langues régionales – Commission Régions et fédéralisme https://regions-federalisme.eelv.fr Un site du Réseau Europe Ecologie Les Verts Sat, 20 Dec 2014 13:11:43 +0100 fr-FR hourly 1 Eva Joly répond au Journal du Pays Basque https://regions-federalisme.eelv.fr/eva-joly-repond-au-journal-du-pays-basque-19-avril-2012/ https://regions-federalisme.eelv.fr/eva-joly-repond-au-journal-du-pays-basque-19-avril-2012/#respond Fri, 20 Apr 2012 20:28:17 +0000 http://regions-federalisme.eelv.fr/?p=2512 1) Il existe en Pays Basque une demande forte de création d’une collectivité territoriale propre. Le Conseil des élus du Pays Basque devrait donner sa position à la fin de l’été, qui pourrait être la proposition d’une collectivité territoriale à statut particulier avec des compétences limitées. Êtes-vous favorable à la création d’une telle structure ? Quelle est votre proposition sur l’existence institutionnelle du Pays  Basque ? ...]]>

1) Il existe en Pays Basque une demande forte de création d’une collectivité territoriale propre. Le Conseil des élus du Pays Basque devrait donner sa position à la fin de l’été, qui pourrait être la proposition d’une collectivité territoriale à statut particulier avec des compétences limitées. Êtes-vous favorable à la création d’une telle structure ? Quelle est votre proposition sur l’existence institutionnelle du Pays  Basque ?

Eva Joly: J’estime que c’est aux élus et aux citoyens du Pays Basque de définir l’avenir institutionnel de leur territoire. L’hypothèse d’une collectivité territoriale basque à statut particulier me semble en parfait accord avec le fédéralisme différencié que j’appelle de mes vœux à l’échelon de la France. Concernant les compétences de cette collectivité territoriale, elles pourront être renforcées au fil du temps en fonction des aspirations et des besoins des habitants, y compris, éventuellement, jusqu’à devenir une collectivité territoriale ayant un budget propre, une assemblée élue dont émanerait un exécutif, et des compétences exclusives définies par la loi.

2) Etes-vous favorable à l’officialisation des langues régionales ?

EJ: Oui, j’ai d’ailleurs participé à la manifestation de Toulouse le 31 mars en faveur de l’officialisation des langues régionales ou minorisées. La ratification de la Charte européenne des langues est un préalable et la modification de l’article 2 de la Constitution française absolument nécessaire.

3) L’organisation armée basque ETA a annoncé le 20 octobre dernier l’arrêt définitif de ses actions armées. Trois jours avant, une conférence internationale sous l’égide de Kofi Annan, s’est tenue à Saint-Sébastien/Donostia et a préconisé que s’ouvre un dialogue entre les États français et espagnol sur les “conséquences du conflit”, soit les questions ayant trait aux victimes, aux prisonniers et à la démilitarisation. Pour l’heure, l’Etat français ne s’est pas impliqué sur cette question. Si vous êtes élu(e) président(e), allez-vous apporter une réponse politique à cette nouvelle situation ?

EJ: Il faut instaurer un dialogue entre les États espagnols et français et les partis politiques, basques français et espagnols, sur le conflit en Pays Basque, victimes, prisonniers, démilitarisation, droit de décider.

Les prisons françaises comptent près de 140 détenus basques liés à des affaires ayant trait à la violence politique. Ces détenus sont aujourd’hui répartis dans tout l’Hexagone, ce qui met en difficulté leurs familles qui ont l’impression d’être condamnées elles aussi. Etes-vous favorable au rapprochement des détenus basques de leur famille ?

EJ: Le rapprochement est un droit fondamental et il doit être respecté. De plus, les familles ne doivent pas subir de peine collatérale du fait de l’éloignement d’un membre de leur famille.

4) Le projet de construction d’une ligne à grande vitesse (LGV) traversant le Pays Basque Nord est fortement contesté localement. Etes-vous favorable à la poursuite de ce projet ?

EJ: Il faut arrêter ce projet qui n’a jamais été discuté, mais imposé de façon unilatérale sur ce territoire. Le minimum est d’instaurer un vrai dialogue entre RFF, élus, usagers et associations de protection du territoire. La vigilance me paraît de mise dans ce dossier. Le débat sur les chiffres fournis par différentes études a déclenché des suspicions qui ont entamé fortement la confiance envers les commanditaires de ces études et sur la sincérité des chiffres et des buts recherchés. Le climat de méfiance est tel que le projet a perdu pratiquement toute crédibilité. Je suis en revanche pour l’étude d’une rénovation des voies existantes en tenant compte du trafic actuel et futur.

5) En quelques mots, quel modèle de tourisme défendez-vous ? Quel modèle d’agriculture ? Les deux sont-ils compatibles ?

EJ: Un tourisme respectueux de l’environnement qui propose aussi pour les touristes des rencontres avec les gens qui vivent sur un territoire donné. Un tourisme qui n’exploite pas ceux qui en vivent et notamment les jeunes l’été dont les droits sont souvent ignorés. Le modèle d’agriculture que je défends est un modèle naturellement sans OGM. Les idées que la Confédération paysanne ou ELB, en Pays Basque, préconisent sont indéniablement des solutions d’avenir. L’agriculture intensive est un modèle dépassé. La répartition des aides doit être revue. Les petites exploitations sont les perdantes du système actuel. La valorisation de la production locale est non seulement une question écologique, mais aussi une question économique car elle fera vivre nos territoires. La production locale, les circuits courts, la qualité des produits locaux, voilà les chemins à prendre. Les deux sont compatibles si on ne les oppose pas artificiellement.

