Eva Joly – Commission Régions et fédéralisme https://regions-federalisme.eelv.fr Un site du Réseau Europe Ecologie Les Verts Sat, 20 Dec 2014 13:11:43 +0100 fr-FR hourly 1 EELV manifeste pour les langues régionales https://regions-federalisme.eelv.fr/eelv-manifeste-pour-les-langues-regionales-31-mars-2012/ https://regions-federalisme.eelv.fr/eelv-manifeste-pour-les-langues-regionales-31-mars-2012/#respond Mon, 02 Apr 2012 09:57:50 +0000 http://regions-federalisme.eelv.fr/?p=2459 Ce samedi 31 mars, le mot d'ordre dans les régions de France était « Nos langues, nos cultures, nos droits, une loi ! ». Les militants d'EELV étaient en nombre dans les rues de Kemper, Tolosa, Strassburg, Aiacciu, Baiona, Perpinyà, Rijsel (Lille), Metz, Poetàe (Poitiers) et In-nse (Annecy) pour clamer leur attachement à la diversité linguistique et exiger un statut légal pour les langues minorisées en France. Eva Joly a même été la seule candidate à participer à ce rassemblement décentralisé qui a réuni en tout plus de 60.000 personnes. Elle a ainsi pu transmettre sa réponse aux questions des organisateurs de la manifestation, et rappeler notre programme exigeant la ratification de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires, de même que de la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales, et affirmant la possibilité pour toutes les régions concernées de définir sa ou ses langue(s) régionale(s) comme coofficielle(s) avec le français. ...]]>

Ce samedi 31 mars, le mot d’ordre dans les régions de France était « Nos langues, nos cultures, nos droits, une loi ! ». Les militants d’EELV étaient en nombre dans les rues de Kemper, Tolosa, Strassburg, Aiacciu, Baiona, Perpinyà, Rijsel (Lille), Metz, Poetàe (Poitiers) et In-nse (Annecy) pour clamer leur attachement à la diversité linguistique et exiger un statut légal pour les langues minorisées en France. Eva Joly a même été la seule candidate à participer à ce rassemblement décentralisé qui a réuni en tout plus de 60.000 personnes. Elle a ainsi pu transmettre sa réponse aux questions des organisateurs de la manifestation, et rappeler notre programme exigeant la ratification de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires, de même que de la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales, et affirmant la possibilité pour toutes les régions concernées de définir sa ou ses langue(s) régionale(s) comme coofficielle(s) avec le français.

 

Tolosa / Toulouse

30.000 personnes se sont rassemblés à Tolosa, en présence notamment d’Eva Joly et de José Bové pour clamer Anem Oc! Per la Lingua Occitana!.

Eva Joly est intervenue pour affirmer l’aspiration des écologistes à une VIème République fédéraliste et plurielle:

« La crainte des dirigeants français devant les langues et cultures régionales est révélatrice du centralisme excessif de notre pays. Ce tabou, je veux le faire sauter : les langues et les cultures régionales ont un avenir en France !
Le bilinguisme, comme la binationalité, est une richesse pour notre pays. La France doit ratifier la charte européenne des langues régionales. Les régions doivent pouvoir choisir une langue régionale comme co-officielle avec le français, et disposer d’une plus grand autonomie si elles le souhaitent. Voilà à quoi ressemble aussi la VIe République que j’appelle de mes voeux.
C’est ce qu’ont obtenu les peuples gallois, catalans, basques, les Länder allemands et c’est ce qui est en train de devenir la norme en Europe.
 »

Les militants EELV de Midi-Pyrénées (dont François Simon)

 

Eva Joly avec David Grosclaude (conseiller régional EELV d’Aquitaine) et Jean-Pierre Bel (président PS du Sénat)

 

François Simon et Gérard Onesta

 

Kemper / Quimper

12.000 manifestants ont défilé joyeusement dans les rues de Kemper pour défendre le breton et le gallo, et parmi eux Ronan Dantec, sénateur EELV, et Dominique Voynet, sénatrice EELV.

