Turquie – Commission Transnationale https://transnationale.eelv.fr Un site utilisant Réseau Europe Ecologie Les Verts Wed, 04 Apr 2018 15:09:09 +0000 fr-FR hourly 1 A Istanbul, rencontre entre écologistes https://transnationale.eelv.fr/2014/11/13/a-istanbul-rencontre-entre-ecologistes/ Thu, 13 Nov 2014 16:21:22 +0000 http://transnationale.eelv.fr/?p=4201 Lire la suite]]> Alors qu’avec l’actualité internationale la Turquie se retrouve au centre de toutes les attentions – guerre civile en Syrie, avancées de l’EI, réfugiés kurdes, flux migratoires vers l’Union européenne – les eurodéputés écologistes français Michèle Rivasi, Karima Delli, Yannick Jadot et Pascal Durand se sont rendus à Istanbul du 7 au 9 novembre 2014. La capitale économique de la Turquie accueillait notamment le 25e conseil du Parti Vert européen (PVE).

Lors de leur déplacement, les quatre eurodéputés ont pu participer à de nombreux débats organisés par le PVE : géopolitique, sécurité et transition énergétique en Turquie, chômage des jeunes en Europe, crise au Moyen-Orient, futur de l’UE et rôle de la Turquie, etc.

Le vendredi 7 novembre en fin d’après-midi, les eurodéputés Europe Ecologie ont pu également rencontrer en marge du conseil les représentants des écologistes turcs (Yesiller ve Sol Gelecek Parti- YSGP, « les Verts et la Gauche, le parti d’avenir ») ainsi qu’une association de défense de la communauté arménienne (Nor Zartonk) afin d’échanger longuement avec eux sur toute une série de priorités politiques à porter de concert : le renforcement des liens entre l’UE et la Turquie, les questions migratoires, la question du nucléaire et plus largement de la transition énergétique, les marges de manœuvre pour une offre politique alternative progressiste dans le pays ou encore la prochaine commémoration du centenaire du génocide arménien.

Etaient présents, aux côtés de Michèle Rivasi,Karima Delli, Pascal Durand et Yannick Jadot, Sayat Tekir, de l’association arménienne Nor Zartonk, Sevil Turan, co-porte-parole du YSGP, Ahmet Atıl Asıcı, président de la commission économie et membre du bureau exécutif du YSGP, Nil Mutluer, membre de l’assemblée du parti, Gizem Kastamonulu, membre de son bureau exécutif et Saruhan Oluç, vice-président du HDP (la plateforme politique plus large dont font partie les Verts turcs).

Deux sujets prioritaires sont ressortis des discussions :

– Tout d’abord les luttes écologistes communes contre les grands projets inutiles : en effet, en France ceux-ci font la une de l’actualité (Sivens, Notre Dame des Landes, Lyon-Turin, etc.), et en Turquie, le gouvernement d’Erdoğan, dans sa course effreinée à la croissance, multiplie les grands travaux dans l’indifférence totale des questions de défense de l’environnement. Les manifestations au Gezi Park à Istanbul sont notamment parties d’une exaspération de toute une partie des Stanbouliotes face à la destruction programmée d’un des derniers espaces verts de la ville.

– Ensuite la situation problématique des minorités en Turquie (arménienne, kurde, LGBT, etc.) et la question dramatique de l’afflux des réfugiés syriens entrant en Turquie pour échapper à la guerre avant de vouloir rejoindre l’Europe.

Sur ces deux sujets, les délégations écologistes françaises et turques ont pris date et réaliseront d’ici peu des actions communes.

Face à la course folle à la croissance, en Turquie comme en Europe, les écologistes continuent à poser les bases communes d’un modèle alternatif refusant la destruction des peuples et de leur environnement. A cet égard, le rendez-vous d’Istanbul était incontournable.

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Journée mondiale de soutien à Kobanê, le 1er Novembre https://transnationale.eelv.fr/2014/10/31/journee-mondiale-de-soutien-a-kobane-le-1er-novembre/ Fri, 31 Oct 2014 10:17:45 +0000 http://transnationale.eelv.fr/?p=4183 Lire la suite]]> Communiqué de presse d’Europe Ecologie – Les Verts du 31 octobre 2014

Le 15 septembre dernier, l’État Islamique a lancé une vaste offensive contre la ville kurde de Kobanê, dans le nord de la Syrie, en utilisant des armes lourdes de fabrication américaine, volées à l’armée irakienne. C’est la troisième attaque contre Kobanê depuis le mois de mars 2014.

