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vendredi 2 mai 2014, par
La Commission Particulière du Débat Public a publié un bilan du débat sur le projet de Grand Stade de la Fédération française de rugby (FFR) prévu sur le site de l’ancien hippodrome d’Evry (91). Un bilan qui confirme l’urgence de renoncer à ce projet
Les conclusions de l’enquête publique sur le projet de grand stade d’Evry sont claires : celui-ci fragilise les installations sportives existantes. Les élu/es de Seine-Saint-Denis ont ainsi témoigné de leur inquiétude quant à la pérennité économique et sportive du Stade de France de Saint-Denis. Un stade dont la survie est déjà compromise par l’absence de club résident, la fin récente des subventions de l’Etat, la rénovation du stade Jean Bouin et la construction de l’Arena 92. Une inquiétude partagée par des membres de la Fédération française de rugby.
L’inquiétude financière demeure également intacte pour ce projet qui implique les pouvoirs publics à hauteur de 118 millions d’euros sur les enjeux d’accessibilité routière et contraint les collectivités locales à se porter garantes d’un emprunt de 400 millions d’euros effectué par la Fédération Française de Rugby !
La phrase introductive du dossier présenté au débat public en novembre 2013 est limpide sur la finalité du projet : assurer la croissance des ressources de la Fédération Française de Rugby. Ce projet vise ainsi à satisfaire des besoins d’ordre privé tout en appelant les collectivités territoriales à supporter financièrement les lourds aménagements nécessaires à l’accessibilité de l’équipement.
Une telle construction n’aurait de sens que si elle s’inscrivait dans une logique de rééquilibrage de l’aménagement du territoire national. De plus, la concentration des grands équipements en Ile-de-France complique les problèmes de transports dans la région. Un tel projet contreviendrait également au Schéma Directeur de la Région Île-de-France qui fait de la complémentarité des territoires une pierre angulaire du développement francilien à l’horizon 2030.
Dans le modèle économique présenté par la maîtrise d’ouvrage, rien ne vient non plus démontrer que le solde de création d’emplois locaux serait positif. Le modèle économique des activités dans l’entourage immédiat du stade est notamment basé sur l‘hypothès peu crédible d’un maintien des spectateurs sur place, à 25 kms de Paris, après les matchs.
Enfin, L’offre de transports est totalement inadaptée aux besoins du Grand Stade. « Grâce au stade, nous aurons enfin l’amélioration des transports » : le discours des élu/es locaux de l’Essonne occulte les énormes programmes d’investissement qui sont déjà en cours sur le RER D d’un montant de 653 M €, pour rattraper quarante années de sous investissement. Avec ou sans le Grand Stade, ces investissements, programmés, seront bien réalisés ! « Mais, dans l’état de tension du RER D qui comporte 3 branches convergentes vers Paris, le modèle de mobilité autour du stade est une impasse », selon Jacques Picard, conseiller régional EELV et administrateur du STIF.
“En pleine crise des finances publiques, on nous propose d’engager des centaines de millions d’euros pour un projet douteux sur le plan économique et environnemental” signale Mounir Satouri, président du groupe EELV au Conseil Régional d’Île-de-France. “Faire miroiter des promesses d’emplois sans évoquer les conséquences imprévisibles sur l’équilibre économique des autres stades franciliens est inacceptable. »