6) Certaines villes de la côte basque (Biarritz, Saint-Jean-de-Luz) recensent un pourcentage de logements secondaires proche des 50 %. Dans le même temps, les jeunes, et plus globalement les personnes aux revenus les plus modestes, ne parviennent pas à se loger localement. Que préconisez-vous face à cette situation ? Êtes-vous pour ou contre une taxation des résidences secondaires ?

EJ: Le droit au logement est fondamental, les réquisitions sont possibles, en cas d’abus flagrant. La réglementation des loyers est une piste à suivre, le respect de la loi SRU de 20 % est aussi indispensable. Je suis favorable à une taxation des résidences secondaires. Plus largement, une refonte du calcul des impôts qui prenne en compte capital immobilier et financier s’impose.

Source: Le Journal du Pays Basque, 19 avril 2012.

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EELV manifeste pour les langues régionales https://regions-federalisme.eelv.fr/eelv-manifeste-pour-les-langues-regionales-31-mars-2012/ https://regions-federalisme.eelv.fr/eelv-manifeste-pour-les-langues-regionales-31-mars-2012/#respond Mon, 02 Apr 2012 09:57:50 +0000 http://regions-federalisme.eelv.fr/?p=2459 Ce samedi 31 mars, le mot d'ordre dans les régions de France était « Nos langues, nos cultures, nos droits, une loi ! ». Les militants d'EELV étaient en nombre dans les rues de Kemper, Tolosa, Strassburg, Aiacciu, Baiona, Perpinyà, Rijsel (Lille), Metz, Poetàe (Poitiers) et In-nse (Annecy) pour clamer leur attachement à la diversité linguistique et exiger un statut légal pour les langues minorisées en France. Eva Joly a même été la seule candidate à participer à ce rassemblement décentralisé qui a réuni en tout plus de 60.000 personnes. Elle a ainsi pu transmettre sa réponse aux questions des organisateurs de la manifestation, et rappeler notre programme exigeant la ratification de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires, de même que de la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales, et affirmant la possibilité pour toutes les régions concernées de définir sa ou ses langue(s) régionale(s) comme coofficielle(s) avec le français. ...]]>

Ce samedi 31 mars, le mot d’ordre dans les régions de France était « Nos langues, nos cultures, nos droits, une loi ! ». Les militants d’EELV étaient en nombre dans les rues de Kemper, Tolosa, Strassburg, Aiacciu, Baiona, Perpinyà, Rijsel (Lille), Metz, Poetàe (Poitiers) et In-nse (Annecy) pour clamer leur attachement à la diversité linguistique et exiger un statut légal pour les langues minorisées en France. Eva Joly a même été la seule candidate à participer à ce rassemblement décentralisé qui a réuni en tout plus de 60.000 personnes. Elle a ainsi pu transmettre sa réponse aux questions des organisateurs de la manifestation, et rappeler notre programme exigeant la ratification de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires, de même que de la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales, et affirmant la possibilité pour toutes les régions concernées de définir sa ou ses langue(s) régionale(s) comme coofficielle(s) avec le français.

 

Tolosa / Toulouse

30.000 personnes se sont rassemblés à Tolosa, en présence notamment d’Eva Joly et de José Bové pour clamer Anem Oc! Per la Lingua Occitana!.

Eva Joly est intervenue pour affirmer l’aspiration des écologistes à une VIème République fédéraliste et plurielle:

« La crainte des dirigeants français devant les langues et cultures régionales est révélatrice du centralisme excessif de notre pays. Ce tabou, je veux le faire sauter : les langues et les cultures régionales ont un avenir en France !
Le bilinguisme, comme la binationalité, est une richesse pour notre pays. La France doit ratifier la charte européenne des langues régionales. Les régions doivent pouvoir choisir une langue régionale comme co-officielle avec le français, et disposer d’une plus grand autonomie si elles le souhaitent. Voilà à quoi ressemble aussi la VIe République que j’appelle de mes voeux.
C’est ce qu’ont obtenu les peuples gallois, catalans, basques, les Länder allemands et c’est ce qui est en train de devenir la norme en Europe.
 »

Les militants EELV de Midi-Pyrénées (dont François Simon)

 

Eva Joly avec David Grosclaude (conseiller régional EELV d’Aquitaine) et Jean-Pierre Bel (président PS du Sénat)

 

François Simon et Gérard Onesta

 

Kemper / Quimper

12.000 manifestants ont défilé joyeusement dans les rues de Kemper pour défendre le breton et le gallo, et parmi eux Ronan Dantec, sénateur EELV, et Dominique Voynet, sénatrice EELV.

Gweltaz ar Fur (un des organisateurs de la manifestation), Magali Deval (candidate EELV pour les législatives), Ronan Dantec, Janick Moriceau (conseillère régionale), Dominique Voynet et Daniel le Bigot (adjoint au maire de Quimper)

 

 

 Dominique Voynet à Quimper

 

Aiacciu /Ajaccio

 À Ajaccio, entre 300 et 800 personnes se sont réunies pour former une « chaîne humaine », dont l’eurodéputé EELV François Alfonsi. Une manifestation festive et colorée pour demander la coofficialité de la langue corse, la modification de l’article 2 et de vraies mesures pour instaurer une société bilingue.

La chaine humaine, avec François Alfonsi (à droite)


Les manifestants corses

 

Baiona / Bayonne

 Ce sont 7.000 personnes qui ont défilé dans les rues de Bayonne pour demander la co-officialité du basque avec le français.

Perpinyà / Perpignan

 À Perpignan, un gigantesque « lip dub » revendicatif pour la défense du catalan a rassemblé 5 800 participants, selon les organisateurs.

 

Strassburg / Strasbourg

 Un millier de personnes ont manifesté à Strasbourg pour la défense de la langue alsacienne.