L’État Islamique, pour imposer le califat, veut mettre fin au système d’administration paritaire en place, laïc et respectueux de toutes les minorités, de toutes les religions.

Des centaines de milliers de civils ont été déplacés vers la Turquie et vivent dans des conditions difficiles, à l’approche de l’hiver.

Il est temps que la coalition internationale apporte son soutien à la résistance kurde, soutenue par l’Armée Syrienne Libre. En France, alors que le Président turc Erdogan est présent, le gouvernement français doit lui demander de lever les obstructions à l’organisation de la résistance.

Fidèle à ses valeurs humanistes, EELV appelle à participer à toutes les manifestations de soutien en France comme celle qui se tiendra Place de la Bastille à Paris le samedi 1er novembre 2014 à 14h00.

 

Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux.

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Dimanche 30 mars, c’est les municipales… en France, mais aussi en Turquie https://transnationale.eelv.fr/2014/03/30/dimanche-30-mars-cest-les-municipales-en-france-mais-aussi-en-turquie/ Sun, 30 Mar 2014 13:44:30 +0000 http://transnationale.eelv.fr/?p=4168 Lire la suite]]> Par Julien Bayou, Conseiller régional en Ile-de-France, porte-parole d’EELV, également disponible sur le site du Huffington Post

Igdir, c’est tout à l’est de la Turquie. En venant de Van, longez l’immense lac vers le Nord puis tout droit. Quand vous avez « Iran » sur la droite, prenez à gauche et vous y êtes presque. Une ville de 100.000 habitants à quelques kilomètres de l’Arménie.

Ici, la crainte est grande de pressions, menaces, violences, et fraudes en tous genres.

Il faut dire que ce sont les premières élections depuis que la décision unilatérale des Kurdes de cesser la guerilla en Turquie il y a un an et le début de négociations sur l’autonomie et la démocratisation de la région. Que le pouvoir hier tout puissant du Premier ministre Erdogan (AKP) est fragilisé par un immense scandale mêlant soupçons de corruptions, écoutes illégales et règlements de compte avec ses ex-alliés. Déstabilisé, le pouvoir semble engagé dans une fuite en avant autoritaire: outre les milliers de prisonniers politiques (dont des centaines d’élus, d’étudiants ou d’avocats), le gouvernement a récemment mené des purges dans la police et la justice. Et, ébranlé par la contestation née fin décembre 2013, à Taksim au coeur d’Istanbul, il a fait voter des lois liberticides contre Internet allant jusqu’à bloquer Twitter et Youtube, contre l’avis de la justice et du président de la République.

A quatre mois des présidentielles en août, tout semble bon pour se maintenir au pouvoir et ces élections municipales ont valeur de test grandeur nature. Sollicité par le parti BDP (Parti prokurde) j’ai rejoint en tant qu’élu une mission internationale d’observation des élections et on a été donc déployé à l’est en plein Kurdistan.

J’ai donc délaissé le deuxième tour des municipales en France (je voterai bien sur par procuration) pour le seul et unique tour des municipales en Turquie, où j’ai rejoint la délégation des « observateurs internationaux ». Rien à voir avec une délégation officielle façon Union Européenne ou ONU, ici chacun se paie son billet d’avion pour apporter une maigre mais symbolique et peut-être décisive contribution à la possibilité d’un vote libre, d’autant plus important aujourd’hui que les deux parties pourraient s’engager sur la voie d’un règlement pacifique du conflit qui dure depuis 30 ans. Des étudiants, des vieux militants verts ou communistes, des avocates italiennes, des allemands, des français, des vieux routiers de la cause Kurde et des complets néophytes, nous sommes une cinquantaine répartis sur plusieurs villes jugées stratégiques: le vote est le prolongement de la lutte pour le droit du peuple kurde par d’autres moyens que la guerilla.

