Dans la presse – Commission Sport, loisirs, tourisme https://sport.eelv.fr Un site utilisant Réseau Europe Ecologie Les Verts Wed, 29 Mar 2017 16:52:49 +0200 fr-FR hourly 1 Jean-Bouin, stade bling-bling https://sport.eelv.fr/jean-bouin-stade-bling-bling/ Sun, 06 Oct 2013 15:45:34 +0000 http://sport.eelv.fr/?p=2290 Christophe Najdovski, candidat EELV à la mairie de Paris, a publié le 29 août une tribune pour Libération. ...]]>

Christophe Najdovski, candidat EELV à la mairie de Paris, a publié le 29 août une tribune pour Libération.

Le stade Jean-Bouin est inauguré aujourd’hui : 20 000 places, près de 160 millions d’euros engagés sur financement public, dédiés à un club, le Stade français, pour une vingtaine de matchs par an. 120 millions d’euros de trop sont dépensés dans ce projet pharaonique.

 

Si une gestion saine des équipements publics avait primé, une rénovation de l’arène parisienne, sans démolition, aurait pu être réalisée – le stade offrant ainsi environ 15 000 places, capacité suffisante pour accueillir la plupart des matchs du Top14 – pour un coût d’environ 40 millions d’euros. En fonction de l’enjeu, une partie des matchs du Stade français auraient pu se jouer au Parc des Princes ou au Stade de France.

La frénésie des grands stades se poursuit : la fédération française de rugby court après la chimère d’un «Twickenham à la française» ruineux, le Racing Métro 92 s’embourbe dans un projet d’Arena tout aussi incertain. Dans le cadre du Grand Paris, une conception métropolitaine du sport doit primer : mutualisons les équipements, comme le Parc des Princes l’avait été pour le football entre le PSG et le Matra Racing dans les années 80. Le sport professionnel obéit à des logiques financières privées mais le rôle des collectivités est de soutenir le sport de proximité.

Pour le prix du stade Jean-Bouin, on aurait pu construire une vingtaine de gymnases polyvalents, écologiques et modernes utilisés tous les jours par les Parisiens et par les clubs. Amoureux du sport, je souhaite développer des équipements pour tous, à contre-courant d’une politique sportive dédiée au prestige et au clinquant. Malgré de réels efforts depuis douze ans, les infrastructures de proximité manquent pour les 2,3 millions d’habitants de la capitale. Elles sont vieillissantes et se concentrent aux alentours du périphérique.

Je veux porter pour Paris une politique sportive favorisant le sport pour tous, la reconquête de l’espace public, le renforcement des solidarités locales et des liens entre générations, le contact avec la nature (avec ouvertures nocturnes des parcs parisiens), la mobilité active (vélo, marche à pied).

Je propose un plan de construction de gymnases et de piscines de proximité avec la réalisation de bassins naturels et écologiques à système d’assainissement végétalisé. Je souhaite dessiner un circuit de promenade, roller, jogging, parcours de santé, glisse, et de vélo le long des berges de la Seine, reliant les bois de Boulogne et de Vincennes, et un parcours de randonnée et sportif sur la Petite Ceinture.

Je m’engage à piétonniser des rues pour les ouvrir aux loisirs sports, faire de Paris la capitale mondiale du vélo d’ici à 2020 (accessibilité des grands axes et places, véloroutes, garages à vélo, aménagement des portes, Vélib métropolitain), mettre en place des Nuits du sport gratuites et ouvertes à la métropole, encourager la pratique du sport dans l’espace public par les jeunes filles et les femmes, porter les subventions globales du sport amateur à hauteur de celles pour le sport professionnel, remettre le stade Charléty sur pied et au service des Parisiens à l’issue d’une grande enquête publique sur son avenir.

Une nouvelle ère doit s’ouvrir, avec la fin de la folie des grands stades, poudre aux yeux médiatique et gabegie narcissique qui empoisonne le sport populaire, et l’avènement d’une pratique du sport par toutes et tous, dans et hors les stades.

