Commentaires sur : Pas de loi Famille sans Procréation Médicalement Assistée https://2015-2019.eelv.fr/pas-de-loi-famille-sans-procreation-medicalement-assistee/ Le mouvement de l'écologie politique Wed, 08 Jan 2014 20:28:44 +0000 hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.5.3 Par : nogues https://2015-2019.eelv.fr/pas-de-loi-famille-sans-procreation-medicalement-assistee/#comment-38872 Mon, 06 Jan 2014 15:28:52 +0000 http://eelv.fr/?p=100340#comment-38872 Bonjour,

Sympathisante d’EELV, je m’étonne encore une fois que ce sujet ne fasse pas débat parmi les « progressistes », qu’on l’abandonne à des idéologies à l’emporte-pièce… En Espagne, les avancées hyper-libérales en matière de moeurs cèdent à de graves courants réactionnaires. PMA et lobbies anti-avortement comme aux USA.
Ci-joint une lettre transmise au PS à l’heure de la polémique binaire de l’automne 2012:

Les crispations identitaires qui enflent le débat sur la famille pour tous me renvoient sur des plages que je n’ai pas l’habitude de fréquenter, traditionalistes ou réactionnaires.
Au regard de la condition humaine de plus en plus polymorphe, que je sais ne pas pouvoir appréhender, la promotion de la PMA dans nos très riches sociétés réduit encore d’un morceau l’humanité partagée.

Quelques questions d’une juriste autodidacte :
Qu’est-ce qu’un état de fait dans une société qui vise l’égalité des droits ?
En quoi la référence à l’état naturel est-elle normative?
La norme n’est elle pas justement ce qui émane d’une sociéte ?

Si l’on admet que les droits fondamentaux visent la protection de l’identité et l’intégrité de chacun, quel qu’il soit, la liberté d’être ou ne pas être – parent entre autre – l’institution d’un droit à procréer n’est pas fondamentale mais idéologique, au même titre que, par exemple, le droit de transmettre son capital à ses descendants.
L’égalité de droit des parents homosexuels n’a pas pour corollaire le droit à la procréation, le droit à ne pas avoir d’enfant indépendamment de sa sexualité n’a pas pour symétrique le droit à avoir un enfant indépendamment de sa sexualité.
Dénoncer l’exclusivité de la procréation naturelle au nom de l’hétérocratie, c’est faire la promotion du scientisme, de la marchandisation et de la fétichisation des gamètes. Ni finaliste ou essentialiste, ni gardienne du temple oedipien, je vois dans la procréation naturelle le point aveugle, non idéologique, de notre condition commune.

La PMA est en France volontairement limitée aux couples hétérosexuels présentant un dysfonctionnement de la fertilité. Elle est assimilée à une assistance médicale, remboursée par la sécurité sociale. Cette fiction juridique – personne n’est là pour vérifier l’existence des rapports sexuels – a le mérite de borner la libéralisation des gamètes et d’éviter un certain nombre d’écueils éthiques.
La revendication de couples homosexuels à accéder à la procréation médicale de par leur volonté de fonder une famille au même titre que les couples hétérosexuels transfère à la société la responsabilité de la procréation. Elle induit de fait un permis de procréation normatif. Intègre-t-il les femmes seules, ménopausées, les hommes, les morts, les fous, les pauvres? ( L’imposition d’une contraception aux handicapés mentaux, effective sur le terrain bien que sans cadre légal, laisse imaginer au positif l’étendue du problème).
Ou alors, la société lève toute limite, et assume les dérives consuméristes et eugénistes des candidats à la PMA (telle qu’aux USA les catalogues de sperme).
Le cadre de l’adoption est juridiquement différent puisque l’enfant existe, la société a l’obligation de le protéger et de définir les conditions de son adoption. Le permis de parentalité est alors contextuel; les arguments relativistes entendus un peu partout, spécieux en terme de droit dans le sens où ils comparent des valeurs, sont ici recevables, du type « mieux vaut des parents équilibrés homosexuels que des parents hétéro déguinglés ». Aux services sociaux de définir les critères d’adoption avec le moins de discriminants possibles : « l’important c’est l’Amour ». Le modèle de l’erzatz des parents biologiques a fait long feu, il n’est pas pertinent pour l’enfant, qui reste attaché à la distinction de ses origines.

Pouquoi ne pas instaurer le cadre juridique d’une parentalité seconde, qui ne se substitue pas aux parents biologiques mais s’y ajoute, en parallèle ou en remplacement si besoin? Il aurait le mérite de s’adapter aux familles d’adoption, aux familles recomposées, composites, hétérosexuelles et homosexuelles, de donner une existence légale aux parents non biologiques, sans dénier la réalité biologique, et sans non plus l’ériger en norme.

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