 

Rijsel / Lille

 À Lille, une centaine de personnes ont défilé pour demander le flamand à l’école, dont Paulo-Serge Lopes (conseiller régional EELV).

 Cf. le blog de Paulo-Serge Lopes.

In-nse / Annecy

À Annecy, enfin, une « chaîne verbale » a réuni pendant plusieurs heures une quarantaine de personnes qui se sont relayées sur un podium pour déclamer des chants et des poèmes en langue savoyarde.

 

Metz, Poitiers, Saint-Quentin, etc.

Des rassemblements ont également eu lieu à Metz, Poitiers et Saint-Quentin (Picardie), ne rassemblant toutefois que quelques dizaines de personnes.

 

 

 

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Ronan Dantec intervient pour les langues régionales le 31 mars https://regions-federalisme.eelv.fr/ronan-dantec-intervient-pour-les-langues-regionales-le-31-mars/ https://regions-federalisme.eelv.fr/ronan-dantec-intervient-pour-les-langues-regionales-le-31-mars/#respond Sun, 01 Apr 2012 18:59:02 +0000 http://regions-federalisme.eelv.fr/?p=2454 Intervention du sénateur EELV Ronan Dantec lors de la table ronde du 31 mars à Kemper/Quimper avec les représentants des autres candidat-e-s. Avec le député Jean-Jacques Urvoas, qui représentait le parti socialiste, il a annoncé la création d'un groupe des parlementaires (sénat et assemblée nationale) prêts à s'engager et à travailler pour préparer cette nécessaire loi-cadre. ...]]>

Intervention du sénateur EELV Ronan Dantec lors de la table ronde du 31 mars à Kemper/Quimper avec les représentants des autres candidat-e-s. Avec le député Jean-Jacques Urvoas, qui représentait le parti socialiste, il a annoncé la création d’un groupe des parlementaires (sénat et assemblée nationale) prêts à s’engager et à travailler pour préparer cette nécessaire loi-cadre.


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Réponse d’Eva Joly au collectif du 31 mars pour les langues et cultures régionales https://regions-federalisme.eelv.fr/reponse-deva-joly-au-collectif-du-31-mars/ https://regions-federalisme.eelv.fr/reponse-deva-joly-au-collectif-du-31-mars/#comments Sun, 01 Apr 2012 15:51:27 +0000 http://regions-federalisme.eelv.fr/?p=2445 Vous m’avez demandé de me prononcer sur mes engagements concernant la défense, la reconnaissance et l’avenir des langues et cultures régionales. Si certains peuvent aujourd’hui ne pas tolérer en France toute expression (voire simple accent…) qui témoigne de la diversité des origines et des histoires, je crois au contraire que la préservation de cette diversité linguistique et culturelle est un enjeu majeur. La manière dont nous traitons ces questions révèlent et disent beaucoup de notre République et de notre démocratie. ...]]>

Vous m’avez demandé de me prononcer sur mes engagements concernant la défense, la reconnaissance et l’avenir des langues et cultures régionales. Si certains peuvent aujourd’hui ne pas tolérer en France toute expression (voire simple accent…) qui témoigne de la diversité des origines et des histoires, je crois au contraire que la préservation de cette diversité linguistique et culturelle est un enjeu majeur. La manière dont nous traitons ces questions révèlent et disent beaucoup de notre République et de notre démocratie.

Comme je l’ai affirmé à Mouans-Sartoux, en août dernier lors des universités d’été de Régions et Peuples Solidaires, comme je l’ai redit ce 28 février, lors de mon déplacement en Corse, et comme je le réaffirmerai à Toulouse ce samedi 31 mars, lors de la manifestation « Nos langues, nos cultures, un droit, une loi !», ma candidature s’inscrit résolument dans la reconnaissance des langues et des cultures régionales.

L’ambition des écologistes est  forte : il faut aujourd’hui mobiliser les outils de l’action publique pour parvenir à une « récupération linguistique » passant par la possibilité d’un bilinguisme français/langues régionales dans tous les secteurs de la vie publique et privée. Le bilinguisme comme la binationalité est une chance, une richesse et non une menace. J’attache donc une attention particulière à vos propositions rassemblées dans la « plate-forme 2008 pour un statut légal de ces langues et cultures », qui s’avèrent très proches de celles que je défends.

Si depuis la réforme constitutionnelle de 2008, l’article 75-1 de la Constitution reconnaît l’existence des langues régionales comme « appartenant au patrimoine de la France », la décision du Conseil constitutionnel du 20 mai 2011 a montré les limites de cette « avancée » et l’absence d’égalité avec le Français « la langue de la République ». Je défends donc une réforme constitutionnelle qui modifiera cet article 2 de la Constitution. Il s’agit d’offrir la possibilité à toute région qui le souhaite de définir sa ou ses langue-s régionale-s comme co-officielle-s avec le Français et évidemment de permettre la ratification de la Charte européenne des langues régionales comme celle de la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales. Il s’agit, ni plus ni moins, de mettre la France en conformité avec le droit européen en matière de diversité linguistique. En effet, vous le savez, la France, pourtant membre de l’Union européenne, ne respecte, à cet égard, pas les critères de Copenhague qui sont, avec rigueur, exigés de chaque Etat souhaitant intégrer l’Union.

Cela ne saurait, bien entendu, suffire. Je défends également le principe d’une loi-cadre ambitieuse qui établisse un statut juridique clair et qui dessine les lignes d’un cadre fort en termes de moyens. Le développement des langues régionales dans l’enseignement, les medias et les relations publiques sont autant de priorités. Chacun doit avoir le droit et la possibilité effective de pouvoir envoyer son enfant dans une école bilingue ou par immersion. Chacun doit avoir le choix de pouvoir regarder des programmes télévisuels dans des langues régionales. Et pour ce faire, il s’agit de revenir sur la baisse de moyens et la recentralisation des chaînes France 3 régionales.