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Le JDD – Une piste de glisse au cœur de la ville https://sport.eelv.fr/le-jdd-une-piste-de-glisse-au-coeur-de-la-ville/ Sun, 17 Feb 2013 16:15:25 +0000 http://sport.eelv.fr/?p=2249 Une « langue de béton vert» pour adeptes de roller, skate et BMX vient d’ouvrir dans le 2e arrondissement de Paris. Après cinq ans d’obstination

Le baron Haussmann aurait-il apprecié qu’une rue par lui dessinée soit ainsi relookée ? Jacques Boutault, le maire écologiste du 2e arrondissement, s’en amuse. Il a inauguré hier – avec l’adjoint au maire de Paris en charge des sports, Jean Vuillermoz (PCF) – un espace de glisse vert fluo qui zigzague sur toute la longueur de la rue Léon-Cladel, entre les rues Réaumur et Montmartre. « C’est une véritable petite oeuvre d’art urbaine, une langue de béton coloré d’une centaine de mètres de long, résolument moderne, qui va donner un coup de jeune au quartier. Je kiffe ce projet », jubile l’édile. L’équipement, conçu par l’architecte Stéphane Flandrin, a coûté 280 000 €, financés à parts égales par la mairie du 2e, le conseil de quartier et la direction jeunesse et sports de laVille. Son inauguration a été suivie d’une démonstration de roller, skate et BMX.

« On pensait que ça ne passerait jamais»
Si le maire d’arrondissement en est si fier, c’est qu’il résulte de cinq années de « bagarre acharnée», raconte-t-il. En 2007, suite au démontage d’une rampe de glisse au jardin desHalles, des collégiens manifestent leur inquiétude. Leurs parents prennent le relais, ainsi que le conseil de la jeunesse et des associations de glisse, déplorant le manque d’équipements pour adolescents à Paris. La rue Léon-Cladel, alors ouverte aux voitures, est repérée. Elle offre l’avantage de n’abriter que des immeubles de bureaux (la Société générale et la Semaest) et aucune habitation. Il est décidé de rendre cette voie piétonne et d’y implanter un espace de glisse.
Mais les services de la Ville imposent des grilles de protection réglementaires tout autour de l’équipement. Ce que le maire refuse catégoriquement.

Une parade est alors trouvée, explique Jacques Boutault : «Nous avons déniché une directive européenne qui définit « l’espace public partagé », ouvert et accessible à tous, à pied ou sur roues. Jusqu’ici, on pouvait aménager soit un espace public, soit un espace ludique. Grâce à ce nouveau statut juridique, notre projet sans grillage devenait possible. C’est le premier espace public partagé de Paris. » Restait à obtenir l’autorisation des Architectes des bâtiments de France (ABF). « On pensait que ça ne passerait jamais. Surprise: ils ont trouvé notre projet tellement innovant qu’il en devient presque un geste architectural. » Personne ne saura jamais si Haussmann aurait aimé cette langue verte en plein coeur de Paris. Mais Jacques Boutault, lui, ne se remet pas de son audace.

BERTRAND GRÉCO

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PSG : merci les Qataris? https://sport.eelv.fr/psg-merci-les-qataris/ Sun, 17 Feb 2013 16:08:17 +0000 http://sport.eelv.fr/?p=2244 Il y a eu récemment ces matches haletants face à Marseille, Lyon ou Porto. Il y a le retour à Paris de l'hymne enivrant de la Ligue des Champions, qui résonnera de nouveau au printemps sur la capitale. Il y a aussi les arabesques d'Ibrahimovic, qui accumule les buts spectaculaires. L'effet \"chéquier QSI\" (Qatar Sports Investments), reconnaissons-le, c'est un brin de magie au Parc des Princes. Sauf que ces enchantements ne sont au final pas si nombreux. ...]]>

Il y a eu récemment ces matches haletants face à Marseille, Lyon ou Porto. Il y a le retour à Paris de l’hymne enivrant de la Ligue des Champions, qui résonnera de nouveau au printemps sur la capitale. Il y a aussi les arabesques d’Ibrahimovic, qui accumule les buts spectaculaires. L’effet « chéquier QSI » (Qatar Sports Investments), reconnaissons-le, c’est un brin de magie au Parc des Princes. Sauf que ces enchantements ne sont au final pas si nombreux.