Gweltaz ar Fur (un des organisateurs de la manifestation), Magali Deval (candidate EELV pour les législatives), Ronan Dantec, Janick Moriceau (conseillère régionale), Dominique Voynet et Daniel le Bigot (adjoint au maire de Quimper)

 

 

 Dominique Voynet à Quimper

 

Aiacciu /Ajaccio

 À Ajaccio, entre 300 et 800 personnes se sont réunies pour former une « chaîne humaine », dont l’eurodéputé EELV François Alfonsi. Une manifestation festive et colorée pour demander la coofficialité de la langue corse, la modification de l’article 2 et de vraies mesures pour instaurer une société bilingue.

La chaine humaine, avec François Alfonsi (à droite)


Les manifestants corses

 

Baiona / Bayonne

 Ce sont 7.000 personnes qui ont défilé dans les rues de Bayonne pour demander la co-officialité du basque avec le français.

Perpinyà / Perpignan

 À Perpignan, un gigantesque « lip dub » revendicatif pour la défense du catalan a rassemblé 5 800 participants, selon les organisateurs.

 

Strassburg / Strasbourg

 Un millier de personnes ont manifesté à Strasbourg pour la défense de la langue alsacienne.

 

Rijsel / Lille

 À Lille, une centaine de personnes ont défilé pour demander le flamand à l’école, dont Paulo-Serge Lopes (conseiller régional EELV).

 Cf. le blog de Paulo-Serge Lopes.

In-nse / Annecy

À Annecy, enfin, une « chaîne verbale » a réuni pendant plusieurs heures une quarantaine de personnes qui se sont relayées sur un podium pour déclamer des chants et des poèmes en langue savoyarde.

 

Metz, Poitiers, Saint-Quentin, etc.

Des rassemblements ont également eu lieu à Metz, Poitiers et Saint-Quentin (Picardie), ne rassemblant toutefois que quelques dizaines de personnes.

 

 

 

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Eva Joly répond à Bretoned Sant-Gwilherm : langues régionales et fédéralisme https://regions-federalisme.eelv.fr/eva-joly-repond-a-bretoned-sant-gwilherm-langues-regionales-et-federalisme/ https://regions-federalisme.eelv.fr/eva-joly-repond-a-bretoned-sant-gwilherm-langues-regionales-et-federalisme/#respond Thu, 29 Mar 2012 21:06:56 +0000 http://regions-federalisme.eelv.fr/?p=2409 Bretoned Sant-Gwilherm (Association des Bretons de Science Po Paris): Le patrimoine commun de la France puise sa richesse au travers des diversités qui la traverse. Les cultures régionales, empreintes de l'histoire, vivent aujourd'hui un renouveau sur les territoires. Menacées en raison de l'insécurité juridique qui fragilise les langues minoritaires, êtes-vous favorable à l'avènement d'un cadre légal? Sous quelle forme et selon quelles conditions? ...]]>

Bretoned Sant-Gwilherm (Association des Bretons de Science Po Paris): Le patrimoine commun de la France puise sa richesse au travers des diversités qui la traverse. Les cultures régionales, empreintes de l’histoire, vivent aujourd’hui un renouveau sur les territoires. Menacées en raison de l’insécurité juridique qui fragilise les langues minoritaires, êtes-vous favorable à l’avènement d’un cadre légal? Sous quelle forme et selon quelles conditions?

Eva Joly: Les langues et les cultures régionales font partie non seulement du patrimoine de la France, mais de celui de l’humanité. Or, comme le souligne l’UNESCO la plupart des langues “régionales” de France sont en sérieux danger d’extinction, du fait d’une politique d’État d’abord hostile jusqu’aux années 1950 puis passive depuis lors. Depuis 2008, l’article 75-1 de la Constitution reconnaît certes l’existence des langues régionales, mais seulement en tant que « patrimoine ». Cette modification constitutionnelle n’octroie de fait aucun droit nouveau aux locuteurs de langues régionales, et nous devons bien reconnaître qu’elle n’a débouché sur aucune modification législative. Encore une fois, derrière un vernis de réforme, c’est l’immobilisme voire la régression qui caractérise le bilan de Nicolas Sarkozy.

