre discours d’installation vous avez indiqué qu’il fallait réorienter nos interventions économiques en prenant mieux en compte la préoccupation majeure de nos concitoyens, l’emploi, l’humain, et cela je l’applaudis des deux mains.

Reste à passer aux actes, à traduire ces ré-orientations dans les choix budgétaires, difficiles mais d’autant plus nécessaires dans le contexte financier que Carlos da Silva a décrit.

Pour ma part j’y serai attentif, notamment parce que vous avez bien voulu me confier une délégation aux nouveaux emplois.

Je pense qu’il faudra aussi, pour amorcer cette reconversion écologique de l’économie, une action exemplaire du département en matière de mise en œuvre des clauses sociales et environnementales dans nos marchés publics, puis, via la contractualisation de nos aides, en incitant nos partenaires à en faire de même.

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Troisième entrée du développement durable, les politiques sociales. Point fort des politiques essonniennes, elles sont hélas mises en difficulté par les politiques gouvernementales !

J’applaudis le transfert de compétences vers des échelons plus proches des besoins, mais ces transferts ne sont pas accompagnés de transferts dynamiques de ressources.

Par exemple pour le RSA, l’augmentation mécanique du nombre de bénéficiaires, notamment du fait des politiques d’austérité du gouvernement et du recul de l’age de la retraite, cette augmentation entraîne un décalage croissant entre nos dépenses d’allocation et les recettes transférées qui, elles, sont figées ! Cela a été reconnu ici même quasiment à l’unanimité, ce sont xx millions d’euros qui nous ont manqué en 2010, et ce décalage s’accroît encore, année après année ! Maintenir à un haut niveau les actions d’accompagnement de ces publics pour les faire sortir de la spirale de l’exclusion, ce sera un vrai marqueur de nos politiques.

Comme responsable des politiques d’insertion, je veillerai à ce que le Conseil Général ne baisse pas la garde, malgré les mauvais coups portés par l’Etat.

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Pour conclure cette intervention, un souhait sur nos orientations en matière de fiscalité et d’emprunt. Je les partage, sans en faire une approche dogmatique. Cependant, je souhaite vivement qu’à l’occasion du vote du budget soit clairement délibéré - comme annoncé dans notre programme-, le refus du Conseil Général de traiter avec des établissements financiers peu regardants sur la question dite des « paradis fiscaux ». Plusieurs collectivités l’ont fait, notamment il y a 18 mois la Région Ile de France, inspirons nous de leurs propositions !

Avec ces quelques coups de projecteur, j’ai souhaité Monsieur le Président, compléter et enrichir vos propositions.