Le combat des écologistes pour la reconnaissance des langues et cultures régionales s’inscrit aussi dans l’ambition d’une 6ème République où l’organisation de la France se ferait sur le modèle d’un fédéralisme différencié avec une régionalisation renforcée.  Les régions se verraient alors accorder un pouvoir réglementaire élargi, voire un pouvoir législatif secondaire, permettant d’adapter aux réalités régionales les normes nationales dans nombre de domaines  tels la culture, la fiscalité etc. Comme vous, je considère que le transfert, vers les régions, de compétences et de moyens correspondants, en matière de langue et de culture s’inscrirait dans le sens de l’histoire. Dans le cadre de cette réforme globale, il faudra aussi définir un processus démocratique simple et lisible permettant des redécoupages des limites des régions administratives françaises.

Enfin, vous m’interpellez sur la nomination, au niveau de l’Etat, d’un interlocuteur des langues et cultures régionales. Au niveau étatique, ce n’est qu’en 2001, que les langues régionales, sous le vocable policé de « langues de France » ont été prises en compte au sein de la délégation générale à la langue française. Ce n’est évidemment pas suffisant, et l’approche interministérielle que vous défendez est logique ; il conviendra que l’Etat définisse l’organisation de la mise en œuvre de cette politique en concertation avec les associations.

Les langues et cultures régionales sont des trésors culturels en péril. Et, je ne peux terminer ma lettre sans saluer votre opiniâtreté à les faire exister face aux traditions ancrées d’un Etat jacobin qui s’est acharné, durant tant d’années, à les faire taire. Si le temps du « symbole » et des punitions scolaires est révolu, les obstacles mis à leur perpétuation restent nombreux, il faut aujourd’hui les lever et organiser leur redéveloppement car elles sont, je le crois profondément, porteuses de nouvelles modernités au service du vivre ensemble.

La lettre sous format pdf.

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Un statut officiel pour nos langues https://regions-federalisme.eelv.fr/un-statut-officiel-pour-nos-langues/ https://regions-federalisme.eelv.fr/un-statut-officiel-pour-nos-langues/#respond Fri, 30 Mar 2012 08:21:03 +0000 http://regions-federalisme.eelv.fr/?p=2413       Conseil régional de Bretagne Session du 29 mars 2012 VŒU Pour la protection et la promotion des langues et cultures régionales  ...]]>

 

 
 

Conseil régional de Bretagne

Session du 29 mars 2012

VŒU

Pour la protection et la promotion des langues et cultures régionales 

Groupes Europe Écologie Les Verts Bretagne

et Union Démocratique Bretonne

La diversité linguistique et culturelle dans le monde est un enjeu majeur pour les années à venir. En France, les langues régionales et en particulier les langues bretonne et gallèse font partie des langues classées « en danger sérieux d’extinction » selon l’UNESCO. Ceci doit appeler une politique volontariste de sauvegarde et de développement des langues et cultures bretonnes et des actions significatives conduites en partenariat avec les différentes collectivités territoriales et l’État, qui a une responsabilité particulière sur cette question.
En effet, la France a ratifié la « Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles » ainsi que la « Convention sur la sauvegarde du patrimoine immatériel de l’humanité » de l’UNESCO. De plus, la loi constitutionnelle du 23 juillet 2008 de modernisation des institutions de la Ve République a introduit dans la Constitution un article 75-1 qui indique que « les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France ».
Par ailleurs, la présence de cet article au sein du titre consacré aux collectivités territoriales donne toute sa légitimité à celles-ci pour conduire des actions de promotion et de développement des langues régionales en lien avec l’État.
Pour la Région Bretagne, les langues bretonne et gallèse constituent un élément fondamental qui participe de l’identité et de la personnalité de la région, non seulement comme partie intégrante du patrimoine régional, national et mondial, mais également comme contributeur à l’identification du territoire, au renforcement du lien social et à l’ouverture au monde.
C’est pour ces raisons que la Région Bretagne conduit une action volontariste en ce domaine en lien avec ses partenaires publics et privés et a pris position en faveur du développement des langues de Bretagne, à travers notamment l’adoption de plusieurs vœux en ce sens.
L’objectif est aujourd’hui de franchir une nouvelle étape et de permettre à toute personne d’accéder à la connaissance des langues et cultures de Bretagne et de participer à leur transmission, conformément aux textes internationaux :
en leur assurant une place accrue dans les médias audio-visuels, à des heures de grande écoute,
en encourageant davantage la création littéraire, théâtrale, musicale et cinématographique dans les langues de Bretagne,
en développant les enseignements des langues bretonne et gallèse par une politique d’offre généralisée telle qu’elle s’applique déjà dans d’autres territoires de la République (Corse, Pays basque),
enfin, en favorisant la pratique sociale des langues bretonne et gallèse par leur introduction dans l’espace public (signalisation, accueil dans les lieux publics, documents administratifs comme cela se pratique déjà au Pays basque…).

En conséquence :
– Le Conseil Régional de Bretagne s’associe à l’appel « Deomp De’I! Evit ar brezhoneg hag evit hor yezhoù ; Ahi! Galo e berton avaunjons d’asambl » ;
– Le Conseil Régional de Bretagne demande à l’État de ratifier la charte des langues régionales ou minoritaires du Conseil de l’Europe et de prolonger cette ratification par l’adoption d’une loi cadre permettant pour chaque région la reconnaissance, la protection, la promotion et le développement de leurs langues et de leurs cultures dans la société d’aujourd’hui ;
– Dans le cadre de la nécessaire décentralisation, le Conseil régional de Bretagne demande à disposer de la compétence en matière de politique linguistique et des moyens dédiés.