Mon ambition est de permettre aux locuteurs de langues régionales et minoritaires de transmettre leur langue, et de l’utiliser dans tous les aspects de leur vie quotidienne. Pour cela, je prône une réforme constitutionnelle permettant la ratification de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires, de même que de la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales, et la possibilité pour toute région de définir sa ou ses langue(s) régionale(s) comme coofficielle(s) avec le français. Une loi-cadre devrait également être votée, établissant un statut juridique stable et ambitieux en termes de moyens mis en oeuvre. Les priorités sont le développement des langues régionales dans l’enseignement, les médias et les relations publiques. Ce programme n’est en rien radical. Il s’agit ni plus ni moins que d’aligner la France sur les normes européennes en matière de diversité linguistique, de donner les même droits aux Français qu’à leurs voisins, de sortir de cette fascination anachronique de la France pour l’unification linguistique. Et je suis persuadée qu’une telle politique volontariste, paradoxalement, renforcera la langue française, langue à laquelle je suis très attachée, en rendant plus crédible le discours français en faveur de la diversité linguistique à l’échelle mondiale.

 

Bretoned Sant-Gwilherm: Alors qu’une tension pèse sur les finances publiques, l’affirmation de pouvoirs locaux semblent appeler à un remodelage des pratiques démocratiques. Considéreriez-vous qu’un compromis pourrait être trouvé entre des régions plus autonomes et une République recentrée sur ses prérogatives régaliennes? Dans cet esprit, êtes-vous favorable à l’idée de repenser le contour institutionnel des régions, par exemple l’Alsace-Lorraine à 6 départements, la Bretagne à 5 départements ou la Normandie à 5 départements? Le cas échéant, selon quelle méthode et quels moyens, pour quels pouvoirs et contreparties?

Eva Joly: Je suis favorable à une 6e République qui fonctionnerait sur une base fédérale. Je souhaite donc un renforcement significatif du pouvoir des régions, et effectivement un recentrage de l’État sur ses prérogatives régaliennes (dont l’organisation d’une péréquation financière équitable entre les régions). Le fédéralisme que j’appelle de mes vœux sera toutefois différencié dans le sens où la distribution des compétences et des formes d’organisation territoriales pourra varier d’une Région à l’autre en fonction des aspirations, et qu’il sera accordé une large place à l’expérimentation régionale (normative, fiscale, politique). Encore une fois ce n’est en rien un programme radical, vu que nous nous rapprocherions ainsi de l’organisation territoriale de nos voisins, tout en rapprochant le pouvoir (et donc la démocratie) du citoyen. Mais ce serait effectivement prendre le contre-pied de la dynamique recentralisatrice anachronique mise en place par Nicolas Sarkozy.

Concernant le contour institutionnel des régions, je suis favorable à l’amélioration des possibilités de redécoupage et de fusion de régions. Vu que mon projet vise à renforcer l’autonomie des régions, il est important démocratiquement et culturellement que le contour de celles-ci corresponde aux aspirations des citoyens. Je soutiens donc la démarche de mon ami François de Rugy à l’Assemblée nationale, qui permettrait notamment de faciliter la réunification de la Bretagne. À l’instar de ce qu’il propose, il me semble important toutefois que ce soient les habitants qui aient le dernier mot, par le biais de référendums (qui devraient pouvoir être d’initiative populaire si besoin).

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La France résonne de tous les accents du monde https://regions-federalisme.eelv.fr/la-france-resonne-de-tous-les-accents-du-monde/ https://regions-federalisme.eelv.fr/la-france-resonne-de-tous-les-accents-du-monde/#respond Thu, 08 Dec 2011 20:33:45 +0000 http://regions-federalisme.eelv.fr/?p=2104 Alors que le Sénat vient d’adopter la loi sur le droit de vote des résidents étrangers, la Politique du gouvernement fait régresser l’idée que nous nous faisons d’une France ouverte, unie et colorée. Le peuple de l’écologie à largement choisi sa République : celle de l’ouverture, de la solidarité, des couleurs, des accents. Une France qui nous ressemble.