Sur le plan sportif, le nouveau titre anecdotique de « champion d’automne » masque un terne bilan pour le PSG. Double élimination prématurée en Coupe de la Ligue. Pas mieux pour l’heure en Coupe de France. Triste élimination dès les phases de poules en Europa League l’année dernière. Et pour couronner le tout, un dépassement humiliant par les (financièrement) modestes Montpelliérains en championnat en mai 2012. Titres accumulés pour l’heure: zéro ! Pas de quoi satisfaire une froide rationalité actionnariale, ni flatter le palmarès des aficionados.

Dans les tribunes justement, le bilan n’est guère plus reluisant. La coupure avec les supporters historiques, amorcée lors du courageux plan Leproux, n’a fait que s’accentuer avec l’arrivée de stars internationales étiquetées « bling-bling ». Kombouaré, entraîneur reconnu et ancienne gloire locale (le fameux PSG-Real Madrid de 1993…) a été remercié malgré des débuts encourageants. Sakho, titi parisien et emblématique capitaine issu du cru, n’est plus qu’une modeste doublure. A l’inverse, certaines vedettes récemment arrivées (Pastore, Thiago Silva) connaissent une intégration mitigée et rêvent à haute voix de retour en Italie. L’équipe représente ainsi de moins en moins la métropole : elle est devenue l’équivalent « nouveau riche » de Manchester City ou de l’Anzhi Makhachkala, homologues anglais et ouzbek bâtis artificiellement sur des fortunes similaires.

Le PSG se coupe du peuple parisien, élargi au-delà du cercle restreint des supporters. Comment s’identifier à un club qui verse 9 millions d’euros par an à Zlatan Ibrahimovic, mais seulement 436 euros mensuels à ses miséreux stagiaires? Comment succomber à l’élégance médiatique de Leonardo, quand on découvre dans la presse un courriel interne déplorable envoyé par le directeur marketing du club à ses subalternes? Comment, surtout, accepter les deux millions d’euros versés au club par la Ville de Paris en 2012 (subvention au club, à sa fondation, achat de billets et de prestations de communication), moitié moins en 2013, alors que les clubs sportifs locaux se serrent la ceinture pour donner aux gamins les moyens d’assouvir leur passion?

Dans une métropole marquée notamment par une terrible crise du logement, cet arrosage décomplexé de revenus financiers est par nature indécent.

Cet argent fou, c’est celui issu des pétrodollars, c’est-à-dire de notre consumérisme effréné et attentatoire à la planète. Et son effet n’est pas neutre, même quand les recettes augmentent et qu’elles satisfont la DNCG (l’organe de contrôle financier français). En Espagne, les investissements somptuaires de plusieurs grands clubs mettent la prestigieuse Liga au bord de la banqueroute. Certaines équipes ne parviennent plus à rémunérer leurs joueurs; les déficits se creusent malgré la mise en place tardive du « fair-play financier » par l’UEFA. Avec le carnet de chèque de QSI, encore gonflé par le contrat en or signé avec la Qatar Tourism Authority, le PSG alimente la bulle financière dans laquelle a déjà plongé le football européen… et hors de laquelle le championnat français avait jusque-là su courageusement se tenir à distance. Tôt ou tard, à force de gonfler salaires et transferts, l’éclatement guette : depuis l’épisode des subprimes, l’ampleur des conséquences est connue.