 

Kuzul-rannvro Breizh

Dalc’h an 29 a viz Meurzh 2012

HET

Evit gwarez ha brudañ hor yezhoù ha sevenadurioù rannvro

Strollad Europa Ekologiezh Ar Re C’hlaz Breizh

hag Unvaniezh Demokratel Breizh

Un skod eus ar re pennañ eo al liested yezhel ha sevenadurel evit ar bloavezhioù da zont. E Bro-C’hall, eo bet lakaet ar yezhoù rannvro « en arvar bras da vont da get » gant an UNESCO, ar brezhoneg hag ar gallaoueg en o zouez evit Breizh. Kement-se a dle degas ur politikerezh youlek a warez hag a ziorren hag ivez oberioù splann douget asambles gant ar strollegezhioù lec’hel hag ar Stad, gantañ ur giriegezh a-bouez war an dachenn-se.
Peurwiriekaet eo bet gant Bro C’hall « ar c’hendiviz war gwarez ha brudañ liested ezteurel ar sevenadurioù » ha « kendiviz gwarez glad dizanvezel mab-den » an UNESCO. Ouzhpenn-se eo bet lakaet e-barzh mamm-lezenn Bro-C’hall, dre lezenn bonreizhel an 23 a viz Gouere 2008, ur pennad 75-1 a ziskler kement-mañ : « perzh eo ar yezhoù-rannvro eus glad Bro-C’hall ».
Peogwir emañ ar pennad-se e-barzh al lodenn a denn eus ar strollegezhioù lec’hel, eo reizh dezho da ren oberioù brudañ ha diorren evit ar yezhoù-rannvro, asambles gant ar Stad.
Evit Rannvro Breizh, eo ar brezhoneg hag ar gallaoueg, elfennoù a-bouez diazez a ra identelezh ha personelezh ar Rannvro, perzh eo eus glad ar Rannvro, met ivez ar vro hag ar bed, ober a reont ivez avat evit d’hon tiriad bezañ anavezet en diavaez, kreñvat a ra al liamm sokial ha digeriñ a ra war ar bed.
Abalamour d’an dra-se e ren Rannvro Breizh oberioù youlek war an dachenn-se asambles gant kevelerien bublik ha prevez, savet eo ar Rannvro ivez a-du gant diorren yezhoù Breizh meur a wech, da skouer oc’h embann meur a het diwar-benn an dra-mañ.
Mont dreist ur bazenn nevez eo ar pal hiziv, ober ma c’hello kement hini tañva gouiziegezh yezhoù ha sevenadurioù Breizh ha kemer perzh d’o zreuzkas, diouzh ar skridoù etrevroadel :
O kreskiñ o flas er mediaoù kleweled, da vare ma vez an dud o selaou outo,
O vroudañ muioc’h ar skrivañ levrioù, pezhioù c’hoari, sonerezh ha filmoù e yezhoù Breizh,
O tiorren kelenn ar brezhoneg hag ar gallaoueg dre politikerezh ur c’hinnig d’an holl e-giz ma vez anezhañ dija e broioù all eus ar Republik (Korsika, Euskadi).
Da echuiñ ganti, o vroudañ implij foran ar brezhoneg hag ar gallaoueg o reiñ plas dezho e kement lec’h publik a zo (panellerezh, degemer el lec’hioù publik, teulioù melestradurel evel e vez graet en Euskadi…).

Diskleriañ a reomp neuze :
Mont a ra a-du Kuzul Rannvro Breizh gant galv « Deomp De’i ! Evit ar brezhoneg hag evit hor yezhoù ; Ahi! Galo e berton avaunjons d’asambl » ;
Goulenn a ra Kuzul Rannvro Breizh digant ar Stad ma vo peurwiriekaet karta yezhoù rannvro pe minorelaet Kuzul Europa, ha da astenn ar peurwiriekaat-mañ gant ul lezenn-stern a roio ar gwir da bep rannvro da anavezout, gwarez, difenn ha brudañ o yezhoù ha sevenadurioù er gevredigezh a-vremañ ;
Gant lusk an digreizennañ ret, e c’houlenn Kuzul Rannvro Breizh, kaout ar barregezh war ar politikerezh yezh, kement hag an arc’hantaouiñ a zo ezhomm d’e lakaat e pleustr.

 

Article original: https://bretagne.eelv.fr/un-statut-officiel-pour-nos-langues/

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Eva Joly répond à Bretoned Sant-Gwilherm : langues régionales et fédéralisme https://regions-federalisme.eelv.fr/eva-joly-repond-a-bretoned-sant-gwilherm-langues-regionales-et-federalisme/ https://regions-federalisme.eelv.fr/eva-joly-repond-a-bretoned-sant-gwilherm-langues-regionales-et-federalisme/#respond Thu, 29 Mar 2012 21:06:56 +0000 http://regions-federalisme.eelv.fr/?p=2409 Bretoned Sant-Gwilherm (Association des Bretons de Science Po Paris): Le patrimoine commun de la France puise sa richesse au travers des diversités qui la traverse. Les cultures régionales, empreintes de l'histoire, vivent aujourd'hui un renouveau sur les territoires. Menacées en raison de l'insécurité juridique qui fragilise les langues minoritaires, êtes-vous favorable à l'avènement d'un cadre légal? Sous quelle forme et selon quelles conditions? ...]]>

Bretoned Sant-Gwilherm (Association des Bretons de Science Po Paris): Le patrimoine commun de la France puise sa richesse au travers des diversités qui la traverse. Les cultures régionales, empreintes de l’histoire, vivent aujourd’hui un renouveau sur les territoires. Menacées en raison de l’insécurité juridique qui fragilise les langues minoritaires, êtes-vous favorable à l’avènement d’un cadre légal? Sous quelle forme et selon quelles conditions?