Son accent, Eva Joly le revendique. « Avec mon accent, je représente 30% de la population » disait elle à Nantes aux journées d’été de 2010. »je veux incarner la France des accents et du sang mêlé » disait elle a Clermont Fernand un an après.

Cet accent, c’est aussi et enfin l’ADN d’Europe Ecologie – Les Verts, et de son parti associé « Régions et Peuples Solidaires ». Fin août, en occitanie, à Mouans-Sartoux à l’Université d’été de RPS, Eva Joly a d’ailleurs rappelé que sa candidature s’inscrivait dans le combat pour l’autonomie politique des régions. « Je proposerais la reconnaissance des langues et cultures régionales dans un paquet institutionnel instaurant la 6èmeRépublique avec le droit de vote des étrangers aux élections locales, le non cumul des mandats, la reconnaissance d’un statut de l’élu et la possibilité d’une organisation différenciée des pouvoirs régionaux. C’est-à-dire un pouvoir législatif étendu pour les régions »

Après la polémique avec Patrick Besson, Voici donc la réponse en images de citoyen-nes et militant-es qui représentent la France. Ce sont plus de 70 personnes qui ont participé au tournage. Ce clip représente donc un défi technique (mixage son notamment) et collectif.

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Eva Joly s’engage en faveur du fédéralisme régional et de la réunification de la Bretagne https://regions-federalisme.eelv.fr/eva-joly-sengage-en-faveur-du-federalisme-regional-et-de-la-reunification-de-la-bretagne/ https://regions-federalisme.eelv.fr/eva-joly-sengage-en-faveur-du-federalisme-regional-et-de-la-reunification-de-la-bretagne/#respond Sat, 10 Sep 2011 20:50:04 +0000 http://regions-federalisme.eelv.fr/?p=2113 eva-joly-rps

Invitée à s’exprimer devant le congrès de la fédération Régions et peuples solidaires, qui se tenait à Mouans-Sartoux (Alpes Maritimes, Occitanie), Éva Joly, candidate à l’élection présidentielle, s’est présentée comme la « candidate de l’écologie et du fédéralisme », ajoutant : « Je m’oppose au système centralisé unitariste français. La France n’est pas Paris ».

Éva Joly s’est clairement engagée en faveur du retour de la Loire-Atlantique dans la région Bretagne : « J’ai du mal à comprendre que cette décision du régime de Vichy soit encore en vigueur. Si je suis élue présidente de la République, je réparerai cette anomalie, je reviendrai sur l’erreur historique de 1941 ».

Éva Joly a également annoncé qu’elle intégrera dans son programme présidentiel les points suivants :

L’abrogation totale de la « réforme » territoriale Sarkozy qu’elle a qualifiée d’ « antidémocratique et antiféministe »,

Un paquet institutionnel qui comportera la reconnaissance officielle des langues régionales par la République (« pour une offre obligatoire de leur enseignement dans toutes les écoles des régions concernées »), un fédéralisme différencié pour les régions (« parce que l’autonomie politique des régions est la norme en Europe »), le droit de vote des étrangers aux élections locales, l’interdiction du cumul des mandats électifs et un statut de l’élu.

Lire l’intégralité du discours d’Eva Joly sur :http://r-p-s.info/Discours-de-Mme-Eva-Joly-en

Source de l’article: Site d’EELV Bretagne

 