Enfin, l’afflux sans frein de capitaux se concilie mal avec l’urbanisme et l’environnement locaux. QSI a fait pression pour démolir et reconstruire le Parc des Princes (en vain pour l’instant), jugé trop en-deçà des prétentions du club. C’est un monument du patrimoine parisien qui est menacé, et qui pourrait déstabiliser encore le sud-ouest de Paris déjà soumis à tous les caprices du sport professionnel (reconstruction du stade Jean Bouin de rugby, extension de Roland-Garros). Désormais, les prétentions du club se portent sur le centre d’entraînement. Poissy et Montigny-le Bretonneux sont deux candidats sérieux dans les Yvelines. Dans les deux cas, le déménagement se ferait au sacrifice de dizaines d’hectares de terres agricoles en Ile-de-France. Refrain tristement connu des agriculteurs de Saclay ou de Notre-Dame-des-Landes…

Cibler tous ses points noirs n’est pas faire offense à QSI. Leur stratégie d’influence les conduit « généreusement » à tenter d’ériger un grand club européen dans la métropole. C’est leur droit. La question cible davantage les élus et les citoyens métropolitains. Fascinés par l’épaisseur du carnet de chèque, bercés par l’arrivée de noms prestigieux qui caressent le patriotisme local, a-t-on vraiment envie de jouer le jeu du grand casino sportif? Juste pour pouvoir nous vanter d’avoir battu Porto ou admiré Zlatan ? Ou préférons-nous rester humbles, mais fidèle aux valeurs du club et de son territoire, attachés à un sport convivial, qui reflète les talents locaux, financièrement sain, et respectueux de tous : stagiaires, agriculteurs et riverains compris.

Yves Contassot, Sylvain Garel, Christophe Najdovski, conseillers de Paris

Julien Bonnet, Arnaud Jean, Annie Lahmer, commission Sports d’Europe Ecologie – Les Verts

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OL LAND: quand le foot business aggrave la spéculation et exproprie des paysans https://sport.eelv.fr/ol-land-quand-le-foot-business-aggrave-la-speculation-et-exproprie-des-paysans/ Fri, 15 Jun 2012 16:44:57 +0000 http://sport.eelv.fr/?p=2164 Le site Basta! retrace la lutte politique et juridique du conseiller régional Etienne Tête et de multiples associations locales. ...]]>

Le site Basta! retrace la lutte politique et juridique du conseiller régional Etienne Tête et de multiples associations locales.

Les dirigeants de l’Olympique lyonnais rêvent d’un grand stade pour l’Euro 2016. Un chantier pharaonique qui implique l’expropriation d’une trentaine d’agriculteurs, et près de 400 millions d’euros de dépenses publiques, selon les opposants au projet. Malgré les suspicions d’entente illicite et autres spéculations immobilières douteuses, le géant du BTP Vinci est sur les rangs pour lancer le chantier. Associations locales et paysans multiplient recours juridiques, actions non-violentes et occupation des terres. Enquête au pays du foot-business.

La suite ici

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Sport et argent : l’amour fou ! https://sport.eelv.fr/sport-et-argent-lamour-fou/ Fri, 15 Jun 2012 16:40:01 +0000 http://sport.eelv.fr/?p=2159 Courrier international publie un beau Hors-série qui pointe les dérives du sport business... et note que les femmes sont, une fois de plus, les grandes oubliées de l'histoire. ...]]>

Courrier international publie un beau Hors-série qui pointe les dérives du sport business… et note que les femmes sont, une fois de plus, les grandes oubliées de l’histoire.

ÉDITORIAL
Mâles argentés
Citius, altius, fortius. La devise proposée par Pierre de Coubertin en 1894 est toujours d’actualité. Mais ce ne sont pas seulement les athlètes qui vont toujours plus vite, plus haut et plus fort. L’industrie du sport bat elle aussi régulièrement des records. Elle enregistrera 133 milliards de dollars de chiffre d’affaires dans le monde en 2013, selon le cabinet PriceWaterhouseCoopers. Une croissance de 47 % en dix ans !
D’où provient cet argent ? De la vente des billets, du merchandising et des droits de retransmission, bien sûr. Mais aussi, pour un quart, des sponsors, trop heureux de s’emparer d’événements et de héros pour en faire leurs hommes-sandwichs. On se rase, on déjeune, on se désaltère, on fait le plein avec les athlètes. Ils sont devenus des produits, avec profil marketing et date de péremption.
Mais il est une constante : le sport reste toujours un monde d’hommes. Parmi les cinquante sportifs les mieux payés au monde, on ne trouvera qu’une seule femme : la tenniswoman Maria Sharapova, à la 29e place du classement établi par le magazine Forbes. Les autres, dans leur grande majorité, réussissent l’exploit de gagner des compétitions sans sponsors, sans équipement professionnel. On peut admirer leur courage et leur ténacité, mais on peut aussi souhaiter un peu plus de parité.