Eva Joly: Les langues et les cultures régionales font partie non seulement du patrimoine de la France, mais de celui de l’humanité. Or, comme le souligne l’UNESCO la plupart des langues “régionales” de France sont en sérieux danger d’extinction, du fait d’une politique d’État d’abord hostile jusqu’aux années 1950 puis passive depuis lors. Depuis 2008, l’article 75-1 de la Constitution reconnaît certes l’existence des langues régionales, mais seulement en tant que « patrimoine ». Cette modification constitutionnelle n’octroie de fait aucun droit nouveau aux locuteurs de langues régionales, et nous devons bien reconnaître qu’elle n’a débouché sur aucune modification législative. Encore une fois, derrière un vernis de réforme, c’est l’immobilisme voire la régression qui caractérise le bilan de Nicolas Sarkozy.

Mon ambition est de permettre aux locuteurs de langues régionales et minoritaires de transmettre leur langue, et de l’utiliser dans tous les aspects de leur vie quotidienne. Pour cela, je prône une réforme constitutionnelle permettant la ratification de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires, de même que de la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales, et la possibilité pour toute région de définir sa ou ses langue(s) régionale(s) comme coofficielle(s) avec le français. Une loi-cadre devrait également être votée, établissant un statut juridique stable et ambitieux en termes de moyens mis en oeuvre. Les priorités sont le développement des langues régionales dans l’enseignement, les médias et les relations publiques. Ce programme n’est en rien radical. Il s’agit ni plus ni moins que d’aligner la France sur les normes européennes en matière de diversité linguistique, de donner les même droits aux Français qu’à leurs voisins, de sortir de cette fascination anachronique de la France pour l’unification linguistique. Et je suis persuadée qu’une telle politique volontariste, paradoxalement, renforcera la langue française, langue à laquelle je suis très attachée, en rendant plus crédible le discours français en faveur de la diversité linguistique à l’échelle mondiale.

 

Bretoned Sant-Gwilherm: Alors qu’une tension pèse sur les finances publiques, l’affirmation de pouvoirs locaux semblent appeler à un remodelage des pratiques démocratiques. Considéreriez-vous qu’un compromis pourrait être trouvé entre des régions plus autonomes et une République recentrée sur ses prérogatives régaliennes? Dans cet esprit, êtes-vous favorable à l’idée de repenser le contour institutionnel des régions, par exemple l’Alsace-Lorraine à 6 départements, la Bretagne à 5 départements ou la Normandie à 5 départements? Le cas échéant, selon quelle méthode et quels moyens, pour quels pouvoirs et contreparties?

Eva Joly: Je suis favorable à une 6e République qui fonctionnerait sur une base fédérale. Je souhaite donc un renforcement significatif du pouvoir des régions, et effectivement un recentrage de l’État sur ses prérogatives régaliennes (dont l’organisation d’une péréquation financière équitable entre les régions). Le fédéralisme que j’appelle de mes vœux sera toutefois différencié dans le sens où la distribution des compétences et des formes d’organisation territoriales pourra varier d’une Région à l’autre en fonction des aspirations, et qu’il sera accordé une large place à l’expérimentation régionale (normative, fiscale, politique). Encore une fois ce n’est en rien un programme radical, vu que nous nous rapprocherions ainsi de l’organisation territoriale de nos voisins, tout en rapprochant le pouvoir (et donc la démocratie) du citoyen. Mais ce serait effectivement prendre le contre-pied de la dynamique recentralisatrice anachronique mise en place par Nicolas Sarkozy.

Concernant le contour institutionnel des régions, je suis favorable à l’amélioration des possibilités de redécoupage et de fusion de régions. Vu que mon projet vise à renforcer l’autonomie des régions, il est important démocratiquement et culturellement que le contour de celles-ci corresponde aux aspirations des citoyens. Je soutiens donc la démarche de mon ami François de Rugy à l’Assemblée nationale, qui permettrait notamment de faciliter la réunification de la Bretagne. À l’instar de ce qu’il propose, il me semble important toutefois que ce soient les habitants qui aient le dernier mot, par le biais de référendums (qui devraient pouvoir être d’initiative populaire si besoin).

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Discours d’Eva Joly à l’Université d’été de Régions et Peuples Solidaires https://regions-federalisme.eelv.fr/discours-des-universites-dete-de-la-federation-regions-et-peuples-solidaires/ https://regions-federalisme.eelv.fr/discours-des-universites-dete-de-la-federation-regions-et-peuples-solidaires/#respond Sun, 28 Aug 2011 15:05:18 +0000 http://regions-federalisme.eelv.fr/?p=2246 Prononcé le 27 Août 2011 à  Mouans-Sartoux. Seul le prononcé fait foi.   Cher(e)s ami(e)s, Je suis particulièrement heureuse de partager avec vous ce moment de réflexion et d’amitié, ici, à Mouans-Sartoux, en Occitannia ! Et je tiens particulièrement à saluer Monsieur le Maire, notre ami André Aschieri, infatigable militant de la cause écologiste. Je pense notamment à ses batailles contre la spéculation immobilière, à son travail remarquable au sein de l’Agence française de sécurité sanitaire ou sur les effets des ondes électromagnétiques. Je salue aussi Max Simeoni qui avec sn frère Edmond lutta contre les boues rouges avec le soutien du peuple Corse. Le régionalisme et l’écologie sont de vieux complices ! ...]]>

Prononcé le 27 Août 2011 à  Mouans-Sartoux. Seul le prononcé fait foi.