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Discours d’Eva Joly à l’Université d’été de Régions et Peuples Solidaires https://regions-federalisme.eelv.fr/discours-des-universites-dete-de-la-federation-regions-et-peuples-solidaires/ https://regions-federalisme.eelv.fr/discours-des-universites-dete-de-la-federation-regions-et-peuples-solidaires/#respond Sun, 28 Aug 2011 15:05:18 +0000 http://regions-federalisme.eelv.fr/?p=2246 Prononcé le 27 Août 2011 à  Mouans-Sartoux. Seul le prononcé fait foi.   Cher(e)s ami(e)s, Je suis particulièrement heureuse de partager avec vous ce moment de réflexion et d’amitié, ici, à Mouans-Sartoux, en Occitannia ! Et je tiens particulièrement à saluer Monsieur le Maire, notre ami André Aschieri, infatigable militant de la cause écologiste. Je pense notamment à ses batailles contre la spéculation immobilière, à son travail remarquable au sein de l’Agence française de sécurité sanitaire ou sur les effets des ondes électromagnétiques. Je salue aussi Max Simeoni qui avec sn frère Edmond lutta contre les boues rouges avec le soutien du peuple Corse. Le régionalisme et l’écologie sont de vieux complices ! ...]]>

Prononcé le 27 Août 2011 à  Mouans-Sartoux. Seul le prononcé fait foi.

 

Cher(e)s ami(e)s,

Je suis particulièrement heureuse de partager avec vous ce moment de réflexion et d’amitié, ici, à Mouans-Sartoux, en Occitannia ! Et je tiens particulièrement à saluer Monsieur le Maire, notre ami André Aschieri, infatigable militant de la cause écologiste. Je pense notamment à ses batailles contre la spéculation immobilière, à son travail remarquable au sein de l’Agence française de sécurité sanitaire ou sur les effets des ondes électromagnétiques. Je salue aussi Max Simeoni qui avec sn frère Edmond lutta contre les boues rouges avec le soutien du peuple Corse. Le régionalisme et l’écologie sont de vieux complices !

Tous ces combats témoignent à leur façon du rôle décisif des écologistes depuis trente ans, non seulement comme lanceurs d’alertes, mais aussi comme porteurs de solutions.

Je pense aux militants de l’Union démocratique bretonne qui se sont battus pour préserver Plogoff. Je pense aux militants occitans qui se sont levés pour lutter contre l’implantation du camp militaire au Larzac. Je pense aux militants Alsaciens qui ont lutté parmi les premiers contre la centrale de Fessenheim. Les régionalistes ont été avec les écologistes des précurseurs. Nous devons maintenant transformer l’essai et proposer des solutions pour mettre l’écologie au pouvoir dans les régions et à Paris.

Nous allons mener ensemble une belle campagne. Elle sera l’occasion de mettre en avant des thèmes communs comme par exemple la prise en compte des langues et cultures régionales. Si je suis élue je reviendrai sur l’article 2 de la constitution, adopté en 2008, qui n’est qu’un leurre. Au lieu de reconnaître la charte européenne des langues régionales, le gouvernement Sarkozy/Fillon a fait adopter une vague phrase (« Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France »).

J’avoue que pour ma aprt, née étrangère et ayant appris la langue française comme une langue magnifique et désirée, je trouve curieux de supposer qu’un article de loi, fut-il de la constitution, puisse encore être utile à protéger la langue de Molière sur son lieu de naissance. Il ne peut servir qu’à faire périr d’autres langues, à réduire le bilinguisme comme on voudrait réduire la binationalité. Alors que le bilinguisme, comme la binationalité, est une chance et une richesse.

En plus, le conseil constitutionnel a considéré le 20 Mai dernier que cet article ne créait aucun droit en faveur des langues régionales. Si je suis élue, je reviendrais sur cette injustice. Je proposerais la reconnaissance des langues et cultures régionales dans un paquet institutionnel instaurant la 6ème République avec le droit de vote des étrangers aux élections locales, le non cumul des mandats, la reconnaissance d’un statut de l’élu et la possibilité d’une organisation différenciée des pouvoirs régionaux. C’est-à-dire un pouvoir législatif étendu pour les régions.

C’est ce qu’ont obtenu les peuples Gallois, catalans, basques, les lander allemands et c’est ce qui est en train de devenir la norme en Europe. C’est ce qu’on appelle l’autonomie politique des régions. Je ne comprends pas pourquoi, en France, ce système de compétences nouvelles pour les régions, allant vers un système fédéral, est encore considéré comme un tabou. Celui-là, nous le ferons sauter ensemble.