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Roland-Garros, une extension à outrance (Mediapart) https://sport.eelv.fr/roland-garros-une-extension-a-outrance-mediapart/ Fri, 24 Feb 2012 13:14:06 +0000 http://sport.eelv.fr/?p=2077 Le projet, révisé, d'agrandissement de Roland-Garros menace toujours une partie des serres d'Auteuil et l'organisation du quartier, dénoncent deux élus parisiens, Yves Contassot (EELV) et Guy Flesselles (ex-UDF), et deux militants associatifs, Agnès Popelin et Roger Lebon. ...]]>

Le projet, révisé, d’agrandissement de Roland-Garros menace toujours une partie des serres d’Auteuil et l’organisation du quartier, dénoncent deux élus parisiens, Yves Contassot (EELV) et Guy Flesselles (ex-UDF), et deux militants associatifs, Agnès Popelin et Roger Lebon.

En 1991, la Fédération française de tennis (FFT) a pris un engagement. Dans le monde du tennis, entre gentlemen, un engagement ne se prend pas à la légère: il se réfère au fair-play, au respect mutuel et à l’élégance que ce noble sport a toujours promus entre joueurs.
En 1991 donc, alors que Roland Garros s’agrandissait dans le bois de Boulogne, la FFT s’est engagée solennellement à ne pas faire empiéter le tournoi sur le jardin botanique des serres d’Auteuil. La mention figure dans le rapport officiel de la Commission départementale des sites daté du 9 juillet 1991. Au cours de cette réunion, l’ancien maire du XVIe arrondissement a entériné les premiers engagements pris sept ans plus tôt par Philippe Chatrier (président de la FFT) auprès du conseiller d’arrondissement responsable de l’urbanisme, Guy Flesselles, de ne plus chercher à s’agrandir sur le site.

Deux décennies plus tard, en 2011, la promesse de la FFT s’est perdue dans les limbes. Piétinée par les impératifs du sport professionnel: médiatisation à outrance, rentabilité financière et prestige à tout prix. Le tournoi entend franchir la symbolique avenue Gordon-Bennett qui le séparait jusque-là du jardin des Serres d’Auteuil. Dans ce site intégralement classé et inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, un nouveau court de tennis sera érigé en sacrifiant une partie des serres présentes, en plein milieu des arbres (du moins ceux qui ne seront pas déracinés) et des collections de plantes rarissimes conservés dans ce havre de biodiversité.

La quiétude des riverains sera troublée pendant trois semaines par la foule de spectateurs se déversant dans l’arène jusque-là silencieuse. La circulation et le manque de stationnement nuiront au quartier et au bois de Boulogne: plusieurs milliers de véhicules pendant le tournoi et des camions de télévision occupant notamment le boulevard d’Auteuil. Le sport scolaire est en sursis, tributaire des calendriers de reconstruction d’équipements. Le chantier a d’ailleurs lieu à côté de la reconstruction du stade Jean-Bouin (pour le club professionnel de rugby du Stade français) et du Parc des Princes (temple qatari du PSG, lui aussi rénové en vue de l’Euro 2016). Tant pis pour le Grand Paris, tant pis pour les promesses régulières de la capitale de promouvoir ses voisins franciliens: tous ces prestigieux équipements sportifs resteront coincés dans le XVIe arrondissement, aux abords du bois de Boulogne.

Pourquoi alors ériger un grand court de tennis au sein du jardin des serres d’Auteuil? Selon la FFT, la compétition sportive internationale nécessite cette intrusion. Bilan: le tournoi passe de 8,5 à 13 hectares et demeure encore bien loin de ses cousins du Grand Chelem (Open d’Australie, Wimbledon, US Open) ayant tous une superficie comprise entre 16 et 20 hectares. Pour rejoindre ces prestigieux rivaux en perpétuel développement, doit-on alors s’attendre dans les années à venir à de nouvelles destructions de serres?

