EELV se félicite de l’arrivée de Aung San Suu Kyi en France, au terme d’une tournée européenne où elle aura eu l’occasion de s’exprimer pour célébrer les avancées démocratiques dans son pays.
Jusque-là une dictature terrible, la Birmanie vit une évolution inattendue mais réelle. On ne dit pas assez à quel point la stratégie de non-violence active – une des racines de l’écologie – portée par Aung San Suu Kyi et ses partisans, est la vraie réussite de cette histoire. Persévérance, patience, volonté de compréhension et de réconciliation, capacité de compromis… mais aussi fermeté et inflexibilité sur l’objectif, tout chez Aung San Suu Kyi rappelle ce qu’ont porté avant elle Gandhi, Martin Luther King, Mandela, Vaclav Havel… et aujourd’hui le Dalaï-Lama.
Ce dernier, qu’elle a d’ailleurs rencontré à Londres le 19 juin dernier, ne sait que trop bien la chance pour le Tibet que représente une démocratisation de la Birmanie : face au totalitarisme, la paix et la démocratie sont possibles, un jour ou l’autre, surtout quand « l’on sait que c’est le plus patient qui gagne à la fin ».
En effet, aujourd’hui, l’évolution de la Birmanie, et la liberté d’expression et d’action de « La Dame de Rangoun », sont des signes d’espoir pour toute l’Asie, et pour tous les combats non-violents de la planète. Des signes d’espoir, pour la liberté, pour la solidarité, pour l’écologie.
Mais, pour cela, les peuples et les puissances occidentaux doivent intervenir et agir de la façon la meilleure. Non pas en se contentant du pire : déploiement tous azimuts des grands groupes économiques, plus quelques actions de coopération sympathiques… Mais bien en comprenant que l’urgence est au soutien de haut niveau au développement d’une société civile, par l’aide à la gouvernance (« improving governance »), qui pourra avec force exprimer les revendications des Birmans sur les droits sociaux, les libertés d’expression, les atteintes à l’environnement… mais aussi valoriser les avancées exemplaires d’une Birmanie nouvelle.
EELV, en harmonie avec Pascal Canfin, ministre chargé du Développement, soutiendra toutes les actions de promotion d’une « aide à la gouvernance » de la part du gouvernement français, et récusera toute célébration compassionnelle qui viserait à cacher la continuation et l’amplification des méfaits des grands groupes industriels français qui, à l’image de Total, ont commis les pires exactions, celles même qui ont permis à la dictature birmane de survivre à travers les décennies.
Une aube nouvelle s’ouvre pour la Birmanie, et l’Asie, grâce à Aung San Suu Kyi. Avec un esprit de réconciliation et de lucidité, sachons l’accompagner et jouer notre rôle.
Jean-Philippe MAGNEN, Porte-Parole