Chers amis, cette année 2011 a vu le soulèvement démocratique des peuples au Maghreb et au Moyen Orient, dont nous venons de vivre un nouvel épisode avec la chute du dictateur Khadafi. C’est une nouvelle étape de la décolonisation qui s’est ouverte avec les révolutions démocratiques tunisienne, égyptienne, libyenne, syrienne, bahreini. L’Union pour la Méditerranée, cette coquille vide du Sarkosysme est morte née. Ce qui est en train de se construire sous nos yeux c’est l’Union des peuples de la Méditerranée.

Or, que voyons-nous ? La question des identités de ces peuples, soumis à la colonisation ottomane, anglaise ou française, puis à des pouvoirs despotiques néocoloniaux est en train de ressurgir.

Il n’y aura pas d’union libre de l’Euro-Méditerranée sans reconnaissance des droits des peuples palestiniens, kurdes, sahraouis, kabyles, berbères, des minorités religieuses comme les Coptes. Il n’y aura pas de construction d’un avenir entre les peuples de la Méditerranée sans solution politique à ces quetsions qui se posent en Turquie comme en Italie, en Algérie comme en France. Vous avez créé l’Alliance Libre Européenne qui travaille en étroite collaboration avec les Verts européens dans le cadre du groupe dans lequel nous siégeons, François Alfonsi et moi-même.

Nous devons donner une nouvelle impulsion à la politique euro-médittéranéenne considérée comme une question démocratique essentielle.

 

Chers amis,

Je veux vous faire part aujourd’hui d’une conviction profonde. Il est désormais temps que les idées communes qui nous rassemblent prennent toute leur place dans la vie démocratique. L’écologie et le fédéralisme, ce n’est pas pour demain, c’est pour maintenant ! Et pour que les choses soient encore plus claires : dans le débat présidentiel qui s’ouvre, nous n’avons pas seulement l’intention de témoigner de nos idées, nous avons la volonté de les faire gagner !

Quelles sont-elles, ces idées qui nous ont fait emprunter un chemin commun depuis plus de deux ans ? Le système politique que nous prônons, nous tous les militants d’Europe Ecologie Les Verts, est celui du fédéralisme différencié. C’est le contre-pied radical du système centralisé unitariste français. La France n’est pas Paris 7ème, la France n’est pas Neuilly.

Nous voulons ainsi remplacer la pyramide descendante du pouvoir par une pyramide ascendante, de l’échelon géographiquement le plus petit à l’échelon géographiquement le plus grand, selon un principe de subsidiarité et non de hiérarchie. Nous voulons encore, suivant en cela les modèles espagnol ou canadien, que chaque région puisse avoir un statut différent, des compétences différentes, en fonction de ses propres revendications. Nous voulons enfin que la région soit avant tout un espace politique de débats démocratiques et de prises de décisions au lieu de devenir simplement un territoire en concurrence avec d’autres.

Ces idées ont des traductions concrètes qu’avec vous,  j’ai bien l’intention de promouvoir tout au long de la campagne présidentielle. Elles consistent notamment à proposer quelques mesures simples.

Premièrement, il convient de développer les compétences et de renforcer les budgets des régions dans le cadre d’une réflexion sur la décentralisation qui doit laisser la place à la diversité : nous revendiquons aussi bien l’autonomie pour une région basque de la taille d’un demi-département que la réunification de la Bretagne, par le rattachement de la Loire Atlantique, la fusion entre la Basse et la haute Normandie ; une région de la Savoie, une collectivité unique de la Corse.

Deuxièmement, il est temps d’accorder enfin aux régions un pouvoir réglementaire élargi, voire un pouvoir législatif secondaire, permettant d’adapter aux réalités régionales les normes nationales dans nombre de domaines : culture, environnement, littoral, etc. L’inflexion forte en matière de compétences et de budgets doit évidemment s’accompagner de l’institutionnalisation d’un véritable gouvernement régional.

