EELV déplore une nomination politique à la tête de l’ANR et demande une réforme en profondeur

La nomination de Pascale Briand à la direction de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) et sa lettre de mission démontrent que le gouvernement est décidé à maintenir le financement de la recherche sous un strict contrôle politique. Europe Ecologie – Les Verts s’indigne de cette défiance vis-à-vis de la communauté scientifique et rappelle son engagement de redonner la primauté aux financements récurrents via les organismes de recherche et les universités, et de réformer profondément l’ANR.

EELV s’inquiète de la volonté manifeste du gouvernement d’intervenir dans les choix scientifiques et techniques, tout en les maintenant hors de tout débat démocratique. L’opacité des sélections opérées dans le cadre des Investissements d’avenir (LabeX, IdeX et IHU) masquait déjà mal des considérations politiciennes. Il y a quelques semaines, un pas a été franchi avec la suspension arbitraire du programme ANR consacré à la santé environnementale, qui finançait des travaux susceptibles de déranger certains industriels de la chimie.

Dans ce contexte, la nomination de Mme Briand a de quoi inquiéter : à la tête de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) de 2005 à 2009, elle a longuement bloqué le dossier du bisphénol A malgré les alertes répétées. Si ses compétences scientifiques ne sont pas en cause, sa qualité d’ancienne élue UMP explique peut-être ce fâcheux précédent et révèle clairement une volonté gouvernementale de maitrise politique de l’ANR. EELV sera particulièrement attentif à son action – ou son inaction – sur le dossier de la santé environnementale.

La généralisation du financement sur projets mis en place par la droite prive de moyens des pans entiers de la recherche et fait crouler les autres sous des montages de dossiers. Pour garantir l’indépendance des chercheurs et faciliter leur activité, EELV s’engage à redonner la priorité aux financements récurrents et à réformer en profondeur l’agence de financement. Celle-ci sera cantonnée à des missions bien circonscrites : accélérer l’émergence de projets très novateurs et dynamiser le financement de thèmes prioritaires. Ces derniers seront mis en débat dans la société et au parlement, dans le cadre de l’évolution vers une véritable démocratie scientifique.

Un commentaire pour “EELV déplore une nomination politique à la tête de l’ANR et demande une réforme en profondeur”

  1. […] Même si elle ne cesse d’invoquer « l’autonomie », la droite s’est toujours méfiée des chercheurs trop indépendants. Avec la disparition quasi-totale de tout membre élu par les pairs des nouvelles structures de gouvernance, des jurys de sélection et d’évaluation, elle met la démocratie scientifique et universitaire à l’agonie. Avec l’ANR et le Grand Emprunt Sarkozy, il est bien plus aisé de cibler les financements vers la recherche-innovation plutôt que vers la création de connaissances, vers ceux qui développent les recherches finalisées souhaitées par les lobbies les plus puissants : le nucléaire plutôt que le solaire, l’aérospatial plutôt que l’agroécologie, les produits de santé marchandisables plutôt que la santé environnementale et la prévention. La disparition soudaine de la ligne « santé environnementale » de l’ANR – trop dérangeante pour certains lobbies – fournit un parfait exemple de ce pilotage politique au service d’intérêts particuliers. La toute récente nomination à la tête de l’ANR d’une ancienne élue UMP qui, lorsqu&#… […]

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