 

Cher(e)s ami(e)s,

Je suis particulièrement heureuse de partager avec vous ce moment de réflexion et d’amitié, ici, à Mouans-Sartoux, en Occitannia ! Et je tiens particulièrement à saluer Monsieur le Maire, notre ami André Aschieri, infatigable militant de la cause écologiste. Je pense notamment à ses batailles contre la spéculation immobilière, à son travail remarquable au sein de l’Agence française de sécurité sanitaire ou sur les effets des ondes électromagnétiques. Je salue aussi Max Simeoni qui avec sn frère Edmond lutta contre les boues rouges avec le soutien du peuple Corse. Le régionalisme et l’écologie sont de vieux complices !

Tous ces combats témoignent à leur façon du rôle décisif des écologistes depuis trente ans, non seulement comme lanceurs d’alertes, mais aussi comme porteurs de solutions.

Je pense aux militants de l’Union démocratique bretonne qui se sont battus pour préserver Plogoff. Je pense aux militants occitans qui se sont levés pour lutter contre l’implantation du camp militaire au Larzac. Je pense aux militants Alsaciens qui ont lutté parmi les premiers contre la centrale de Fessenheim. Les régionalistes ont été avec les écologistes des précurseurs. Nous devons maintenant transformer l’essai et proposer des solutions pour mettre l’écologie au pouvoir dans les régions et à Paris.

Nous allons mener ensemble une belle campagne. Elle sera l’occasion de mettre en avant des thèmes communs comme par exemple la prise en compte des langues et cultures régionales. Si je suis élue je reviendrai sur l’article 2 de la constitution, adopté en 2008, qui n’est qu’un leurre. Au lieu de reconnaître la charte européenne des langues régionales, le gouvernement Sarkozy/Fillon a fait adopter une vague phrase (« Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France »).

J’avoue que pour ma aprt, née étrangère et ayant appris la langue française comme une langue magnifique et désirée, je trouve curieux de supposer qu’un article de loi, fut-il de la constitution, puisse encore être utile à protéger la langue de Molière sur son lieu de naissance. Il ne peut servir qu’à faire périr d’autres langues, à réduire le bilinguisme comme on voudrait réduire la binationalité. Alors que le bilinguisme, comme la binationalité, est une chance et une richesse.

En plus, le conseil constitutionnel a considéré le 20 Mai dernier que cet article ne créait aucun droit en faveur des langues régionales. Si je suis élue, je reviendrais sur cette injustice. Je proposerais la reconnaissance des langues et cultures régionales dans un paquet institutionnel instaurant la 6ème République avec le droit de vote des étrangers aux élections locales, le non cumul des mandats, la reconnaissance d’un statut de l’élu et la possibilité d’une organisation différenciée des pouvoirs régionaux. C’est-à-dire un pouvoir législatif étendu pour les régions.

C’est ce qu’ont obtenu les peuples Gallois, catalans, basques, les lander allemands et c’est ce qui est en train de devenir la norme en Europe. C’est ce qu’on appelle l’autonomie politique des régions. Je ne comprends pas pourquoi, en France, ce système de compétences nouvelles pour les régions, allant vers un système fédéral, est encore considéré comme un tabou. Celui-là, nous le ferons sauter ensemble.

Chers amis, cette année 2011 a vu le soulèvement démocratique des peuples au Maghreb et au Moyen Orient, dont nous venons de vivre un nouvel épisode avec la chute du dictateur Khadafi. C’est une nouvelle étape de la décolonisation qui s’est ouverte avec les révolutions démocratiques tunisienne, égyptienne, libyenne, syrienne, bahreini. L’Union pour la Méditerranée, cette coquille vide du Sarkosysme est morte née. Ce qui est en train de se construire sous nos yeux c’est l’Union des peuples de la Méditerranée.

Or, que voyons-nous ? La question des identités de ces peuples, soumis à la colonisation ottomane, anglaise ou française, puis à des pouvoirs despotiques néocoloniaux est en train de ressurgir.

Il n’y aura pas d’union libre de l’Euro-Méditerranée sans reconnaissance des droits des peuples palestiniens, kurdes, sahraouis, kabyles, berbères, des minorités religieuses comme les Coptes. Il n’y aura pas de construction d’un avenir entre les peuples de la Méditerranée sans solution politique à ces quetsions qui se posent en Turquie comme en Italie, en Algérie comme en France. Vous avez créé l’Alliance Libre Européenne qui travaille en étroite collaboration avec les Verts européens dans le cadre du groupe dans lequel nous siégeons, François Alfonsi et moi-même.

Nous devons donner une nouvelle impulsion à la politique euro-médittéranéenne considérée comme une question démocratique essentielle.

 

Chers amis,

Je veux vous faire part aujourd’hui d’une conviction profonde. Il est désormais temps que les idées communes qui nous rassemblent prennent toute leur place dans la vie démocratique. L’écologie et le fédéralisme, ce n’est pas pour demain, c’est pour maintenant ! Et pour que les choses soient encore plus claires : dans le débat présidentiel qui s’ouvre, nous n’avons pas seulement l’intention de témoigner de nos idées, nous avons la volonté de les faire gagner !

Quelles sont-elles, ces idées qui nous ont fait emprunter un chemin commun depuis plus de deux ans ? Le système politique que nous prônons, nous tous les militants d’Europe Ecologie Les Verts, est celui du fédéralisme différencié. C’est le contre-pied radical du système centralisé unitariste français. La France n’est pas Paris 7ème, la France n’est pas Neuilly.