Troisièmement, il est déterminant de restreindre encore le cumul des mandats pour couper le lien entre mandat national et mandat régional. Ce cumul constitue un obstacle essentiel à la poursuite de la logique décentralisatrice mise en oeuvre depuis 1982. Il contribue en effet à concentrer, entre les mains

d’une seule et même personne, des intérêts contradictoires.

 

Chers amis,

Nous suivons une route commune depuis plus de deux ans et nous savons bien que notre projet fédéraliste doit s’inscrire dans une vision plus vaste de transformation écologique et sociale. Nous en avons fait l’axe de nos campagnes électorales européenne, en 2009, et régionale, en 2010, avec les succès électoraux que nous savons. Notre responsabilité, désormais, est de convaincre les Français dans le cadre d’un scrutin présidentiel dont on dit souvent qu’il n’est pas favorable aux écologistes ou aux fédéralistes. Et bien sachez que je suis décidée à faire mentir les sceptiques et à convaincre les électeurs que le vrai parti du changement, c’est nous.

 

Car il est urgent de changer de politique. L’actualité de ces derniers jours nous montre malheureusement que, face à la grave crise financière qui frappe les économies européennes, le gouvernement de M. Sarkozy choisit à la fois l’éphémère et l’injustice. Chacun sent bien que les mesures annoncées par le Premier Ministre ne sont pas à la hauteur des enjeux de cette crise majeure de l’endettement qui appellent des solutions durables et non pas jetables ! Chacun comprend bien que les dispositifs retenus ne modifient en rien un système fiscal que nous devons réformer profondément en nous servant d’une seule et même boussole : la justice.

Je ne m’appesantirai pas sur la contribution cosmétique que les très riches seront priés de verser, pendant quelque temps seulement. Il me suffit de citer deux chiffres : les 2 milliards d’euros par an qu’a coûté au budget de l’Etat, la récente modification de l’ISF, les 200 millions d’euros que rapportera cette taxe provisoire à partir de 2012. Autrement dit, le gouvernement entend reprendre dans la poche des Français les plus privilégiés, un dixième de ce qu’il vient de leur donner.

De l’ensemble des annonces gouvernementales, il faut sans doute retenir l’essentiel : le détricotage très partiel d’un ouvrage construit au lendemain de la victoire de Sarkozy en 2007 et dont les deux principales conséquences, soulignées par tous les économistes et institutions sérieux ont été l’inefficacité économique et l’irresponsabilité budgétaire.

Car, on ne le répétera jamais assez. Nicolas Sarkozy et son gouvernement ont été les principaux pyromanes de la dette publique. Ils ont beau jeu aujourd’hui d’invoquer la crise financière pour tenter de justifier la rigueur et l’austérité. Ce sont eux qui, par leurs mesures inefficaces et irresponsables ont conduit la France au bord de la faillite!

 

Chers amis,

Au moment où commence véritablement notre campagne pour l’élection présidentielle, je vous propose de nous rassembler autour d’une double démarche : d’une part, l’explication patiente mais déterminée de notre projet écologiste et fédéraliste à tous nos concitoyens, fussent-ils tentés, par désarroi, de donner leurs voix aux porte-parole de la démagogie et du populisme ; d’autre part, l’écoute attentive et curieuse de toutes celles et ceux qui, chacun dans leur vie quotidienne ou associative, bâtissent à leur façon les fondations d’un monde nouveau. Même dans une campagne électorale présidentielle nous devons faire valoir nos valeurs : la démocratie de proximité plutôt que la petite phrase du journal télé!

La campagne sera rude, mais je souhaite qu’elle soit belle. Nous avons des atouts formidables, à commencer par vous qui constituez le ferment du fédéralisme de demain. Je veux saluer aussi, à travers vous,  les milliers de militants de notre organisation ou de notre coopérative, les centaines de groupes locaux enracinés sur le terrain qui sont prêts, demain, à engager le combat électoral. Ensemble, je vous le promets, nous allons remettre les marchés à leurs places, remettre l’écologie au centre de l’économie et remettre le fédéralisme au pouvoir.

Prenons notre destin en mains. Vive l’Europe des Régions, vive l’écologie, vive la France, riche de sa diversité.

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