Atelier Transition énergétique ici et là bas
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Compte-rendu d’atelier lors des Journées d’été d’Europe Ecologie les Verts, 23 août 2014

Animation : Françoise Alamartine, Transnationale

Intervenant-es : Larbi Bouguerra, Académie de Carthage – Raimundo Ela, Cored1, Guinée équatoriale – Moncef Guedouar, Younga Solidaire, Tunisie – Nathanael Legeard, groupe Amérique latine – Michèle Rivasi, députée européenne

Doit-on supprimer l’industrie extractive pour protéger environnement, population, climat ? La contrôler ? Redistribuer l’argent détourné ? Promouvoir la notion de « Dette écologique »

Pour Michèle.Rivasi, une majorité des pays ACP souffre de la corruption et de la « malédiction des ressources », exploitées par des multinationales, occidentale et chinoise (concurrençant les françaises). Une réunion du PE entre industries et pays ACP a pointé les atteintes à l’environnement.

Tunisie : pollution de la nappe fossile, jusqu’en Algérie. Le phosphate, radioactif, va de Gafsa à Gabès, épuise l’eau, souille la mer, détruit les oasis (émissions de fluor) : plus de poisson, plus d’huile d’olive, nombreux cancers. Trop de chômage pour y mettre fin, selon l’UGTT 2. Même argument pour le gaz de schiste, qui ne crée que 5 emplois/puits, menace l’agriculture et entraînerait 80% de GES en plus. Le pétrole couvre 70% des besoins mais raffiné ailleurs, est subventionné.

Guinée équatoriale : 35 ans de dictature, une énorme production de pétrole, avec un PIB/H. multiplié par 80, alors que la pauvreté passait de 60 à 80% de la population et que se construisent des infrastructures inutiles, telle une 6 voies pour un bourg de 6000 H. En 2014, les réserves baissent, entrainant récession et chômage.

C’est le « Syndrome hollandais » 3: l‘ile de Nauru, richissime grâce au phosphate, est devenue un désert de pierre à vendre (jusqu’au droit de vote à l’Onu).

Pourtant, reconversion, dépollution sont possibles, déjà en installant les raffineries, modernes, dans les pays producteurs. En développant les ENR : le Cap vert a atteint une autonomie énergétique de 40%. Elles commencent en Tunisie, mais les climatiseurs aussi, et la corruption les bloque (Total).

Opacité : L’origine du pétrole et les quantités produites sont mal connues. Au Nigeria, Boko Haram aurait réagi au non respect d’un deal, paix contre pétrole.

Aux USA, la loi oblige à publier les comptes. L’UE a prévu de faire de même, ainsi qu’un financement pour que les gouvernements puissent analyser les contrats, plus une résolution interdisant de raffiner un pétrole non identifié (ADN). Instaurer des zones « hors exploration » est indispensable, comme la gestion par des Sociétés d’Economie Mixte.

La notion de « dette écologique » apparaît au Chili, menacé par le trou de la couche d’ozone. Elle est objet de débats, mais difficile à quantifier. En Équateur, le gouvernement a réautorisé les forages du Yasuni amazonien, invoquant une compensation financière insuffisante. Le président traite les écologistes de réactionnaires mais lance un appel contre Chevron, qui refuse de payer pour ses pollutions.

Face au pillage, à l’ultra-libéralisme (FMI, Banque Mondiale), la réappropriation des richesses et une «véritable» démocratie sont une nécessité.

Public

François Passema4, Centre Afrique. Les effets sur la santé d’une exploitation secrète d’uranium se font sentir, et mériterait une question parlementaire.

Intervenant tchadien : selon Kofi Annan, 35 milliards de $ africains rejoignent les paradis fiscaux. Des enquêtes d’ONG sont nécessaires.

Eva Joly, alors juge, a refusé, en Angola, de serrer les mains de gouvernants corrompus.

1Coalition pour la restauration de la démocratie en Guinée équatoriale

2Dénoncée dès 60

3Une ressource trop importante ruine les autre

4 Comité d’Action pour la Conquête de la Démocratie en Centrafrique