Dans un entretien accordé au Parisien le 4 février 2012, le directeur de la Fédération française de tennis Gilbert Ysern s’est voulu rassurant: le développement de Roland-Garros «ne se place pas dans une course au gigantisme et aux records de fréquentation». Mais que répond-il lorsque la journaliste lui demande si cette extension sera la dernière? «Je ne peux rien garantir. Cela me gênerait de prendre quelque engagement que ce soit sur le thème du “jamais”.»

Cette fois au moins, il affiche clairement ses ambitions. Il ne l’avait pas fait au printemps 2011, annonçant un coût de «modernisation» du tournoi de 273 millions d’euros. Cette évaluation se gardait notamment d’inclure les coûts du déménagement des prestigieuses collections végétales des serres d’Auteuil. Il est aujourd’hui de notoriété publique que le projet dépassera les 300 millions d’euros, Gilbert Ysern lui-même a été contraint de reconnaître des surcoûts dans l’édition du Figaro du 3 février 2012. Reconnaissance tardive? Si le seuil des 300 millions d’euros avait été annoncé plus tôt, la loi aurait obligé la FFT à organiser un débat public lourd et contraignant. Avec cette évaluation faussée, le chantier n’a été soumis qu’à une simple procédure de concertation.

La FFT promet aujourd’hui à qui veut l’entendre que le sacrifice du jardin botanique des serres d’Auteuil ancre le tournoi dans le développement durable. Et vous, la croyez-vous?

Yves Contassot, conseiller de Paris EELV
Guy Flesselles, ancien conseiller UDF du XVIe arrondissement, fondateur et président de l’Association pour la Protection du Bois de Boulogne
Agnès Popelin, présidente du Collectif Auteuil Les Princes
Roger Lebon, président de l’Association du Quartier du Parc des Princes (fondée en 1871)

http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/110212/roland-garros-une-extension-outrance

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EELV plante un but chez So Foot https://sport.eelv.fr/la-comm-sport-est-dans-so-foot-lecologie-prend-du-credit/ Thu, 02 Feb 2012 23:10:59 +0000 http://sport.eelv.fr/?p=2065 Il est des écologistes qui éprouvent les pires difficultés à associer le foot avec la culture, l'intelligence et la conscience politique. Ces écolos-là n'ont jamais lu le mensuel So Foot, média décalé, fouillé, drôle, passionné mais aussi délicieusement critique sur le ballon rond. ...]]>

Il est des écologistes qui éprouvent les pires difficultés à associer le foot avec la culture, l’intelligence et la conscience politique. Ces écolos-là n’ont jamais lu le mensuel So Foot, média décalé, fouillé, drôle, passionné mais aussi délicieusement critique sur le ballon rond.

Il est aussi des observateurs qui ne croient pas (encore) EELV capable d’un discours constructif, construit et nuancé sur le sport de haut niveau.
Heureuse surprise, So Foot n’en fait plus partie. Après lecture de notre programme présidentiel, le magazine a revu son discours sur les écologistes: « pour la première fois, ô surprise, un traitement vaguement conséquent du sujet sportif, alors que depuis le départ de Jean-Luc Bennahmias vers le Modem, et hormis les apartés télévisuelles de Cohn-Bendit sur le ballon rond, EELV semblait s’en désintéresser complétement, au point de n’avoir officiellement aucune personne en charge du dossier à sa direction (vide comblé récemment avec Jean Arnaud, conseiller municipal d’Ingre et Chef de projet «sport et développement durable» au ministère des sports).

So Foot a bien noté les réticences des écologistes à investir des sommes colossales dans des équipements sportifs de prestige qui concourent pour la démesure. Les crédits pour le sport doivent d’abord servir la proximité et l’ensemble des usagers. « Morale et écologie, voici une fois encore la marque de fabrique des plus belles lunettes de la politique française » note ainsi le mensuel après quelques morsures attendues.

http://www.sofoot.com/le-vert-est-dans-le-fruit-sportif-152852.html

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