Nous voulons ainsi remplacer la pyramide descendante du pouvoir par une pyramide ascendante, de l’échelon géographiquement le plus petit à l’échelon géographiquement le plus grand, selon un principe de subsidiarité et non de hiérarchie. Nous voulons encore, suivant en cela les modèles espagnol ou canadien, que chaque région puisse avoir un statut différent, des compétences différentes, en fonction de ses propres revendications. Nous voulons enfin que la région soit avant tout un espace politique de débats démocratiques et de prises de décisions au lieu de devenir simplement un territoire en concurrence avec d’autres.

Ces idées ont des traductions concrètes qu’avec vous,  j’ai bien l’intention de promouvoir tout au long de la campagne présidentielle. Elles consistent notamment à proposer quelques mesures simples.

Premièrement, il convient de développer les compétences et de renforcer les budgets des régions dans le cadre d’une réflexion sur la décentralisation qui doit laisser la place à la diversité : nous revendiquons aussi bien l’autonomie pour une région basque de la taille d’un demi-département que la réunification de la Bretagne, par le rattachement de la Loire Atlantique, la fusion entre la Basse et la haute Normandie ; une région de la Savoie, une collectivité unique de la Corse.

Deuxièmement, il est temps d’accorder enfin aux régions un pouvoir réglementaire élargi, voire un pouvoir législatif secondaire, permettant d’adapter aux réalités régionales les normes nationales dans nombre de domaines : culture, environnement, littoral, etc. L’inflexion forte en matière de compétences et de budgets doit évidemment s’accompagner de l’institutionnalisation d’un véritable gouvernement régional.

Troisièmement, il est déterminant de restreindre encore le cumul des mandats pour couper le lien entre mandat national et mandat régional. Ce cumul constitue un obstacle essentiel à la poursuite de la logique décentralisatrice mise en oeuvre depuis 1982. Il contribue en effet à concentrer, entre les mains

d’une seule et même personne, des intérêts contradictoires.

 

Chers amis,

Nous suivons une route commune depuis plus de deux ans et nous savons bien que notre projet fédéraliste doit s’inscrire dans une vision plus vaste de transformation écologique et sociale. Nous en avons fait l’axe de nos campagnes électorales européenne, en 2009, et régionale, en 2010, avec les succès électoraux que nous savons. Notre responsabilité, désormais, est de convaincre les Français dans le cadre d’un scrutin présidentiel dont on dit souvent qu’il n’est pas favorable aux écologistes ou aux fédéralistes. Et bien sachez que je suis décidée à faire mentir les sceptiques et à convaincre les électeurs que le vrai parti du changement, c’est nous.

 

Car il est urgent de changer de politique. L’actualité de ces derniers jours nous montre malheureusement que, face à la grave crise financière qui frappe les économies européennes, le gouvernement de M. Sarkozy choisit à la fois l’éphémère et l’injustice. Chacun sent bien que les mesures annoncées par le Premier Ministre ne sont pas à la hauteur des enjeux de cette crise majeure de l’endettement qui appellent des solutions durables et non pas jetables ! Chacun comprend bien que les dispositifs retenus ne modifient en rien un système fiscal que nous devons réformer profondément en nous servant d’une seule et même boussole : la justice.

Je ne m’appesantirai pas sur la contribution cosmétique que les très riches seront priés de verser, pendant quelque temps seulement. Il me suffit de citer deux chiffres : les 2 milliards d’euros par an qu’a coûté au budget de l’Etat, la récente modification de l’ISF, les 200 millions d’euros que rapportera cette taxe provisoire à partir de 2012. Autrement dit, le gouvernement entend reprendre dans la poche des Français les plus privilégiés, un dixième de ce qu’il vient de leur donner.

De l’ensemble des annonces gouvernementales, il faut sans doute retenir l’essentiel : le détricotage très partiel d’un ouvrage construit au lendemain de la victoire de Sarkozy en 2007 et dont les deux principales conséquences, soulignées par tous les économistes et institutions sérieux ont été l’inefficacité économique et l’irresponsabilité budgétaire.

Car, on ne le répétera jamais assez. Nicolas Sarkozy et son gouvernement ont été les principaux pyromanes de la dette publique. Ils ont beau jeu aujourd’hui d’invoquer la crise financière pour tenter de justifier la rigueur et l’austérité. Ce sont eux qui, par leurs mesures inefficaces et irresponsables ont conduit la France au bord de la faillite!

 

Chers amis,

Au moment où commence véritablement notre campagne pour l’élection présidentielle, je vous propose de nous rassembler autour d’une double démarche : d’une part, l’explication patiente mais déterminée de notre projet écologiste et fédéraliste à tous nos concitoyens, fussent-ils tentés, par désarroi, de donner leurs voix aux porte-parole de la démagogie et du populisme ; d’autre part, l’écoute attentive et curieuse de toutes celles et ceux qui, chacun dans leur vie quotidienne ou associative, bâtissent à leur façon les fondations d’un monde nouveau. Même dans une campagne électorale présidentielle nous devons faire valoir nos valeurs : la démocratie de proximité plutôt que la petite phrase du journal télé!

La campagne sera rude, mais je souhaite qu’elle soit belle. Nous avons des atouts formidables, à commencer par vous qui constituez le ferment du fédéralisme de demain. Je veux saluer aussi, à travers vous,  les milliers de militants de notre organisation ou de notre coopérative, les centaines de groupes locaux enracinés sur le terrain qui sont prêts, demain, à engager le combat électoral. Ensemble, je vous le promets, nous allons remettre les marchés à leurs places, remettre l’écologie au centre de l’économie et remettre le fédéralisme au pouvoir.

Prenons notre destin en mains. Vive l’Europe des Régions, vive l’écologie, vive la France, riche de sa diversité.

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