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La ville d’Igdir, noeud de communication aux frontières arménienne et iranienne, ancienne zone de guerilla, en fait partie Le maire BDP a été emprisonné à peine 7 mois après son élection pour « terrorisme » — l’accusation revêtant en Turquie des réalités aussi différentes que l’usage de la violence ou l’expression pacifique d’une opinion contestataire. Sevil Sevimli, jeune étudiante franco-turque pour la libération de laquelle j’ai fait campagne avec Avaaz en sait quelque chose, emprisonnée 4 mois pour avoir participé à un concert de rock un 1er mai. Aujourd’hui, comme partout où se présente le BDP, c’est un binôme homme-femme qui est présenté au choix des électeurs. La loi ne dit pas grand chose en matière de parité, aussi certains partis devancent l’appel: le BDP présente des binômes partout quand bien même la fonction de « co-maire » n’est pas reconnue. Le second ou la seconde deviendra officiellement premier(e) adjoint(e) tout en exerçant dans les faits les responsabilités de maire. Le parti vert turc (allié au BDP dans le cadre du parti-ombrelle HDP), dont j’ai pu rencontrer les responsables à Istanbul, présente de son côté une liste 100% féminine: 12 candidates, liste à haute valeur pédagogique dans un pays où les droits de la femme sont menacés de remise en cause.

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Notre mission: assurer tout d’abord une présence que nos hôtes espèrent dissuasives. Et scruter et répertorier toutes les atteintes au vote libre et sincère. Ainsi, en théorie, la police et l’armée doivent se tenir à bonne distance des bureaux de vote, car leur seule présence relève de l’intimidation dans un pays où l’arbitraire a encore libre cours, a fortiori dans une région aussi surveillée que le Kurdistan. Mais le BDP craint que la police ne rentre jusque dans les bureaux de vote pour imposer aux électeurs de voter « à découvert », sans isoloir, atteinte flagrante à la liberté d’expression. Sans parler du risque de bourrage d’urnes et autres fraudes encore plus manifestes: la fois dernière, toujours d’après nos interlocuteurs, la police a tout simplement confisqué les bulletins des bureaux de vote jugés trop anti-AKP. Ouverture des bureaux de vote de 7h à 16h, nous allons circuler de bureaux de vote en bureaux de vote et surveiller la remise des procès-verbaux et dépouillements… Notre bible, ce sont les « manuels d’observation électorale » comme celui proposé par l’OSCE ou l’Union Européenne qui distillent les conseils et recommandations valables partout et pour tous, y compris pour les missions internationales non officielles comme la notre. A 24 heures du vote, alors que j’écris ce billet dans un café en face du bureau local du BDP en plein centre ville la campagne touche à sa fin: en Turquie on peut faire campagne le samedi. Mais si certains multiplient les réunions d’appartements pour convaincre les derniers indécis, la majorité attend le jour J. La rue est pleine, on chante, on danse…. Une ferveur démocratique qui fait rêver quand on arrive de France: on attend 70 à 80% de participation demain. Dans la rue, beaucoup d’hommes, une immense majorité, mais une parité parfaite dans les responsabilités. Ainsi le député du coin est une députée, militante de longue date de surcroît, qui prend un plaisir non dissimulé à poser pour moi quand je lui demande de me montrer qu’elle réussit à twitter malgré la censure. Elle compte plus de 100.000 « followers ». Et c’est presque comique, on compte plus de twitts en Turquie depuis la censure (émis par SMS ou via VPN) qu’avant, preuve s’il en était besoin de la vitalité de la société turque.

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Si nos hôtes affirment que les violations sont moins graves qu’avant — « pas de torture comme les dernières fois » nous explique, stoïque, le chef du BDP local, la tension est cependant bien palpable. Avant-hier à Van, un cuisinier a été blessé en marge d’un meeting d’Erdogan par la police qui a tiré à balle réelle. Le lendemain, la patrouille est nombreuse, armée, et épaulée par deux véhicules anti-émeute: un blindé et un canon à eau. Ambiance. A Igdir, la police fait plus simple: des jeunes militants sont « en garde à vue depuis quelques jours » et y resteront jusqu’à l’élection, moyen aussi pratique qu’efficace pour leur éviter de faire campagne. Et les violences et pression sont nombreuses entre militants des principaux partis, en particulier avec l’extrême-droite très puissante en Turquie, c’est le 3ème parti à l’Assemblée. Difficile de prédire comment notre présence sera reçue demain. Ici, le vote est un combat. N’oubliez pas de voter non plus!

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Le rapport de mission est disponible en intégralité ici. Pour suivre les engagements politiques de Julien Bayou, rendez-vous sur son site OnFaitCommeOnADit.com

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